[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur économie, écologie, gouvernance, démographie, sociologie, éducation, recherche, droit, UE & international + 1 annonce (jeudi 27 janvier)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 27 Jan 07:55:47 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.)
1- Initiative. Le Collège citoyen de France, une nouvelle école pour réconcilier citoyenneté et politique <https://www.liberation.fr/politique/le-college-citoyen-de-france-une-nouvelle-ecole-pour-reconcilier-citoyennete-et-politique-20211227_ZEGHJAEGUZBKVFHAD5APY6CJD4/>, Libération, 27/12/21, 16h58
2- Pourquoi le numérique contribue de plus en plus au réchauffement climatique <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/09/le-numerique-dans-le-piege-climatique_6108779_3234.html>, Le Monde, 09/01/22, 17h30
3- Comptabilité carbone, les entreprises au rapport <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/09/comptabilite-carbone-les-entreprises-au-rapport_6108778_3234.html>, Le Monde, 09/01/22, 17h30
4- Entretien. « Les Gafam sont leaders dans l’achat d’énergies renouvelables » <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/09/les-gafam-sont-leaders-dans-l-achat-d-energies-renouvelables_6108780_3234.html>, Le Monde, 09/01/22, 17h30 
5- Comment miser, pour ses placements, sur l’essor de l’économie circulaire <https://www.lemonde.fr/argent/article/2022/01/10/comment-miser-pour-ses-placements-sur-l-essor-de-l-economie-circulaire_6108825_1657007.html>, Le Monde, 10/01/22, 06h00 
6- Dégâts environnementaux au Brésil : lourde amende pour Vallourec <https://www.challenges.fr/economie/degats-environnementaux-au-bresil-lourde-amende-pour-vallourec_796297>, AFP, 11/01/22, 21:00
7- Entretien. Déclics jeunes 2022 : la Fondation de France soutient l’engagement de la jeunesse <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/declics-jeunes-2022-la-fondation-de-france-soutient-lengagement-de-la-jeunesse/>, Entrepreneurs d’Avenir, 13/01/22
8- Capitale verte européenne, Grenoble veut "aller plus vite" <https://www.lepoint.fr/societe/grenoble-celebre-samedi-son-titre-de-capitale-verte-europeenne-15-01-2022-2460577_23.php>, AFP, 15/01/22, 22:00
9- Pascal Canfin : « il faut éviter un effet “gilets jaunes” européen » avec le Green Deal <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/17/pascal-canfin-il-faut-eviter-un-effet-gilets-jaunes-europeen-avec-le-green-deal_6109742_3244.html>, Le Monde, 17/01/22, 05h08
10- Tribune. Il est temps de cesser de confondre croissance et développement » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/17/il-est-temps-de-cesser-de-confondre-croissance-et-developpement_6109783_3232.html>, Le Monde, 17/01/21, 09h55 
11- Crimes contre l’environnement : un défi pour le parquet européen <https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/17/crimes-contre-l-environnement-un-defi-pour-le-parquet-europeen_6109792_3224.html>, Le Monde, 17/01/21, 10h30 
12- Le Mouvement des entreprises de taille moyenne demande à déroger à l'artificialisation des sols <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Meti-derogation-artificialisation-sols-38919.php4>, Actu-environnement, 17/01/22
13- Pour Bruno Le Maire, la relance économique doit se mettre au service de l’environnement <https://www.euractiv.fr/section/politique/news/pour-bruno-le-maire-la-relance-economique-doit-se-mettre-au-service-de-lenvironnement/>, EurActiv, 17/01/22
14- Tribune. Chantal Jouanno : « Allier transition écologique et démocratie est le défi des années à venir » <https://www.lemonde.fr/le-monde-evenements/article/2022/01/20/chantal-jouanno-allier-transition-ecologique-et-democratie-est-le-defi-des-annees-a-venir_6110203_4333359.html>, Le Monde, 20/01/22, 08h00 
15- Minuit est toujours aussi proche pour l'horloge de l'apocalypse <https://information.tv5monde.com/info/minuit-est-toujours-aussi-proche-pour-l-horloge-de-l-apocalypse-441264>, AFP, 20/01/22, 21:00
16- 456 scientifiques <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1066.htm>, Actu-environnement, Le chiffre du jour, 21/01/22
17- Pourquoi la France devient le nouvel Eldorado de l’économie circulaire <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/pourquoi-la-france-devient-le-nouvel-eldorado-de-l-economie-circulaire-150507.html>, Novethic, 21/01/22
18- Au Chili, un gouvernement jeune, paritaire, avec une climatologue à l’environnement <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/au-chili-un-gouvernement-jeune-paritaire-avec-une-climatologue-a-l-environnement-150518.html>, Novethic, 24/01/22
19- Transition écologique et sociale : l’enseignement supérieur se transforme doucement <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/transition-ecologique-et-sociale-l-enseignement-superieur-se-transforme-doucement-150517.html>, Novethic, 24/01/22
En audio
20- Les bonnes nouvelles de la planète ! <https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-vendredi-21-janvier-2022>, France Inter, Camille passe au vert, 21/01/22, 14h33
En images
21- Une idée pour la France : l'entraide, base solide du lien social <https://www.francetvinfo.fr/societe/une-idee-pour-la-france-l-entraide-base-solide-du-lien-social_4923901.html>, France 2, journal de 13h, 20/01/22
Une annonce
22- "Plan de transformation de l'économie française" : publication du livre et mise en ligne d'un site web dédié ! <https://mailchi.mp/theshiftproject.org/publication-rapport-emploi-9-decembre-2535589?e=ba6bcb377e>, The Shift Project, Lettre du 26/01/22

Bien à vous,
Florence

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NOS VŒUX : "Un autre monde est à notre portée. Puisse l’éveil des consciences nous donner le ressort de le bâtir en conduisant ensemble radicalement et progressivement cette société qui conjugue les enjeux écologiques, sociaux et économiques. Dans un sursaut salutaire, levons-nous enfin et que chacun fasse sa part !", Fondation pour la Nature et l’Homme <https://www.fnh.org/en-2022-construisons-lavenir-ensemble/>
INITIATIVES DU JOUR : — Le Collège citoyen de France, institut de formation gratuit, qui a vu le jour pendant le premier confinement à l’initiative de dix personnalités de la société civile, propose un cursus de 200 heures pour «développer un projet d’engagement» citoyen. (cf. item 1 & 19)
— Des bases de données recensant les facteurs d’émissions de gaz à effet de serre permettent aux sociétés privées et aux collectivités de mesurer l’impact de leur activité sur l’environnement. Leurs bilans sont consultables sur le site de l’Agence de la transition écologique. (cf. item 3)
— Plusieurs géants du Net, dont les pratiques sont suivies de près par les utilisateurs et les organismes de réglementation, se sont engagés à améliorer leur empreinte carbone, note George Kamiya, analyste au sein de l’Agence internationale de l’énergie. (cf. item 4)
— L’économie circulaire vise une gestion sobre et efficace des ressources planétaires. Cela passe par le recyclage, mais pas seulement. Quelques fonds d’investissement se sont lancés sur ce créneau. (cf. item 5 & 17)
— Depuis 1975, la Fondation de France accompagne les jeunes qui œuvrent pour l'intérêt général à travers son concours Déclics jeunes. (cf. item 7)
— Grenoble est officiellement devenue capitale verte européenne, un titre salué comme "un encouragement à aller plus vite, plus haut, plus fort", selon son maire, Eric Piolle. (cf. item 8)
— Gabriel Boric, le nouveau président du Chili, entend bien mettre la lutte contre le changement climatique en haut de la pile de ses priorités. Il vient de passer les commandes du ministère de l'Environnement à Maisa Rojas, climatologue et co-autrice du dernier rapport du Giec. (cf. item 18)
— Un tour des bonnes nouvelles et curiosités de la planète (cf. item 20) et initiatives pour aider son prochain. (cf item 21)
DÉCRYPTAGE DU JOUR : La France s’attaque à l’empreinte carbone du numérique et enjoint aux acteurs et utilisateurs de devenir plus vertueux car l’écosystème mondial lié à Internet, énergivore, contribue de manière de plus en plus importante au réchauffement de la planète. (cf. item 2)
PROGRAMME DU JOUR : Pascal Canfin, eurodéputé Renew, présente les priorités climatiques de la présidence française de l’Union européenne. (cf. item 9)
PLAIDOIRIES DU JOUR : — Dans une tribune, l’économiste Gabriel Colletis plaide pour un nouveau modèle de développement. (cf. item 10) 
— Pour lutter efficacement contre les atteintes graves et transnationales, Frédéric Baab, le procureur européen français, plaide pour une coopération pénale. (cf. item 11)
— Dans une tribune, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) estime que l'impératif de réindustrialisation, réactualisé par la pandémie de Covid-19, devrait permettre de déroger "de manière permanente" à l'encadrement de l'artificialisation du territoire, qui s'imposera aux collectivités territoriales. (cf. item 12)
— La relance économique de l’Europe est l’une des priorités de la Présidence française du conseil de l’Union Européenne (PFUE). Pour autant, pas question d’oublier les enjeux sociaux et écologiques, selon le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire. (cf. item 13)
— Les changements radicaux exigés par la lutte contre le dérèglement climatique passent par un dialogue démocratique sincère entre citoyens et gouvernants, rappelle Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public, dans une tribune. (cf. item 14)
CHIFFRES DU JOUR : — Le groupe français Vallourec s'est vu infliger une amende de 288 millions de réais (environ 45 millions d'euros) pour "dégâts environnementaux", trois jours après le débordement d'un barrage minier au Brésil. (cf. item 6)
— Le monde "n'est pas plus sûr" : l'horloge de l'apocalypse, qui symbolise depuis 1947 l'imminence d'un cataclysme planétaire, a été maintenue à 100 secondes du gong fatidique, aucune amélioration n'étant remarquée depuis ce record établi en 2020. (cf. item 15)
— 456 scientifiques sont signataires d’une lettre ouverte demandant l’arrêt des campagnes publicitaires en faveur des énergies et combustibles fossiles. (cf. item 16)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Initiative. Le Collège citoyen de France, une nouvelle école pour réconcilier citoyenneté et politique, Libération, 27/12/21, 16h58
Yovan Simovic

Créé par des personnalités de la société civile, le Collège citoyen de France espère former des profils plus variés que Sciences-Po ou l’ENA. Deux étudiants de la première promotion témoignent.
Bienvenue à la nouvelle école de la politique, le Collège citoyen de France. Bien loin de l’image élitiste de l’ENA (rebaptisée Institut du service public, ISP) par Emmanuel Macron, ici, on parie sur la diversité et le renouvellement des élites. Cet institut de formation gratuit, qui a vu le jour pendant le premier confinement à l’initiative de dix personnalités de la société civile, propose un cursus de 200 heures pour «développer un projet d’engagement» citoyen. Ses initiateurs, qui se définissent comme des «game-changers», comptent parmi eux un artiste de renom, JR, ou l’ancien président d’Intermarché Thierry Cotillard. Leur objectif ? «Eveiller à l’ensemble des thématiques auxquelles peut être confronté un élu», explique Julien Neutres, directeur de la création au Centre national de la cinématographie et cofondateur du projet. Pour cet énarque de 44 ans, l’idée du Collège citoyen part d’un constat simple : la trop forte homogénéité de la classe politique française. «On a besoin de regards complémentaires pour avancer», explique-t-il.
«Se rendre légitime»
La première promotion, qui vient de terminer son cursus, était composée de femmes et d’hommes de 18 à 53 ans, avec des parcours et des engagements très différents. Jules Simiand est le benjamin de cette cuvée pionnière. Etudiant dans une école de commerce espagnole, le jeune homme de 18 ans s’est illustré au début de la crise sanitaire en créant une plateforme gratuite d’entraide scolaire. Un engagement associatif qui ne lui suffit pas. «J’ai envie d’avoir un impact plus fort à long terme et j’ai compris que c’est par la politique que cela passe», explique-t-il plein d’entrain. Se définissant de centre droit, mais «non partisan», Jules Simiand vante la diversité au sein du collège qui «permet de s’ouvrir et de bousculer ses idées».
Il y a rencontré Sophia Hocini Boukaouma, 28 ans et membre historique de la Zone d’expression prioritaire, un média associatif dédié au 14-28 ans, partenaire de Libération. Militante au Parti communiste pendant des années, cette Franco-Algérienne s’est présentée plusieurs fois, sans succès, à des élections. Elle pense avoir atteint un plafond de verre et aimerait «inverser la tendance». Avec son seul bac en poche et «une enfance entre la rue, les hôtels sociaux et les quartiers difficiles», Sophia Hocini Boukaouma a aussi vu dans cette formation un moyen de prendre confiance et «de se rendre légitime». «C’est un cocon engagé et politique, mais pas politisé», témoigne-t-elle à propos de l’école.
>> Suite à lire à :
<https://www.liberation.fr/politique/le-college-citoyen-de-france-une-nouvelle-ecole-pour-reconcilier-citoyennete-et-politique-20211227_ZEGHJAEGUZBKVFHAD5APY6CJD4/>
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2- Pourquoi le numérique contribue de plus en plus au réchauffement climatique, Le Monde, 09/01/22, 17h30
Charles de Laubier

La France s’attaque à l’empreinte carbone du numérique et enjoint aux acteurs et utilisateurs de devenir plus vertueux car l’écosystème mondial lié à Internet, énergivore, contribue de manière de plus en plus importante au réchauffement de la planète. 
Vous aviez honte de prendre l’avion ? Bientôt vous vous sentirez peut-être coupable d’utiliser Internet. L’écosystème numérique mondial est à l’origine de 2 % à 4 % – selon les études – des émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Il émet entre 15 millions et 25 millions de tonnes équivalent dioxyde de carbone (CO2) par an, soit jusqu’à deux fois plus que le transport aérien. Après le sentiment d’« avihonte » d’origine suédoise, le scrupule à « liker » naîtra-t-il en France, où pas moins de trois lois « anticarbone » ciblant le numérique sont entrées en vigueur le 1er janvier 2022 ?
Ce nouvel arsenal réglementaire permet de demander des comptes aux entreprises du numérique sur leur empreinte carbone. « Pour un courriel lesté d’une pièce jointe lourde, ce sont 20 grammes de CO2 qui sont émis, soit autant que 150 mètres parcourus en voiture », indique Guillaume Pitron, auteur de L’Enfer numérique. Voyage au bout d’un like (Les liens qui libèrent, 2021). Avec 10 milliards de messages électroniques envoyés par heure dans le monde, cela équivaut à 50 gigawatts, soit la production électrique horaire de quinze centrales nucléaires !
> Lire aussi « Pour Emmanuel Macron, la transition écologique est avant tout une transition technologique »
La pollution numérique provient actuellement pour les trois quarts de la fabrication de terminaux tels que – dans l’ordre de leur empreinte carbone – les téléviseurs, les ordinateurs portables, les smartphones, les box Internet, les écrans et les consoles de jeux. Contenant une cinquantaine de métaux, un smartphone ne pèse pas 150 grammes, mais 150 kilos – ce que M. Pitron appelle « le sac à dos écologique ». Les premiers à être montrés du doigt sont les Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft), mais les centaines de milliers d’entreprises de services du numérique qui existent dans le monde – dont 28 000 recensées en France – sont également ciblées par ces lois, ainsi qu’un millier d’opérateurs télécoms. La pression écolo-réglementaire est désormais enclenchée.
+ Infographie : La multiplication des appareils connectés <https://img.lemde.fr/2022/01/07/0/0/0/0/700/0/0/0/c87c8be_157980763-eco-0122-pollution-nume-rique-web-700-02.png>
Depuis le 1er janvier, le régulateur français des télécoms est ainsi également chargé de la régulation environnementale du numérique. La loi promulguée le 23 décembre 2021 octroie à l’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (Arcep) un nouveau pouvoir sur tous les acteurs de l’écosystème numérique en France. L’autorité doit collecter auprès d’eux leur empreinte environnementale. Sont visés les opérateurs télécoms, dont le recueil des données a commencé dès 2020, mais aussi les services en ligne, les hébergeurs, les data centers, les prestataires de cloud, les fabricants de terminaux (smartphones en tête) et les éditeurs de systèmes d’exploitation. « Nous devons être capables d’aller chercher les données environnementales auprès d’Amazon Web Services, de Google, d’Apple ou de Microsoft, qui ont des activités numériques et de cloud en France », prévient Laure de La Raudière, présidente de l’Arcep.
> Lire aussi Comptabilité carbone, les entreprises au rapport
Malgré l’objectif de neutralité carbone que s’est fixé la France pour 2050, la loi ne leur impose pas (encore) de réduire leur empreinte environnementale. « En revanche, explique l’ancienne députée (Agir), les entreprises du numérique ont l’obligation de fournir à l’Arcep des données sur leur impact. Et si elles ne le font pas après une éventuelle mise en demeure, nous les sanctionnerons jusqu’à hauteur de 3 % de leur chiffre d’affaires [mondial], voire 5 % en cas de récidive. »
Les Gafam devront coopérer avec l’Arcep, comme le font déjà Orange, Bouygues Telecom, Free et SFR, lesquels ont signé, mi-décembre, une « charte en faveur d’un numérique durable », promettant un bilan carbone annuel. « Orange répondra bien sûr aux demandes de l’Arcep comme aux demandes à venir des régulateurs d’autres pays. Notre ambition est d’atteindre la neutralité carbone totale en 2040 », promet Philippe Tuzzolino, directeur chargé de l’environnement au sein du groupe. La Livebox 5 d’Orange a ainsi été « écoconçue » afin de réduire son empreinte carbone.
Changer les comportements
Une autre loi, dite « REEN », a été promulguée le 15 novembre 2021 et charge l’Arcep de mettre en place un « observatoire des impacts environnementaux du numérique ». Objectif : comparer les acteurs numériques entre eux, distinguer les pratiques les plus vertueuses et encourager le « numérique soutenable ». Un baromètre sera mis en ligne afin qu’entreprises et particuliers puissent favoriser les acteurs les plus écologiques et se détourner des plus pollueurs. « Nous sommes sur un travail de longue haleine d’harmonisation des données, et les premiers résultats devraient intervenir en 2023 », indique Mme de La Raudière.
Sans attendre, l’Arcep sensibilise les utilisateurs à des comportements écoresponsables, comme l’utilisation d’une connexion Wi-Fi plutôt que la 5G quand on est chez soi ou l’extinction de sa box en cas d’absence. Le ministère de la transition écologique travaille dans le même sens. « Nous lançons, le 11 janvier, une campagne de communication pour sensibiliser les internautes à l’impact environnemental du numérique et aux comportements permettant de réduire son empreinte », fait savoir la ministre Barbara Pompili.
+ Infographie : Top 4 des habitudes numériques les plus polluantes <https://img.lemde.fr/2022/01/07/0/0/0/0/700/0/0/0/eba2d8d_157380842-eco-0122-pollution-nume-rique-web-700-03.png>
Une troisième loi antigaspillage, dite « AGEC », a été promulguée le 10 février 2020 et impose, depuis le 1er janvier, aux opérateurs télécoms de communiquer à leurs 31,2 millions d’abonnés haut et très haut débit fixe et à leurs 79,7 millions d’abonnés mobile « la quantité de données [qu’ils ont]consommées et leur équivalent en émissions de gaz à effet de serre ». Et ce au moins « une fois par mois ». La prise de conscience écologique ira même se loger dans l’attribution des prochaines licences 5G (en 26 GHz), fin 2022 ou début 2023, avec des « obligations carbone » qui n’existaient pas pour celles délivrées en 2020 (en 3,4-3,8 GHz).
Le pays où fut adopté l’accord de Paris sur le climat (2015) montre la voie, au moment de prendre la présidence du Conseil de l’Union européenne pour six mois. « Nous défrichons et “poussons” ces sujets, notamment au sein du groupe des régulateurs européens des télécoms, où un groupe de travail sur la soutenabilité du numérique publiera mi-mars un premier rapport », explique la présidente de l’Arcep. La révision de la directive européenne sur l’écoconception pourrait en outre faire entrer smartphones et produits high-tech dans l’économie circulaire.
Gloutonnerie sans limites
L’accord de Paris prévoit un premier bilan mondial en 2023. Mais le think tank français The Shift Project, militant de la transition carbone et présidé par Jean-Marc Jancovici, a tiré la sonnette d’alarme dès 2018 contre l’illusion d’un secteur numérique économe en CO2. Un rapport publié cette année-là indiquait qu’il était possible de ramener « la consommation d’énergie par le numérique, aujourd’hui en hausse de 9 % par an, (…) à 1,5 % en adoptant la sobriété numérique comme principe d’action ». En 2019, l’association s’en est aussi prise au streaming vidéo : « Les émissions de gaz à effet de serre des services de vidéo à la demande, de type Netflix ou Amazon Prime, équivalent à celles d’un pays comme le Chili (plus de 100 millions de tonnes équivalent CO2 par an, soit près de 0,3 % des émissions mondiales). » Mais, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), ce document surestimait largement l’impact de Netflix.
+ Infographie : L’explosion du trafic internet mondial <https://img.lemde.fr/2022/01/07/0/0/0/0/700/0/0/0/835f143_874333982-eco-0122-pollution-nume-rique-web-700-01.png>
Pour y voir clair, l’Arcep et l’Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom), née le 1er janvier de la fusion CSA-Hadopi,publieront cette année un rapport sur l’empreinte écologique des contenus audiovisuels. « Les centres de données et les réseaux de données utilisent ensemble environ 2 % à 2,5 % de la consommation mondiale d’électricité », mesure l’AIE. Les infrastructures numériques « brûlent » ainsi de 200 à 250 térawattheures (TWh) par an, soit l’équivalent de la moitié de la production nucléaire annuelle française !
Et encore, ce bilan de 2020 ne tient pas compte de la consommation extravagante des milliers de cryptomonnaies de type bitcoin : 100 TWh en un an. L’empreinte carbone du numérique croît au rythme du commerce en ligne, des blockchains, de l’intelligence artificielle, des objets connectés, de la fibre et de la 5G. La gloutonnerie numérique n’a pas de limites. Le calcul haute performance de superordinateurs parfois quantiques s’installe dans l’automobile, l’aérospatiale, la finance, la médecine ou la météorologie.
> Lire aussi Les cryptomonnaies, encore très énergivores, à la recherche d’un avenir plus vert
La réalité virtuelle augmente elle aussi les émissions polluantes. Les métavers, dont le groupe Meta (Facebook) veut être le parangon, seront-ils la goutte de trop ? Un dirigeant du géant américain Intel, Raja Koduri, a prévenu qu’un tel univers virtuel immersible accessible par des milliards d’êtres humains demandera une puissance informatique mille fois supérieure à celle d’aujourd’hui. Tous ces nouveaux usages pourraient faire grimper le poids du numérique dans les émissions totales de carbone à près de 10 % d’ici vingt ou trente ans et devenir l’équivalent de la sidérurgie, le plus important émetteur industriel aujourd’hui.
En parallèle, les entreprises rivalisent d’imagination pour refroidir leurs data centers. Pour éviter de climatiser ses installations, le français OVHcloud se sert d’eau froide, d’autres utilisent des bains d’huile. Des géants du Net utilisent le free cooling (« refroidissement gratuit ») avec l’air frais extérieur, en Europe du Nord ou dans l’Oregon, pour Apple. Microsoft a aussi testé un data center sous-marin. En France, Mme Pompili doit lancer, en janvier, un appel pour financer des projets par le biais de la banque publique d’investissement Bpifrance.
> Lire aussi L’Islande se rêve en terre promise des data centers
En attendant les codes de bonne conduite environnementale que le gouvernement finalise avec le secteur, les Gafam assurent montrer le bon exemple. En 2019, Amazon s’est engagé à devenir neutre en émissions nettes pour toutes ses activités d’ici à 2040. Son pari : être en avance de dix ans sur les objectifs de l’accord de Paris. « Nous allons plus vite que prévu et sommes en passe de pouvoir alimenter nos sites du monde entier à 100 % en énergies renouvelables d’ici à 2025 [au lieu de 2030] », se félicite Kara Hurst, vice-présidente d’Amazon et directrice chargée du développement durable du groupe.
Du tungstène recyclé dans les iPhone
Apple, lui, vise la neutralité carbone d’ici à 2030. « Nous avons déjà réduit [l’empreinte carbone] de 40 % par rapport à notre niveau de référence de 2015 », assure Lisa Jackson, vice-présidente d’Apple chargée de l’environnement, dans un rapport datant de mars 2021. Sur ses propres activités, la marque à la pomme se dit neutre depuis avril 2020. En revanche, toute la chaîne de production et d’usage plombe encore son bilan : 22,6 millions de tonnes équivalent CO2 ont été émises en 2020. La firme de Cupertino utilise depuis plus d’un an des « terres rares » recyclées pour ses nouveaux iPhone. Ainsi, le modèle 12, sorti fin 2020, possède 99 % de tungstène recyclé.
> Lire aussi  « Les Gafam sont leaders dans l’achat d’énergies renouvelables »
« Les Gafam et les Big Tech sont focalisés sur un seul indicateur : le climat. Cela revient à boucher un seul trou sur les trente qu’il y aurait au fond d’une barque,tacle Frédéric Bordage, fondateur du collectif Green IT. Les entreprises du numérique, elles, ne montrent pas encore la voie. » Certaines « verdissent » leurs activités, comme l’a montré la première édition du GreenTech Forum organisé fin 2021 par Numeum, syndicat français qui réunit 2 200 sociétés du numérique, afin d’échanger les bonnes pratiques en matière de décarbonation. L’association de start-up France Digitale apporte, elle, sa pierre au Green Deal européen en militant pour les données ouvertes, l’indice de réparabilité des appareils et un label d’entreprise durable.
Ces efforts paieront-ils ? Nul ne le sait. Avec le tsunami qui se prépare, les gains obtenus en émissions carbone pourraient être vite balayés par la croissance du secteur. Sans parler de la nécessaire lutte contre la fracture numérique dans un monde où 2,9 milliards d’êtres humains ne sont pas encore connectés à Internet. Il sera difficile de remettre le génie numérique dans sa bouteille.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/09/le-numerique-dans-le-piege-climatique_6108779_3234.html>
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3- Comptabilité carbone, les entreprises au rapport, Le Monde, 09/01/22, 17h30
Charles de Laubier

Des bases de données recensant les facteurs d’émissions de gaz à effet de serre permettent aux sociétés privées et aux collectivités de mesurer l’impact de leur activité sur l’environnement. Leurs bilans sont consultables sur le site de l’Agence de la transition écologique <https://bilans-ges.ademe.fr/>. 
« Sont tenus d’établir un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre [Beges] les personnes morales de droit privé employant plus de 500 personnes », mais aussi celles dépassant les 250 personnes outre-mer, les services publics au-delà de 250 employés, et les collectivités de plus de 50 000 habitants. La loi dite « Grenelle 2 », promulguée le 13 juillet 2010, impose de déposer ces bilans, dits « Beges », tous les trois ou quatre ans auprès de l’Agence de la transition écologique (Ademe). Celle-ci met en ligne gratuitement une base de données publique des facteurs d’émissions, intitulée « Base carbone ». A la différence de la nouvelle loi numérique votée en décembre 2021, cette comptabilité carbone ne distingue pas les activités spécifiquement numériques et n’est pas annuelle.
> Lire aussi Le numérique dans le piège climatique
A ce jour, 3 876 Beges sont consultables sur le site Bilans-ges.ademe.fr. Ils portent sur les trois « scopes » que sont les périmètres d’émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise ou d’une organisation : émissions directes de l’entité (scope 1), émissions indirectes en aval de l’entité (scope 2) et émissions indirectes en amont de l’entité (scope 3). « Les émissions liées à la consommation d’énergie des serveurs, par exemple, se retrouvent dans les scopes 1 et 2. L’acquisition d’ordinateurs ou la souscription à des abonnements Internet sont dans le scope 3 », explique Renaud Bettin, directeur de l’action climatique chez Sweep. Cette start-up aide de grandes entreprises, telle Orange, à réduire leur empreinte grâce à une base de données de 15 000 facteurs d’émission carbone, accessible à partir de 850 euros par mois. La jeune pousse Greenly, qui travaille avec des entreprises comme Blablacar, propose le même type de services à partir de 500 euros par an. Ces catalogues de « facteurs d’impact » ont souvent été constitués à partir de bases de données publiques et gratuites (comme la Base carbone de l’Ademe en France, celle du ministère de l’environnement au Royaume-Uni ou encore Ecoinvent en Suisse).
Une base accessible au grand public
Dernier-né en date de ces référentiels carbone : NegaOctet, un consortium destiné cette fois à quantifier l’impact environnemental de 15 000 produits et services numériques (des smartphones à la box en passant par le streaming, et jusqu’à l’écoconception logicielle) à travers dix indicateurs, comme l’utilisation de métaux rares dans la fabrication. Mandaté et financé par l’Ademe, NegaOctet facture l’accès à ses données : « La licence annuelle commence à 5 000 euros pour les TPE. Le coût est ensuite différencié selon qu’il s’agisse d’un usage interne, pour des besoins propres, ou pour des clients, pour du conseil numérique. Pour une grande entreprise, la licence est de 50 000 euros », détaille Julie Delmas-Orgelet, fondatrice du cabinet de conseil environnemental DDemain, l’une des quatre entreprises (avec Bureau Veritas, APL et GreenIT) retenues pour créer NegaOctet.
D’ici le mois de mars, l’Ademe permettra au grand public d’accéder gratuitement à une partie de NegaOctet par le biais de sa Base Impacts. Chacun pourra ainsi mesurer l’impact carbone de ses usages et équipements numériques. Et, d’ici mi-2022, un rapport de l’Ademe et de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse quantifiera l’empreinte carbone actuelle du numérique et des télécoms – avec des prévisions à 2030 et 2050.
> Lire aussi « Les Gafam sont leaders dans l’achat d’énergies renouvelables »
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/09/comptabilite-carbone-les-entreprises-au-rapport_6108778_3234.html>
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4- Entretien. « Les Gafam sont leaders dans l’achat d’énergies renouvelables », Le Monde, 09/01/22, 17h30 
Propos recueillis par Charles de Laubier

Plusieurs géants du Net, dont les pratiques sont suivies de près par les utilisateurs et les organismes de réglementation, se sont engagés à améliorer leur empreinte carbone, note George Kamiya, analyste au sein de l’Agence internationale de l’énergie. 
George Kamiya est analyste numérique et énergie au sein de l’Agence internationale de l’énergie, installée à Paris. Selon lui, les géants du Net veulent faire preuve d’engagement écologique vis-à-vis de leurs clients et des régulateurs.
Les groupes tels que Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft (Gafam) sont-ils de grands consommateurs d’énergies renouvelables ?
Ces dernières années, plusieurs des plus gros exploitants de centres de données figurent parmi les plus grands acheteurs d’énergies renouvelables. Le numérique et les télécoms ont représenté environ la moitié de tous les contrats d’achat d’énergie renouvelable des entreprises au niveau mondial. Il est logique que les Gafam soient leaders. Premièrement, parce qu’ils consomment beaucoup d’électricité. Leur facture d’électricité s’élève à des centaines de millions d’euros par an. Il est donc logique financièrement pour eux d’obtenir des contrats d’électricité bon marché et « propre ». Deuxièmement, parce que leur durabilité fait l’objet d’une plus grande attention de la part de leurs utilisateurs et des organismes de réglementation. Troisièmement, plusieurs de ces Gafam se sont publiquement engagés à atteindre des objectifs en matière d’énergie renouvelable ou de neutralité carbone.
> Lire aussi Le numérique dans le piège climatique
Y a-t-il des géants « verts » à suivre ?
Des entreprises comme Apple et Google sont de bons exemples à suivre pour les autres sociétés, du numérique ou d’autres secteurs. Apple progresse sur l’utilisation d’énergie « propre » pour sa chaîne d’approvisionnement, et Google est un pionnier de l’électricité sans carbone « vingt-quatre heures sur vingt-quatre, sept jours sur sept ».
Les sites de streaming vidéo comme Netflix sont-ils de grands émetteurs de gaz à effet de serre ?
[L’organisation britannique] Carbon Trust a publié, en juin 2021, un rapport dans lequel elle estime l’impact carbone du streaming vidéo en Europe à 55 grammes d’équivalent CO2 par heure en 2020. Selon mes calculs, la moyenne mondiale en 2021 serait probablement entre 35 grammes et 80 grammes par heure, ce qui revient à faire bouillir l’eau contenue dans une bouilloire à une ou deux reprises ou à rouler entre 200 et 400 mètres dans une voiture conventionnelle. Mais les émissions de carbone réelles diffèrent pour chaque utilisateur en fonction de son mix d’électricité (si sa source d’énergie est à faible teneur en carbone par rapport au charbon, par exemple) et de l’appareil sur lequel il visionne la vidéo (un téléviseur, un téléphone…).
> Lire aussi Comptabilité carbone, les entreprises au rapport
Environ 2,9 milliards de personnes ne sont pas connectées à travers le monde : la lutte nécessaire contre cette fracture numérique neutralisera-t-elle les efforts vers la neutralité carbone ?
Je ne le crois pas. Une fois qu’ils seront en ligne, ces utilisateurs ne seront probablement pas de gros consommateurs de technologies numériques et auront un faible impact du point de vue des émissions par rapport à l’utilisateur moyen d’un pays développé. Les avantages sociétaux de relier ces populations actuellement « non connectées » – par exemple, pour l’éducation, la santé, l’environnement – sont beaucoup plus grands que le potentiel « coût du carbone » qui en découlerait.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/01/09/les-gafam-sont-leaders-dans-l-achat-d-energies-renouvelables_6108780_3234.html>
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5- Comment miser, pour ses placements, sur l’essor de l’économie circulaire, Le Monde, 10/01/22, 06h00 
Aurélie Fardeau

L’économie circulaire vise une gestion sobre et efficace des ressources planétaires. Cela passe par le recyclage, mais pas seulement. Quelques fonds d’investissement se sont lancés sur ce créneau. 
Produire mieux : c’est le mantra de l’économie circulaire, qui vise à réduire la consommation de ressources non renouvelables et la quantité de déchets. A l’opposé du modèle prédominant, qui consiste à produire, consommer et jeter.
Selon le rapport 2021 de l’organisation Circle Economy, l’économie mondiale n’est aujourd’hui circulaire qu’à hauteur de 8,6 %, ce qui signifie que seulement 8,6 % des plus de 100 milliards de tonnes de matériaux consommés sont réutilisés chaque année.
> Lire aussi Les défis de l’économie circulaire
Le chemin est donc long. « Cela passe par un changement des modèles de production et de consommation, par le recours au partage, la réutilisation et le recyclage des matériaux et produits existants pour limiter l’impact sur les ressources naturelles », détaille Isabelle Bourcier, responsable des gestions indicielles et quantitatives chez BNP Paribas AM.
Produits plus durables, déchets valorisés
Cette approche vers une croissance plus durable fait partie intégrante de la lutte contre le changement climatique. L’économie circulaire est ainsi au cœur du Pacte vert de la Commission européenne, un ensemble d’initiatives visant à rendre l’Europe climatiquement neutre en 2050.
« La régulation va pousser ce thème en incitant à concevoir des produits durables, en donnant au consommateur les moyens de faire des choix plus durables, en mettant l’accent sur les secteurs de l’économie circulaire et en imposant aux industriels de valoriser leurs déchets », explique Ken Van Weyenberg, gestionnaire de portefeuille senior au sein de l’équipe gestion thématique de Candriam.
> Lire aussi Placements en faveur du climat : gare au « greenwashing »
Certaines mesures ont déjà été prises, notamment en France avec l’interdiction de certains produits en plastique à usage unique (couverts, pailles, etc.) le 1er janvier 2021, étendue à d’autres objets en 2022. La Commission européenne estime d’ailleurs que ces mesures en faveur de l’économie circulaire permettront d’augmenter le produit intérieur brut de l’Union européenne de 0,50 point par and’ici à 2030.
Depuis environ deux ans, les gérants d’actifs se sont emparés de cette thématique d’avenir pour créer des fonds ciblant les sociétés qui répondent aux défis de l’économie circulaire. « Il s’agit d’un thème d’investissement générateur d’une surperformance potentielle, assure Nicolas Bénéton, spécialiste de l’investissement thématique chez Robeco. L’intérêt de l’économie circulaire est en effet double : réduire l’utilisation des matériaux, notamment fossiles, mais aussi créer de nouveaux matériaux composites plus performants. »
Facilitateurs et transformateurs
La société de gestion a lancé son fonds en janvier 2020, jugeant qu’il existait désormais assez d’entreprises éligibles pour construire un univers d’investissement diversifié. Ce dernier continue en outre de s’enrichir. « L’économie circulaire devient un sujet pour les entreprises confrontées à la prise de conscience des consommateurs et à l’enjeu financier que va devenir la gestion des ressources », souligne M. Bénéton.
+ Infographie : Quatre fonds précurseurs <https://img.lemde.fr/2022/01/05/0/0/1050/1065/1328/0/45/0/6412aa8_714718698-webarg-0122-economie-circulaire.png>
<https://www.lemonde.fr/argent/article/2022/01/10/comment-miser-pour-ses-placements-sur-l-essor-de-l-economie-circulaire_6108825_1657007.html>
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6- Dégâts environnementaux au Brésil : lourde amende pour Vallourec, AFP, 11/01/22, 21:00

Le groupe français Vallourec s'est vu infliger une amende de 288 millions de réais (environ 45 millions d'euros) pour "dégâts environnementaux", trois jours après le débordement d'un barrage minier au Brésil, ont annoncé les autorités locales mardi.
Le gouvernement de l'Etat de Minas Gerais (sud-est) a indiqué dans un communiqué avoir "notifié à Vallourec des dégâts environnementaux causés par le débordement d'une digue de contention de sédiments de la mine de Pau Branco", située à Nova Lima, en banlieue de Belo Horizonte.
Cette notification prévoit également "la suspension des activités (du barrage) jusqu'à la présentation de documents qui attestent de sa stabilité".
Le débordement du barrage, survenu samedi, dans la mine de fer a été provoqué par les fortes pluies qui se sont abattues sur la région de Minas Gerais ces derniers jours.
Les tonnes de boue qui s'étaient écoulées de la digue ont causé l'interruption du trafic de l'autoroute BR-40, qui relie Belo Horizonte à Rio de Janeiro, durant deux jours.
Dans un communiqué envoyé à l'AFP, Vallourec a "confirmé avoir reçu la notification de l'amende, qui est en cours d'analyse par son équipe technique".
Selon le gouvernement de Minas Gerais, le fabricant de tubes français est "récidiviste": une autre amende lui avait été infligée en 2020, "pour non-respect des délais dans l'envoi de documents au sujet de digues".
Lundi, Vallourec avait assuré "n'économiser aucun effort (...) pour minimiser les perturbations occasionnées" par le débordement du barrage dans cette mine où elle produit du minerai de fer depuis les années 1980.
Les pluies diluviennes dans le Minas Gerais ont provoqué des inondations et glissements de terrain qui ont fait dix morts dimanche et lundi, selon les autorités locales.
Tous les exploitants de mines dans la région ont été sommés mardi de fournir sous 24 heures des données détaillées sur la stabilité de leurs barrages et les habitants de certaines localités ont commencé à être évacués face au risque d'éventuelles ruptures.
Début 2019, la rupture d'un barrage minier à Brumadinho, autre localité de Minas Gerais, avait fait 270 morts et causé des dégâts incalculables à l'environnement.
<https://www.challenges.fr/economie/degats-environnementaux-au-bresil-lourde-amende-pour-vallourec_796297>
Sur le même sujet :
> Lourde amende pour Vallourec au Brésil <https://www.lesechos.fr/industrie-services/energie-environnement/lourde-amende-pour-vallourec-au-bresil-1378416>, Les Echos, 11/01/22 à 21:25
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7- Entretien. Déclics jeunes 2022 : la Fondation de France soutient l’engagement de la jeunesse, Entrepreneurs d’Avenir, 13/01/22
Fondation de France

Depuis 1975, la Fondation de France accompagne les jeunes qui œuvrent pour l'intérêt général à travers son concours Déclics jeunes. Découvrez son appel à candidatures ainsi que le suivi de certains projets financés.
Cette année, le concours « Déclics jeunes » met l’accent sur 3 axes de transitions (écologique, solidaire et numérique). Qu’espérez-vous des participants et qui peut y participer ?
Anna Ghiraldini : Le concours Déclics jeunes existe depuis l’origine de la Fondation de France. C’est une fondation abritée, la Fondation Salavin Fournier, qui a lancé le mouvement en 1969, en créant les prêts d’honneur pour les jeunes. Depuis, d’autres fondations abritées se sont associées avec une même idée commune : aider des jeunes à réaliser un projet d’intérêt général qui leur tient à cœur. Les conditions d’accès sont toujours les mêmes :  tous les jeunes entre 18 et 30 ans, porteurs d’un projet d’intérêt général original, peuvent participer. Nous mettons un point d’honneur à soutenir des profils variés, en termes de parcours scolaire, d’expérience professionnelle, de situation financière, …  pour accompagner des personnalités passionnées et persévérantes.
La nature des projets proposés par les jeunes a bien sûr évolué au cours des décennies. Au regard des transitions profondes que vit notre société, des inégalités qui la fracturent, nous avons placé cette édition 2022, organisée en partenariat avec l’Université de la Terre, sous le signe de ces transitions, écologique, sociale… Nous distinguerons des jeunes porteurs de projets, altruistes et originaux, qui peuvent être de nature et d’ampleur très variés.
>> Suite à lire à :
<https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/declics-jeunes-2022-la-fondation-de-france-soutient-lengagement-de-la-jeunesse/ <https://www.entrepreneursdavenir.com/actualites/declics-jeunes-2022-la-fondation-de-france-soutient-lengagement-de-la-jeunesse/>>
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8- Capitale verte européenne, Grenoble veut "aller plus vite", AFP, 15/01/22, 22:00

Grenoble est officiellement devenue samedi capitale verte européenne, un titre salué comme "un encouragement à aller plus vite" par son maire écologiste Eric Piolle, lors d'une cérémonie en marge de laquelle plusieurs centaines de personnes ont manifesté pour une écologie "sociale et populaire".
"Ce titre est plus qu'une formidable reconnaissance du chemin parcouru. C'est un encouragement à aller plus vite, plus haut, plus fort, par delà les différences partisanes et géographiques.", s'est réjoui Eric Piolle lors de la cérémonie inaugurale au muséum.
"Nous voyons tous les jours autour de nous les conséquences de ce climat qui devient fou. C'est un monde qui disparaît et un monde nouveau que nous devons aider à faire naître. Ici, dans les Alpes, le climat devient fou plus vite qu'ailleurs. C'est notre horizon, la vérité, notre réalité. C'est notre boussole pour changer la vie et garantir à chacun le nécessaire pour vivre dignement ", a-t-il ajouté.
Grenoble succède en 2022 à la ville finlandaise de Lahti comme lauréate de ce titre qui récompense des mesures "exemplaires" en matière d'environnement et de développement durable. La capitale de l'Isère est la 13e ville d'Europe à recevoir cette distinction et la 2e en France après Nantes en 2013.
"C'est une reconnaissance du passé de Grenoble, mais aussi de l'engagement de la ville vers un avenir plus ambitieux encore. Sa vision pour combattre le changement climatique m'impressionne", a souligné le commissaire européen à l'environnement Virginijus Sinkevičius.
"Vous avez été le carrefour des Alpes. Désormais, vous serez aussi un carrefour vert. Montrez le chemin à l'Europe", a-t-il poursuivi.
La cérémonie avait débuté par la prise de parole forte de quatre jeunes militants du mouvement Friday for Future. L'Allemande Luisa Neubauer a enjoint l'Europe à "payer sa dette climatique" et a fustigé la "trahison" de la France, "pays de l'accord de Paris" accusé de financer un pipeline en Afrique - en Ouganda - par l'intermédiaire de de Total.
"Nous sommes en pleine élection présidentielle et je ne compte plus le nombre de débats où le mot écologie n'a pas été prononcé une seule fois", a déploré l'activiste Camille Étienne.
-"Greenwashing"-
De son côté, la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili a rappelé que la justice française avait été saisie "pour savoir si Total respecte ou non les droits environnementaux et des personnes". "La France ne soutient pas financièrement ce projet et s'est engagée à sortir des financements des énergies fossiles à la COP 26", a-t-elle assuré.
Le titre "est une fierté pour la nation, le signe que la transition écologique essaime en France en 2022, plus que jamais" et "cette récompense grenobloise, au commencement de notre présidence de l'Union européenne, est un symbole d'autant plus important pour notre pays", a-t-elle ajouté.
Parallèlement à la cérémonie d'ouverture, 1.100 personnes selon la police et 1.500 selon les organisateurs, ont manifesté samedi après-midi dans les rues de Grenoble, pour réclamer "une écologie sociale et populaire", à l'appel de plusieurs organisations locales dont la Confédération paysanne.
"Et un et deux et trois degrés, c'est un crime contre l'humanité" ou encore "la cop numéro 12 toujours personne qui bouge, 13, 14, 15,...21, 22, 23, on continue de compter et finalement : la cop numéro 52, on va crever sous peu", chantaient les manifestants, défilant sous des pancartes: "pas d'écologie sans révolution" ou "Grenoble capitale verte = Greenwashing".
"On est plus sur une manifestation qu'une marche climat classique" et "il y avait quand même un intérêt à regrouper les choses", a déclaré Justine Solier, porte-parole des coorganisateurs de la marche à laquelle se sont greffés des membres du NPA (Nouveau parti anticapitaliste).
Les participants à la marche étaient invités à peindre en vert des portraits d'Emmanuel Macron et 150 masques le représentant avec le nez de Pinocchio ont été distribués.
<https://www.lepoint.fr/societe/grenoble-celebre-samedi-son-titre-de-capitale-verte-europeenne-15-01-2022-2460577_23.php <https://information.tv5monde.com/info/capitale-verte-europeenne-grenoble-veut-aller-plus-vite-440510>>
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9- Pascal Canfin : « il faut éviter un effet “gilets jaunes” européen » avec le Green Deal, Le Monde, 17/01/22, 05h08
Propos recueillis par Audrey Garric et Virginie Malingre (Bruxelles, bureau européen)

L’eurodéputé Renew, également chargé de rédiger des propositions sur l’environnement pour le futur candidat Emmanuel Macron, présente les priorités climatiques de la présidence française de l’Union européenne. 
Depuis le 1er janvier et jusqu’au 30 juin, la France occupe la présidence du Conseil de l’Union européenne (PFUE). Le climat sera l’un des enjeux majeurs, avec les travaux sur le paquet législatif « Fit for 55 », qui s’attaque à tous les secteurs économiques afin d’atteindre les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’UE : une baisse d’au moins 55 % d’ici à 2030 et la neutralité carbone en 2050.
Pascal Canfin, eurodéputé Renew (dont la délégation française des macronistes constitue la principale composante) et président de la commission environnement du Parlement européen, évoque les principaux enjeux de cette présidence.
Mercredi 19 janvier, Emmanuel Macron donnera un discours au Parlement européen. Comment Paris peut, lors de la PFUE, accroître la lutte contre le changement climatique ?
Nous allons accélérer les négociations en cours, au Conseil et au Parlement européen, sur les quatorze textes qui composent le paquet climat 2030, qu’il s’agisse des normes de CO2 des voitures ou de la refonte du marché carbone. Avec une priorité : le mécanisme d’ajustement carbone aux frontières (MACF).
> Lire aussi Emmanuel Macron veut présider « un moment utile pour l’Europe »
A ce paquet, il faut ajouter deux projets de directive sur lesquels la France veut aussi avancer d’ici à mars. Celui sur les batteries, qui doit permettre à l’UE de devenir le deuxième producteur mondial derrière la Chine en 2025, quand aujourd’hui tout est fait en Corée du Sud, au Japon ou en Chine. Et celui sur la déforestation importée, qui interdira les importations dans l’UE de bœuf, de soja, d’huile de palme, de café et de cacao s’ils contribuent à la déforestation.
Trouvez-vous satisfaisante la proposition de la Commission sur la taxe carbone aux frontières, qui veut pénaliser, pour les secteurs les plus polluants (acier, électricité, ciment…), les importations de pays tiers aux normes environnementales moins strictes ?
La mise en place de ce mécanisme sera une première mondiale. Le MACF a été défendu sans succès par Chirac, Sarkozy et Hollande. Aujourd’hui c’est une proposition de loi européenne, on ne discute plus du principe, mais de ses modalités. C’est une victoire majeure pour mettre le climat dans les règles commerciales et lutter contre le dumping climatique de nos concurrents. Et je souhaite qu’il soit le plus ambitieux possible. Nous pouvons imaginer avoir plus de secteurs couverts, comme l’industrie chimique, et aller plus vite que le propose la Commission, soit une mise en place avant 2026.
> Lire aussi Avec sa taxe carbone aux frontières, l’Union européenne est accusée de protectionnisme
Par ailleurs, en l’état actuel de la proposition, une voiture produite par Renault à Tanger (Maroc), qui utilise de l’acier turc, ne serait pas soumise au MACF, contrairement à la même voiture, produite en France, avec le même acier turc. Il faudra corriger cette faille.
Aujourd’hui, sur le marché du carbone, où s’échangent des tonnes de CO2, les industriels bénéficient de quotas gratuits. Faut-il les maintenir ?
Les quotas gratuits doivent baisser. Ils doivent être réservés aux industriels qui investissent pour décarboner leur production. Comme ArcelorMittal, qui s’est engagé à investir 1 milliard d’euros pour produire de l’acier décarboné à Dunkerque (Nord).
On touche ici au cœur de la réforme : notre priorité absolue doit être de déclencher les investissements, privés et publics, qui doivent permettre de respecter notre objectif pour 2030, et que la Commission estime à 390 milliards d’euros par an.
Comment encourager les investissements publics dans la transition écologique ?
Ce sera l’objet de la réforme du pacte de stabilité et de croissance et des règles budgétaires. Elle doit bien sûr poursuivre un objectif de soutenabilité budgétaire dans la situation post-Covid-19, mais elle doit permettre aux Européens d’investir plus dans leurs priorités et autoriser un choc d’investissements verts.
Il y a aujourd’hui un alignement des planètes inédit. Les nouvelles coalitions au pouvoir en Allemagne et aux Pays-Bas veulent investir, et pour cela, elles ont besoin de flexibilités au niveau européen. Une véritable révolution culturelle est en train de se faire en Europe : assumer tous ensemble qu’on a des investissements à réaliser. C’est historique.
Je milite pour qu’une part des investissements verts – jusqu’à 1 point de produit intérieur brut (PIB) – fasse l’objet d’un traitement spécifique, par exemple soit exclue du calcul du déficit. Demander un traitement dérogatoire pour tous les investissements verts, ce serait pénaliser les pays qui ont déjà fait des efforts. Mais le niveau de 1 point de PIB d’investissements en plus permet d’atteindre nos objectifs climat.
Concernant la taxonomie, qui définit ce qu’est une activité verte, assumez-vous de flécher d’importants investissements vers le gaz pour défendre le nucléaire ?
Dans le monde réel, on ne peut pas demander à la Pologne de passer de 80 % à 0 % de charbon sans gaz, ni nucléaire. Il fallait trouver des compromis politiques pour avancer – par exemple, autoriser le gaz uniquement pour sortir du charbon, à condition que les centrales ne dépassent pas une certaine quantité d’émissions de gaz à effet de serre et avec la date couperet de 2030.
> Lire aussi Energies « vertes » : un nécessaire compromis européen
Et la proposition de la Commission ne classe pas le gaz et le nucléaire dans la catégorie « verte » de la taxonomie, mais dans la catégorie « transition ». Le gaz n’est évidemment pas vert puisque c’est une énergie fossile. Quant au nucléaire, il est décarboné mais parce qu’il pose des risques et génère des déchets spécifiques, il ne peut être classé dans une catégorie verte au même titre que les renouvelables.
A cela s’ajoute une obligation de transparence spécifique pour le gaz et le nucléaire dans la taxonomie. Au total, le compromis de la Commission nous permet d’avancer sans décrédibiliser la taxonomie.
La hausse des prix de l’énergie, le bras de fer de la Pologne et de la Hongrie avec la Commission sur les questions d’Etat de droit… Ne craignez-vous pas que ces éléments remettent en cause l’agenda climatique européen ?
Il y a toujours un risque que l’action climatique soit prise en otage par les conservatismes et par des gouvernements illibéraux. C’est pour cela que, malgré mon très fort soutien au reste du paquet climat, je suis opposé à l’extension du marché du carbone au chauffage et au carburant que propose la Commission [qui consisterait à imposer aux fournisseurs de carburants, de gaz ou de fioul, d’acheter des droits à polluer].
Pour la Pologne et la Hongrie, c’est totalement inacceptable, car cela aurait un coût pour les ménages, en termes de pouvoir d’achat, bien plus élevé qu’en France. Ce serait un choc social énorme. Sauf à le compenser par un fonds social massif, et des transferts financiers entre l’ouest et l’est du continent, dont ne veulent pas les frugaux [Pays-Bas, Autriche, Suède, Danemark]. C’est une erreur majeure de la Commission d’avoir proposé ce mécanisme. Car il donne la possibilité aux pays de l’Est de bloquer l’ensemble du paquet climat. Nous devons donc le recalibrer en profondeur.
Comment le faire évoluer ?
Il faut faire en sorte que les particuliers, à travers leur chauffage et leur carburant, ne soient pas touchés, afin d’éviter un effet « gilets jaunes » européen. Je propose que le nouveau marché carbone ne concerne que les entreprises, à travers leurs bâtiments commerciaux, et les poids lourds. Il faudra diminuer le fonds social en conséquence. A un moment où l’on se bat contre la hausse du prix de l’énergie, étendre le marché carbone au chauffage serait difficilement explicable.
> Lire aussi L’Europe se divise sur l’élargissement du marché du carbone
Le coût politique de l’extension du marché du carbone comme le conçoit la Commission serait majeur, mais l’impact climatique serait très faible, parce que l’immense majorité des déplacements de particuliers sont contraints, notamment dans les territoires où il n’existe pas d’alternatives à la voiture individuelle.
Comment lutter contre la déforestation importée ?
C’est là aussi une première mondiale, et c’est une bataille qui a été menée par la France. On va interdire l’entrée dans le marché unique de produits qui ne peuvent pas garantir qu’ils ne sont pas issus de la déforestation, à travers des certificats adossés à des photos satellite. On utilise la puissance du marché européen pour fixer des règles du jeu qui s’appliquent au reste du monde. C’est le cœur de notre théorie du changement.
Les libéraux de Renew et les sociaux-démocrates de S&D pourraient soutenir la candidature à la tête du Parlement européen de la conservatrice Roberta Metsola, ouvertement hostile à l’avortement. Voterez-vous pour elle, quarante ans après la présidence de Simone Veil ?
La position de Roberta Metsola contre l’avortement pose problème, elle est à l’opposé de la nôtre. Nous ne pourrons envisager de voter pour elle que si elle prend position en faveur du « pacte Simone Veil » [qui vise à harmoniser par le haut les droits des femmes en Europe], dans toutes ses dimensions, y compris celle des droits sexuels et reproductifs.
Notre priorité, c’est d’avoir un contrat de coalition [avec le Parti populaire européen [PPE] et le S&D] sur les grandes priorités législatives des deux ans et demi à venir. C’est moins la personne que le contrat de coalition qui compte pour continuer à faire avancer l’Europe.
Vous préparez, avec la ministre de la transition écologique Barbara Pompili, les propositions sur l’environnement du futur candidat Macron. Comment accélérer, alors que la France a été condamnée sur le climat et sur la pollution de l’air ?
Avec Barbara Pompili, on a réuni toutes les sensibilités politiques de la majorité. Nous soumettrons des propositions au président de la République d’ici à la fin janvier. Je suis le premier à reconnaître cette réalité : nous n’en avons jamais fait autant sur l’environnement et les émissions de CO2 diminuent plus qu’avant, mais pas encore assez pour que la France respecte l’accord de Paris sur le climat. Il faut donc accélérer.
Emmanuel Macron défend l’« écologie du mieux » mais pas du « moins ». Quelle est votre position, alors que la question de la sobriété est désormais pleinement intégrée aux scénarios de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) ou de Réseau de transport d’électricité (RTE) ?
Barbara Pompili et moi-même sommes très attachés aux trois dimensions du rapport RTE pour atteindre la neutralité carbone en 2050. D’abord, l’efficacité énergétique, les économies d’énergie et la sobriété : il faut diminuer notre consommation d’énergie de 40 % d’ici à 2050, par exemple en isolant beaucoup mieux nos logements. Ensuite, les scénarios de référence prévoient autour de 70 % de renouvelables dans le mix électrique au même horizon et enfin de réinvestir dans le nucléaire.
> Lire aussi Electricité : entre le nucléaire et les énergies renouvelables, six scénarios pour 2050
Il est clair que le mode de vie actuel des plus riches est insoutenable sur le plan écologique. Pour avoir une chance de gagner la bataille climatique, il faut passer du « ou » au « et », changer de comportement et aussi développer l’innovation. On a par exemple besoin d’électrifier les voitures, mais aussi de réduire leur part dans la mobilité.
Au Parlement européen, mercredi, l’eurodéputé Yannick Jadot, qui est candidat à l’élection présidentielle, répondra, au nom des Verts, à Emmanuel Macron. Que pensez-vous de sa campagne ?
Mon objectif est de créer une écologie de gouvernement. Dans aucune démocratie au monde, les Verts n’ont été élus à la tête d’un gouvernement. Même en Allemagne, où l’on trouve le parti Vert le plus mâture en Europe. Il vaut mieux que d’autres personnes fassent le job dans les partis au pouvoir pour lutter contre le dérèglement climatique.
Si seuls les Verts devaient s’en charger, on aurait un problème : cela voudrait dire qu’on y arriverait peut-être en l’an 3000. Je n’ai rien contre Europe Ecologie-Les Verts. Je constate seulement que l’écologie de posture qui est la leur est totalement inefficace pour gagner la bataille écologique.
> Lire aussi Les trois hommes-clés de Macron pour réussir la présidence française de l’Union européenne
Les grandes transformations, dans l’histoire, se sont faites en additionnant des forces contraires. Prenez la création de l’Etat-providence, elle appartient à toutes les forces politiques. De la même façon, la responsabilité de gagner la bataille climatique appartient à tout le monde.
C’est pourquoi pour le Green Deal, on travaille ensemble avec Ursula von der Leyen, qui est de droite, Frans Timmermans, socialiste, et moi, chez Renew. On fait avancer la transition écologique infiniment plus que Yannick Jadot. Cela fait quinze ans qu’il est parlementaire européen, donnez-moi un seul sujet qu’il ait fait avancer au niveau européen.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/17/pascal-canfin-il-faut-eviter-un-effet-gilets-jaunes-europeen-avec-le-green-deal_6109742_3244.html <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/17/pascal-canfin-il-faut-eviter-un-effet-gilets-jaunes-europeen-avec-le-green-deal_6109742_3244.html>>
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10- Tribune. Il est temps de cesser de confondre croissance et développement », Le Monde, 17/01/21, 09h55 
Par Gabriel Colletis, Professeur de sciences économiques à l’université de Toulouse-I-Capitole & président du Manifeste pour l’industrie (MAI)

L’économiste Gabriel Colletis voudrait en finir avec le débat stérile sur « ni croissance, ni décroissance » et plaide, dans une tribune au « Monde », pour un nouveau modèle de développement.
Tribune. La confusion entre croissance et développement est très ancienne. Pour preuve le célèbre petit livre de Walt Rostow (1916-2003), Les Etapes de la croissance économique (1961), dans lequel le célèbre économiste américain ultralibéral explique que tous les pays devraient suivre les mêmes étapes aboutissant, au final, à la consommation de masse. Commettant une erreur analogue, les économistes marxistes ont pu estimer que tous les pays se développant devraient aboutir au… communisme.
Rares sont donc les économistes qui ont distingué croissance et développement et qui ont compris, réfutant les schémas linéaires, que chaque société empruntait des voies spécifiques et originales pour produire son avenir.
Un PIB identique
S’inspirant à la fois de François Perroux (1903-1987) et d’Amartya Sen, prix Nobel d’économie (1998), l’économiste français René Passet a raison de s’interroger dans les termes suivants : « Une croissance qui s’accompagne de la dégradation des milieux naturels (et de la détérioration des conditions de la vie humaine) peut-elle être qualifiée de développement ? ». Et de considérer que le développement doit « respecter les mécanismes régulateurs des sphères humaine et naturelle dans lesquelles il s’accomplit » (René Passet, La Bioéconomie de la dernière chance, Les Liens qui Libèrent, 2012).
> Lire aussi « Investir dans les infrastructures des pays en développement est perçu comme un risque, ne pas le faire en ferait courir un plus grand »
La notion de développement renvoie dos-à-dos ceux pour lesquels sans croissance il n’est point de salut pour assurer le pouvoir d’achat, l’emploi et le remboursement des dettes de l’Etat… et ceux qui estiment, au contraire, que la croissance est incompatible avec la survie d’une planète confrontée à la déraison de l’activité des hommes. Un dialogue impossible d’autant que les uns comme les autres disposent de solides arguments pour faire valoir leur point de vue.
Que nous suggère la notion de développement ? Que l’on peut se développer sans croître. Le produit intérieur brut (PIB) d’une nation peut augmenter par la qualité des services offerts, mais aussi si la valeur – et donc le prix des biens industriels – augmente… ce qui est le cas des biens durables.
Une machine à laver le linge durable sera produite en moindre quantité, parce que durable. Il y a fort à parier cependant que sa valeur étant plus élevée, son prix le sera également. Ne pas produire davantage de machines à laver le linge mais produire des machines plus durables, et donc plus chères, aboutirait à un PIB identique.
Concilier l’inconciliable
Mais ce PIB en valeur serait plus désirable que celui obtenu avec une production en volume plus forte mais destinée à ne pas durer. A la fois parce que réaliser une production plus importante suppose un prélèvement plus élevé sur la nature et parce que le fait de jeter au bout de 4 à 5 ans son lave-linge implique une externalité négative : une pollution considérable ou un coût important de recyclage.
Un développement sans croissance en volume permettra de concilier ce qui est apparemment inconciliable : la satisfaction des besoins fondamentaux et la protection de la nature. Il suppose de renoncer à la production comme à la consommation de masse, de tourner la page du fordisme.
> Lire aussi « En opposant la décroissance à la croissance verte, on continue de maintenir le PIB au cœur de nos réflexions »
Après avoir mis en garde il y a près d’un demi-siècle contre les dangers de la croissance, Dennis Meadows, auteur du célèbre rapport éponyme, suggérait récemment de « réduire les installations internationales de grande taille au profit d’installations plus nombreuses, plus petites et locales ; passer de la vente de produits à celle de produits/services ; remplacer les produits conçus pour être jetés par des produits qui peuvent être réparés ; maximiser le bien-être des salariés et des clients plutôt que les profits ; privilégier la baisse du coût du cycle de vie le plus durable plutôt que la baisse du coût initial ; passer de la réduction du coût de la main-d’œuvre à la réduction des inputs de ressources. Tout cela est possible mais, bien sûr, le chemin est semé d’obstacles ».
Il est temps de cesser de confondre croissance et développement et d’éviter que cette confusion obscurcisse les débats et les choix politiques que les Français devront faire dans quelques mois. Si l’accès à des services de qualité est synonyme de développement, la production de biens durables en est la condition.
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Décroissance, généalogie d’une idée
Si le constat des limites de la croissance et la critique du progrès ne sont pas nouveaux, il reste à en faire les prémisses d’un système économique et social durable et démocratique.
• « La décroissance n’est ni un programme ni même une théorie, mais une aspiration » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/24/la-decroissance-n-est-ni-un-programme-ni-meme-une-theorie-mais-une-aspiration_6095900_3232.html>, par François Jarrige, maître de conférences en histoire contemporaine à l’université de Bourgogne
• « La décroissance sera certes une récession, mais elle ne sera pas une dépression » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/24/la-decroissance-sera-certes-une-recession-mais-elle-ne-sera-pas-une-depression_6095899_3232.html>, par Michel Lepesant, philosophe, membre de la Maison commune de la décroissance
• « En opposant la décroissance à la croissance verte, on continue de maintenir le PIB au cœur de nos réflexions » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/24/en-opposant-la-decroissance-a-la-croissance-verte-on-continue-de-maintenir-le-pib-au-c-ur-de-nos-reflexions_6095897_3232.html>, par Aurélie Lalucq, économiste et députée européenne (Alliance progressiste des socialistes et démocrates)
• « Les débats des Verts sont loin de refléter la profondeur du champ de la décroissance » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/24/les-debats-des-verts-sont-loin-de-refleter-la-profondeur-du-champ-de-la-decroissance_6095896_3232.html>, par Timothée Parrique, docteur en sciences économiques
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/17/il-est-temps-de-cesser-de-confondre-croissance-et-developpement_6109783_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/01/17/il-est-temps-de-cesser-de-confondre-croissance-et-developpement_6109783_3232.html>>
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11- Crimes contre l’environnement : un défi pour le parquet européen, Le Monde, 17/01/21, 10h30 
Jean-Baptiste Jacquin

Frédéric Baab, le procureur européen français, plaide pour une coopération pénale afin de lutter efficacement contre les atteintes graves et transnationales. 
Haut magistrat, Frédéric Baab plaide pour voir la France se saisir de la présidence du Conseil de l’Union européenne pour lancer la réflexion sur l’amélioration de la lutte contre la criminalité environnementale. Le procureur européen français au sein du parquet européen, dirigé par la Roumaine Laura Kövesi, garde un cuisant souvenir du dossier de la fraude aux moteurs diesel de Volkswagen quand il représentait la France au sein d’Eurojust. « Alors que ce support opérationnel le plus efficace de la coopération judiciaire au sein de l’Union était saisi dès le départ, nous avons immédiatement vu la limite du système. A partir du moment où un Etat est réticent à coopérer [en l’occurrence l’Allemagne], il ne se passe plus rien », explique-t-il au Monde. L’instruction en France a été privée d’informations essentielles.
« Si on veut réellement renforcer la coopération judiciaire pénale dans ces dossiers de criminalité environnementale grave et transnationale, il faut aller vers un système intégré, sur le modèle du parquet européen », estime M. Baab. Ce parquet transnational unique, opérationnel depuis moins d’un an, dispose de procureurs délégués dans chacun des vingt-deux pays participants. L’information y circule librement sans passer par les mécanismes d’entraide judiciaire et les poursuites pénales sont décidées souverainement par le procureur européen, sans passer par les parquets nationaux.
> Lire aussi Les débuts prometteurs du parquet européen
Manque d’ambition
L’Europe des Vingt-Sept se préoccupe bien sûr des atteintes à l’environnement. La proposition d’une telle extension des compétences du parquet européen figure dans une résolution adoptée en mai 2021 par le Parlement européen. Elle a été reprise par le groupe parlementaire Renew Europe, dont font partie les élus La République en marche et MoDem, dans un courrier à la Commission européenne. Pourtant M. Baab, en praticien des poursuites pénales, s’inquiète du manque d’ambition du projet de révision de la directive européenne de 2008 sur la protection de l’environnement par le droit pénal.
Déposé en décembre 2021 dans le cadre du paquet environnement de la Commission européenne, il a pour objectif d’harmoniser la définition des infractions et le niveau des peines et de renforcer la coopération judiciaire. « On ne trouve rien de vraiment neuf sur ce volet coopération et les Etats sont invités à développer des stratégies nationales », déplore le magistrat français, rompu aux négociations européennes après avoir été magistrat de liaison à Berlin puis conseiller diplomatique du ministre de la justice.
Selon M. Baab, harmoniser les législations ne suffit pas, « c’est leur mise en œuvre qu’il faut harmoniser ». Or, une des missions du parquet européen, aujourd’hui compétent pour les fraudes à la TVA intracommunautaire et aux aides européennes, est de définir une politique pénale européenne. « Etablir un standard européen en matière de protection de l’environnement, ce qui est un véritable enjeu économique aujourd’hui, ne pourra pas se faire sans un ordre public environnemental européen et donc une réponse pénale européenne », prévient-il.
> Lire aussi Avec le parquet européen, l’émergence d’une justice pénale supranationale
« Urgent d’ouvrir le chantier »
Dans une note « pour une approche civile et civique de la justice écologique »publiée en octobre 2021 par le groupe de réflexion Terra Nova, un groupe d’universitaires, de magistrats et d’avocats insistait sur le besoin de ne pas tout miser sur le droit pénal pour lutter contre les atteintes à l’environnement. « La justice civile intervient pour faire cesser un trouble et établir des responsabilités », lit-on dans cette note. La réparation des dommages et le contrôle de sa mise en œuvre relèvent aussi du juge civil. Mais l’une des propositions formulées par ces spécialistes est aussi « d’étendre les compétences du parquet européen aux atteintes vitales à l’environnement dans l’Union européenne ». De fait, les deux voies sont complémentaires, l’efficacité d’une action civile repose souvent sur la menace d’une procédure pénale.
La création d’un tel parquet vert européen ne pourra pas se faire en quelques mois de présidence française de l’UE puisqu’un accord à vingt-sept, ou au moins entre les vingt-deux Etats participant au parquet européen, est nécessaire. « Mais il est urgent d’ouvrir ce chantier », insiste M. Baab. Un objectif serait d’aboutir à un projet concret au moment où un premier bilan du parquet européen pourra être établi, au bout de deux années d’existence.
> Lire aussi Un groupe d’experts élabore une définition internationale du crime d’écocide
Pour l’heure, le parquet européen a ouvert près de 600 enquêtes pour un préjudice global aux intérêts financiers de l’Union de plus de 5 milliards d’euros. En France, le bilan est nettement moins flatteur après six mois d’exercice. « Notre système de détection des fraudes est défaillant. On peut même qualifier la situation de quasi-cécité. Pour la deuxième économie européenne, ce n’est pas brillant. » Seuls quatre dossiers de fraude aux fonds européens ont été transmis par la justice française au parquet européen. S’il en compte une trentaine aujourd’hui, c’est essentiellement grâce aux services de Bercy, de la direction générale des finances publiques et de la direction des douanes, et à l’Office européen de lutte antifraude (OLAF).
La priorité de M. Baab, installé à Luxembourg, et des quatre procureurs européens délégués français installés à Paris, est de nouer des relations de confiance avec ces services, mais aussi avec la Cour des comptes et les cours régionales des comptes pour élaborer des stratégies de signalement. « L’accueil reçu par Bercy me convainc que cette priorité va être mise en œuvre », rassure le magistrat, qui a encore un regret : « La France ne tient pas son rang au sein du parquet européen, avec seulement quatre procureurs délégués. » L’Allemagne en compte seize, l’Italie vingt.
<https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/17/crimes-contre-l-environnement-un-defi-pour-le-parquet-europeen_6109792_3224.html <https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/01/17/crimes-contre-l-environnement-un-defi-pour-le-parquet-europeen_6109792_3224.html>>
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12- Le Mouvement des entreprises de taille moyenne demande à déroger à l'artificialisation des sols, Actu-environnement, 17/01/22
Agnès Sinaï

Dans une tribune publiée dans Les Echos, le 12 janvier, le Mouvement des entreprises de taille intermédiaire (Meti) estime que l'impératif de réindustrialisation, réactualisé par la pandémie de Covid-19, devrait permettre de déroger « de manière permanente » à l'encadrement de l'artificialisation du territoire, qui s'imposera aux collectivités territoriales.
Les deux coprésidents du Meti, Frédéric Coirier, président de Poujoulat, et Philippe d'Ornano, président de Sisley, justifient cette revendication au motif que, « pour créer un million d'emplois, il faut 100 kilomètres carrés, soit 0,2 % de la surface nationale ».
« Nous sommes dans l'attente des textes réglementaires qui vont formaliser ce qu'est l'artificialisation, précise, au média Localtis, Damien Mathon, secrétaire général de Poujoulat, mais l'impératif de réindustrialisation devrait nous conduire à faire déroger l'industrie de cette règle qui s'imposera aux communes. »
La loi Climat et résilience, promulguée en 2021, a fixé l'objectif « zéro artificialisation nette » (ZAN) d'ici à 2050, avec une réduction de moitié du rythme d'artificialisation d'ici à 2030.
Les collectivités territoriales ont réclamé le report d'au moins un an de la date limite de réunion, actuellement fixée au 22 février 2022, de la conférence des schémas de cohérence territoriale (Scot) chargée d'élaborer leur contribution à la déclinaison de l'objectif de réduction de consommation d'espaces naturels.
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/Meti-derogation-artificialisation-sols-38919.php4 <https://www.actu-environnement.com/ae/news/Meti-derogation-artificialisation-sols-38919.php4>>
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13- Pour Bruno Le Maire, la relance économique doit se mettre au service de l’environnement, EurActiv, 17/01/22
Nelly Moussu |  EURACTIV France édité part Frédéric Simon

La relance économique de l’Europe est l’une des priorités de la Présidence française du conseil de l’Union Européenne (PFUE). Pour autant, pas question d’oublier les enjeux sociaux et écologiques, selon le ministre de l’économie et des finances Bruno Le Maire.
Comme l’a argumenté Bruno Le maire lors d’une conférence de la PFUE, le 13 janvier, sur le thème « Une industrie plus forte pour une Europe plus autonome », la relance servira les intérêts environnementaux des pays membres.
« Nous avons mis l’autonomie stratégique au cœur des enjeux de la PFUE » a ainsi souligné le ministre. Et pour cause, l’UE dépend encore fortement de fournisseurs étrangers pour 137 produits utilisés par 14 secteurs industriels sensibles, dont l’énergie, selon la Commission européenne.
La conférence a été l’occasion d’évoquer plusieurs de ces filières industrielles, à développer ou à relocaliser. Bruno Le Maire en a ainsi appelé à « garder les emplois, les usines, la valeur » en Europe, gage de bénéfices sociaux et environnementaux.
Prenant l’exemple de « la bascule du véhicule thermique au véhicule électrique », le ministre a mentionné que les batteries sont actuellement fabriquées principalement en Chine, ce qui « n’a aucun sens ». Importer ces batteries, conçues sans respect des standards sociaux et environnementaux européens, et qui impliquent des émissions de gaz à effet de serre, est jugé absurde alors que l’Europe essaie de réduire drastiquement son empreinte carbone.
Derrière l’autonomie stratégique réside donc un intérêt écologique.
2 PIIEC lancés, 4 autres à venir
Afin d’accélérer la marche vers cette autonomie, l’UE peut désormais s’appuyer sur les PIIEC (projets importants d’intérêt européen commun), qui permettent aux gouvernements de s’affranchir des règles européennes de concurrence pour mettre en place des coopérations industrielles sur des sujets stratégiques.
« Oubliez ce nom incompréhensible et retenez que, derrière, il y a des emplois, des usines, de la valeur » a lâché Bruno Le Maire.
Deux PIIEC ont déjà été lancés et la France souhaite accélérer, avec la Commission européenne, le lancement de 4 autres, dont l’un consacré à l’hydrogène avec le soutien de 22 Etats membres.
L’objectif est, dans ce domaine, de financer « des projets de développement et de production d’électrolyseurs et d’équipements pour la mobilité hydrogène », ainsi que « des projets de décarbonation de l’industrie par l’hydrogène produit par électrolyse » indique un dossier de presse.
Ces travaux devraient alimenter les prochains échanges entre les ministres européens de l’Industrie, prévus à Lens les 31 janvier et le 1er février prochains, dans le cadre du Conseil informel de Compétitivité.
<https://www.euractiv.fr/section/politique/news/pour-bruno-le-maire-la-relance-economique-doit-se-mettre-au-service-de-lenvironnement/ <https://www.euractiv.fr/section/politique/news/pour-bruno-le-maire-la-relance-economique-doit-se-mettre-au-service-de-lenvironnement/>>
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14- Tribune. Chantal Jouanno : « Allier transition écologique et démocratie est le défi des années à venir », Le Monde, 20/01/22, 08h00 
Par Chantal Jouanno, présidente de la Commission nationale du débat public

Les changements radicaux exigés par la lutte contre le dérèglement climatique passent par un dialogue démocratique sincère entre citoyens et gouvernants, rappelle la présidente de la Commission nationale du débat public dans une tribune au « Monde ».
Tribune. Depuis vingt-cinq ans, les procédures de participation du public aux décisions n’ont cessé de se multiplier. La loi de 2005, qui institutionnalise le principe du débat public, avait, à l’évidence, une double ambition. Une ambition démocratique tout d’abord : la convention d’Aarhus de 1998 visant à accompagner la transition démocratique des pays de l’Est avait posé le principe de l’association du public aux décisions dans le champ de l’environnement. Et une ambition plus utilitariste : multiplier la participation pour limiter les conflits et contentieux. Pour autant, ce droit de la participation est d’abord une conquête citoyenne. Il n’est pas uniquement né de la volonté des parlementaires.
Dans les années 1990, les conflits se multiplient autour des grands projets. Un groupe de personnes ayant « découvert » par la presse le projet de TGV Méditerranée s’auto-organise pour créer ce qui sera le premier débat public. Ce groupe interroge les pouvoirs publics, collecte de l’information, se forge sa propre opinion sur le projet, organise des débats où chaque personne a le même temps de parole. Cette initiative a clairement inspiré la création de la Commission nationale du débat public (CNDP).
> Lire aussi A Lyon, la mairie multiplie les expérimentations pour un exercice partagé du pouvoir local
Après vingt-cinq ans d’existence, nous pouvons affirmer que le débat public a un impact réel sur les décisions. Les statistiques l’attestent puisque 58 % des projets sortent profondément modifiés d’un débat public. Nous entretenons un dialogue démocratique quotidien, sur le terrain, ancré dans les territoires grâce aux 150 concertations et débats publics que nous organisons chaque année. Cet historique et cette présence concrète nous permettent de revendiquer une expertise et une expérience unique en matière de participation citoyenne. Nous connaissons les règles à respecter et les erreurs à ne pas commettre. Nous savons que la défiance à l’égard des responsables n’est que le reflet de celle dont ces derniers font preuve à l’égard du public.
Gouverner avec sincérité
La démocratie du quotidien est fragile, et son instrumentalisation politique dangereuse. Elle est fragile, car elle exige que les responsables soient sincères, qu’ils aient réellement l’intention de partager la décision avec le public, que les règles du jeu soient claires, garanties par la loi et par une instance indépendante de toutes les parties prenantes. La démocratie exige des règles et un défenseur de ces règles pour que toute personne ait la confiance qui l’incitera à « jouer le jeu ».
Gouverner autrement, c’est gouverner avec sincérité, avec clarté, avec le plus grand respect de chaque personne y compris les plus fervents opposants. C’est considérer que les bonnes décisions ne sont pas uniquement celles des expertes ou des experts, mais aussi celles nourries de l’expertise du quotidien, celles éclairées par la parole des personnes concernées. Cette exigence démocratique s’impose à toutes les personnes élues comme à l’ensemble des responsables, et notamment à celles et ceux qui se disent expertes ou experts.
La démocratie représentative et la démocratie participative s’enrichissent mutuellement et les responsables politiques de terrain portent de nombreuses initiatives. Par contre, les personnes dites expertes ont une relation plus suspicieuse à l’égard de la démocratie participative considérant que l’expertise est le préalable incontournable à toute bonne décision. Cette République de l’expertise, si puissante en France, renvoie trop souvent une image de défiance, parfois de mépris, à l’égard des publics.
C’est une situation dangereuse à l’heure des changements radicaux exigés par la nécessaire transition écologique. Cette transition doit définir dans un temps rapide un nouveau modèle de société. Elle peut rassembler ou profondément diviser car ce modèle peut être choisi ou imposé par les exigences de l’expertise. Il peut être démocratique ou non. Allier transition écologique et démocratie est le défi des années à venir, un défi que la Commission nationale du débat public contribue à éclairer.
> Lire aussi Cynthia Fleury : « Concentrons-nous sur le droit d’expérimentation démocratique »
<https://www.lemonde.fr/le-monde-evenements/article/2022/01/20/chantal-jouanno-allier-transition-ecologique-et-democratie-est-le-defi-des-annees-a-venir_6110203_4333359.html>
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15- Minuit est toujours aussi proche pour l'horloge de l'apocalypse, AFP, 20/01/22, 21:00

Le monde "n'est pas plus sûr" : l'horloge de l'apocalypse, qui symbolise depuis 1947 l'imminence d'un cataclysme planétaire, a été maintenue jeudi à 100 secondes du gong fatidique, aucune amélioration n'étant remarquée depuis ce record établi en 2020.
Les risques posés par la prolifération nucléaire, le changement climatique et la pandémie, notamment, ont cette année été exacerbés par "un écosystème de l'information dysfonctionnel qui sape la prise de décision rationnelle", note l'organisation qui, depuis la Guerre froide, détermine cette allégorie de notre exposition aux dangers mondiaux.
"Nous sommes bloqués dans un moment périlleux, qui n'apporte ni stabilité ni sécurité", a déclaré l'universitaire Sharon Squassoni, l'une des responsables du Bulletin of the Atomic Scientists, qui gère cette horloge.
"L'horloge de l'apocalypse continue de planer au-dessus de nos têtes, nous rappelant le travail nécessaire pour garantir une planète plus sûre et plus saine", a déclaré la présidente de cette ONG, Rachel Bronson.
"Si l'humanité veut éviter une catastrophe existentielle, qui éclipserait tout ce qu'elle a déjà vu, les dirigeants nationaux doivent faire un bien meilleur travail pour contrer la désinformation, tenir compte de la science et coopérer," a-t-elle poursuivi.
Davantage que les années précédentes, la question de l'information est vue comme cruciale par l'ONG. 
Herb Lin, expert en sécurité numérique, s'est inquiété qu'aucun "argument rationnel" ne suffise désormais à persuader des personnes aux croyances bien ancrées, conduisant à des "fractures dans notre compréhension commune de ce qui est vrai".
Selon le Bulletin of the Atomic Scientists, 2021 n'a pas apporté de changement significatif pour le climat.
"L'année dernière (...) nous avons eu le dôme de chaleur au-dessus de l'Amérique du nord, des incendies dans le monde entier, des sécheresses et des inondations, mais ce n'est qu'un échantillon de ce qui nous attend si nous ne ramenons pas les émissions de dioxyde de carbone à zéro", a déclaré Raymond Pierrehumbert, professeur de physique à l'université d'Oxford.
Le Bulletin of the Atomic Scientists a été fondé en 1945 par Albert Einstein, Robert Oppenheimer et des scientifiques ayant travaillé sur le projet "Manhattan", qui produisit la première bombe atomique.
L'horloge de l'apocalypse, créée en 1947, répondait initialement au péril nucléaire et aux tensions grandissantes entre les deux blocs, mais prend aujourd'hui en compte le Covid-19, le climat ou encore "les campagnes étatiques de désinformation".
Le conseil scientifique et de sécurité de l'ONG, en charge de l'horloge, est composé essentiellement d'universitaires américains, spécialistes de la sécurité nucléaire, du climat ou de science politique.
L'horloge de l'apocalypse indiquait à sa création minuit moins sept. En 1991, à la fin de la Guerre froide, elle avait reculé jusqu'à 17 minutes avant minuit. En 1953, ainsi qu'en 2018 et 2019, elle affichait minuit moins 2.
<https://information.tv5monde.com/info/minuit-est-toujours-aussi-proche-pour-l-horloge-de-l-apocalypse-441264>
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16- 456 scientifiques, Actu-environnement, Le chiffre du jour, 21/01/22

C’est le nombre de signataires d’une lettre ouverte, publiée ce mercredi 19 janvier 2022, demandant l’arrêt des campagnes publicitaires en faveur des énergies et combustibles fossiles. « Ces campagnes de désinformation représentent l’un des plus grands obstacles aux actions gouvernementales nécessaires, selon la science, pour atténuer l’urgence climatique en cours », déclarent les chercheurs, en majorité américains. Ces derniers appellent ainsi les agences de publicité et de relations publiques de dimension internationale, comme Edelman ou WPP, à se séparer de leurs clients pétrogaziers, « qui perpétuent le climatoscepticisme », et à interrompre toute opération de communication « consistant à empêcher les réglementations environnementales nécessaires ».
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1066.html>
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17- Pourquoi la France devient le nouvel Eldorado de l’économie circulaire, Novethic, 21/01/22
Mathilde Golla

L'économie circulaire est la star des investissements étrangers en France. Eastman, Ikea, Loop... ces géants vont engager des milliards dans l'Hexagone pour développer des projets d'économie circulaire dont "la plus grande usine de recyclage moléculaire de plastiques du monde". Une opportunité pour la France de faire basculer les modèles industriels vers plus de durabilité, tout en réduisant sa dépendance aux matières premières. 
L’Hexagone a été choisi par les investisseurs étrangers pour y déployer leurs activités d’économie circulaire. L’américain Eastman mobilise en effet 850 millions d’euros pour construire "la plus grande usine de recyclage moléculaire de plastiques du monde" afin de "développer l'économie circulaire". L’objectif est de recycler 160 000 tonnes par an de déchets, y compris du textile. Quant au québécois Loop, il s’associe à Suez pour développer des projets de recyclage du plastique à hauteur de 250 millions d'euros. Ikea a de son côté fait part d’un investissement de plus de 650 millions d’euros pour des projets d’économie circulaire en France.
"Ces investissements sont une très bonne nouvelle, ils vont permettre à la France de passer d’élève moyen à bon élève", indique Eric Berger, chef de projet industrie au Shift Project. Le pays affiche aujourd’hui un taux de recyclage du plastique inférieur à 30% alors que la France veut devenir exemplaire dans ce domaine avec l’ambition de recycler 100% du plastique en 2025. Ces nouvelles capacités vont aussi réduire les exportations françaises de déchets plastiques, qui s'élevaient à 750 000 tonnes en 2020 selon l'Ademe, alors que de plus en plus de pays refusent de les traiter. Les pouvoirs publics déroulent donc le tapis rouge à ces projets d'économie circulaire : dans le cadre de Choose France, les aides publiques consenties sont comprises entre 5% et 10% du montant des investissements.
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/economie-circulaire/isr-rse/pourquoi-la-france-devient-le-nouvel-eldorado-de-l-economie-circulaire-150507.html>
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18- Au Chili, un gouvernement jeune, paritaire, avec une climatologue à l’environnement, Novethic, 24/01/22
La rédaction avec AFP

Le nouveau président du Chili, Gabriel Boric, entend bien mettre la lutte contre le changement climatique en haut de la pile de ses priorités. Il vient de passer les commandes du ministère de l'Environnement à Maisa Rojas, climatologue et co-autrice du dernier rapport du Giec. Un symbole fort.  
La composition du gouvernement du nouveau président du Chili, Gabriel Boric, était très attendue. Dévoilée le 21 janvier, elle n’a pas déçu. Alors que le portefeuille des Finances revient à Mario Marcel, le président de la Banque centrale, sans étiquette mais lié au Parti socialiste, c’est le choix du ministère de l’Environnement qui a marqué un évènement. Gabriel Boric a en effet nommé Maisa Rojas, climatologue et co-autrice du dernier rapport du Giec, le groupe d’experts intergouvernement sur l’évolution du climat. 
"C’est un peu comme si, en France, la climatologue Valérie Masson-Delmotte, co-présidente du groupe 1 du Giec entrait au gouvernement", écrit sur Linkedin la journaliste spécialisée Juliette Nouel. Sur Twitter, la nouvelle ministre a remercié le président pour sa confiance. "J’assume le poste de ministre de l’Environnement pour travailler pour un gouvernement qui fait face à la crise climatique : la crise de l’eau, la mise en œuvre de la loi sur le changement climatique, le service de la biodiversité et des aires protégées et les "zones sacrifiées" feront partie des priorités".
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<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/au-chili-un-gouvernement-jeune-paritaire-avec-une-climatologue-a-l-environnement-150518.html>
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19- Transition écologique et sociale : l’enseignement supérieur se transforme doucement, Novethic, 24/01/22
Marion Chastain

Pour répondre à la quête de sens d'une jeunesse dont la moitié déclare souffrir d’éco-anxiété, mais aussi aux besoins des entreprises, des établissements lancent des formations entièrement dédiées à la transition. Un premier pas en cette journée mondiale de l’éducation, même si les enjeux du climat restent encore trop peu abordés dans l’enseignement supérieur.
Former les étudiants aux enjeux socio-écologiques afin de décarboner la société est devenu un enjeu majeur. Mais le changement est lent. Selon une étude du Shift Project de 2019, seulement 24 % des formations abordent les enjeux climat-énergie. Pourtant, pas moins de 92 % des diplômés estiment qu’il est important de travailler dans une entreprise responsable (Cabinet Accenture, 2016).
Forts de ce constat, des établissements de l’enseignement supérieur s’engagent dans cette voie et de nouvelles formations spécialisées émergent. Comme le Bachelor Act proposée par l’Essec, l’école supérieure des sciences économiques et commerciales, en partenariat avec l’université de Cergy Paris. Ce cursus postbac, dont la première promotion est prévue en septembre 2022, repose sur "une approche pluridisciplinaire", nous explique le directeur du Bachelor, Aymeric Marmorat. 
Au programme, des cours sur les enjeux climatiques : décarbonation et transition énergétique, biodiversité, agriculture durable… mais aussi sur les enjeux sociaux – inégalités, lutte contre la pauvreté, citoyenneté, démocratie… "car la transition environnementale va aussi impacter notre manière de vivre ensemble", précise Aymeric Marmorat.
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/transition-ecologique-et-sociale-l-enseignement-superieur-se-transforme-doucement-150517.html>
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En audio
20- Les bonnes nouvelles de la planète !, France Inter, Camille passe au vert, 21/01/22, 14h33
Camille Crosnier

Tous les vendredis, un tour des bonnes nouvelles et curiosités de la planète. Au programme : les animaux dans les bocaux du Muséum national d'histoire naturelle, des poissons par millions sous l'Antarctique, et des chants d'oiseaux intacts après 500.000 ans !
> Emission (5 min) à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-vendredi-21-janvier-2022>
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En images
21- Une idée pour la France : l'entraide, base solide du lien social, France 2, journal de 13h, 20/01/22

La rubrique "Une idée pour la France" du 13 Heures, présente une application permettant de consacrer une heure par mois à aider son prochain. Accompagnement de personnes âgées, initiation professionnelle, la journaliste Valérie Heurtel présente ces initiatives.
Atanase Périfan est à l'initiative de l'application "L'heure civique", qui permet à ses utilisateurs de consacrer une heure par mois à l'entraide. L'un d'eux, aide Claudette, une octogénaire de son quartier. Pendant une heure, il tient compagnie à la dame de 88 ans. Salarié à la mairie de sa commune, le jeune homme n'a pas hésité à consacrer le peu de temps qu'il lui reste à rendre visite à la dame, qui souffre de la solitude.
Favoriser le lien intergénérationnel
D'autres retraités aident les jeunes générations à trouver leur voie, en les initiant à plusieurs métiers manuels. Coiffure, couture ou menuiserie, il y en a pour tous les goûts. "Cela rapproche les générations parce que côtoyer des jeunes, cela permet de rester dans la course", explique la journaliste Valérie Heurtel, sur le plateau du 13 Heures.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/societe/une-idee-pour-la-france-l-entraide-base-solide-du-lien-social_4923901.html>
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Une annonce
22- "Plan de transformation de l'économie française" : publication du livre et mise en ligne d'un site web dédié !, The Shift Project, Lettre du 26/01/22

Chères amies, chers amis du Shift,
Toute l’équipe du Shift Project est fière et heureuse de vous annoncer la publication de son nouveau livre aux éditions Odile Jacob, fruit de deux ans de travaux : « Climat, crises : le Plan de transformation de l’économie française (PTEF) » ! 
A cette occasion, nous sommes ravis de mettre à votre disposition des contenus inédits et exclusifs à retrouver sur le tout nouveau site web entièrement dédié au PTEF : rendez-vous sur https://ilnousfautunplan.fr
Nous présenterons ce livre et nos propositions lors d'un Live spécial le 7 février à 18h sur Zoom, en présence notamment de Laurent Berger (CFDT), Patrick Martin (MEDEF), Estelle Brachlianoff (Veolia), Eva Sadoun (Mouvement Impact France), Jean-Marc Jancovici et de toute l'équipe du Shift Project : les inscriptions sont ouvertes ! Pour retrouver le programme complet et toutes les informations sur cet événement, rendez-vous sur la page dédiée. 
Rejoignez-nous le 7 février à partir de 18h pour découvrir l’aboutissement de notre Plan de transformation de l’économie française !
L'équipe du Shift
PS : Inscrivez-vous dès maintenant à nos prochaines événements de publications :
– 10 mars 2022 : Publication du rapport final « Former l’ingénieur du XXIe siècle » 
– 23 mars 2022 : Fret
– 7 avril 2022 : Mobilité Longue distance
>> Suite à lire à :
<https://mailchi.mp/theshiftproject.org/publication-rapport-emploi-9-decembre-2535589?e=ba6bcb377e>
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Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
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