[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur énergies, ressources, transports, habitat, urbanisme & aménagement du territoire (vendredi 4 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 4 Mar 07:59:00 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
–> Un accès 'rapide' direct à la source de l'article (hors abonnement) par un lien hypertexte sur son intitulé dans le sommaire ; si un lien vers un article ne fonctionne pas, vous pouvez retrouver son contenu dans le corps du mail à l'item correspondant.
–> Un accès 'lent' et plus complet dans le corps du mail sous le sommaire et les extraits, incluant les articles réservés aux abonnés, des liens vers d'autres articles sur le même sujet et des pour en savoir plus (sources, etc.).
1- Australie : la plus grande compagnie énergétique rejette une offre de rachat «verte» <https://www.lefigaro.fr/flash-eco/australie-la-plus-grande-compagnie-energetique-rejette-une-offre-de-rachat-verte-20220221>, Le Figaro avec AFP, 21/02/22, 07:13
2- Ethiopie : le grand barrage sur le Nil bleu a produit sa première électricité <https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/ethiopie/ethiopie-le-grand-barrage-sur-le-nil-bleu-a-produit-sa-premiere-electricite_4973844.html>, France info Afrique avec AFP, 21/02/22, 15:42
3- Brève. RTE complète ses scénarios électriques pour 2050, avec deux options, « sobriété » et « forte réindustrialisation » <https://lenergeek.com/2022/02/21/rte-scenarios-electriques-2050-sobriete-forte-reindustrialisation/>, L’EnerGEEK, 21/02/22  
4- L'Espagne et le Danemark opposés à un label vert de l'UE pour le gaz et le nucléaire <https://www.lemondedelenergie.com/espagne-danemark-ue-gaz-nucleaire/2022/02/22/>, AFP, 21/02/22, 20:00
5- Nucléaire : le gouvernement estime le coût des six EPR annoncés <https://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-gouvernement-estimation-cout-EPR2-39140.php4>, Actu-environnement, 21/02/22
6- L’Europe entend continuer à exporter les toxiques et énergivores ampoules au mercure <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/22/l-europe-entend-continuer-a-exporter-les-toxiques-et-energivores-ampoules-au-mercure_6114675_3244.html>, Le Monde, 22/02/22, 05h30 
7- Tribune. « La politique énergétique doit faire l’objet d’un débat ouvert » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/22/la-politique-energetique-doit-faire-l-objet-d-un-debat-ouvert_6114708_3232.html>, Le Monde, 22/02/22, 06h39 
8- Tribune. « La relance du nucléaire par Emmanuel Macron ne garantit en rien notre indépendance énergétique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/22/la-relance-du-nucleaire-par-emmanuel-macron-ne-garantit-en-rien-notre-independance-energetique_6114682_3232.html>, Le Monde, 22/02/22, 07h05
9- Les opérateurs de réseaux de distribution excluent le scénario du « tout électrique » pour l’Europe <https://www.euractiv.fr/section/energie/news/les-operateurs-de-reseaux-de-distribution-excluent-le-scenario-du-%E2%80%89tout-electrique%E2%80%89-pour-leurope/>, EurActiv, 22/02/22
10- Après la National Portrait Gallery, le Scottish Ballet renonce aussi à British Petroleum (BP) <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220223-apr%C3%A8s-la-national-portrait-gallery-le-scottish-ballet-renonce-aussi-%C3%A0-bp>, AFP, 23/02/22, 19:00
11- Analyse. Nucléaire : la pénurie d’uranium n’est pas pour demain <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/24/nucleaire-la-penurie-d-uranium-n-est-pas-pour-demain_6115018_3232.html>, Le Monde, 24/02/22, 05h30 
12- Airbus, Safran et GE se lancent dans l’avion à hydrogène <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/23/airbus-safran-et-ge-se-lancent-dans-l-avion-a-hydrogene_6114975_3234.html>, Le Monde, maj le 24/02/22 à 06h42 
13- Brève. Un séisme enregistré autour de Fessenheim dans le Haut-Rhin <https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-seisme-enregistre-autour-de-fessenheim-dans-le-haut-rhin-1645684831>, France bleu, 24/02/22, 07:42
14- RD Congo : un siècle après l'étain, le lithium fait rêver Manono <https://information.tv5monde.com/info/rd-congo-un-siecle-apres-l-etain-le-lithium-fait-rever-manono-446299>, AFP, 25/02/22, 09:00
15- L'Ukraine s'inquiète de la situation à Tchernobyl, tombé aux mains des Russes <https://information.tv5monde.com/info/l-ukraine-s-inquiete-de-la-situation-tchernobyl-tombe-aux-mains-des-russes-446353>, AFP, 25/02/22, 19:00
16- Nord Stream 2 est mort et enterré, selon des experts en énergie européens <https://www.euractiv.fr/section/politique/news/nord-stream-2-est-mort-et-enterre-selon-des-experts-en-energie-europeens/>, EurActiv, 25/02/22
En images
17- Prix du carburant : le covoiturage a le vent en poupe <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/prix-du-carburant-le-covoiturage-a-le-vent-en-poupe-79845814.html>, TF1, journal de 20h, 22/02/22
18- Écotaxe, le retour des portiques en Alsace ? <https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/ecotaxe-le-retour-des-portiques-en-alsace-29431451.html>, TF1, joural de 13h, 22/02/22
19- Environnement : dans le Loiret, les entrepôts envahissent la campagne <https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/environnement-dans-le-loiret-les-entrepots-envahissent-lacampagne_4977837.html>, France 2, journal de 20h, 23/02/22
20- "La maison du futur" <https://www.france.tv/france-3/reseau-d-enquetes/3087469-la-maison-du-futur-au-present.html>, France 3, Réseau d'enquêtes, le 23/02/21 à 23h05

Bien à vous,
Florence

NB : En pied de page de chaque message, vous disposez d’une adresse url qui vous permet de vous abonner, de changer votre adresse mail ou de vous désabonner directement à votre gré.

DÉCISION DU JOUR : La première compagnie productrice d'énergie d'Australie, AGL, a rejeté l'offre de rachat du milliardaire Mike Cannon Brookes, un ardent défenseur de l'environnement, qui entendait fermer les centrales électriques à charbon. (cf. item 1)
RENAISSANCE DU JOUR : Après 11 ans de travaux et de négociations difficiles avec l'Egypte et le Soudan, l'Ethiopie a officiellement lancé la production d'électricité de son Grand barrage de la Renaissance (Grand Ethiopian Renaissance Dam, GERD), sur le Nil bleu. (cf. item 2)
PROJECTIONS DU JOUR : — RTE a complété ses scénarios de production électrique permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050 avec deux autres scénarios de consommation, une voie de « sobriété » et une de « forte réindustrialisation ». De quoi nourrir la réflexion des politiques. (cf. item 3)
— Pour tenir son calendrier de lancement de l’avion du futur zéro émission, fixé à 2035, Airbus a annoncé la signature d’un partenariat avec deux motoristes, le français Safran et son associé américain General Electric (GE). L’objectif du trio est de tester, à partir de 2026, un moteur à hydrogène. (cf. item 12)
— Organisée à un moment où la certification du gazoduc controversé était toujours en cours, la conférence, intitulée « Nord Stream 2 » — pas une monnaie d’échange », s’est concentrée sur le tableau général de l’affrontement géopolitique avec la Russie et selon elle, le projet n’a pas d’avenir. (cf. item 16)
POSITIONNEMENT DU JOUR : L'Espagne et le Danemark ont affirmé avec force lundi leur opposition à l'inclusion du gaz et de l'énergie nucléaire parmi les énergies "vertes" de l'UE. (cf. item 4)
ESTIMATION DU JOUR : La construction de six EPR2, proposée par EDF et soutenue par Emmanuel Macron, pourrait coûter entre 52 et 56 milliards d'euros, selon un rapport publié par le gouvernement. (cf. item 5)
ANTAGONISME DU JOUR : Alors qu’une coalition de pays africains défend l’interdiction, scellée dans une convention internationale, des 4 familles de lampes fluorescentes, l’Union européenne ne souhaite y inscrire qu’un seul type d’ampoules. (cf. item 6)
TRIBUNES DU JOUR : — Emmanuel Macron ne peut pas, seul, décréter la relance du programme nucléaire français, rappellent l’ancien haut fonctionnaire Michel Badré et l’économiste Alain Grandjean. Le peuple et le Parlement doivent se prononcer sur le sujet. (cf. item 7)
— La France n’est pas moins dépendante de l’étranger pour ses approvisionnements en uranium que pour ceux du gaz et du pétrole, rappelle un collectif de chercheurs. (cf. item 8)
CALCUL DU JOUR : A travers le monde, les mines d’uranium peuvent assurer 130 ans de production nucléaire, a calculé l’Agence internationale de l’énergie atomique. En France, le groupe Orano est capable d’assurer près de 30 de fourniture de combustible à EDF. (cf. item 11)
AFFIRMATION DU JOUR : Le système énergétique européen ne pourra pas reposer uniquement sur l’électricité renouvelable et devra s’appuyer sur d’autres vecteurs énergétiques, tels que l’hydrogène. C’est ce qu’affirment des responsables qui participent à l’élaboration de la future infrastructure du réseau européen. (cf. item 9)
RENONCEMENT DU JOUR : Après la National Portrait Gallery de Londres c’est le Scottish Ballet qui a annoncé avoir mis fin à son partenariat avec British Petroleum (BP), affirmant que les activités du géant pétrolier ne correspondaient pas avec ses objectifs de neutralité carbone. (cf. item 10)
RUÉE DU JOUR : En RD du Congo, hommes et femmes, pieds nus, fouillent le sol à la recherche de cassitérite tout en espérant la renaissance de leur ville de Manono grâce au grand gisement de lithium découvert aux portes de la vieille cité minière. (cf. item 14)
INQUIÉTUDE DU JOUR : L'Ukraine a dit avoir enregistré des données de radiation préoccupantes à la centrale accidentée de Tchernobyl, tombée aux mains de l'armée russe la veille, mais, selon le gendarme onusien du nucléaire, les niveaux enregistrés "ne présentent pas de danger". (cf. item 15)
ALTERNATIVE DU JOUR : De nombreux Français se convertissent au covoiturage. En Alsace, une nouvelle application va plus loin. Vous y inscrivez votre destination, et si un chauffeur passe par-là, il vous emmène. Une sorte d'auto-stop connecté. (cf. item 17)
PRESSION DU JOUR : Avec un trafic de 15 000 camions par jour, originaires de toute l'Europe et depuis le vote de l'Assemblée nationale, la collectivité européenne d'Alsace peut instaurer un paysage camion sur ses autoroutes. Les fameux portiques jamais démontés en Alsace, sont prêts à reprendre du service pour une écotaxe. (cf. item 18)
CHIFFRE DU JOUR : 55 000 hectares de terres agricoles sont, selon l'association Terre de Liens, artificialisés chaque année, soit l'équivalent d'un terrain de football toutes les 7 minutes. Dans les régions concernées, certains riverains, bien que conscients de l'apport économique, sont dépités par la multiplication des entrepôts logistiques. Reportage dans le Loiret. (cf. item 19)
MAGAZINE DU JOUR : Durable, économique et connectée, « la maison du futur » est d’ores et déjà adoptée par des milliers de Français. (cf. item 20) 
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
______________________________________________________________________________________________________________________
1- Australie : la plus grande compagnie énergétique rejette une offre de rachat «verte», Le Figaro avec AFP, 21/02/22, 07:13

La première compagnie productrice d'énergie d'Australie, AGL, a rejeté lundi l'offre de rachat du milliardaire Mike Cannon Brookes, un ardent défenseur de l'environnement, qui entendait fermer les centrales électriques à charbon.
Mike Cannon Brookes, qui a co-fondé la société de logiciels Atlassian, a proposé avec le géant canadien de gestion d'actifs Brookfield de racheter pour 5.8 milliards de dollars (5,1 milliards d'euros) cette compagnie de production et de distribution d'électricité, dans le but de fermer les principales centrales à charbon d'ici 2030 - et non 2045 comme prévu. Mike Cannon Brookes dénonce depuis longtemps la politique du gouvernement australien, qui défend fermement l'industrie minière, en particulier du charbon, et son manque d'objectifs ambitieux pour atteindre la neutralité carbone.
Cette offre aurait permis à AGL, principal émetteur de CO2 du pays, d'évoluer beaucoup plus rapidement vers la décarbonisation. Mais le conseil d'administration d'AGL a estimé que cette offre non sollicitée, de 4,7% supérieure au cours de l'action à la clôture de la Bourse vendredi (4,5 euros), était sous-évaluée et n'était pas «dans le meilleur intérêt» des actionnaires.
>> Suite à lire à :
<https://www.lefigaro.fr/flash-eco/australie-la-plus-grande-compagnie-energetique-rejette-une-offre-de-rachat-verte-20220221>
______________________________________________________________________________________________________________________
2- Ethiopie : le grand barrage sur le Nil bleu a produit sa première électricité, France info Afrique avec AFP, 21/02/22, 15:42

Le Grand barrage de la Renaissance (GERD) est contesté par le Soudan et l'Egypte, tous deux dépendants du Nil pour leurs ressources en eau.
Un jour tant attendu, après 11 ans de travaux et de négociations difficiles avec l'Egypte et le Soudan. L'Ethiopie a officiellement lancé, le 20 février 2022, la production d'électricité de son Grand barrage de la Renaissance (Grand Ethiopian Renaissance Dam, GERD), sur le Nil bleu.
Une "ère nouvelle"
C'est "la naissance d'une ère nouvelle", a lancé le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed en allumant la première turbine du GERD. "Cette journée, pour laquelle les Ethiopiens ont tant sacrifié, que les Ethiopiens ont tant espérée, pour laquelle ils ont tant prié, cette journée est enfin là", a-t-il ajouté en présidant la courte cérémonie de lancement.
Au lancement du projet, chaque fonctionnaire avait été appelé à contribuer à hauteur d'un mois de salaire au financement du barrage. Par la suite, de nombreux emprunts publics avaient également sollicité les économies des Ethiopiens.
>> Suite à lire à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/ethiopie/ethiopie-le-grand-barrage-sur-le-nil-bleu-a-produit-sa-premiere-electricite_4973844.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
3- Brève. RTE complète ses scénarios électriques pour 2050, avec deux options, « sobriété » et « forte réindustrialisation », L’EnerGEEK, 21/02/22   

Ce 16 février 2022, RTE a complété ses scénarios de production électrique présentés en octobre 2021, permettant d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Les six scénarios présentés s’appuyaient tous sur une consommation électrique « de référence » pour 2050 : RTE y ajoute deux autres scénarios de consommation, une voie de « sobriété » et une de « forte réindustrialisation ». De quoi nourrir la réflexion des politiques avec des éléments concrets.
En octobre 2021, RTE a dévoilé six scénarios de production électrique pour 2050, permettant tous d’atteindre la neutralité carbone à cette date, mais avec un mix variable de nucléaire et de nouveaux renouvelables (éolien et photovoltaïque), imposant des investissements différents en fonction de l’horizon visé.
Mais ces six scénarios s’appuyaient tous sur l’hypothèse d’une consommation électrique « de référence » de 645 TWh par an, supposant d’importants gains d’efficacité énergétique, mais aussi une hausse de cette consommation, conséquence logique de l’électrification de nombreux secteurs de l’économie (transport, logement et industrie notamment).
>> Suite à lire à :
<https://lenergeek.com/2022/02/21/rte-scenarios-electriques-2050-sobriete-forte-reindustrialisation/>
______________________________________________________________________________________________________________________
4- L'Espagne et le Danemark opposés à un label vert de l'UE pour le gaz et le nucléaire, AFP, 21/02/22, 20:00

L'Espagne et le Danemark ont affirmé avec force lundi leur opposition à l'inclusion du gaz et de l'énergie nucléaire parmi les énergies "vertes" de l'UE.
Lors d'une conférence de presse commune avec son homologue danoise Mette Frederiksen, en visite à Madrid, le président du gouvernement espagnol, le socialiste Pedro Sánchez, a souligné qu'il y avait une identité de vues entre les deux pays sur ce sujet. 
Le Danemark et l'Espagne "pensent que considérer le gaz et l'énergie nucléaire comme des énergies renouvelables envoie un message erroné aux investisseurs et à l'ensemble de la société", a déclaré M. Sánchez après une entrevue avec Mme Frederiksen.
Au sein de l'UE, l'Autriche et le Luxembourg ont déjà fait part de leur opposition au projet de la Commission européenne (dit "taxonomie verte"), dévoilé fin décembre, de classer comme "durables" les investissements dans les centrales nucléaires et à gaz, afin de faciliter le financement des activités contribuant à réduire les gaz à effet de serre.
Pour sa part, l'Allemagne s'oppose également à l'octroi d'un label vert pour le nucléaire, mais estime que le gaz, bien que "non durable à long terme", peut s'avérer nécessaire pour assurer la transition en permettant "une sortie rapide du charbon", notamment en Europe centrale, et en accompagnant "la montée en puissance des renouvelables".
M. Sánchez et Mme Fredericksen estiment que les décisions sur la taxonomie doivent avoir "une base strictement scientifique", précise un communiqué de la présidence du gouvernement espagnol, ajoutant que cette position "est partagée par l'Autriche et le Luxembourg". 
Après avoir analysé les observations des 27 États membres, la Commission européenne doit publier dans un délai non précisé son texte final sur la taxonomie, qui sera considéré comme définitivement adopté quatre mois plus tard, sauf rejet par une majorité simple au Parlement européen ou par une majorité qualifiée de 20 États.
Il est peu probable qu'une telle majorité puisse être atteinte, une douzaine d’États, au premier rang desquels la France, soutenant l'inclusion du nucléaire.
<https://www.lemondedelenergie.com/espagne-danemark-ue-gaz-nucleaire/2022/02/22/>
______________________________________________________________________________________________________________________
5- Nucléaire : le gouvernement estime le coût des six EPR annoncés, Actu-environnement, 21/02/22
Félix Gouty  

La construction de six EPR2, proposée par EDF et soutenue par Emmanuel Macron, pourrait coûter entre 52 et 56 milliards d'euros, selon un rapport publié par le gouvernement. La mise en service du premier réacteur est attendue pour 2037.
Une semaine après le discours d'Emmanuel Macron, à Belfort, le gouvernement a fini par rendre publics son rapport sur la faisabilité du nouveau nucléaire ainsi que les deux audits du programme proposé par EDF. Ces trois documents, publiés le 18 février, étaient prévus par la Programmation pluriannuelle de l'énergie (PPE) adoptée en avril 2020. Ils apportent des estimations sur les coûts et les délais attendus pour la construction de six réacteurs nucléaires de type EPR2 (ou réacteur pressurisé européen optimisé) dans les années à venir.
Attendue depuis la publication du rapport de RTE sur le mix électrique à horizon 2050, leur parution devait, initialement, précéder l'annonce du président de la République. En octobre dernier, une partie du document, intitulé « Travaux relatifs au nouveau nucléaire – PPE 2019-2028 », avait été obtenue par le média Contexte. D'après les informations révélées, l'Administration tablait sur un coût oscillant entre 52 et 64 milliards d'euros (Md€) pour six EPR2, contre 46 Md€ selon les premières estimations d'EDF en mars 2019. Quant au lancement des réacteurs, elle envisageait une première mise en service au plus tôt en 2040, soit cinq ans après la date proposée par EDF et retenue par RTE dans ses scénarios. Le rapport rendu public aujourd'hui affine les estimations.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-gouvernement-estimation-cout-EPR2-39140.php4>
______________________________________________________________________________________________________________________
6- L’Europe entend continuer à exporter les toxiques et énergivores ampoules au mercure, Le Monde, 22/02/22, 05h30 
Stéphane Mandard

Alors qu’une coalition de pays africains défend l’interdiction, scellée dans une convention internationale, des quatre familles de lampes fluorescentes, l’Union européenne ne souhaite y inscrire qu’un seul type d’ampoules. 
Les consommateurs européens ne pourront bientôt plus acheter d’ampoules fluorescentes, portées notamment par les très vendues fluocompactes. Trop énergivores (elles consomment deux fois plus que les LED) et trop dangereuses (elles contiennent du mercure), l’Union européenne (UE) a acté en décembre 2021 leur interdiction définitive à partir de 2023 après des années d’exemption. Mais ce qui est bon pour l’environnement et la santé des Européens ne le semble pas forcément pour le reste de la planète. Selon une proposition de résolution, l’UE n’envisage pas d’en interdire la production, pour pouvoir continuer à en exporter en dehors des frontières du Vieux Continent.
L’avenir des lampes fluorescentes doit être scellé lors de la prochaine session de la Convention de Minamata, programmée du 21 au 25 mars à Bali, en Indonésie, sous l’égide de l’Organisation des Nations unies pour l’environnement. Adopté en 2013, ce traité international vise à éradiquer progressivement l’usage du mercure, notamment dans les produits de grande consommation. Ultratoxique, le mercure fait partie des dix substances chimiques considérées comme « extrêmement préoccupantes » par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) : une exposition, même à très faible dose, peut avoir de très graves conséquences sur le système nerveux, en particulier des enfants, dès le développement in utero. Or, selon les modèles, une ampoule fluorescente contient entre 3 et 10 milligrammes de mercure, qui peut être libéré en cas de bris et rend sa gestion très complexe en fin de vie.
> Lire aussi Un premier pas timide contre le mercure, poison du système nerveux central
Trente-six pays africains ont déposé une résolution pour soutenir l’inscription de toutes les lampes fluorescentes à la liste des produits interdits par la Convention de Minamata. Il existe quatre grandes catégories de lampes fluorescentes : les compactes – les plus répandues –, les linéaires (les tubes ou néons) à base de triphosphore ou de phosphore d’halophosphate, ainsi que les lampes à cathode froide et à électrode externe pour les affichages électroniques (écrans plats). Ils demandent que leur production, leur importation et leur exportation soient prohibées à compter de 2025.
« Double jeu »
L’UE défend une résolution beaucoup moins ambitieuse. Selon un document élaboré par la direction générale de l’environnement que Le Monde a pu consulter, elle propose d’inscrire à la Convention de Minamata une seule catégorie de lampes : les vieux tubes à base de phosphore d’halophosphate… déjà interdits en Europe depuis 2012. L’Europe doit arrêter sa position à l’issue d’une réunion d’un groupe d’experts prévue mercredi 23 février. Contactée, la Commission européenne n’a pas répondu à nos sollicitations.
Les lampes fluorescentes ont longtemps été promues comme une alternative aux ampoules à incandescence (interdites en 2012) et halogènes (retirées des rayons en 2018) pour réduire la consommation d’énergie. Environ 5 milliards d’ampoules – pour la plupart compactes et linéaires – mises sur le marché européen contiennent du mercure, selon les estimations de la Commission. Elles représentent encore la majorité des ventes d’ampoules en Europe. Leur interdiction permettrait d’éviter l’usage d’environ trois tonnes de mercure, selon les mêmes sources. La coalition pour un éclairage propre a évalué les bénéfices escomptés d’une interdiction des lampes fluorescente à l’échelle mondiale comme le proposent les pays africains. Elle permettrait d’éviter 232 tonnes de pollution au mercure d’ici à 2050.
Passer aux LED, dont la durée de vie est deux à trois fois plus longue, aurait également une incidence positive sur la consommation mondiale d’électricité en la réduisant de 3 %, ce qui se traduirait par une baisse de 1 000 milliards de dollars (883 milliards d’euros) sur les factures des consommateurs. Cette mesure aurait aussi un impact significatif sur le réchauffement climatique, puisqu’elle permettrait d’économiser environ 3,5 milliards de tonnes d’émissions de dioxyde de carbone entre 2025 et 2050, soit l’équivalent des émissions de toutes les voitures individuelles sur une année.
Dans un rapport publié mardi 22 février, l’organisation internationale Clasp, spécialisée dans les questions d’efficacité énergétique, dénonce le « double jeu »de l’Union européenne. « Il y a deux poids, deux mesures dans la position commerciale de l’UE : si un produit est trop inefficace ou trop toxique pour les clients européens, pourquoi est-il encore approprié pour les autres pays ? », interpelle Michael Scholand, le responsable de la branche européenne. Pour l’ONG, la justification est purement d’ordre économique et court-termiste. En 2020, le marché des lampes fluorescentes était en déclin, avec un chiffre d’affaires de 220 millions d’euros, dont 85 millions exportés en dehors des frontières de l’Union. « L’UE protège ses exportations d’éclairages toxiques », juge Clasp.
Lobbying intense
« Avec les interdictions en place pour l’Europe, il existe un risque réel que les entreprises ciblent de plus en plus leurs exportations vers les pays en développement qui sont les moins à même de faire face à la pollution générée par ces lampes », met en garde Michael Scholand. Les Etats-Unis, premiers clients de l’UE, le Royaume-Uni ou la Suisse ont décidé de les interdire sur leur sol sans attendre le résultat des négociations dans le cadre de la Convention de Minamata. Les pays africains craignent de devenir la « poubelle de l’Europe », comme c’est le cas avec les vieux véhicules diesel ou les pesticides hautement toxiques que l’UE interdit sur son sol, mais continue à exporter.
Aujourd’hui, il ne reste que deux sites de production de lampes fluorescentes en Europe. Le plus important, exploité par la compagnie néerlandaise Signify (propriétaire de la marque Philips), le leader mondial, est situé à Pila, en Pologne. L’autre usine, à Erlangen, en Allemagne, appartient à la société Feilo Sylvania Germany. Dans un rapport publié en juillet 2021, le Bureau européen de l’environnement – qui agrège plus de 140 organisations environnementales – avait révélé le lobbying intense de Signify auprès de la Commission pour retarder l’interdiction des lampes fluorescentes en Europe.
« La seule solution durable réside dans l’élimination rapide des lampes fluorescentes à l’échelle mondiale et des financements pour aider les usines européennes à se convertir à la production de LED et sauver les emplois », commente Michael Scholand. Signify emploie environ 3 000 salariés en Pologne. Clasp estime qu’un investissement entre 30 et 60 millions d’euros permettrait de pérenniser les usines de Pila et d’Erlangen.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/22/l-europe-entend-continuer-a-exporter-les-toxiques-et-energivores-ampoules-au-mercure_6114675_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
7- Tribune. « La politique énergétique doit faire l’objet d’un débat ouvert », Le Monde, 22/02/22, 06h39 
Par Michel Badré, Président du groupe de suivi des concertations sur le projet Cigéo & Alain Grandjean, Président de la Fondation pour la nature et l’homme

Emmanuel Macron ne peut pas, seul, décréter la relance du programme nucléaire français, rappellent l’ancien haut fonctionnaire Michel Badré et l’économiste Alain Grandjean, dans une tribune au « Monde ». Le peuple et le Parlement doivent se prononcer sur le sujet.
Tribune. Le président de la République, probable candidat à sa réélection, a annoncé le 10 février 2022 sa volonté de lancer un nouveau programme nucléaireet de développer, dans le même temps, les énergies renouvelables. Cette annonce éclaire les électeurs sur ses intentions, ce qui est une bonne chose.
Mais elle ne peut pas constituer une relance du nucléaire en tant que telle. En effet, cette décision ne dépend pas du président de la République actuel ou futur, mais du Parlement. La législation prévoit qu’une loi sera adoptée au premier semestre 2023 pour arrêter ces orientations. Elles seront ensuite précisées par une nouvelle « programmation pluriannuelle de l’énergie » qui se substituera à l’actuelle, arrêtée par décret en 2020.
> Lire aussi « La relance du nucléaire par Emmanuel Macron ne garantit en rien notre indépendance énergétique »
La Constitution encadre la préparation d’un tel texte. L’article 7 de la charte de l’environnement (2005), indique, en effet, que « toute personne a le droit (…)d’accéder aux informations relatives à l’environnement détenues par les autorités publiques et de participer à l’élaboration des décisions publiques ayant une incidence sur l’environnement ».
Réacteurs à l’arrêt
Citons quelques-unes des questions posées par l’élaboration de ce texte :
• La priorité concerne les efforts de sobriété énergétique, dans tous les domaines, qui doivent être réalisés avant la prise de décision politique permettant le transfert des énergies fossiles à l’électricité. Quels moyens permettront, en la matière, de suivre des trajectoires compatibles avec les objectifs des politiques climatiques dès 2030 et jusqu’à 2050 ?
• Les réacteurs EPR, dont la construction est aujourd’hui envisagée, n’auront d’effets sur la production électrique qu’aux environs de 2040. D’ici là, seuls les réacteurs actuels et les énergies renouvelables répondront au besoin supplémentaire d’électricité. Comment sera assurée la forte accélération de la production d’énergie éolienne et solaire sur cette période ?
• Cet hiver, EDF et l’Autorité de sûreté nucléaire ont alerté sur un risque d’insuffisance de la production électrique. Il ne résulte pas de l’intermittence des énergies éoliennes et solaires (qui ne fournissent que 10 % environ de la production), mais de mises à l’arrêt de près de 20 % du parc nucléaire existantpour des questions techniques relatives à la sûreté. Ces difficultés ne sont pas imputables au vieillissement du parc : les quatre premiers réacteurs arrêtés pour plusieurs mois, à Chooz (Ardennes) et Civaux (Vienne), sont les plus récents, mis en service à la fin des années 1990, et les plus puissants. Comment se prémunir contre la répétition de tels incidents ?
• Le réacteur EPR de Flamanville (Manche) était présenté, lors du débat public de 2006, comme une « tête de série », prototype des futurs réacteurs à développer. Avant de lancer les EPR2 [une version « optimisée » de l’EPR dont la construction a été annoncée par Emmanuel Macron], peut-on se dispenser d’un retour d’expérience sur la construction de ce premier EPR, qui accuse une douzaine d’années de retard et une multiplication par au moins cinq de son coût initial ?
• On a reproché aux concepteurs du programme nucléaire actuel, il y a cinquante ans, de ne pas s’être préoccupés du traitement des déchets, et en particulier des plus dangereux. Le projet de stockage géologique Cigéo, à Bure (Meuse), dont la gestation est complexe et le coût prévisionnel très élevé, vise à répondre à cet impératif. Son dimensionnement est explicitement prévu pour traiter les déchets les plus radioactifs issus du seul parc actuel. Qu’en sera-t-il du traitement des déchets issus du parc futur ?
• Les coûts de production futurs différeront fortement des coûts actuels, calculés sur la base de réacteurs nucléaires amortis et de production solaire et éolienne en cours de développement. Les évaluations faites par la Cour des comptes, le Réseau de transport d’électricité (RTE) et l’Ademe (Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie) fournissent beaucoup d’éléments sur cette question dont il est important de débattre.
• Enfin, le montant considérable des investissements nécessaires à la transition énergétique, quel que soit le scénario retenu, impose une vision claire des moyens de financement mis en place. Ce point concerne directement l’avenir de l’opérateur public qu’est EDF, mais aussi plus généralement les finances publiques, et nécessite donc un débat.
> Lire aussi Outre le nucléaire, Emmanuel Macron mise sur le solaire et l’éolien offshore pour décarboner la France
Les réponses à ces questions doivent déboucher sur un débat de société ouvert, préalable à la décision du Parlement, dans l’esprit de la charte de l’environnement. Le président de la République a évoqué, le 10 février, une « concertation » à mener en 2022. Cette forme de dialogue avec la société, couramment pratiquée pour des démarches de moindre importance, est substantiellement différente d’un véritable débat public apportant toutes les garanties de transparence et d’impartialité.
Un tel débat, indispensable ici, peut prendre des formes très diverses, mais doit permettre aussi bien aux corps intermédiaires (syndicats, organisations professionnelles, ONG), au grand public non professionnel et aux experts institutionnels ou non institutionnels d’exprimer leur avis. Il doit être mené par un organisme indépendant.
Les questions énergétiques touchent aux questions écologiques et climatiques, à la bonne santé de notre économie ainsi qu’au niveau de vie et au bien-être social de chacune et de chacun d’entre nous. Notre démocratie est fragile et son exercice est souvent complexe, mais c’est sur de tels sujets qu’elle est essentielle à la cohésion de notre pays. C’est pour cela que l’organisation d’un débat de société ouvert, portant sur la politique énergétique dans son ensemble, avant que la loi soit votée en 2023, est un enjeu majeur.
§ Michel Badré est ingénieur, ancien président de l’Autorité environnementale, président du groupe de suivi des concertations sur le projet Cigéo ; 
Alain Grandjean est économiste, président de la Fondation pour la nature et l’homme (ex-Fondation Nicolas Hulot).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/22/la-politique-energetique-doit-faire-l-objet-d-un-debat-ouvert_6114708_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
8- Tribune. « La relance du nucléaire par Emmanuel Macron ne garantit en rien notre indépendance énergétique », Le Monde, 22/02/22, 07h05 
Par Collectif

La France n’est pas moins dépendante de l’étranger pour ses approvisionnements en uranium que pour ceux du gaz et du pétrole, rappelle, dans une tribune au « Monde », un collectif de chercheurs, parmi lesquels le socio-anthropologue Philippe Lavigne Delville.
Tribune. C’est une nouvelle fois au nom de « l’indépendance énergétique de la France » qu’Emmanuel Macron a annoncé, le 9 novembre 2021, sa décision de relancer la filière nucléaire et de construire une série d’EPR. Décision confirmée et précisée le 10 février.
Nous ne nous focaliserons pas sur les interrogations fortes qui pèsent sur cette décision : les énergies renouvelables sont déjà moins onéreuses que le nucléaire, et l’EPR n’a pas fait, loin s’en faut, ses preuves (retards conséquents, malfaçons nombreuses), alors que ses coûts et ses surcoûts de production sont plus élevés que ceux des énergies renouvelables.
La question des déchets nucléaires n’est pas non plus réglée, et les importantes sommes nécessaires à la rénovation des centrales actuelles, dont plusieurs[réacteurs] sont à l’arrêt pour des problèmes techniques ou de maintenance, seront forcément utilisées au détriment de l’investissement dans le renouvelable. Enfin, les longs délais de construction des EPR ne répondent pas à l’urgence d’une substitution la plus rapide possible du pétrole comme du gaz, nécessaire pour faire face au dérèglement climatique.
> Lire aussi « La politique énergétique doit faire l’objet d’un débat ouvert »
Nous n’insisterons pas non plus sur la façon dont le président a pris sa décision, particulièrement opaque sur un enjeu qui pourtant engage la société sur le long terme : son choix était manifestement fait avant la publication, en octobre 2021, du rapport « Futurs énergétiques 2050 » de RTE (Réseau de transport d’électricité). Celui-ci n’a, d’ailleurs, pas fait l’objet des débats promis de façon approfondie : le scénario 100 % renouvelable n’a même pas été développé dans l’étude, ce qui en dit long sur des choix déjà tranchés et sur la conception de la décision publique.
Uranium importé
En tant que chercheurs, universitaires et experts ayant une connaissance approfondie du Niger, c’est un autre point, certes moins débattu dans l’espace public, que nous voulons contester : celui de l’« indépendance énergétique de la France » que permettrait le nucléaire. Ce mensonge repose sur un postulat stratégiquement contestable : la France contrôlerait le prix de l’uranium produit par Areva (devenu Orano en 2018), au Niger comme ailleurs.
> Lire aussi L’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire : un tour de passe-passe statistique
Le pic de production a été atteint en France dans les années 1980 et la dernière mine d’uranium a été fermée en 2001. Cent pour cent de l’uranium utilisé chaque année par nos centrales (soit de 8 000 à 9 000 tonnes) est donc importé et provient du Niger, du Kazakhstan, d’Ouzbékistan, du Canada et d’Australie. Dans ces conditions, comment peut-on parler d’indépendance énergétique ? Il doit être, au contraire, très clair que nous sommes aussi dépendants de l’étranger pour l’uranium que pour le gaz et le pétrole.
Peut-on faire comme si le marché de l’uranium était différent de celui de ces hydrocarbures ? Certes, il diffère dans la mesure où l’uranium est un marché sensible en raison de l’utilisation militaire qui peut en être faite. Aussi parce que les affaires se traitent sous forme de contrats interétatiques et non de ventes libres. Mais, pour le reste, l’analyse de l’évolution du cours de l’uranium montre qu’il fluctue comme les autres matières premières, tantôt flambant comme le pétrole (au milieu des années 1970 puis en 2007), tantôt chutant fortement comme ce fut le cas après l’accident survenu à la centrale japonaise de Fukushima (le 11 mars 2011).
> Lire aussi Combien coûteront les futurs réacteurs nucléaires promis par Emmanuel Macron, et comment les financer ?
Les pays producteurs, comme le Kazakhstan, la Namibie, le Niger ou l’Ouzbékistan, ont bien intégré ces fluctuations en substituant aux anciens contrats à prix fixe imposés par les multinationales des accords prévoyant leur révision annuelle. Plus encore, ils pourraient se concerter sur le modèle de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) afin d’imposer une augmentation brutale des prix, surtout si la demande est soutenue, ce qui risque fort d’être le cas si l’initiative française est suivie par d’autres pays. Sans compter que les besoins de la Chine et d’autres pays émergents sont énormes.
Impact sanitaire
Le Niger, qui fut longtemps le pays le plus pauvre de la planète, était considéré comme la chasse gardée de la France. Sa situation est révélatrice de ce nouveau type de marché où l’ancienne puissance coloniale a eu le monopole pendant près de quarante ans. Les négociations sur l’attribution du site d’Imouraren à Areva (2007) avaient donné lieu à des échanges tendus entre les présidents Mamadou Tandja et Nicolas Sarkozy. La Chine, qui entendait remporter le marché, s’était alors vu attribuer le petit gisement d’Azelik. De son côté, la société canadienne GoviEx mettra prochainement en exploitation le site prometteur de Madaouela. Le Niger dispose donc de capacités de négociation accrues grâce à ses partenaires désormais variés, et ses cadres ne sont plus inféodés à la France comme par le passé.
> Lire aussi Electricité : entre le nucléaire et les énergies renouvelables, six scénarios pour 2050
N’oublions pas non plus la question des conditions d’exploitation des mines et leur impact sanitaire. L’exploitation à ciel ouvert de la mine d’Arlit, au Niger, occasionne de graves pollutions par les poussières et entraîne l’abandon de matériel et des montagnes de déchets radioactifs, dont les effets sur les populations sont dénoncés par des organismes indépendants et les populations.
La relance du nucléaire par le président français ne garantit donc en rien notre indépendance énergétique, elle ne fait que diversifier les importations, au prix d’autres dépendances et d’autres risques, notamment pour la population et les générations futures. La vraie indépendance ne serait-elle pas plutôt à chercher dans un choix clair pour la sobriété énergétique et les énergies renouvelables ?
Signataires : Emmanuel Grégoire, géographe, directeur de recherche émérite à l’Institut de recherche pour le développement (IRD) ; Eric Hahonou, socio-anthropologue, université de Roskilde (Danemark) ; Philippe Lavigne Delville, socio-anthropologue, directeur de recherche IRD ; Anne Le Bissonnais, socio-économiste, consultante ; André Marty, sociologue, expert à l’Institut de recherche et d’applications des méthodes de développement (IRAM) ; Jean-Louis Rajot, pédologue, chargé de recherche IRD.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/22/la-relance-du-nucleaire-par-emmanuel-macron-ne-garantit-en-rien-notre-independance-energetique_6114682_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
9- Les opérateurs de réseaux de distribution excluent le scénario du « tout électrique » pour l’Europe, EurActiv, 22/02/22
Frédéric Simon | translated by Anne-Sophie Gayet

Le système énergétique européen ne pourra pas reposer uniquement sur l’électricité renouvelable et devra s’appuyer sur d’autres vecteurs énergétiques, tels que l’hydrogène. C’est ce qu’affirment des responsables qui participent à l’élaboration de la future infrastructure du réseau européen.
La réalisation des objectifs climatiques de l’Europe « n’est possible que dans un système énergétique bien intégré », selon Alan Croes, un fonctionnaire chargé de l’élaboration des scénarios au sein du Réseau européen des gestionnaires de réseaux de transport d’électricité (REGRT-E).
« Il n’y aura pas de tout électrique », a déclaré Alan Croes lors d’un événement en ligne organisé par EURACTIV au début du mois.
Au lieu de cela, ce qu’il faut, c’est « une vision unifiée du système énergétique » qui relie différents secteurs et « exploite la synergie entre l’électricité, le gaz, l’hydrogène », ainsi que les principaux secteurs consommateurs d’énergie comme ceux des transports et de l’industrie, a-t-il indiqué.
Selon les statistiques de l’Union européenne, l’électricité représente actuellement moins de 25 % de la consommation totale d’énergie en Europe, dont un tiers seulement provient des énergies renouvelables.
Pourtant, l’électricité renouvelable et à faible teneur en carbone devrait progresser au fil des années et devenir dominante d’ici à 2050, couvrant alors 53 % des besoins énergétiques du bloc. C’est ce qu’indiquent les scénarios énergétiques pour le long terme de la Commission européenne, qui sous-tendent les objectifs climatiques de l’Union.
Cela signifie que d’autres vecteurs énergétiques devront jouer un rôle central, l’hydrogène étant notamment appelé à jouer un rôle de premier plan dans la décarbonation des secteurs qui ne peuvent pas être facilement électrifiés, comme ceux du transport longue distance et de la production intensive.
« Le scénario du tout électrique n’est pas envisageable » pour atteindre les objectifs climatiques de l’UE, a estimé Jerzy Buzek, ancien Premier ministre polonais, aujourd’hui eurodéputé du groupe PPE.
L’hydrogène peut combler cette lacune et devenir « l’un des principaux vecteurs énergétiques du 21e siècle », en particulier dans des secteurs tels que la sidérurgie, la chimie, le transport lourd et la navigation, où « l’électrification ne serait pas viable sur le plan économique ou même technique », a indiqué M. Buzek.
Cette proposition va dans le sens d’une réforme des règles du marché du gaz de l’UE présentée par la Commission européenne en décembre, qui vise à soutenir l’hydrogène dans le cadre des efforts déployés par l’Europe pour décarboner les transports et l’industrie.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/energie/news/les-operateurs-de-reseaux-de-distribution-excluent-le-scenario-du-%E2%80%89tout-electrique%E2%80%89-pour-leurope/>
______________________________________________________________________________________________________________________
10- Après la National Portrait Gallery, le Scottish Ballet renonce aussi à British Petroleum (BP), AFP, 23/02/22, 19:00

Le Scottish Ballet a annoncé mercredi, comme la National Portrait Gallery de Londres la veille, avoir mis fin à son partenariat avec BP, affirmant que les activités du géant pétrolier ne correspondaient pas avec ses objectifs de neutralité carbone.
Basée à Glasgow, l'institution écossaise a renoncé depuis fin janvier au mécénat de la compagnie pétrolière car celle-ci n'est plus "en phase avec le plan d'action environnemental et l'objectif de neutralité carbone d'ici 2030" affiché par la compagnie de ballet, selon un porte-parole de l'institution.
Le Scottish Ballet a affirmé être "reconnaissant pour le soutien de BP sur le long terme" mais être arrivé à la "conclusion naturelle" que le partenariat devait se terminer.
Contacté par l'AFP, BP s'est dit "fier du partenariat avec le Scottish Ballet, ayant collaboré pendant près de 10 ans avec l'institution" et a ajouté "soutenir l'art et la culture en Ecosse depuis des décennies".
Lors de la conférence internationale sur le climat en novembre à Glasgow, des militants environnementaux avaient enjoint au Scottish Ballet et d'autres institutions culturelles britanniques de mettre fin à leur partenariat avec de grosses compagnies énergétiques, accusant ces dernières de "greenwashing".
Mardi, la célèbre National Portrait Gallery à Londres a annoncé qu'elle ne renouvellerait pas son partenariat avec BP à son échéance en décembre, mettant fin à une collaboration de plus de 30 ans.
Le débat sur le mécénat d'institutions culturelles par des géants pétroliers a pris de l'ampleur ces dernières années au Royaume-Uni, sur fond d'urgence climatique. 
La Royal Shakespeare Company et les galeries nationales d'Ecosse ont déjà coupé leurs liens avec BP, et le National Theatre a fait de même avec Shell, sous la pression d'artistes et de militants environnementaux. 
Le British Museum se trouve sous le feu de critiques pour le mécénat de BP à une grande exposition qui vient de s'ouvrir, consacrée au site préhistorique de Stonehenge.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220223-après-la-national-portrait-gallery-le-scottish-ballet-renonce-aussi-à-bp>
______________________________________________________________________________________________________________________
11- Analyse. Nucléaire : la pénurie d’uranium n’est pas pour demain, Le Monde, 24/02/22, 05h30 
Jean-Michel Bezat

A travers le monde, les mines peuvent assurer cent trente ans de production nucléaire, a calculé l’Agence internationale de l’énergie atomique. En France, le groupe Orano est capable d’assurer près de trente ans de fourniture de combustible à EDF. 
Analyse. Le président de la République a relancé, jeudi 10 février, un programme de construction de centrales nucléaires, le premier depuis le plan Messmer de 1974 : six EPR 2 (nouvelle génération) à l’horizon 2035-2040, et huit autres dans un second temps. Emmanuel Macron l’a fait, a-t-il souligné, au nom de la lutte contre le réchauffement climatique, l’électricité d’origine nucléaire ne produisant pas de CO2. Il y a ajouté un deuxième objectif, rappelé avec des accents gaulliens : « Reprendre en main notre destin énergétique. »
> Lire aussi Emmanuel Macron acte son choix en faveur du nucléaire à cinq mois de la présidentielle
Ce programme doit répondre à la forte croissance de la consommation d’électricité attendue dans les trente prochaines années. La filière française maîtrise toutes les étapes du processus : extraction et enrichissement de l’uranium, production de combustible et fabrication des réacteurs, jusqu’au retraitement des rebuts radioactifs. Un seul maillon manque à la chaîne : le minerai lui-même, localisé à l’étranger. Les 56 réacteurs d’EDF en consomment de 8 000 à 9 000 tonnes par an pour produire 70 % de l’électricité française.
> Lire aussi L’indépendance énergétique de la France grâce au nucléaire : un tour de passe-passe statistique
La dernière tonne d’uranium sortie des mines françaises a été extraite en 2003, après un pic de production en 1988. Ce manque de ressources menace une « indépendance énergétique » revendiquée depuis soixante ans, tranchent mouvements et partis antinucléaires. Un risque qui s’ajoute, selon eux, à ceux d’accidents, du stockage des déchets radioactifs et du coût croissant de la filière. Penser qu’un pays peut être autosuffisant en énergie dans un monde sans risque relève de l’illusion.
Diversification et recyclage
La diversification est une première assurance. Depuis 2005, la France se fournit au Kazakhstan, en Australie, au Niger, en Ouzbékistan, en Namibie et au Canada, que le minerai provienne des mines d’Orano (ex-Areva), de compagnies minières locales ou de multinationales. Le temps est révolu où Paris se fournissait essentiellement auprès du Niger. Orano s’est diversifié en Mongolie et en Ouzbékistan, tout en étudiant les moyens de rendre compétitive la production du gisement nigérien d’Imouraren. Orano a un portefeuille d’uranium capable d’assurer près de trente ans de fourniture à EDF.
> Lire la chronique de Philippe Escande : « Le nucléaire est essentiel à l’équilibre énergétique européen »
Ce dernier affirme conserver « la maîtrise globale de l’ensemble des opérations du cycle du combustible », avec des contrats et des stocks d’uranium (naturel et enrichi) et les assemblages introduits dans le cœur des réacteurs. Il a diversifié ses sources d’uranium naturel, assurées à 40 % par son partenaire historique Orano, mais aussi par le canadien Cameco ou le kazakh Kazatomprom. Il disposerait de quoi alimenter son parc durant deux ans. Et sa consommation ne va pas exploser puisque les EPR consomment environ 10 % d’uranium en moins par kilowattheure que les réacteurs de deuxième génération.
A ces matières premières s’ajoute le potentiel, sous-exploité, du recyclage des combustibles usés, qui n’assurent que 10 % de la production d’électricité nucléaire d’EDF. Elles constituent, selon le directeur général d’Orano, Philippe Knoche, une « réserve stratégique ». En cumulant l’uranium retraité, le mox (mélange uranium-plutonium) et le plutonium multirecyclé, « le taux d’électricité nucléaire française provenant de matières recyclées atteindra plus de 30 % », développe M. Knoche dans un article de la revue Annales des Mines (janvier 2020).
> Lire aussi L’énergie nucléaire compte de plus en plus de partisans en Europe
A travers le monde, les mines peuvent assurer cent trente ans de production nucléaire et près du double en y ajoutant les réserves estimées, calcule l’Agence internationale de l’énergie atomique. Le risque géopolitique est maîtrisé : 44 % des réserves se trouvent dans les pays de l’OCDE. La pénurie ne menace pas, même si le parc mondial va, sous la pression de la Chine, s’accroître au-delà des 440 réacteurs en exploitation. Une centaine de tranches nucléaires sont en chantier ou programmées, affirme la World Nuclear Association.
Percées technologiques
De fait, de nouvelles mines devront ouvrir. Le marché spot (pour livraison immédiate) du minerai donne un signal de l’optimisme ambiant, même s’il ne représente que 10 % des achats physiques, l’essentiel se négociant dans le cadre de contrats à long terme : la livre d’U308 est passée de 18 dollars en 2016 à 42 dollars aujourd’hui. Mais les électriciens sont à l’abri d’une flambée des cours : l’uranium ne représente que 5 % du coût d’un mégawattheure (contre 60 % pour le gaz), l’essentiel venant des colossaux investissements de départ.
A l’abondance de la ressource primaire, la diversification des sources d’approvisionnement et le recyclage s’ajoutent les percées technologiques. Plusieurs pays tablent sur les réacteurs à neutrons rapides, capables de réutiliser les matières fissiles à l’infini. Ce qui permettrait à l’atome, selon ses partisans, de prétendre au titre d’« énergie renouvelable » – à défaut d’être « verte ». La France a renoncé à cette filière : en 2019, le Commissariat à l’énergie atomique a arrêté le programme Astrid en raison de son coût. Phénix et Superphénix n’auront pas de successeur.
> Lire aussi La relance du nucléaire, un défi à haut risque pour la filière industrielle
Dans les années 2000, entre la catastrophe de Tchernobyl (1986) et l’accident de Fukushima (2011), la renaissance du secteur avait réveillé la crainte d’un manque d’uranium. Son cours avait atteint des sommets spéculatifs en 2007 (120 euros la livre), comme le prix des actifs miniers. Cette exubérance avait entraîné Areva dans la ruineuse acquisition d’Uramin, qui se soldera par une lourde perte et un scandale financier.
Le spectre d’une pénurie de yellow cake est désormais éclipsé par la crainte de difficultés d’accès à des minerais critiques pour la transition écologique : cuivre, cobalt, terres rares et surtout lithium, dont la demande explose pour les batteries automobiles. Au point que l’écologiste Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, envisage d’ouvrir des mines en France pour « récupérer notre souveraineté sur un certain nombre de matériaux très importants ». L’objectif d’un monde « zéro carbone » impose parfois de déchirantes révisions.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/24/nucleaire-la-penurie-d-uranium-n-est-pas-pour-demain_6115018_3232.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
12- Airbus, Safran et GE se lancent dans l’avion à hydrogène, Le Monde, maj le 24/02/22 à 06h42 
Guy Dutheil

L’avionneur de Toulouse va équiper un super-jumbo A380, le plus gros long-courrier en activité, d’un cinquième moteur reconditionné pour fonctionner avec le gaz liquide. 
Airbus veut tenir son calendrier de lancement de l’avion du futur zéro émission, fixé à 2035. Pour respecter les délais, le numéro un mondial de l’aéronautique a annoncé, mardi 22 février, la signature d’un partenariat avec deux motoristes, le français Safran et son associé américain General Electric (GE). L’objectif du trio est de tester, à partir de 2026, un moteur à hydrogène.
> Lire aussi Le transport aérien devrait pâtir des préoccupations environnementales
Dans un premier temps, le trio va développer un démonstrateur – un dispositif complet qui associera un moteur à hydrogène ainsi que des réservoirs pour stocker ce gaz à l’état liquide. Lors de cette phase de test, Airbus équipera un super-jumbo A380, le plus gros long-courrier en activité, d’un cinquième moteur reconditionné pour fonctionner à l’hydrogène.
Le réacteur supplémentaire sera fixé à l’arrière du fuselage. L’A380 décollera ainsi avec ses moteurs alimentés au kérosène, avant, une fois atteinte son altitude de croisière, de poursuivre son vol à l’hydrogène. « Il s’agit de l’étape la plus significative entreprise par Airbus pour inaugurer la nouvelle ère des avions à hydrogène, depuis l’annonce de nos concepts d’appareil zéro émission en septembre 2020 », a indiqué Sabine Klauke, directrice technique d’Airbus.
Réduire de 20 % la consommation et les émissions de CO2
Avec ce partenariat, Airbus fait basculer le transport aérien dans l’après-kérosène. En effet, Safran et GE, partenaires à 50-50 dans la coentreprise CFM International, sont les deux plus importants motoristes du secteur. A eux seuls, ils fournissent tous les 737 MAX de Boeing et la majorité des moyen-courriers de la famille A320neo d’Airbus, les avions les plus vendus au monde.
> Lire aussi Aviation : des petites économies de carburant… en attendant l’hydrogène
Surtout, avec cette annonce, Airbus fait savoir que les biofuels ne seront qu’une étape intermédiaire avant la mise en œuvre des avions à hydrogène. Les carburants alternatifs sont déjà certifiés pour être utilisés sur la flotte actuelle d’avions commerciaux. Problème, ils sont produits en quantité trop faible et, surtout, ils coûtent de six à sept fois plus cher que le kérosène.
A la mi-2021, Safran et GE avaient présenté un projet de futur moteur, baptisé « RISE », avec pour objectif de réduire de 20 % la consommation et les émissions de CO2. En s’associant à Airbus, les motoristes français et américain passent à la vitesse supérieure. « La combustion à hydrogène est une des technologies fondamentales que nous sommes en train de développer et d’éprouver, dans le cadre du projet RISE », a signalé Gaël Meheust, PDG de CFM international.
Une réponse aux détracteurs du transport aérien
Pour Airbus, le choix d’un A380 pour tester un moteur à hydrogène n’est pas anodin. Il s’agit d’un signal adressé à tous les acteurs du transport aérien. Il signifie que la technologie retenue par l’avionneur équipera les avions commerciaux du futur à partir de 2035. A contrario, cela indique aussi que l’avion électrique n’est pas pour demain. En raison du poids des batteries, ce mode de propulsion devrait rester réservé, au moins à moyen terme, aux petits appareils de moins de 20 places.
Avec cette annonce, Airbus espère contrer les arguments des détracteurs du transport aérien. Le « flygskam », la « honte de prendre l’avion », un mouvement né en Suède en 2019, avait pris de la vigueur à l’occasion de la pandémie de Covid-19. Le gouvernement avait notamment conditionné son aide financière pour sauver Air France de la faillite à la fermeture de quelques destinations – celles joignables par TGV en moins de deux heures trente. Avec l’hydrogène, le transport aérien, qui représente aujourd’hui environ 3 % des émissions de CO2, compte verdir un peu plus son activité.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/02/23/airbus-safran-et-ge-se-lancent-dans-l-avion-a-hydrogene_6114975_3234.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
13- Brève. Un séisme enregistré autour de Fessenheim dans le Haut-Rhin, France bleu, 24/02/22, 07:42
Céline Rousseau

Un séisme d'une magnitude de 2.1 a été observé dans le Haut Rhin dans la nuit de mercredi à jeudi, à 3h35. Selon les premières analyses l'épicentre serait proche de Fessenheim. 
L'évènement n'a toutefois pas encore été analysé par les experts sur le site national d’information sur la sismicité de la France.
<https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/un-seisme-enregistre-autour-de-fessenheim-dans-le-haut-rhin-1645684831>
______________________________________________________________________________________________________________________
14- RD Congo : un siècle après l'étain, le lithium fait rêver Manono, AFP, 25/02/22, 09:00
Annie Thomas avec Lucien Kahozi

Près de la carcasse rouillée de l'ancienne fonderie d'étain, hommes et femmes, pieds nus, fouillent le sol à la recherche de cassitérite, tout en espérant la renaissance de leur ville de Manono, en RD Congo, grâce au grand gisement de lithium découvert aux portes de la vieille cité minière.
Un peu plus loin, les "creuseurs" apportent leur récolte à la rivière Lukushi où des femmes, dans l'eau du matin au soir, lavent dans des bassines en zinc le gravier duquel émergeront les petits cailloux noirs de minerai d'étain, dont ils espèrent tirer assez d'argent pour vivre.
"Il n'y a rien d'autre à Manono, la vie est très difficile", constate simplement Marcelline Banza, 28 ans, mère de trois enfants, qui dit pouvoir gagner entre 15.000 et 18.000 francs congolais (7,5 à 9 dollars) par jour en lavant la terre sableuse.
Le secteur est parsemé de terrains bosselés, ravinés, fouillés par des centaines de ces mineurs artisanaux armés de pelles et de barres à mine. 
"La majorité de la population vit sous le seuil de pauvreté et, plutôt que de cultiver les champs, les gens préfèrent creuser, pour un gain plus rapide", regrette Patrice Sangwa, médecin chef de la zone de santé de Manono, territoire isolé qui fait face à la malnutrition, au choléra ou encore à une épidémie de rougeole qui a tué des dizaines d'enfants depuis décembre.
La ville est située dans la province du Tanganyika, née en 2015 du partage en quatre du Katanga, région du sud-est de la République démocratique du Congo regorgeant de minerais, cuivre et cobalt notamment. Elle a été créée au début du 20e siècle, avec la mise en exploitation par les colons belges d'un gisement de cassitérite, le minerai de l'étain.
Carrières, barrage, fonderies, chemin de fer, logements, les mines ont amené la prospérité.
- Ruines -
Mais peu à peu, avec la chute des cours, les années agitées d'après l'indépendance en 1960 et la mauvaise gestion, les équipements ont vieilli, la ville s'est endormie et le coup de grâce est venu de la guerre qui a accompagné la prise du pays en 1997 par Laurent-Désiré Kabila. "La guerre d'agression", comme l'appellent les gens de Manono, où les soldats rwandais ont laissé un très mauvais souvenir.
"Nous avons tous fui. La fonderie a été détruite, les maisons pillées, le quartier européen dévasté, celui des cadres africains aussi", raconte Paul Kissoula, dit "papa Paul", 70 ans. 
Un quart de siècle après, la végétation envahit les ruines, deux locomotives à vapeur, une grue, des wagonnets, rouillent au bord du chemin, les terrils se couvrent d'arbres.
"Il n'y a plus rien depuis des années", regrette tristement "papa Paul". 
Chauffeur, il a tout connu. Il a été embauché en 1974 par "Congo Etain", entreprise publique devenue "Zaïrétain" quand le pays a changé de nom sous la présidence de Mobutu, puis "Cominière" (Congolaise d'exploitation minière). 
Aujourd'hui, Paul Kissoula est chauffeur pour l'entreprise australienne AVZ Minerals qui, à la recherche de lithium, métal devenu star des batteries de voitures électriques, a été la première à obtenir en 2016 un permis de recherche à Manono, où elle a monté une co-entreprise avec la Cominière.
- "On attend le permis" -
Après plusieurs années de forages, effectués en particulier dans une ancienne et vaste carrière de cassitérite appelée "Roche Dure", la société a découvert un gisement de "400 millions de tonnes de minerai à 1,6%, probablement la plus importante ressource non exploitée au monde", se félicite Nigel Ferguson, directeur général d'AVZ Minerals. 
Cela représente des réserves de lithium de quelque 6 millions de tonnes, largement de quoi se mesurer aux habituels producteurs que sont l'Australie, le Chili, l'Argentine ou encore la Chine.
"La qualité du gisement rocheux est très bonne", assure Nigel Ferguson, meilleure selon lui que le lithium extrait de saumures, comme en Amérique du Sud.
Dans de grands hangars, l'entreprise stocke les "carottes" forées dans la roche, jusqu'à près de 400 mètres de profondeur. Dans les premiers mètres, il y a le sol, puis viennent la latérite, les schistes... 
Erick Nkulu wa Kabamba, géologue, montre ensuite la "pegmatite" (roche magmatique) renfermant les "spodumènes", le minéral du lithium. Des échantillons sont prélevés et envoyés pour analyse à Perth, en Australie.
L'"étude de faisabilité définitive" est bouclée et a été transmise il y a plusieurs mois au gouvernement, dont la société attend maintenant qu'il lui délivre un permis d'exploitation.
Lorsqu'elle l'aura obtenu, AVZ "prévoit de consacrer 600 millions de dollars à la construction d'une usine", qui devrait produire environ 700.000 tonnes de produit fini par an, utilisable surtout dans les batteries, précise son patron. 
Elle réhabilitera par ailleurs la vieille centrale hydroélectrique, dont elle augmentera la capacité, et emploiera des centaines de travailleurs locaux.
Si le permis arrive rapidement, la production pourrait commencer en 2023.
"Les gens souffrent... AVZ va nous aider", espère l'administrateur du territoire, Pierre Mukamba Kaseya qui, comme tout le monde "attend le permis".
"Le cahier des charges prévoit également des actions sur les routes, les écoles, les hôpitaux...", anticipe aussi Baccam Banza Cazadi, directeur d'école secondaire. "Nous voulons qu'ils puissent réussir, pour la province et pour le pays. Il y a l'espoir", assure-t-il.
<https://information.tv5monde.com/info/rd-congo-un-siecle-apres-l-etain-le-lithium-fait-rever-manono-446299>
______________________________________________________________________________________________________________________
15- L'Ukraine s'inquiète de la situation à Tchernobyl, tombé aux mains des Russes, AFP, 25/02/22, 19:00

L'Ukraine a dit vendredi avoir enregistré des données de radiation préoccupantes à la centrale accidentée de Tchernobyl, tombée aux mains de l'armée russe la veille, mais, selon le gendarme onusien du nucléaire, les niveaux enregistrés "ne présentent pas de danger".
"Il y a eu une hausse des indicateurs au-delà des niveaux de contrôle à 03H20 (01H20 GMT vendredi)", a déclaré à l'AFP le directeur-adjoint du département ukrainien pour les questions de sécurité des installations nucléaires, Alexandre Grigorach. 
"Mais on ne peut pas le vérifier, car tout le personnel a été évacué", a-t-il ajouté, joint au téléphone.
Le Parlement ukrainien, la Rada, a lui aussi averti sur son compte Telegram que le système automatisé de contrôle avait fait état d'une hausse des "rayons gamma", signe de radioactivité.
"Du fait de l'occupation et des hostilités, il est actuellement impossible d'établir les raisons" de ces relevés, a-t-il souligné.
L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) s'est pour sa part montrée rassurante.
"Les niveaux rapportés par le régulateur - jusqu'à 9,46 microsieverts par heure - sont faibles et demeurent dans la fourchette des valeurs mesurées depuis la création de la zone d'exclusion. Ils ne présentent donc aucun danger pour le public", écrit l'instance ayant son siège à Vienne dans un communiqué.
La hausse constatée "a pu être causée par les mouvements des véhicules militaires remuant le sol encore contaminé par l'accident de 1986", ajoute l'AIEA, mentionnant les explications qui lui ont été fournies par les autorités ukrainiennes.
Le directeur général Rafael Grossi a par ailleurs "réitéré son appel à la plus grande retenue pour éviter toute action qui pourrait compromettre la sécurité" des sites nucléaires en Ukraine, qui fonctionnent pour le moment normalement. Il s'est dit "gravement préoccupé par la situation générale" dans ce pays.
- "Conformes à la norme" -
Un porte-parole de l'armée russe a pour part assuré qu'il n'y avait aucune inquiétude à avoir pour la sécurité du réacteur qui a explosé en 1986, irradiant une partie de l'Europe, ni sur son sarcophage, assurant, contrairement à la partie ukrainienne, que le personnel était toujours sur place.
"Un accord a été trouvé avec un bataillon de la force de sécurité de l'énergie atomique d'Ukraine en vue d'une sécurisation en commun des blocs énergétiques et du sarcophage de la centrale nucléaire de Tchernobyl", a déclaré Igor Konachenkov, le porte-parole du ministère russe de la Défense.
"Les radiations dans la zone de la centrale nucléaire sont conformes à la norme", a-t-il assuré, affirmant que "le personnel de la centrale (...) surveille la situation en matière de la radioactivité".
La coopération entre les soldats russes et ukrainiens pour assurer la sécurité de la centrale "est une garantie que des formations nationalistes ou autres organisations terroristes ne pourront pas se servir de la situation dans le pays pour organiser une provocation nucléaire", a ajouté le porte-parole.
Le pire accident nucléaire de l'histoire a eu lieu le 26 avril 1986 en Ukraine, alors une des quinze républiques soviétiques, quand un réacteur de cette centrale, située à une centaine de kilomètres de la capitale Kiev, a explosé, contaminant jusqu'aux trois-quarts de l'Europe, surtout l'Ukraine, la Russie et le territoire de l'actuel Bélarus.
Près de 350.000 personnes ont dû être évacuées d'un périmètre de 30 kilomètres autour de la centrale. Le bilan humain reste controversé.
<https://information.tv5monde.com/info/l-ukraine-s-inquiete-de-la-situation-tchernobyl-tombe-aux-mains-des-russes-446353>
Sur le même sujet : 
> Guerre en Ukraine : le scénario du pire semble écarté dans la centrale nucléaire de Tchernobyl, Le Monde, 26/02/22, 12h18 
Rémi Barroux
Les forces russes ont pris, jeudi 24 février, le contrôle de la centrale, dont l’explosion du réacteur n° 4, en 1986, avait entraîné une catastrophe nucléaire sans précédent. Le secteur énergétique ukrainien est un enjeu majeur de l’offensive de Moscou. 
Les combats menés autour de la centrale nucléaire de Tchernobyl, en Ukraine, ont laissé craindre le pire. Jeudi 24 février, dans la soirée, le bureau de la présidence ukrainienne constatait : « Après une bataille acharnée, nous avons perdu le contrôle de Tchernobyl. » Le nom de la centrale, dont le réacteur n° 4 a explosé le 26 avril 1986, revient de façon dramatique dans l’actualité. Alors que les combats faisaient rage autour du site, situé dans le nord du pays, près de la frontière biélorusse, d’où sont venues les troupes russes, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a évoqué, dans un message sur Telegram, les « défenseurs qui donnaient leur vie pour que la tragédie de 1986 ne se répète pas ». « C’est une déclaration de guerre contre l’Europe tout entière », a-t-il ajouté.
Vendredi, la catastrophe envisagée n’avait pas eu lieu. Et l’éventualité, pointée par M. Zelensky, d’un tir d’artillerie sur les installations laissant échapper des poussières radioactives qui « recouvriraient l’Ukraine, la Biélorussie et les pays de l’Union européenne » ne s’est pas vérifiée. Pour autant, la situation reste préoccupante.
> Lire aussi A la télévision russe, la guerre en Ukraine est invisible
D’abord, dans les environs de Tchernobyl, les taux de radioactivité ont fortement augmenté. L’autorité de sûreté nucléaire ukrainienne a indiqué, vendredi matin, que ces niveaux, mesurés par de nombreuses balises disséminées dans la région, s’étaient accrus, « sans qu’il soit possible d’établir les raisons de ces changements à cause des combats sur le territoire ». L’hypothèse avancée est que les mouvements des lourds engins militaires ont remué le sol, contaminé, provoquant une augmentation de la pollution de l’air.
Poussière radioactive
Eric Cogez, responsable du service d’intervention radiologique et de surveillance de l’environnement à l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN),estime que le facteur d’augmentation constaté sur certaines balises va de dix à quarante. Sans pour autant atteindre des niveaux dangereux : « La radioactivité est identique à celle à laquelle on est exposé dans un avion de ligne », sachant qu’à 10 000 mètres d’altitude, le rayonnement est de 100 à 300 fois supérieur à celui constaté sur la Terre. Cette poussière radioactive devrait se redéposer rapidement. « Mais la situation reste difficile à analyser, prévient-il, car on voit des points passer au rouge un peu partout, sans aucune cohérence. »
Autre risque, si le sarcophage en béton et l’immense arche métallique qui confine le tout – elle a été construite en 2017 pour éviter que la radioactivité ne s’échappe lors d’opérations de décontamination et de démantèlement – n’ont subi aucun dégât, il reste la piscine, qui contient quelque 20 000 assemblages de combustible, lesquels ont servi à alimenter la centrale entre 1977 et 2000, année de l’arrêt définitif des trois autres réacteurs de Tchernobyl. « Si l’on perdait les sources électriques, et donc le refroidissement de cette piscine, il n’y a pas de risque de dénoyage des assemblages. En cas de perte du réseau électrique sur les centrales, des groupes électrogènes de secours alimenteraient les systèmes de sûreté des réacteurs », observe Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’IRSN.
Là encore, le scénario paraît improbable. Aucun des deux camps n’a intérêt à endommager la centrale et à prendre ainsi le risque d’une nouvelle catastrophe nucléaire. Mais c’est la première fois qu’un pays doté d’un parc nucléaire – l’Ukraine compte quinze réacteurs répartis dans quatre centrales – subit une agression sur son territoire.
Technologie russe
Pour Jan Vande Putte, spécialiste international du nucléaire pour Greenpeace, « le risque majeur réside bien dans la stabilité du réseau d’électricité. L’alimentation permanente de ces centrales reste cruciale », insiste-t-il. Autre élément important selon lui, dans le cadre d’un conflit armé se pose le problème de la disponibilité de personnels qualifiés et de moyens pour assurer la logistique de la centrale.
Le nucléaire est une question sensible entre l’Ukraine et la Russie. L’ensemble de la filière repose sur la technologie russe. « Les Russes gèrent notamment les déchets et les livraisons de combustibles irradiés et ne veulent pas laisser s’échapper cette filière », assure Jacky Bonnemains, spécialiste des questions nucléaires à l’association Robin des Bois. Et Moscou n’avait pas vu d’un bon œil la signature entre Orano (ex-Areva), en 2018, d’un « contrat de faisabilité pour le traitement des combustibles usés » dans le centre français de La Hague (Manche). Pas plus que le financement par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (BERD) de la construction de l’arche au-dessus du premier sarcophage endommagé de Tchernobyl ou sa construction par l’entreprise française Bouygues.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : la résistance de Kiev et des Ukrainiens aux assauts militaires de la Russie
D’un autre côté, l’isolement économique de la Russie serait un coup rude pour le secteur. L’entreprise publique russe du nucléaire, Rosatom, est très engagée à l’international. « Elle a des projets de construction de réacteurs en Finlande, en Turquie, en Hongrie… et un boycott sera destructeur pour Rosatom et la Russie », analyse M. Vande Putte. La société vient aussi de signer avec EDF, le 2 décembre 2021, un « nouvel accord stratégique de coopération de long terme » pour, entre autres, le développement de technologies de fabrication de combustibles.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/02/26/guerre-en-ukraine-le-scenario-du-pire-semble-ecarte-dans-la-centrale-nucleaire-de-tchernobyl_6115354_3244.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
16- Nord Stream 2 est mort et enterré, selon des experts en énergie européens, EurActiv, 25/02/22
Charles Szumski | translated by Charles Szumski

Lors d’une conférence en ligne sur le projet gazier Nord Stream 2 organisée par EURACTIV Bulgarie jeudi 24 février, un panel d’experts a partagé ses points de vue sur la situation actuelle en Ukraine, le besoin de sécurité énergétique et l’éventail de sanctions qui convient à l’intensité de la crise en cours.
Nord Stream 2 et sécurité énergétique
Organisée à un moment où la certification du gazoduc controversé était toujours en cours, la conférence, intitulée « Nord Stream 2 » — pas une monnaie d’échange », s’est concentrée sur le tableau général de l’affrontement géopolitique avec la Russie.
Même si le gazoduc Nord Stream 2, d’une valeur de 11 milliards de dollars, reliant la Russie à l’Allemagne sous la mer Baltique, est terminé et prêt à être mis en service, les experts sont unanimes : le projet n’a pas d’avenir.
« Nord Stream 2 est mort et enterré », a déclaré Andrius Kubilius, eurodéputé lituanien et membre de la commission des affaires étrangères. « Je ne vois pas comment il pourrait être redémarré. Peut-être si la Russie devenait démocratique, mais pour l’instant, je soutiens la décision du chancelier Scholz de l’arrêter », a-t-il ajouté.
M. Kubilius a en outre exhorté l’UE à « résoudre » son problème de sécurité énergétique. « 40 % du marché européen du gaz est approvisionné par la Russie et plus de 50 % du marché allemand de l’énergie est approvisionné par Gazprom. Ce n’est pas une question de monopole, c’est une question de sécurité géopolitique pour l’Allemagne et l’Europe et la possibilité pour nous de prendre des décisions indépendantes », a déclaré M. Kubilius.
Il a également souligné, avec Aura Sabadus, auteure à l’Independent Commodity Intelligence Services (ICIS), le besoin tout aussi urgent pour l’Europe de pouvoir inverser les flux de gaz dans les gazoducs existants entre la Grèce et l’Ukraine afin d’assurer l’approvisionnement du pays.
Toutefois, lors d’une séquence sur l’indépendance gazière européenne, Ilian Vassilev, ancien ambassadeur bulgare en Russie et expert en politique étrangère, est resté optimiste en évoquant les alternatives au gaz russe.
« Il y a deux semaines, les Russes ont réduit de moitié leur production de gaz en trois jours », a déclaré Vassilev. « Les gens ont pensé que c’était la fin. Mais non. Nous avons obtenu du GNL des États-Unis et non seulement cela a suffi à équilibrer la demande, mais les prix ont baissé ».
Il a ajouté que l’invasion de l’Ukraine n’était que le premier coup dans le jeu de Poutine et que son impact sur le secteur énergétique restait à voir.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/politique/news/nord-stream-2-est-mort-et-enterre-selon-des-experts-en-energie-europeens/>
______________________________________________________________________________________________________________________
En images
17- Prix du carburant : le covoiturage a le vent en poupe, TF1, journal de 20h, 22/02/22

Sur une aire de covoiturage, Hélène Bernard attend sa collègue. Hier, elle était conductrice. Aujourd'hui, elle sera passagère. Pour se rendre au travail, elle parcourt chaque jour une soixantaine de kilomètre. Avec cette formule par alternance, elle économise chacune un trajet sur deux. "Deux pleins par mois à 80 euros juste pour venir travailler, ça fait quand même beaucoup", précise Claudia Ackermann, dessinatrice. "Par semaine, j'économise 20 à 25 euros environ. ce qui n'est pas négligeable", indique Hélène, assistante commerciale export. De nombreux Français se convertissent au covoiturage. En Alsace, une nouvelle application va plus loin. Vous y inscrivez votre destination, et si un chauffeur passe par-là, il vous emmène. Une sorte d'auto-stop connecté. Gratuit pour le passager, le chauffeur, lui, touche un euro par personne emmenée, payé par les communes. Une solution idéale pour Hervé Couty. Il n'aurait pas les moyens d'entretenir une voiture. "Si je compte toute l'économie totale en faisant le covoiturage, ça peut aller jusqu'à 2 000 euros par an. Ce qui n'est pas négligeable, entre les assurances que vous économisez, et justement le carburant", confie-t-il.
> Reportage de J. Rieg Boivin & C. Eckersley à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/prix-du-carburant-le-covoiturage-a-le-vent-en-poupe-79845814.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
18- Écotaxe, le retour des portiques en Alsace ?, TF1, joural de 13h, 22/02/22

Quinze mille camions par jour, originaires de toute l'Europe, et dont certains ne font que traverser l'Alsace. Une partie de ce trafic de transit nous vient d'Allemagne. Là-bas, la taxe camion est en vigueur depuis bientôt 20 ans. Plutôt que d'emprunter l'autoroute allemande payante, les GPS économes dirigent les routiers vers l'Alsace où c'est gratuit tout du long. Depuis le vote de l'Assemblée nationale, la collectivité européenne d'Alsace peut instaurer un paysage camion sur ses autoroutes. C'est le retour de l'écotaxe et de ses fameux portiques. Jamais démontés en Alsace, ils sont prêts à reprendre du service. Chez les transporteurs routiers, on a toujours été contre cet impôt supplémentaire. Les locaux ont peur d'être en quelques sortes "les dindons de la taxe". Que la loi permette à l'Alsace de lever ses propres impôts, en Lorraine ça passe mal. Les départements voisins craignent un report du trafic sur leurs propres réseaux. En Alsace, rien ne sera opérationnel avant 2025, pendant deux ou trois ans encore. Les plaques espagnoles, lituaniennes ou slovaques, continueront à transiter par la région.
> Reportage de J. Rieg Boivin & V. Dietsch à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-13h/videos/ecotaxe-le-retour-des-portiques-en-alsace-29431451.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
19- Environnement : dans le Loiret, les entrepôts envahissent la campagne, France 2, journal de 20h, 23/02/22

55 000 hectares de terres agricoles sont, selon l'association Terre de Liens, détruits chaque année, soit l'équivalent d'un terrain de football toutes les 7 minutes. Dans les régions concernées, certains riverains, bien que conscients de l'apport économique, sont dépités. Reportage dans le Loiret.
Posés au milieu de champs, les entrepôts ont poussé par dizaines au cours des dernières années. Le long de l'autoroute A10, au nord d'Orléans (Loiret), les entrepôts logistiques se multiplient. À Artenay, construit sur d'anciennes terres agricoles, l'un des derniers bâtiments a été inauguré en novembre 2021 : 40 000 mètres carrés de stockage, pour une entreprise de vente en ligne. Le prix du loyer est attractif dans la région. "Sur un mètre carré, ce type de bâtiment c'est entre 40 et 45 euros, sur la région parisienne, c'est 50, 55", explique Emmanuel Benichou, le directeur général d'AOSOM France.
Une menace pour l'environnement ?
Les entrepôts sont synonymes de nouvelles sources de revenus, bienvenues pour les communes. "Ça sert à avoir des projets, et des projets intéressants pour nos villes", confie David Jacquet, maire (PS) d'Artenay (Loiret). Les habitants restent divisés, car certains estiment que "ce n'est pas forcément bien par rapport à l'environnement". Récemment, des citoyens ont dénoncé dans une commune voisine la bétonisation des terres agricoles. "On se retrouve avec les nappes phréatiques qui sont asséchées, avec une perturbation du cycle de l'eau qui est catastrophique", commente Noé Petit, coprésident de l'association "À bas le béton". 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/environnement-dans-le-loiret-les-entrepots-envahissent-lacampagne_4977837.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
20- "La maison du futur", France 3, Réseau d'enquêtes, le 23/02/21 à 23h05

Durable, économique et connectée, « la maison du futur » est d’ores et déjà adoptée par des milliers de Français.  
Déclinée en harmonie avec l’environnement, elle privilégie l’énergie passive et les éco-matériaux. En cohérence avec l’évolution des modes de vie et de travail post-crise sanitaire, elle est faite d’espaces modulables, ouverts et sécurisés.
Au centre des préoccupations, plus que jamais, la consommation d’énergie.
En 2016 est sortie de terre en Limousin, après des années de travail, la première maison passive au monde. Pas de radiateurs, pas de facture d’énergie, aucun raccordement à un réseau d’alimentation en eau ou électricité et pourtant une qualité de vie optimale. C’est dans cette maison que démarre ce mois-ci l’enquête de Charles-Henry Boudet.
Habiterons-nous demain l’une de ces habitations vertueuses faites de paille ou de bois plutôt que de béton ou de pierre ? Choisirons-nous la maison container qui pourra évoluer au gré de nos envies, préférerons-nous la « tiny » de quelques mètres carrés seulement pour un mode de vie résilient ou opterons-nous pour une maison ultra-connectée ?
> Magazine (53 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/france-3/reseau-d-enquetes/3087469-la-maison-du-futur-au-present.html>
______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA PRÉSENTE REVUE DE PRESSE...
Cette revue de presse s’inscrit dans la mission éducative de notre Fondation, au statut apolitique et non confessionnelle, et vise à répondre aux souhaits d’information et de sensibilisation des abonnés.
Elle n’a pas de caractère exhaustif. Il s’agit d’une sélection pluraliste d’articles ou de dépêches, parfois antagonistes, ne faisant pas systématiquement la Une des journaux et regroupés en 6 thèmes, adressée par mail du lundi au vendredi, à raison d’un thème différent chaque jour.
Diffuser ces articles ne signifie pas automatiquement les approuver mais vise à vous surprendre, vous enrichir, vous donner envie d’en savoir plus, vous aider à relayer l’info, à passer à l’action, et même, à vous indigner ou à vous faire sourire ! Nous espérons qu’au moins un de ces articles répondra chaque jour à l’un de ces objectifs.
Si l’archivage récemment mis en place ne cous convient pas, pensez à conserver les articles qui vous concernent ou vous intéressent particulièrement.
Sur le fond et en complément de notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> & Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>, il s’agit là d’une modeste contribution à une meilleure compréhension du monde par l’éducation à la complexité.
Quant à la forme, elle se veut sans prétention et n'y associe aucune pièce jointe pour éviter de saturer votre boîte mail.
Pour agrandir la taille des caractères
A l’aide du clavier : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et appuyez sur la touche + autant de fois que vous le souhaitez jusqu’à ce que vous soyez en mesure de lire correctement.
A l’aide de la souris : Maintenez la touche CTRL de votre clavier enfoncée et tournez la molette de votre souris vers le bas pour agrandir. Cela fonctionne avec la plupart des navigateurs.
Merci pour votre indulgence.
NB : – Si vous êtes équipé(e) d’un antispam, n’oubliez pas de le formater pour vous permettre de recevoir la présente revue de presse.
- En pied de page de chaque message vous trouverez une adresse url qui vous permettra :
• De vous abonner, de changer de mail ou de vous désabonner à votre gré ;
• D’accéder à un archivage.
- Pour entrer en liaison avec le gestionnaire de cette liste, adresser votre mail à : <f.demonclin(at)fnh.org <http://fnh.org/>>
- Economisez de l'énergie, du papier et de l'encre, n'imprimez ce message que si nécessaire.
_______________________________________________________________________________________________________________________
À PROPOS DE LA FONDATION POUR LA NATURE ET L'HOMME (FNH)…
NOS PROGRAMMES
— Génération climat <http://www.generation-climat.org/>, un programme de soutien aux jeunes porteurs de projets en France et à l’étranger.
— J’agis pour la nature <https://jagispourlanature.org/>, des activités de bénévolat nature partout en France.
— Mon Restau Responsable <https://www.monrestauresponsable.org/>®, un outil gratuit destiné à accompagner les restaurants collectifs qui souhaitent proposer à leurs convives une cuisine saine, de qualité et respectueuse de l’environnement.
— L’affaire du siècle <https://laffairedusiecle.net/>, une campagne de mobilisation pour soutenir l'action en justice contre l'Etat pour le climat. 
— The Freaks <https://www.the-freaks.fr/>, un collectif d'artistes et de personnalités qui s'engagent à adopter de nouveaux comportements pour lutter contre la sur-consommation, la pollution, le réchauffement climatique et protéger la biodiversité.
— Le temps est venu <https://letempsestvenu.org/>, 100 propositions pour prendre la mesure des changements à entreprendre pour opérer une transition écologique socialement juste.
— Baromètre des mobilités <http://barometremobilites-quotidien.org/>, une analyse annuelle des pratiques de mobilité des Français.
LES PUBLICATIONS DU THINK TANK
— Les rapports et contributions  <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?category=think-tank&think-tank=rapport-contributions>
— Les Points de vue & Editos <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-points-de-vue-editos&category=think-tank> 
— Les Talks <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/articles/?think-tank=les-talks&category=think-tank> 
______________________________________________________________________________________________________________________
-------------- section suivante --------------
Une pièce jointe HTML a été nettoyée...
URL: <http://mailing.fondation-nature-homme.org/pipermail/revue-presse/attachments/20220304/c897a97c/attachment.html>


Plus d'informations sur la liste de diffusion revue-presse