[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage + 1 annonce (mercredi 9 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Mer 9 Mar 08:32:30 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. Agriculture : « Pour une révolution paysanne qui tienne compte de la complexité de l’environnement et renoue avec le vivant » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/26/agriculture-pour-une-revolution-paysanne-qui-tienne-compte-de-la-complexite-de-l-environnement-et-renoue-avec-le-vivant_6115328_3232.html>, Le Monde, 26/02/22, 07h00
2- Tribune. « L’agroécologie n’est pas une réponse uniquement écologique mais aussi économique » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/26/l-agroecologie-n-est-pas-une-reponse-uniquement-ecologique-mais-aussi-economique_6115327_3232.html>, Le Monde, 26/02/22, 07h00
3- La crise ukrainienne, possible menace pour les agriculteurs français <https://www.bfmtv.com/economie/la-crise-ukrainienne-possible-menace-pour-les-agriculteurs-francais_AV-202202260046.html>, BFMTV, 26/02/22, 08:19
4- Programme télé. Aliments frauduleux et falsifiés : qui sont ces nouveaux trafiquants ? <https://www.lalsace.fr/societe/2022/02/26/aliments-frauduleux-et-falsifies-qui-sont-ces-nouveaux-trafiquants>, L’Alsace, 26/02/22, 16:12
5- Après des années d'oubli, les haies font leur grand retour dans les campagnes <https://www.lejdd.fr/Societe/apres-des-annees-doubli-les-haies-font-leur-grand-retour-dans-les-campagnes-4096006>, Le JDD, 26/02/22, 17h15
6- Avec 7 000 agriculteurs engagés, le label Bleu-Blanc-Cœur confirme son succès <https://www.lejdd.fr/Societe/avec-7-000-agriculteurs-engages-le-label-bleu-blanc-coeur-confirme-son-succes-4096091>, Le JDD, 26/02/22, 17h30
7- Avec la hausse de prix de l'essence, les carburant agricoles sont en plein essor <https://www.lejdd.fr/Economie/avec-la-hausse-de-prix-de-lessence-les-carburant-agricoles-sont-en-plein-essor-4096145>, Le JDD, 26/02/22, 17h45
8- Entretien <https://www.lejdd.fr/Economie/emmanuel-besnier-pdg-de-lactalis-au-jdd-il-faut-repenser-notre-modele-alimentaire-4096256>. Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, au JDD : « Il faut repenser notre modèle alimentaire » <https://www.lejdd.fr/Economie/emmanuel-besnier-pdg-de-lactalis-au-jdd-il-faut-repenser-notre-modele-alimentaire-4096256>, Le JDD, 26/02/22, 22h45
9- Les scientifiques s'inquiètent de l'appauvrissement rapide des sols dans les régions méditerranéennes <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-scientifiques-inquietent-appauvrissement-rapide-sols-regions-mediterraneennes-96891/>, Futura-sciences, 26/02/22
10- Tribune. Environnement : « Les vers de terre sont les seuls animaux capables de labourer les sols et de les rajeunir en permanence » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/27/environnement-les-vers-de-terre-sont-les-seuls-animaux-capables-de-labourer-les-sols-et-de-les-rajeunir-en-permanence_6115425_3232.html>, Le Monde, 27/02/22, 09h00 
11- Salon de l'Agriculture : Greenpeace tance Macron sur les "nouveaux OGM" <https://www.nouvelobs.com/politique/20220227.AFP7903/salon-de-l-agriculture-greenpeace-tance-macron-sur-les-nouveaux-ogm.html>, AFP, 27/02/22, 17:00
12- "Rendez-nous la terre" : la FNSEA prise d'assaut au Salon de l'agriculture <https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/rendez-nous-la-terre-la-fnsea-prise-d-assaut-au-salon-de-l-agriculture_2168841.html>, AFP, 27/02/22, 22:00
13- Pesticides : l'agriculteur, la start-up et l'"optimisation" <https://www.challenges.fr/economie/pesticides-l-agriculteur-la-start-up-et-l-optimisation_802639>, AFP, 28/02/22, 12:00
14- Du labo au champ : des pistes pour réduire les pesticides <https://www.geo.fr/environnement/du-labo-au-champ-des-pistes-pour-reduire-les-pesticides-208563>, AFP, 28/02/22, 16:00
15- Au Sénégal, des huîtres et du miel pour sauver la mangrove <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/01/au-senegal-des-huitres-et-du-miel-pour-sauver-la-mangrove_6115706_3212.html>, Le Monde, 01/03/22, 17h12
16- Le contre-programme. La Sécurité sociale alimentaire, une utopie bonne pour les gens et le vivant <https://vert.eco/articles/la-securite-sociale-alimentaire-une-utopie-bonne-pour-les-gens-et-le-vivant>, Vert.eco, 02/03/22
17- Décryptage. Guerre en Ukraine : Bruxelles prépare des « mesures exceptionnelles » pour soutenir le monde agricole <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/03/guerre-en-ukraine-bruxelles-prepare-des-mesures-exceptionnelles-pour-soutenir-le-monde-agricole_6115904_3234.html>, Le Monde, 03/02/22, 07h02 
18- « Notre objectif, c’est qu’elles aient une belle vie » : en Bretagne, l’adoption plutôt que l’abattoir pour les poules <https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/03/04/notre-objectif-c-est-qu-elles-aient-une-belle-vie-en-bretagne-l-adoption-plutot-que-l-abattoir-pour-les-poules_6116055_4500055.html>, Le Monde, 04/03/22, 00h43 
19- L’UE réexamine les objectifs du Green Deal pour l’agriculture afin de garantir la sécurité alimentaire <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lue-reexamine-les-objectifs-du-green-deal-pour-lagriculture-afin-de-garantir-la-securite-alimentaire/>, EurActiv, 04/03/22
En images
20- Nous paysans <https://www.france.tv/france-5/nous-paysans/2264015-nous-paysans.html>, France 5, 27/02/22, 16h51 
21- Fraude alimentaire : un crime organisé ? <https://www.france.tv/documentaires/societe/3104215-fraude-alimentaire-un-crime-organise.html>, France 5, Le monde en face, 27/02/22, 20h58 
Une annonce
22- Samedi 12 mars : Marche pour le Climat 2022 : horaires, lieux, slogans… <https://www.wedemain.fr/partager/marche-pour-le-climat-2022-horaires-lieux-slogans/>, We Demain, 08/03/22

Bien à vous,
Florence

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IMPACT DU JOUR : Les prix des engrais azotés ou de la potasse, déjà au plus haut, pourraient encore grimper en raison de la guerre en Ukraine. (cf. item 3 & 17)
TRAFIC DU JOUR : Plus discrets qu'un cartel de drogue, plus insaisissables que des trafiquants d'armes, des criminels ont fait main basse sur la nourriture. Huile d'olive, poisson, viande, épices, aucun rayon n'échappe à leur juteux trafic. (cf. item 4 & 21)
ÉTUDE DU JOUR : En lien avec les pratiques agricoles et le changement climatique, une nouvelle étude alerte sur le fait que les sols de la région méditerranéenne s'appauvrissent très rapidement. (cf. item 9 & suite)
RÉEXAMEN DU JOUR : La Commission européenne va réexaminer les objectifs de ses principales politiques en matière d’alimentation durable, à savoir la stratégie « de la ferme à la table » ainsi que celle en faveur de la biodiversité, afin de déterminer si elles pourront garantir la sécurité alimentaire de l’Europe au lendemain de la guerre en Ukraine. (cf. item 19)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Bannies des campagnes depuis cinquante ans, les haies commencent à revenir pour préserver la biodiversité. (cf. item 5)
— Le label Bleu-Blanc-Cœur fondé en 2000 par un éleveur laitier, Jean-Pierre Pasquet, et un ingénieur agronome, Pierre Weill, poursuit son développement. (cf. item 6)
— De plus en plus d'automobilistes et d'entreprises se tournent vers les agrocarburants. Une aubaine pour les agriculteurs. (cf. item 7)
— Les vers de terre nourrissent les sols qui nourrissent les plantes qui nous nourrissent ou nourrissent les animaux que nous mangeons. (cf. item 10)
— Des options pour "optimiser" l'usage des pesticides ou mieux encore, pour réduire leur usage. (cf. item 13 & 14)
— Au Sénégal, de nouvelles pratiques agricoles tentent d’enrayer le déclin de la mangrove, cette forêt amphibie, victime de la surexploitation et du changement climatique. (cf. item 15)
— Instaurer plus de justice alimentaire tout en changeant le modèle agricole pour faire face au changement climatique : c’est l’ambition de la dizaine d'organisations françaises qui portent le projet de Sécurité sociale de l’alimentation et dont s'inspirent plusieurs candidat·es à la présidentielle. (cf. item 16)
— La vie d’une poule pondeuse se termine à 18 mois, faute d’être rentable. Mais en Bretagne, dans la première région avicole française, le sauvetage des gallinacés mobilise de plus en plus d’associations. (cf. item 18)
RÉTROSPECTIVE DU JOUR : La longue marche des paysans français pour repenser le modèle agricole et inventer l'agriculture de demain. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Tribune. Agriculture : « Pour une révolution paysanne qui tienne compte de la complexité de l’environnement et renoue avec le vivant », Le Monde, 26/02/22, 07h00
Par Collectif

Un collectif de personnalités du monde agricole mais aussi de l’environnement, comme Cécile Duflot ou encore Gilbert Julian, estime dans une tribune au « Monde » qu’il y a urgence à transformer le modèle productiviste de l’agriculture pour le rendre plus humain et respectueux de l’environnement.
Tribune. Alors que le Salon international de l’agriculture ouvre ses portes le samedi 26 février pour une semaine, nous, organisations agricoles, de protection de l’environnement et de solidarité internationale, nous adressons aux candidats et candidates à l’élection présidentielle ayant prévu d’y défiler : face à un système agricole et alimentaire à bout de souffle, l’inaction de complaisance ou la fuite en avant technologique ne sont pas des réponses à la hauteur.
Nous appelons à une transformation radicale des politiques, indispensable pour prétendre à un avenir désirable pour les paysans et les citoyens, en France et à travers le monde. Le système agricole actuel a provoqué un drame social et économique : le nombre d’agriculteurs et de fermes s’est effondré tandis que la pression économique pèse lourd sur les épaules de ceux qui restent.
> Lire aussi Salon de l’agriculture : des exploitants agricoles moins nombreux et de plus en plus âgés
Constamment poussés dans une course effrénée à la surproduction, à l’agrandissement, et au surendettement, les agriculteurs sont soumis à une concurrence rude sur les marchés internationaux pour produire toujours moins cher. De plus en plus dépendants des multinationales de l’agro-industrie, ils peinent aujourd’hui à vivre dignement de leur activité. A l’autre bout de la chaîne, les consommateurs sont toujours plus nombreux à être confrontés à la précarité alimentaire.
Une incapacité à changer de cap
Le droit à une alimentation choisie, suffisante et saine pour tous les citoyens est bafoué en permanence. La situation n’est guère plus satisfaisante d’un point de vue environnemental. L’industrialisation de la production animale, également source de nombreuses dérives en matière de bien-être animal, contribue massivement, entre autres, à la prolifération des algues vertes, au dérèglement climatique, à l’effondrement de la biodiversité et à la déforestation.
La simplification extrême des productions végétales et la céréalisation de territoires entiers sont également à l’origine de graves dégradations environnementales. Malgré ce désastre, les gouvernements se succèdent et s’obstinent dans la voie de l’industrialisation et de la libéralisation de notre agriculture.
Incapable d’assumer un véritable changement de cap, l’équipe gouvernementale privilégie, dans ses derniers choix, des pratiques qui visent le profit à court terme, au détriment des fermes les plus petites et les plus diversifiées, de l’environnement et des citoyens. La seule année 2021 a été marquée par quatre échecs criants de ce gouvernement : le fiasco de la tentative de l’encadrement des prix, le retour des néonicotinoïdes, la remise à plus tard de la sortie du glyphosate et une déclinaison nationale de la politique agricole commune (PAC) catastrophique tant pour l’emploi agricole que pour l’environnement.
Une démocratie alimentaire indispensable
Pire, ces derniers mois, Emmanuel Macron, par le biais de son ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, fait la promotion frénétique du triptyque « génétique, numérique, robotique », qu’il présente comme la planche de salut de l’agriculture. Mais à part servir les intérêts des entreprises qui produisent ces technologies, cette nouvelle fuite en avant technologique accroît la dépendance des agriculteurs à ces entreprises, aggravera leur endettement et ne contribuera pas à réduire les émissions de gaz à effet de serre, ni l’érosion de la biodiversité ni la dépendance aux importations.
> Lire aussi Agroalimentaire : les industriels demandent des hausses de 6 % à 7 % à la distribution
Une fois pour toutes, il faut rompre avec la quête sans fin d’une compétitivité internationale et stopper les paris techniques fous : c’est faire preuve d’entêtement idéologique. Plutôt que la troisième révolution agricole déconnectée de la nature proposée par Julien Denormandie, nous appelons à une révolution paysanne et citoyenne qui tienne compte de la complexité de l’environnement et renoue avec le vivant.
> Lire aussi L’agriculture bio en quête d’un nouveau souffle
Le système agricole actuel doit être repensé au profit d’une agriculture durable, plus locale et plus démocratique, et pour cela nous pouvons nous appuyer sur des alternatives portées par de nombreux acteurs aux niveaux local, national et international. Il ne manque que la volonté politique pour les soutenir et les faire advenir. Pour cela, une démocratie alimentaire impliquant citoyens et paysans dans les décisions est nécessaire : nous produisons, nous mangeons, nous décidons.
> Lire aussi « L’agroécologie n’est pas une réponse uniquement écologique mais aussi économique »
Plus que jamais, il est urgent de développer massivement l’agroécologie, qui présente les avantages d’être un modèle agricole à la fois pourvoyeur d’emplois et protecteur des écosystèmes et de la biodiversité. Les politiques agricoles doivent viser le maintien et l’installation d’un million de paysans qui vivent dignement et sereinement de leur métier, la diversité de productions, la relocalisation des échanges et la réduction des inégalités sociales, en prenant en compte les capacités agricoles des territoires. Et cela au profit de sols vivants, d’une biodiversité riche et fonctionnelle, d’un environnement sain et d’animaux en bonne santé.
Signataires de la tribune : Emmanuel Aze, membre du directoire de l’Atelier paysan ; Clotilde Bato, déléguée générale de SOL, Alternatives Agroécologiques et Solidaires ; Bastien Beaufort, coordinateur de Slow Food en France ; Geneviève Bernard, présidente de la fédération Terre de Liens ; Evelyne Boulongne, administratrice et porte-parole de Miramap ; Patrice Burger, président de CARI ; Robin Cadeddu, coprésident de Combat Monsanto ; Margot Chevalier, coprésidente de Chrétiens dans le monde rural ; André Cicolella, président du Réseau Environnement Santé ; Morgane Créach, directrice du Réseau Action Climat ; Manuèle Derolez, déléguée générale du CCFD-Terre solidaire ; Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France ; Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre ; Nicolas Girod, porte-parole de la Confédération paysanne ; Aurore Grandin, porte-parole de Sciences Citoyennes ; Gilbert Julian, coprésident de Solidarité Paysans ; Jean-François Julliard, directeur de Greenpeace France ; Nadine Lauverjat, déléguée générale de Générations Futures ; Gilliane Le Gallic, présidente de Alofa Tuvalu ; Dominique Lebreton, administrateur d’Agronomes et Vétérinaires sans frontières ; Aurélien Leray, président du réseau Civam ; Robert Levesque, président d’AGTER ; Marc Mangenot, administrateur des Amis de la Conf ; Christian Marchal, délégué d’Extinction Rebellion 05 ; Carole Piette, présidente de Bio consom’acteurs ; Paul Reder, coprésident de la Fadear ; Luc de Ronne, président d’ActionAid France ; Arnaud Schwartz, président de France Nature Environnement ; Nelly Vallance, présidente du MRJC ; Françoise Vernet, présidente de Terre & Humanisme.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/26/agriculture-pour-une-revolution-paysanne-qui-tienne-compte-de-la-complexite-de-l-environnement-et-renoue-avec-le-vivant_6115328_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/26/agriculture-pour-une-revolution-paysanne-qui-tienne-compte-de-la-complexite-de-l-environnement-et-renoue-avec-le-vivant_6115328_3232.html>>
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2- Tribune. « L’agroécologie n’est pas une réponse uniquement écologique mais aussi économique », Le Monde, 26/02/22, 07h00
Par Paul Charlent, cofondateur d’Alancienne, partenaire fondateur de la Ferme de l’envol

Alors que se tient à Paris le Salon de l’agriculture (du 26 février au 6 mars), l’ingénieur agronome Paul Charlent plaide, dans une tribune au « Monde », en faveur de la prévention, de l’adaptation et de la résilience, qui ne font pas partie des objectifs centraux des politiques agricoles.
Tribune. Lorsque l’on fait ses courses chez un grand distributeur, le passage en caisse semble moins douloureux que lorsqu’on se tourne vers les petits commerçants. Pourtant, le prix affiché sur le ticket, celui du système actuel en agriculture conventionnelle – confirmé il y a quelques semaines encore par une politique agricole commune (PAC) reconduite pour les sept prochaines années –, ne représente pas le coût réel pour les humains et les écosystèmes mais masque en réalité une addition bien plus salée.
D’abord parce que l’agriculture conventionnelle n’est pas rentable. Les exploitations vendent à perte leurs produits. Avec des agriculteurs financés à 54 % par la PAC, nous avons créé une situation de dépendance massive dans laquelle, sans ces subventions, les exploitations ne seraient pas rentables et ne pourraient pas survivre.
> Lire aussi L’ONU exhorte à transformer les systèmes alimentaires pour cesser « la guerre livrée à notre planète »
L’Etat doit aussi constamment pallier le manque financier que subissent les agriculteurs en raison des crises climatiques, notamment par la mise en place d’une loi visant à réformer en profondeur l’assurance-récolte et à injecter 250 millions d’euros supplémentaires consacrés à l’adaptation de l’agriculture au changement climatique. Cela revient à mettre un pansement sur une jambe de bois !
Les maux de l’agriculture conventionnelle
Rien n’est vraiment fait pour permettre aux agriculteurs de vivre décemment de leur métier, ni pour que le système agricole ne détériore pas davantage les écosystèmes et donc pour renforcer leur capacité à lutter contre le changement climatique. La prévention, l’adaptation et la résilience ne sont pas les objectifs des politiques actuelles, basées sur le rendement et le volume.
> Lire aussi Valérie Pécresse défend l’« agrifierté » dans la vallée du Doubs
L’agriculture conventionnelle a aussi un coût caché : des externalités négatives intégrées au modèle. Sur le plan de la santé publique d’abord : certaines maladies telles que Parkinson sont reconnues comme des maladies professionnelles dans le domaine agricole (que ce soit à cause des cadences de l’agriculture intensive, des produits ou des pesticides).
> Lire aussi En Bretagne, les conséquences de l’acidification des océans évaluées sur des huîtres
Sur le plan environnemental enfin. L’agriculture conventionnelle est la source de nombreux problèmes environnementaux : les algues vertes en Bretagne ; l’appauvrissement des sols, qui, lors de grosses pluies, n’ont plus la capacité d’absorber suffisamment d’eau, ce qui engendre des ruissellements et des glissements de terrain ; la chute de l’absorption des nappes phréatiques à cause de la sécheresse des sols ; la disparition d’insectes, qui amène à un problème de pollinisation, entre autres.
Un changement de paradigme
Mais là encore, aucune remise en question du système, alors que le manque de pollinisation devient aussi une des explications de la baisse de rendement de l’agriculture conventionnelle. Autre non-sens : les produits utilisés dans les champs agricoles conventionnels polluent notre eau. On paie donc des usines pour dépolluer l’eau contaminée par les champs agricoles conventionnels (quand l’agroécologie, dans son fonctionnement, dépollue l’eau).
Face à l’agriculture conventionnelle, on trouve l’agroécologie : un système d’inspiration permaculturelle dont les principes de fonctionnement s’autoentretiennent en un cercle vertueux. L’agroécologie est une vision holistique. Pour tendre vers cet idéal, il faut un changement de paradigme : consommer autrement, c’est-à-dire des produits de saison, de qualité, biologiques, à partir de plantes et semences non traitées (pesticides, OGM…), abandonner des pratiques agricoles de transformation et de distribution, caractérisées par des intermédiaires, du transport, des temps longs, des tentatives de conservation.
> Lire aussi Nouveaux OGM : « L’agriculture occidentale a déjà connu une révolution génétique dont les promesses n’ont pas été tenues »
L’agroécologie n’est pas une réponse uniquement écologique mais aussi économique. Elle a une logique écosystémique qui ne nécessite qu’un intrant, le soleil, elle est plus autonome et dépend moins d’autres intrants (énergies, pesticides, etc.) donc nécessite moins de dépenses externes. Fer de lance de l’agroécologie, le circuit court permet un contact direct entre le distributeur et le producteur, pour une réponse à la situation toujours plus précaire de ce dernier.
Le principe fondateur de préférence communautaire
Par ses principes, elle permet ainsi une juste valorisation et rémunération des producteurs, qu’elle remet au cœur des logiques. Le prix en bas du ticket de caisse reflète alors le prix réel de ce que l’on consomme.
> Lire aussi Les subventions agricoles jugées « néfastes sur le plan social et environnemental » par trois agences de l’ONU
Présidence française de la Commission européenne, Salon de l’agriculture, négociation de la PAC, que ce soit au niveau local ou européen, le sujet de l’agriculture, et plus globalement de la préservation de la biodiversité, est à tous les niveaux présent dans notre actualité.
Reste à savoir si les décideurs (élus, syndicats, association, ministres) auront enfin la volonté d’impulser un vrai cadre législatif et politique pour soutenir un système agricole agroécologique viable. Et au-delà de ça, il s’agit aussi de réaffirmer les principes fondateurs de préférence communautaire, de solidarité financière et d’effacement de droits de douane dans la zone euro.
§ Paul Charlent, cofondateur d’Alancienne, partenaire fondateur de la Ferme de l’envol, intervenant et membre du jury du campus Hectar et cotrésorier de la Communauté Ecotable, coproducteur du film « On a 20 ans pour changer le monde ».
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/26/l-agroecologie-n-est-pas-une-reponse-uniquement-ecologique-mais-aussi-economique_6115327_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/26/l-agroecologie-n-est-pas-une-reponse-uniquement-ecologique-mais-aussi-economique_6115327_3232.html>>
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3- La crise ukrainienne, possible menace pour les agriculteurs français, BFMTV, 26/02/22, 08:19
Jérémy Bruno

Les prix des engrais azotés ou de la potasse, déjà au plus haut, pourraient encore grimper en raison de la guerre en Ukraine. De quoi inquiéter les producteurs de céréales alors que le salon de l'Agriculture ouvre ses portes ce samedi.
La crise en Ukraine plonge l'agriculture française dans l'incertitude. Conséquence de la flambée des prix du gaz, les prix des engrais azotés atteignent des sommets depuis la fin de l'été. Car pour fabriquer ces engrais azotés, très utilisés par les agriculteurs de l'Hexagone, il faut de l'ammoniac, lui-même issu du gaz naturel – ce dernier représente même 80% du coût de production de l'ammoniac. Or, l'offensive russe a redonné un coup d'accélérateur au cours du gaz naturel, faisant craindre la même chose pour les engrais, au moment même où ces derniers commençaient à se stabiliser.
Une situation d'autant plus tendue que la Russie, en plus de ses approvisionnements en gaz naturel et en ammoniac, représente aussi un quart des importations européennes d'engrais azotés comme produits finis – une grande partie de la fabrication a quitté depuis longtemps la France, dont la production nationale ne couvre aujourd'hui qu'un tiers des besoins de son agriculture. Si le pays décide de couper le robinet du gaz, ou que d'éventuelles sanctions perturbent les exportations russes, il sera beaucoup plus compliqué de produire ou de s'approvisionner en engrais azotés.
Mais il n'y a pas que les engrais azotés : la Russie est aussi assise sur une bonne partie des gisements de potasse, engrais lui aussi indispensable à l'agriculture française. Trois pays se partagent aujourd'hui la production de potasse : outre la Russie, on retrouve le Canada et la Biélorussie. Les importations vers l'Europe depuis la Biélorussie se sont déjà taries en raison des sanctions économiques contre le pays. Si la Russie réduisait également ses importations vers l'Europe, le Canada pourrait avoir du mal à répondre seul à la demande, les Etats-Unis s'étant aussi reportés sur leur voisin pour la potasse.
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<https://www.bfmtv.com/economie/la-crise-ukrainienne-possible-menace-pour-les-agriculteurs-francais_AV-202202260046.html>
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4- Programme télé. Aliments frauduleux et falsifiés : qui sont ces nouveaux trafiquants ?, L’Alsace, 26/02/22, 16:12
Lise Garnier

Thon, viande, huile, miel… La liste des produits alimentaires falsifiés est interminable. Un documentaire diffusé dimanche 27 février sur France 5 dévoile les dessous des fraudes dans ce milieu où l'opacité va de pair avec la circulation ultra rapide des marchandises.
Quand on évoque le crime organisé, on ne pense pas en premier lieu au secteur alimentaire. Et pourtant, le trafic de produits falsifiés pèse plusieurs milliards de dollars. Dans « Fraude alimentaire : un crime organisé ? » diffusé dimanche 27 février à partir de 20h55 dans « Le monde en face » sur France 5, on découvre un monde parallèle, tentaculaire et opaque dans lequel mondialisation, libre-échange et manque de rigueur administrative facilitent la transformation des produits, non sans risque pour la santé humaine.
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<https://www.lalsace.fr/societe/2022/02/26/aliments-frauduleux-et-falsifies-qui-sont-ces-nouveaux-trafiquants>
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5- Après des années d'oubli, les haies font leur grand retour dans les campagnes, Le JDD, 26/02/22, 17h15
Adrien Cahuzac

Bannies des campagnes depuis cinquante ans, les haies commencent à revenir pour préserver la biodiversité. 
Ce sont des champs de blé, de colza et de betteraves comme il peut y en avoir des centaines dans la campagne marnaise. Pourtant, en périphérie de ­Châlons-en-Champagne (Marne), ceux de Philippe Gerbaux ont quelque chose de particulier. Depuis une vingtaine d’années, l’agriculteur de 57 ans, père de trois enfants, replante des arbres et des haies dans ses parcelles. Un véritable pionnier. « L’image des agriculteurs auprès du grand public m’a toujours tenu à cœur, explique Philippe Gerbaux, à la tête de 11 kilomètres de haies sur 375 hectares de terres. Planter des haies est très bien perçu. Il y a vingt ans, je passais pour un extraterrestre auprès de mes voisins ­agriculteurs. » 
Aujourd’hui, alors que se tient le Salon international de l’agriculture à Paris jusqu’au 6 mars, beaucoup s’y mettent, quitte à revenir sur les choix de leurs aïeux qui les avaient bannies de leurs champs pour gagner en productivité durant les trente glorieuses. Même Christiane Lambert, l’emblématique présidente de la FNSEA , a appelé les céréaliers le 1er juin 2021 à replanter des haies lors de leur congrès annuel. Pour elle, cela répond à la problématique du changement climatique et « permet de gagner aussi en cote de popularité dans les communes ». « Les haies ont de multiples intérêts : elles sont un réservoir de biodiversité, freinent l’érosion, limitent le réchauffement climatique et ont un rôle de stockage du carbone dans les sols, rappelle Gaëtan Le Seyec, agriculteur dans le Morbihan et référent agroforesterie pour les chambres d’agriculture. Dans les élevages, elles permettent de nourrir les animaux et apportent de l’ombre. » Mais elles représentent un coût d’investissement non négligeable pour les agriculteurs et un manque à gagner. « Aux frais d’entretien s’ajoute une perte de rendement en bordure de haie, jusqu’à 50 % parfois, due à l’ombre et à la concurrence des racines », souligne Philippe Gerbaux, qui vient d’investir 26 000 euros pour replanter 2,2 kilomètres de haies en 2021. En 2019, des agriculteurs et l’association Afac-Agroforesteries ont lancé, avec le soutien financier des Régions Normandie, Pays de la Loire et Bretagne, un label pour valoriser leurs haies. Il certifie les bonnes pratiques de gestion des haies par les agriculteurs et garantit une production de bois durable et locale. L’objectif est d’atteindre 3 500 agriculteurs labellisés d’ici à 2024, pour produire 175 000 tonnes de bois plaquette labellisées chaque année.
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6- Avec 7 000 agriculteurs engagés, le label Bleu-Blanc-Cœur confirme son succès, Le JDD, 26/02/22, 17h30
Adrien Cahuzac

Le label Bleu-Blanc-Cœur fondé en 2000 par un éleveur laitier, Jean-Pierre Pasquet, et un ingénieur agronome, Pierre Weill, poursuit son développement
Reconnaissable au premier regard, la célèbre boîte de pâté Hénaff , fait à partir de porcs 100 % bretons, nourris à base de céréales et de graines de lin, se pare désormais des couleurs du label Bleu-Blanc-Cœur. « Quelle fierté pour la Finistérienne que je suis de voir ce beau projet, symbole du patrimoine culinaire breton, se concrétiser », s’est immédiatement félicité Nathalie Kerhoas, la directrice de ce label de qualité.
Créé en 2000 par un éleveur laitier, Jean-Pierre Pasquet, et un ingénieur agronome, Pierre Weill, Bleu-Blanc-Cœur poursuit son développement et le fera une nouvelle fois savoir au Salon international de l’agriculture cette année. « À l’origine, l’objectif était de produire un beurre de qualité toute l’année, avec une alimentation donnée aux vaches riche en oméga-3, rappelle Nathalie Kerhoas. Des études ont montré que les graines de lin apportaient non seulement une source en oméga-3 aux animaux et amélioraient également la santé des animaux et la santé humaine ensuite. » Démarré dans l’élevage, le concept a ensuite essaimé progressivement. « Bleu-Blanc-Cœur a été précurseur dans la recherche du manger sain et du manger mieux ; c’est la raison pour laquelle nous avons fait partie des premiers en 2007 à soutenir cette filière », détaille Dominique Schelcher, PDG de Système U. Aujourd’hui, 30 filières et 7 000 agriculteurs sont engagés dans le label Bleu-Blanc-Cœur, dont l’essentiel sur le secteur animal. Et depuis trois ans, des filières végétales (luzerne, soja, lin, épinards, mâche) sont également proposées. La filière a dégagé près de 2 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2021, avec 2 400 produits labellisés, dont 60 % en grandes surfaces, « en progression à deux chiffres chaque année ».
>> Suite à lire à :
<https://www.lejdd.fr/Societe/avec-7-000-agriculteurs-engages-le-label-bleu-blanc-coeur-confirme-son-succes-4096091>
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7- Avec la hausse de prix de l'essence, les carburant agricoles sont en plein essor, Le JDD, 26/02/22, 17h45
Adrien Cahuzac

De plus en plus d'automobilistes et d'entreprises se tournent vers les biocarburants. Une aubaine pour les agriculteurs. 
Faire son plein à la station essence devient un luxe. Quand le sans-plomb SP98 côtoie les 2 euros/litre, celui du superéthanol E85, issu de la transformation de betteraves sucrières et de céréales, plafonne à 80 centimes/litre. De nombreux Français ont bien compris son intérêt économique. « Les volumes vendus d’E85 ont atteint une part inégalée de 4 % du marché des essences en 2021, en hausse de 33 % », se félicite ­Sylvain Demoures, le secrétaire général du Syndicat national des producteurs d’alcool agricole (SNPAA). Pour un automobiliste roulant 13 000 kilomètres par an, l’économie réalisée s’élève à 657 euros selon le SNPAA, contre 469 euros en 2020. Fabriqué à partir de colza, l’Oleo100 connaît lui aussi un beau succès depuis son lancement en 2019 auprès des professionnels. « Nous distribuons l’Oleo100 à plus de 500 clients aujourd’hui, soit 50 000 mètres cubes, pour des flottes captives, transport routier ou collectivités chez qui nous avons installé des cuves dédiées que nous approvisionnons », explique ­Christophe Beaunoir, directeur général de ­Saipol, filiale du groupe Avril. L’objectif est d’atteindre 300 000 mètres cubes vendus par an en 2025.
Intéressants économiquement, les biocarburants présentent aussi des arguments écologiques. « Le bioéthanol est un carburant renouvelable car produit à partir de plantes qui ont absorbé du CO2 durant leur croissance et qui va être relâché ensuite dans l’atmosphère. L’E85 permet de réduire de 50 % environ les émissions de gaz à effet de serre par rapport à l’essence », rappelle Nicolas Rialland, directeur des affaires publiques et de l’environnement de la Confédération générale des planteurs de betteraves (CGB).
La filière colza se fait fort d’arriver à produire un biodiesel neutre en carbone sur certains lots de graines. « Avec Oleoze, nous vendons un biocarburant bas carbone issu de colza cultivé selon des pratiques agricoles vertueuses permettant de stocker du carbone dans les sols », affirme Christophe Beaunoir. De leur côté, les acteurs du biogaz avancent des réductions de 80 % d’émissions de CO2, de 93 % de particules fines et de 30 % de NOx (oxydes d’azote) par rapport au diesel.
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8- Entretien. Emmanuel Besnier, PDG de Lactalis, au JDD : « Il faut repenser notre modèle alimentaire », Le JDD, 26/02/22, 22h45
Propos recueillis par Marie-Pierre Gröndahl

Le patron du numéro un mondial des produits laitiers alerte sur les tensions au sein de la filière. 
Emmanuel Besnier, 51 ans, a succédé à son père Michel en 2000 à la tête d’un groupe qui emploie aujourd’hui 85 000 salariés dans 51 pays. Trois de ses marques (Président, Galbani et Parmalat) dépassent le milliard d’euros de chiffre d’affaires. Très discret dans les médias, le patron du groupe fait le point en exclusivité pour le JDD, alors que s’ouvre le Salon de l’agriculture .
Comment se porte le groupe après deux ans de crise sanitaire ?
Lactalis continue de se développer, comme le montre la croissance d’un peu plus de 4 % du chiffre d’affaires en 2021, à 22 milliards d’euros. Nous continuons de gagner des parts de marché, en France comme à l’international. Nous avons également réalisé plusieurs acquisitions, dont celle de Leerdammer et des yaourts Iögo au Canada, ainsi que des fromages naturels du groupe américain Kraft, numéro un en grande distribution aux États-Unis. Notre plus grosse opération l’an dernier.
​Pour quel montant ?
Environ 2,5 milliards d’euros. Ce rachat est symbolique pour le groupe : les États-Unis sont le premier pays où Lactalis s’est implanté hors de France. Mais notre volonté de toujours continuer à nous développer en France, qui représente 20 % du chiffre d’affaires total, demeure inchangée.
​Allez-vous poursuivre votre stratégie de croissance externe ?
Nous étions très dépendants du marché français, qui représentait les deux tiers de notre activité. Après une petite centaine d’acquisitions en vingt-deux ans, le groupe a multiplié sa taille par six. Il est aujourd’hui plus équilibré, géographiquement et dans son portefeuille de produits. Nous sommes numéro un mondial des produits laitiers – et numéro trois du bio dans ce domaine –, présents sur toutes les catégories, du lait de consommation au beurre, en passant par l’ultra-frais. Nous n’avons qu’un métier, mais nous y sommes très actifs. Le marché est en croissance. Notre chiffre d’affaires devrait approcher 25 milliards d’euros en 2023.
Comment identifiez-vous les cibles potentielles ?
Nous avons une équipe interne de fusions-acquisitions. Être une entreprise familiale indépendante et non cotée nous permet de nous décider très rapidement.
J’ai décidé d’engager le groupe sur la voie d’une croissance rentable et responsable
​Les laits végétaux connaissent un réel essor. Comment analysez-vous l’évolution de la consommation ?
​Le marché des produits laitiers reste très porteur. Ce sont des aliments de base dès la naissance, nutritionnellement bons. Et la richesse de la palette des produits issus du lait est extraordinaire. Je suis persuadé que nous pouvons encore les développer. Les Européens restent de gros consommateurs, même si les usages du petit-déjeuner évoluent.
​Pourquoi le bio décline-t-il ?
Le bio a connu une croissance ininterrompue depuis trois décennies, mais il est plus cher, d’environ 40 à 50 % pour le lait, par exemple. Malgré ses avantages – équitable, local, bon pour la biodiversité –, son prix est un frein pour certains consommateurs. Et il pâtit de la concurrence de produits spécifiques et moins chers, qui ont émergé ces dernières années, avec des labels « sans OGM ». Ou des produits locaux, qui génèrent de la confusion pour les consommateurs.
​La question du pouvoir d’achat est au cœur des préoccupations des Français, compte tenu du retour de l’inflation. Où se situe leur budget alimentaire aujourd’hui ?
La notion de prix est toujours importante, même si ceux de l’alimentation ont baissé sans interruption depuis dix ans. Les industriels ont absorbé les hausses sans les répercuter, grâce à des efforts de productivité. Le budget mensuel alimentaire moyen par foyer français atteint aujourd’hui 385 euros. Mais la nécessaire prise en compte du revenu des producteurs et d’un meilleur respect de l’environnement a un coût. Il faut repenser notre modèle alimentaire et nous en donner les moyens. J’ai décidé d’engager le groupe sur la voie d’une croissance rentable et responsable. Nous serons neutres en carbone à l’horizon 2050. Nous avons fixé un objectif minimum de 30 % de matériaux recyclés et 100 % d’emballages recyclables en 2033. Le groupe va accompagner ses éleveurs partenaires pour une meilleure prise en compte du bien-être animal.
​Quels sont les risques d’une inflation durable ?
Depuis mon arrivée à la tête du groupe, en 2000, je n’avais jamais connu un tel niveau d’inflation dans les matières agricoles, les emballages et l’énergie. Nous avons la chance en France d’avoir une filière laitière d’excellence. Notre pays compte peu de métiers où un groupe français occupe la position de numéro un mondial. Les crises successives ont mis en avant l’importance de la souveraineté alimentaire et de la réindustrialisation à l’échelle européenne. Le risque, c’est que la filière ne peut à elle seule absorber l’augmentation des coûts sans remettre en cause sa pérennité.
Chez Lactalis, nous défendons un modèle exportateur et acteur de la transformation
​Les négociations commerciales annuelles dans le cadre de la loi EGalim entre producteurs et distributeurs touchent à leur fin. Quel en sera le résultat ?
Le climat est tendu. Peu d’accords ont été conclus. Les distributeurs n’acceptent pas de répercuter la hausse des matières premières agricoles et des coûts industriels, qui s’élèvent cette année à 8 à 10 % avant d’éventuelles répercussions de la crise ukrainienne. Ce n’est pas soutenable pour les agriculteurs, ni pour l’industrie agroalimentaire. Les mutations requises par les transformations environnementales et sociales devront également être financées.
​Qu’en est-il du prix du lait ?
Il est plutôt bien valorisé en France, grande puissance laitière au niveau mondial, avec une hausse continue depuis la crise de 2016. Lactalis rémunère mieux que ses concurrents de taille comparable. Nous créons aussi de la valeur en développant des filières comme le bio ou les AOP, dont nous sommes le numéro un européen.
​Mais le nombre d’exploitations diminue ?
​Oui, de 2 à 3 % par an. Mais il y a un renouvellement et des regroupements. Cela reste un beau métier, malgré des problèmes de revenus importants. Il faut le rendre attrayant, et la rémunération en fait partie. Chez Lactalis, nous défendons un modèle exportateur et acteur de la transformation. Agriculteurs et industriels sont liés dans une même chaîne de valeur. Il faut accepter une augmentation de la taille des exploitations en France, qui se situent en dessous de la moyenne européenne. Leur taille ne menace pas, au contraire, leur capacité à assurer la transformation environnementale.
​Lactalis est-il présent en Ukraine ?
​Oui, depuis trente ans. Le groupe y emploie un millier de salariés. Nous sommes totalement mobilisés pour garantir la sécurité de nos collaborateurs. C’est notre seule priorité aujourd’hui. 
<https://www.lejdd.fr/Economie/emmanuel-besnier-pdg-de-lactalis-au-jdd-il-faut-repenser-notre-modele-alimentaire-4096256>
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9- Les scientifiques s'inquiètent de l'appauvrissement rapide des sols dans les régions méditerranéennes, Futura-sciences, 26/02/22
Morgane Gillard, rédactrice

Une nouvelle étude alerte sur le fait que les sols de la région méditerranéenne s'appauvrissent très rapidement, en lien avec les pratiques agricoles et le changement climatique.
Dans une publication récente publiée dans Science of the Total Environment, des chercheurs alertent sur le niveau particulièrement faible de la qualité des sols de la région méditerranéenne. Suivant cette étude, qui s'est attelée à résumer l'état des sols de l'Union européenne, 70 % de surface de sol serait particulièrement dégradée et aurait perdu sa capacité à fournir les fonctions écologiques essentielles. Car si la qualité des sols est cruciale pour l'agriculture, elle l'est aussi d'un point de vue environnemental d'une façon générale.
Les conséquences d’une mauvaise qualité des sols
Un sol en bonne santé assure en effet à la fois un stockage et un drainageefficace de l'eau, un système de filtration des contaminants mais également le transfert de masse et d'énergie entre les différentes sphères écologiques. Pourtant, des pratiques de gestion des sols non pérennes, en association avec le changement climatique, engendrent un appauvrissement graduel des sols, en particulier dans la région méditerranéenne.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/environnement-scientifiques-inquietent-appauvrissement-rapide-sols-regions-mediterraneennes-96891/>
En savoir plus 
> Soil degradation in the European Mediterranean region : Processes, status and consequences <https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0048969721051810?via=ihub#bb0190>, Science of The Total Environment, 20 January 2022
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10- Tribune. Environnement : « Les vers de terre sont les seuls animaux capables de labourer les sols et de les rajeunir en permanence », Le Monde, 27/02/22, 09h00 
Par Christophe Gatineau, agronome

Si l’Etat a reconnu le rôle essentiel de ces animaux dans la fertilité et la durabilité des sols, il faut désormais aller plus loin. Notre alimentation de demain est en jeu estime, dans une tribune au « Monde », Christophe Gatineau, agronome.
Tribune. Je concède que la cause peut paraître dérisoire, face aux multiples tourments qui ravagent notre planète, face notamment au pouvoir d’achat, à l’emploi ou à la sécurité, ou à la pandémie en cours, mais sans sols nourriciers, sans sols pour le nourrir, quand l’homme a faim, exprime-t-il dans ces moments-là sa plus belle humanité ?
Le temps presse, les vers de terre et les sols battent de l’aile, et le climat n’aide pas. Pour résumer, les vers de terre nourrissent les sols qui nourrissent les plantes qui nous nourrissent ; ou nourrissent les animaux que nous mangeons. L’affaire est donc très (très) sérieuse, puisqu’elle concerne l’alimentation de demain : notre souveraineté alimentaire.
> Lire aussi Même dans les zones protégées, les insectes sont exposés aux pesticides
Auteur de deux ouvrages sur les vers de terre, je ne vais pas ici vous vanter tous les bienfaits de leur avenir sur notre futur. Unanimement reconnus par la communauté scientifique, ils ne sont pas devenus l’un des premiers marqueurs de la biodiversité tout à fait par hasard. Et nous savons tous qu’un sol, riche en vers, est fertile, solide et vivant.
Des sols vivants résistent au changement climatique
Du coup, les sols vivants sont les seuls à être autonomes et en capacité de résister au changement climatique ; les autres n’étant que des candidats à l’érosion. Et beaucoup sont déjà sur la ligne de départ. En effet, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) en 2019 : « 60 % des sols mondiaux étaient dégradés à des degrés divers. » On parle bien des sols agricoles, ceux qui nous nourrissent. 25 % des sols européens sont déjà partis sur les chemins de l’érosion.
Or un sol érodé perd de sa capacité à nourrir. Moins autonome, il est plus dépendant aux soupes chimiques. La situation paraît désastreuse. Et elle l’est à une heure où la pression sur les sols est historique. A cause de la population mondiale qui atteint des sommets jamais égalés ; à cause de notre alimentation qui dépend de 95 à 100 % des sols avec nos régimes alimentaires !
> Archive : « Il y a urgence à sauver le ver de terre »
Et comme un malheur n’arrive jamais seul, les experts du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ont prévu une importante baisse des rendements agricoles dans leur dernier rapport. Une baisse engendrée par le changement climatique et l’intensification des cycles de l’eau et du carbone, ce qui va encore affaiblir la capacité des sols à nourrir. Rappelons-nous : la terre qui nourrit est une denrée rare et non renouvelable, il faut au moins cent cinquante ans pour en refaire un seul petit centimètre !
Les vers de terre au « Journal officiel »
Dans ce contexte, les vers de terre sont les seuls animaux capables de labourer les sols et de les rajeunir en permanence. Mais brasser ne veut pas dire refaire ou créer. Brasser, c’est pétrir. Et ils en brassent beaucoup : jusqu’à 500 tonnes par an sous nos latitudes. Raison pour laquelle ils sont la colonne vertébrale des sols vivants, des créateurs de fertilité, des laboureurs infatigables.
Mais voilà, le travail de ces infatigables ne se voit pas ! Invisibles jusqu’aux yeux de la loi, absents au titre de la conservation des espèces, alors même que l’Etat en fait régulièrement l’éloge depuis une dizaine d’années ! Un espoir est né le 14 décembre 2021. En effet, ce jour-là, les vers ont fait leur entrée au Journal officiel.
> Lire aussi Le plus gros projet d’agroécologie au monde : en Inde, l’Andhra Pradesh mise sur une « agriculture naturelle à zéro budget »
C’est la première fois que l’Etat reconnaît officiellement leur rôle essentiel dans la fertilité et la durabilité des sols. La toute première fois qu’il reconnaît aussi l’implication des pesticides dans leur effondrement : « Garants de sa bonne santé, leur rôle est considérable : ils assurent le cycle des nutriments, la transformation du carbone ou encore la régulation des ravageurs et des maladies. La monoculture, le labour profond et les produits phytosanitaires affectent aujourd’hui cet équilibre en appauvrissant les terres. »
Urgence à protéger le ver de terre et son habitat
Reste juste à transformer l’essai… Pour leur offrir la même place dans nos lois que le loup et l’ours. Car, sans vouloir les opposer, l’Etat dépense tous les ans plus de 30 millions d’euros d’argent public pour maintenir le loup, et pas un seul centime pour le ver de terre ou son habitat. C’est l’écart qui choque. Et plus les loups étendent leur territoire, plus l’Etat met la main à la poche. Mais, pour le ver de terre, que nenni, les caisses de l’Etat sont vides !
Mieux, lors du dernier congrès mondial de la nature, qui s’est tenu à Marseille du 3 au 11 septembre 2021, le ver de terre a été oublié comme le reste de la biodiversité souterraine ! Les organisateurs ont carrément oublié que les sols sont un milieu de vie au même titre que les rivières, les océans et les forêts. Qu’il y a de la vie dans les sols comme sur le sol. En moyenne, une cuillère à soupe de sol vivant contient plus de vies que l’ensemble de l’humanité !
J’ai envie de dire : ça suffit !
C’est quoi le projet ? Revenir aux sources ? Retourner vivre dans les océans et passer de mammifères terrestres à marins ? Le 3 mai 2018, sur le plateau de France 2, le célèbre astrophysicien Hubert Reeves affirmait : « La disparition des vers de terre est un phénomène aussi inquiétant que la fonte des glaces. » Il n’a pas hésité à mettre en perspective la disparition du ver de terre avec le bouleversement climatique. Car il y a causalité.
> Lire aussi Des niveaux alarmants de pesticides mesurés dans les sols et les vers de terre
C’est bien l’extinction du ver de terre qui cause l’érosion des sols, comme le réchauffement climatique cause celui des pôles glacés. Mais le bouleversement climatique accélère aussi l’érosion des sols et la disparition des vers de terre. Il y a donc urgence à les sauver. L’ours et le loup ont des droits, rien ne justifie aujourd’hui que le lombric terrestre n’en ait pas. Quant aux sols nourriciers, livrés à tous les appétits, au regard de la loi française, ils n’existent pas en qualité de patrimoine commun de la nation. Or, c’est ce patrimoine qui fait nation.
Madame, monsieur, si vous êtes élu(e) président(e) de la République, le 24 avril, quelles mesures vous engagez-vous à prendre pour protéger le ver de terre et son habitat ?
§ Christophe Gatineau est agronome, spécialiste des vers de terre et auteur d’Eloge du ver de terre (Flammarion, 2018) ; Sauver le ver de terre (2020) ; La méthanisation, une énergie qui sent le gaz ! (2021).
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/02/27/environnement-les-vers-de-terre-sont-les-seuls-animaux-capables-de-labourer-les-sols-et-de-les-rajeunir-en-permanence_6115425_3232.html>
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11- Salon de l'Agriculture : Greenpeace tance Macron sur les "nouveaux OGM", AFP, 27/02/22, 17:00

Greenpeace a interpellé le président Emmanuel Macron, dimanche, au lendemain de sa venue au Salon de l'Agriculture, sur ses prises de position en faveur des nouvelles techniques d'édition génomique des plantes qui produisent selon l'association de "nouveaux OGM".
Une poignée de militants ont d'abord escaladé l'arche qui marque l'entrée du parc des Expositions de la porte de Versailles pour y déployer une banderole "Pour une agriculture durable, non aux nouveaux OGM", avant d'actionner des fumigènes de couleur verte, a constaté un journaliste de l'AFP.
Une douzaine de militants, revêtus de combinaison blanche type NRBC aux noms des plus grandes firmes d'agrochimie, ont ensuite "semé" des grains de maïs de couleur verte, autour d'un militant grimé en Emmanuel Macron, sur l'esplanade du parc des Expositions, sous les regards parfois amusés, parfois réprobateurs des visiteurs. 
Ils ont scandé des slogans tels que "Non, non, non à la règlementation, oui, oui, oui à nos profits".
L'ONG souhaitait "mettre un peu de pression sur les candidats à l'élection présidentielle qui ont d'ores et déjà déclaré qu'ils souhaitaient voir se développer les nouveaux OGM dans l'agriculture française, en premier lieu Emmanuel Macron", a déclaré à la presse Joseph D'Halluin, chargé de campagne Agriculture à Greenpeace.
La candidature d'Emmanuel Macron à un nouveau mandat de président de la République n'a pas été annoncée formellement mais est attendue d'un jour à l'autre. 
"On doit pouvoir en France, de manière contrôlée, ouverte, transparente, en donnant les garanties démocratiques, procéder aux innovations qui permettent d'avancer dans les pratiques et d’avoir à la fois de la productivité et de mieux résister aux aléas et aux risques, les NBT en font partie", avait déclaré Emmanuel Macron, lors d'une table ronde avec le syndicat des Jeunes agriculteurs, en septembre 2021.
En juillet 2018, la Cour de justice européenne (CJUE) avait estimé que les organismes issus de nouvelles techniques d'édition du génome, ou NBT (new breeding techniques) relevaient "en principe, du champ d'application de la directive sur les OGM" qui prescrit un ensemble de règles d'autorisation, de traçabilité, d'étiquetage et de surveillance.
Mais l'Union européenne a ouvert la voie fin avril 2021 à un assouplissement de ces règles pour les NBT. Un rapport commandé par la Commission européenne se prononce en faveur d'une nouvelle législation. Selon ses auteurs, la directive OGM "n'est pas adaptée" aux "progrès scientifiques et technologiques".
L'action, qui s'est poursuivie dans certains pavillons du Salon de l'Agriculture, a été dispersée dans le calme en fin de matinée.
<https://www.nouvelobs.com/politique/20220227.AFP7903/salon-de-l-agriculture-greenpeace-tance-macron-sur-les-nouveaux-ogm.html>
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12- "Rendez-nous la terre" : la FNSEA prise d'assaut au Salon de l'agriculture, AFP, 27/02/22, 22:00
Sofia Bouderbala

"Contre l'extinction, la rébellion !", crient à plein poumons les militants écologistes enchaînés au pied du stand de la FNSEA : sous le regard plutôt hostile du public, ils sont venus dimanche dénoncer le "modèle productiviste et mortifère" prôné selon eux par le premier syndicat agricole français.
Ils étaient plusieurs dizaines, dimanche vers 13H30, à prendre d'assaut le stand du syndicat au Salon de l'agriculture, vêtus de combinaisons de gaze blanches, avec le logo "lobby busters" (chasseurs de lobby) plaqué dans le dos. 
Leur mission : "décontaminer" la parole et la réflexion sur l'agriculture, et offrir un récit alternatif au "discours majoritaire", ici à grands coups de peinture orange plutôt que d'échanges policés.
"Rendez-nous la terre ! Mettons fin à l'emprise de la FNSEA, créons la résilience", chantaient des militants d'Extinction Rebellion, certains debout le poing levé, d'autres assis et enchaînés par le cou par grappes de trois - "pour être durs à déloger". 
Une quinzaine avait rapidement gagné l'étage du stand où déjeunaient quelques cadres et employés de la FNSEA. Furieux, certains syndicalistes ont tenté de repousser les militants, en venant brièvement aux mains, sous les caméras de quelques journalistes.
"Nous sommes là pour bloquer la FNSEA qui bloque toute initiative vers la transition agroécologique, plus soutenable pour les agriculteurs, la terre et notre santé", a expliqué à la presse "Victoire", 35 ans et mère de deux enfants.
- "Patate et ça dégage" -
"Le modèle agricole intensif que défend la FNSEA fait des ravages sociaux - un quart des agriculteurs vivent sous le seuil de pauvreté - des ravages sanitaires et écologiques, en gorgeant le sol et l'eau de pesticides et d'engrais azotés, facteurs d'effondrement de la biodiversité et d'émissions massives de gaz à effet de serre", a-t-elle détaillé.
Pour les militants, "les agriculteurs sont les premières victimes de ce modèle, défendu avec acharnement par ce syndicat". "La FNSEA est le lobby le plus puissant au service de la chimie et il est parvenu à faire adopter son discours au gouvernement", affirme "Appi", qui suit une formation agricole et se désespère de voir les éleveurs "s'endetter pour produire toujours plus en polluant les sols".
Dans les allées, cris et bris de vaisselle ont attiré les regards. Rapidement une foule de badauds se masse autour du stand de la FNSEA, qui clame en lettres vertes "L'agriculture, une chance pour la France".
"Mais qu'est-ce qu'ils ont à être contre la viande ? Ils sont gonflés de venir ici", lâche un passant. "Non, c'est contre les pesticides", lui explique sa compagne.
Dépêchées sur les lieux, les forces de l'ordre déploient un large périmètre de sécurité. Certains militants finissent par accepter d'être escortés en dehors du parc des expositions, certains restant avec la certitude de finir en garde à vue. "On se partage", expliquent-ils. L'objectif étant de bloquer le stand le plus longtemps possible.
"Ce serait moi, ce serait facile : patate, coup de pied au cul et ça dégage", lance un jeune homme. Non loin, trois jeunes éleveurs n'en pensent pas moins. "Vous voulez un coup de main ?", demande l'un d'eux à un responsable de la FNSEA, qui décline poliment.
"Ils ont tout saccagé. C'est ça le dialogue ?" souffle Christine Claudon, directrice de la communication du syndicat, encore "choquée" par "cette violence".
A deux pas, les militants enchaînés par terre ont sorti leurs livres de poche et bouquinent en attendant d'être évacués. La FNSEA s'apprête, elle, à porter plainte, indique à l'AFP son premier vice-président, Arnaud Rousseau.
Au total, deux personnes ont été interpellées pour "dégradations de biens et violences volontaires", a indiqué une source policière à l'AFP. Elles n'ont pas été placées en garde à vue immédiatement, mais se sont fait remettre une convocation ultérieure au commissariat. Trente-huit autres ont été verbalisées pour participation à une manifestation non-déclarée.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/societe/rendez-nous-la-terre-la-fnsea-prise-d-assaut-au-salon-de-l-agriculture_2168841.html>
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13- Pesticides : l'agriculteur, la start-up et l'"optimisation", AFP, 28/02/22, 12:00
Sofia Bouderbala

Au pays de la patate et de la betterave, on ne parle pas de "réduire" mais d'"optimiser" l'usage des pesticides. Dans sa ferme des Flandres, Christophe Ryckabusch utilise l'application de la start-up Alvie pour "faire mieux", parcelle par parcelle.
Depuis près d'un an, il sillonne ses 80 hectares de blé, pommes de terre, betteraves, pois et haricots verts, un oeil sur son téléphone.
"Avec l'application Hygo, j'ai des infos sur l'hygrométrie, la température, le vent et un conseil sur le meilleur moment pour traiter", explique-t-il, montrant le boitier - qui intègre une mini-station météo - fixé au pulvérisateur de son tracteur.
A 44 ans, héritier d'une longue lignée de fermiers, il est le premier confronté à des dérèglements climatiques "qui accentuent la pression parasitaire" menaçant ses récoltes. Et aussi le premier à "devoir répondre" aux impératifs de réduction de l'usage des pesticides, responsables du déclin des insectes pollinisateurs.
"Il n'y a pas beaucoup d'agriculteurs qui ont plaisir à traiter. Si demain je ne devais pas sortir mon +pulvé+, je serais bien plus heureux", dit-il.
Mais aujourd'hui, il "ne sait pas faire sans" pour contrer son ennemi le plus coriace : le mildiou de la pomme de terre qui attaque ses champs de Fontane, une variété destinée "exclusivement à faire de bonnes frites", vendue à deux groupes belges juste de l'autre côté de la frontière.
"C'est une famine causée par le mildiou de la pomme de terre qui a provoqué l'exode des Irlandais aux Etats-Unis au XIXe siècle", abonde Pierre Bonnel, responsable technique de la coopérative La Flandre-Noriap, à laquelle adhère l'agriculteur. "Le champignon mute très rapidement, et pour l'instant on n'a pas trouvé de variété résistant durablement aux attaques."
- "Jumeau digital" -
"Comme pour la vigne, si on veut un bon fruit, il faut traiter", tranche Christophe Ryckabush. L'objectif français de réduction de 50% des pesticides d'ici à 2025 (par rapport à 2008) le laisse rêveur : "Ça ne veut pas dire grand chose 50%."
"Avec les pesticides qu'on utilise aujourd'hui, en volume, on a déjà baissé la dose de plus de moitié, mais on a des produits plus concentrés. Ce qui est certain, c'est que mon père traitait toutes les semaines, alors que moi (par saison NDLR) je suis passé de 20 pulvérisations à une quinzaine en cinq ans."
Il évalue sa consommation à environ 2 kg par hectare, pour un budget annuel de 15.000 euros, mais pense pouvoir réduire grâce à l'application développée par Alvie, gracieusement mise à disposition par sa coopérative. Et choisie parce que "c'est le seul outil adapté à la parcelle", souligne Pierre Bonnel.
"On essaie de faire un jumeau digital de l'exploitation, couplé à une connaissance agronomique pour mieux prévoir le moment où on maximise l'efficacité et où on minimise la perte physique (évaporation, dilution...)", explique Edita Bezeg, cofondatrice d'Alvie.
Hygo utilise une quinzaine de modèles météo, les données du capteur, la géolocalisation des parcelles, le type de cultures, de matériel agricole, répertorie toutes les marques de produits phytosanitaires autorisées avec les doses homologuées pour chaque substance.
"Chaque fois qu'un agriculteur passe dans un champ, on peut identifier les conditions d'usage, analyser les échecs de traitement et améliorer les pratiques", explique Edita Bezeg.
Lancée en 2020, Alvie a levé un million d'euros en août et déjà vendu près 380 prestations de services, essentiellement à des coopératives.
"L'idée nous est venue en discutant avec un agriculteur qui avait attaché au ruban adhésif une station météo fixe sur son tracteur. On s'est dit qu'on pouvait faire mieux", raconte la jeune économiste. Les essais sur des micros parcelles en France et en République tchèque ont permis de "réduire jusqu'à 30% les doses de pesticides".
Christophe Ryckabush utilise Hygo pour déterminer le meilleur moment pour traiter mais n'a "pas encore" osé réduire les doses.
"Nous avançons pas à pas, à leur côté", explique Edita Bezeg, dont la start-up veut appuyer "une transition qui va prendre du temps" pour des agriculteurs dont beaucoup voient chaque changement avant tout comme une prise de risque.
<https://www.challenges.fr/economie/pesticides-l-agriculteur-la-start-up-et-l-optimisation_802639>
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14- Du labo au champ : des pistes pour réduire les pesticides, AFP, 28/02/22, 16:00
Theo Mattiolo

De la vigne à la betterave sucrière, la recherche française explore toutes les pistes pour diminuer l'usage des produits phytosanitaires dans les champs.
La betterave sans néonicotinoïdes ?
Interdits depuis 2018 mais réintroduits en 2020 dans la filière sucrière, les néonicotinoïdes devraient disparaître en 2024. Ces insecticides, parfois surnommés "tueurs d'abeilles", sont utilisés pour protéger les betteraves à sucre des pucerons vecteurs de la jaunisse, maladie qui perturbe la croissance de la plante.
Au printemps 2021 a été lancé un plan national de recherche et d'innovation (PNRI) de 20 millions d'euros, dont plus de sept de crédits d'Etat, pour trouver une alternative aux néonicotinoïdes.
A Laon, l'Institut technique de la betterave étudie plusieurs pistes : "On teste la résistance à la jaunisse de 124 variétés de betteraves" et de "nouveaux produits phytosanitaires", détaille Ghislain Malatesta, responsable à l'ITB.
Des fleurs ou des céréales dites "compagnes" sont aussi élevées près des betteraves, afin de mesurer leurs effets répulsifs et leur capacité à attirer les prédateurs du puceron vert.
"L'avoine et la vesce" ont "plutôt fonctionné", raconte Martin Gosse de Gorre, qui expérimente les solutions de l'ITB dans le Pas-de-Calais. L'Institut a toutefois relevé "13% de pertes" sur sa parcelle sans néonicotinoïdes car "la betterave souffre de la concurrence" des plantes compagnes, explique M. Malatesta.
Dans l'Aisne, Hubert Compère a lui planté des "bandes fleuries" pour accueillir des insectes "tueurs de pucerons". Encore trop "cher" et "insuffisant", selon l'agriculteur.
De son côté, l'Institut national de recherche pour l'agriculture et l'environnement (Inrae) planche sur une "méthode de prémunition, un peu comme une vaccination", indique Véronique Brault, directrice de recherche dans le Haut-Rhin : il s'agit d'utiliser des "variants peu virulents" de la jaunisse pour stimuler les défenses de la betterave. 
Vigne : la sélection variétale
A Colmar, l'Inrae cherche depuis 20 ans une parade efficace contre le mildiou et l'oïdium, des champignons parasites qui font des ravages dans les vignes. Un enjeu majeur pour la France, troisième producteur mondial de vin et premier exportateur en valeur.
En 2000, l'institut (alors Inra) lance le programme RESDUR pour développer une gamme de variétés résistantes à ces deux maladies qui mobilisent l'essentiel des traitements phytosanitaires en viticulture.
"Nous avons trouvé des variétés de vignes sauvages en Asie et en Amérique du Nord qui promettaient de bien résister. Nous avons ensuite réalisé plus de soixante types de croisements et testé plus de 20.000 échantillons", explique Didier Merdinoglu, qui pilote le projet RESDUR.
Les chercheurs ont sélectionné "deux gènes de résistance" pour chacun des champignons, pour "réduire les risques de contournement" des ravageurs. Une vingtaine de nouvelles variétés de vignes ont été créées et celles présentant les meilleures qualités oenologiques sélectionnées, en collaboration avec le Julius Kuhn Institute en Allemagne.
En 2018, quatre nouvelles variétés ont été inscrites au catalogue français : Artaban, Floreal, Vidoc et Voltis.
"Pour ces quatre variétés, on a réduit les traitements phytosanitaires de 90%", se réjouit M. Merdinoglu, et de grands bassins viticoles, comme le Bordelais ou la Champagne ont commencé à tester ces vignes.
<https://www.geo.fr/environnement/du-labo-au-champ-des-pistes-pour-reduire-les-pesticides-208563>
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15- Au Sénégal, des huîtres et du miel pour sauver la mangrove, Le Monde, 01/03/22, 17h12
Théa Ollivier [Dassilame Sérère (Sénégal)]

Des nouvelles pratiques agricoles tentent d’enrayer le déclin de cette forêt amphibie, victime de la surexploitation et du changement climatique. 
Les chevilles enfoncées dans la vase, à marée basse, Marianne Ndong scrute le demi-hectare de mangrove qu’elle a participé à replanter trois ans plus tôt aux abords de son village, Dassilamé Sérère, dans le delta du Sine Saloum, dans le sud du Sénégal. « Sans la mangrove qui retient l’eau, nos habitations allaient disparaître, et nous avec », explique l’ostréicultrice de 39 ans, coiffée d’un tissu wax bleu et jaune.
En Afrique de l’Ouest, 25 % de la superficie de cette forêt amphibie a disparu entre 1980 et 2006, selon une équipe de chercheurs américains. A l’origine de ce déclin : la surexploitation (pour le bois de chauffe ou de construction) des palétuviers, ces arbres aux racines aériennes qui vivent dans l’eau saumâtre. En cause également, le changement climatique avec la hausse des températures, la sécheresse et le déficit hydrique qui accélèrent l’évaporation de l’eau et augmentent donc la concentration de sel qui tue les palétuviers.
Avec l’érosion du littoral et l’ensablement des chenaux (appelés « bolongs ») qui en découlent, l’écosystème fragile se dégrade petit à petit. Selon les Nations unies, les mangroves disparaissent cinq fois plus rapidement que les forêts.
> Lire aussi Pourquoi la santé de nos océans se dégrade
Dans la commune de Toubakouta, cinq hectares ont été replantés par les communautés ces trois dernières années, avec un taux de survie de 87 %. « Tout autour des jeunes palétuviers, nous notons une amélioration du sol : les crabes et les mollusques circulent, la texture de la terre est plus riche. L’année prochaine, nous pourrons planter dans des zones qui étaient devenues désertiques et sableuses, et qui sont redevenues propices au reboisement, explique Mamadou Bakhoum, coordonnateur au sein de l’association inter-villageoise de développement (AIVD). Cela nous permet de continuer le processus de récupération de terre doucement mais sûrement. »
« Ma vie a beaucoup changé »
Mais les dégâts sont déjà là. « Quand j’étais petite, nous avions des arbres et des fruits que nous ne trouvons plus aujourd’hui », remarque Marianne Ndong, qui met en cause une salinisation des terres agricoles devenues incultivables. La mangrove est une zone protectrice entre la terre et la mer, qui a un impact sur la qualité du sol et donc sur sa productivité. Elle permet aussi de capturer et d’emmagasiner le carbone. Au total, au niveau mondial, 21 milliards de tonnes de CO2 sont stockées dans cette végétation, selon un rapport de l’ONG Wetlands International de juillet 2021. « Cet espace est vital pour les espèces qui s’y nourrissent et qui s’y reproduisent, mais il est aussi important pour nous, car il nous protège et nous nourrit », plaide Marianne Ndong, qui tire ses revenus de l’exploitation de la mangrove.
Les femmes de trois villages se sont regroupées pour s’adapter face à la raréfaction des huîtres sauvages. Au détour d’un bolong, une trentaine d’entre elles travaillent les chevilles enfoncées dans la vase à marée basse. Dans cette petite lagune au milieu de la mangrove, elles élèvent des huîtres locales, dont les naissains se sont fixés sur des guirlandes de coquilles immergées où elles se développent en grappes. Elles les font ensuite grossir dans des pochons flottants. Une fois élevées durant une année dans le parc ostréicole, les huîtres sont transférées dans le tout récent bassin de dégorgement où elles dégagent les impuretés qu’elles ont consommées. Puis elles sont vendues grillées, principalement à une clientèle touristique française et belge.
> Lire aussi Survivre ou mourir sous les crocs du tigre dans le golfe du Bengale
Une nouvelle chaîne de production mise en place depuis trois ans, qui reste artisanale mais qui est plus moderne et durable, selon ses créateurs. « Traditionnellement, mes parents et grands-parents coupaient les racines des palétuviers pour récolter les huîtres sauvages, mais cela participait de la disparition de la mangrove », se souvient Marianne Ndong.
« En plus de ne pas respecter l’environnement, la méthode traditionnelle n’est pas rentable, ajoute M. Bakhoum, de l’AIVD. Il a donc fallu changer les comportements pour à la fois générer de l’argent et régler un problème écologique. » L’agronome de formation souligne que les perches sur lesquelles sont suspendues les guirlandes d’huîtres forment une barrière devant la mangrove que les coupeurs de bois ne peuvent plus franchir. Et, au lieu de vendre le kilogramme d’huîtres séchées à 3 000 francs CFA (4,5 euros), les femmes peuvent maintenant vendre la douzaine à 2 000 francs CFA. Ces trois derniers mois, elles ont pu vendre 3,7 tonnes d’huîtres pour un chiffre d’affaires de 15 millions de francs CFA. « Ma vie a beaucoup changé, je peux maintenant payer les études de mes enfants », témoigne Marianne Ndong, qui travaille aussi dans le maraîchage biologique et l’apiculture.
Fort potentiel des abeilles
Une soixantaine de ruches ont par ailleurs été installées par l’AIVD : une source de revenus supplémentaire, le miel de mangrove sucré-salé, très prisé, étant vendu plus cher. Il permet également de faire revenir des colonies d’abeilles. Agressives, celles-ci protègent les forêts où les coupeurs de bois n’osent plus s’aventurer. « J’avais appris qu’il fallait tuer les abeilles pour récolter le miel, maintenant nous avons du matériel pour nous protéger », se réjouit Marianne Ndong. Mais, avec seulement cinq à dix kilogrammes de miel récoltés par ruche tous les trois mois, la production est encore insuffisante, estime Mamadou Bakhoum, qui souligne le fort potentiel de ce secteur. « Il est difficile d’élargir la production à cause de l’agressivité des abeilles, nous travaillons donc à la sélection d’une espèce », explique-t-il.
Tous ces projets ont en partie pu être mis en place grâce à un financement du fonds international de développement agricole (FIDA), une institution des Nations unies qui a investi 8,89 millions de dollars (environ 7,9 millions d’euros) au niveau national pour « améliorer la sécurité alimentaire des petits exploitants et leur résilience face à la dégradation de l’environnement et à la variabilité du climat ». L’idée est donc de laisser les populations exploiter ces ressources sans endommager la mangrove, tout en y trouvant leur intérêt.
Mais le problème reste de mettre toutes ces initiatives à l’échelle nationale, pour avoir un réel impact environnemental sur les 200 000 hectares de mangrove dans le pays. « Il manque des actions coordonnées de protection, de conservation, de restauration et de valorisation de la mangrove. Nous souhaitons un plan national du gouvernement ou des collectivités territoriales pour sauver la mangrove dans ces zones, plaide Semou Diouf, chargé de programme du FIDA au Sénégal. Il faut davantage investir dans les activités d’adaptation au changement climatique, c’est ce qui permettra de sauver les écosystèmes qui font vivre les petits producteurs. »
Pour Mamadou Bakhoum, les défis sont encore nombreux. « Gros œuvre, ruches, transport, chaîne du froid, filtre pour le bassin de dégorgement… La liste de ce qui nous manque est longue », énumère le coordonnateur, pour qui les projets sont encore trop petits pour protéger réellement la mangrove, les activités génératrices de revenus ne touchant qu’une partie de la population.
> Lire aussi En Gambie, la lutte s’organise contre l’invasion du sel dans les rizicultures
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/01/au-senegal-des-huitres-et-du-miel-pour-sauver-la-mangrove_6115706_3212.html>
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16- Le contre-programme. La Sécurité sociale alimentaire, une utopie bonne pour les gens et le vivant, Vert.eco, 02/03/22
Mathilde Doiezie

Sécurité saucisse. Instaurer plus de justice alimentaire tout en changeant le modèle agricole pour faire face au changement climatique : c’est l’ambition de la dizaine d'organisations françaises qui portent le projet de Sécurité sociale de l’alimentation et dont s'inspirent plusieurs candidat·es à la présidentielle.
Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, une utopie a germé en France : la Sécurité sociale. Une prise en charge financière partielle ou totale en cas de maladie, de maternité, d’accidents du travail ou d’invalidité. En cotisant à la hauteur de ses revenus et en reposant sur un principe de solidarité, l’accès aux soins s’ouvrait à tous et toutes. 
Depuis lors, la santé est érigée en rempart à protéger. Mais pour être en bonne santé, encore faut-il avoir accès à une alimentation digne de ce nom. Or, sur ce point, la France préfère se reposer sur l’aide alimentaire pour nourrir les personnes les plus précaires. « L’aide alimentaire, c’est une politique pour les pauvres, ce qui veut dire qu’il y a une politique pour les riches qui est en place, explique à Vert Emmanuel Marie, secrétaire général du syndicat Confédération paysanne. C’est tout l’inverse de la Sécurité sociale avec son accès universel, où le financement se fait selon ses moyens et où l’on touche une aide selon ses besoins ». 
Dans le même temps, des agriculteur·rices qui veulent s’extraire de l’agro-industrie et employer des pratiques plus respectueuses de l’environnement peinent à vivre de leur activité. L’agriculture paysanne – qui emploie moins de pesticides, transforme ses denrées à la ferme et développe des circuits courts – « reste une niche ». Si les produits de mauvaise qualité sont relativement accessibles, c’est au prix de larges subventions et d’une industrie agroalimentaire aux impacts désastreux sur le plan social, environnemental et pour la santé.
C’est ainsi qu’en 2016, 5,5 millions de personnes ont eu recours à l’aide alimentaire, quand 30 % des agriculteur·rices gagnaient moins de 350 euros par mois, avait révélé le réseau Civam (Centre d’initiatives pour valoriser l’agriculture et le milieu rural). C’est pour tenter de résoudre cette équation que l’idée de la Sécurité sociale alimentaire est née.
>> Suite à lire à :
<https://vert.eco/articles/la-securite-sociale-alimentaire-une-utopie-bonne-pour-les-gens-et-le-vivant>
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17- Décryptage. Guerre en Ukraine : Bruxelles prépare des « mesures exceptionnelles » pour soutenir le monde agricole, Le Monde, 03/02/22, 07h02 
Cédric Vallet (Bruxelles, correspondance)

Face à la flambée des prix, les ministres européens de l’agriculture ont prôné mardi la « souveraineté alimentaire », quitte à aller à l’encontre des objectifs de verdissement du secteur. 
Les prix du blé crèvent le plafond, et ceux du colza, du tournesol, du maïs suivent le mouvement. La tendance haussière s’est accrue depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Cette inflation a d’ores et déjà « de graves conséquences pour l’élevage en Europe », a déclaré Janusz Wojciechowski, commissaire européen à l’agriculture, à l’issue d’un conseil des ministres informel de l’agriculture qui s’est tenu, mercredi 2 mars, sous présidence française, en visioconférence.
Les agriculteurs européens sont frappés de plein fouet par les perturbations du marché. Les protéines de céréales et d’oléagineux constituent la matière première de l’alimentation animale, et la quasi-interruption des exportations de ces denrées depuis l’Ukraine a un impact immédiat sur la hausse des cours. L’Union européenne (UE) importe des volumes importants de ces produits depuis la Russie et, surtout, depuis l’Ukraine. Ainsi, 57 % des approvisionnements de maïs proviennent des plaines ukrainiennes.
> Lire l’analyse : La flambée du prix des céréales secoue les agriculteurs français
La filière porcine est particulièrement touchée par ces hausses. Le prix de vente des porcs est au plus bas, alors que le cours des aliments pour les nourrir est au plus haut. Ces hausses de prix s’ajoutent à celles, spectaculaires, de l’énergie, des prix du fret et des engrais, dont le processus de fabrication s’appuie le plus souvent sur du gaz naturel. Leur prix a augmenté de 142 % en un an, et près d’un tiers du volume d’engrais importé l’est depuis la Russie.
Une « réserve de crise agricole »
Dans ce contexte d’extrême vulnérabilité d’une partie du monde agricole, la Commission européenne proposera, ces prochains jours, des « mesures exceptionnelles » pour pallier aux déséquilibres du marché, prévues dans le règlement européen sur l’organisation commune des marchés. Il pourrait s’agir d’aides au stockage des bêtes par les éleveurs, pour réduire l’offre sur le marché et, ainsi, faire remonter les prix.
Janusz Wojciechowski a évoqué l’utilisation de la « réserve de crise agricole » de plus de 450 millions d’euros pour aider les agriculteurs qui font face à l’instabilité des prix. « L’Union européenne peut prendre plusieurs mesures, l’augmentation des aides d’Etat aux entreprises agricoles ou la baisse, voire l’élimination, des tarifs douaniers sur certains produits », ajoute Daniel Azevedo, de la Copa-Cogeca, organisation qui regroupe la majorité des syndicats agricoles européens.
Face à l’ampleur de la crise, les ministres de l’agriculture de l’UE ont exprimé une demande claire « d’asseoir la souveraineté alimentaire européenne » et de réaffirmer la « mission nourricière » des politiques agricoles, selon Julien Denormandie, ministre français de l’agriculture et de l’alimentation. L’objectif politique prioritaire est désormais de « libérer le potentiel de production en Europe », a ajouté le commissaire européen, par exemple en intensifiant les cultures de céréales ou d’oléagineux.
« Tout est sur la table »
Cette « libération de potentiel » se fera-t-elle aux dépens du verdissement des politiques européennes agricoles ? Le message qui dominait ce conseil des ministres est assez clair : des Etats membres réclament que la Commission européenne « réévalue » certaines de ses politiques, à commencer par la stratégie « de la ferme à la table », qui vise, notamment, à réduire de 50 % l’utilisation des pesticides d’ici à 2050 et à augmenter considérablement les surfaces d’agriculture biologique – jusqu’à 25 % du territoire agricole européen. Des Etats ont verbalisé des « interrogations » à propos de cette stratégie, a expliqué le ministre français.
La Commission européenne va donc s’atteler dans les prochains jours à ce réexamen express « au regard de cette vision politique de la souveraineté ». Pour Jean-Christophe Bureau, professeur d’économie à AgroParis Tech, « derrière cette demande d’intensification de la production, il y a le discours de certains syndicats agricoles qui veulent se débarrasser de ce qu’ils estiment être des contraintes environnementales, comme la conditionnalité des aides ». Le 1er mars, par exemple, les producteurs de grandes cultures français réclamaient qu’on repense « sans délai » la stratégie « de la ferme à la table ». « Ce discours sert à défendre la non-interdiction de certaines molécules, comme les néonicotinoïdes, peut-être le glyphosate », pense Jean-Christophe Bureau.
Au ministère de l’agriculture, on tempère : « Il ne s’agit pas de remettre en cause les objectifs existants mais bien d’ajouter un objectif de souveraineté alimentaire ». Des Etats membres ont pourtant proposé que les agriculteurs utilisent les terres en jachère pour accroître la production de certains produits agricoles, dont des oléagineux, a expliqué Julien Denormandie. Selon les règles de conditionnalité des aides de la nouvelle Politique agricole commune (PAC), les espaces non productifs devront couvrir 4 % des terres, pour favoriser la biodiversité. Pour Janusz Wojciechowski, aujourd’hui, « tout est sur la table. Pour ce qui est des jachères, nous allons examiner toute cette question. Certaines exceptions aux règles peuvent être décidées si la situation le requiert ». Mais l’unanimité des Etats n’est peut-être pas évidente. « L’Allemagne, par exemple, défend la position que cette ambition de souveraineté ne doit pas se faire au détriment de l’environnement », glisse un diplomate.
> Lire aussi Le Parlement européen adopte une nouvelle PAC, après de longs débats
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/03/guerre-en-ukraine-bruxelles-prepare-des-mesures-exceptionnelles-pour-soutenir-le-monde-agricole_6115904_3234.html>
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18- « Notre objectif, c’est qu’elles aient une belle vie » : en Bretagne, l’adoption plutôt que l’abattoir pour les poules, Le Monde, 04/03/22, 00h43 
Manon Boquen

La vie d’une poule pondeuse se termine à 18 mois, faute d’être rentable. Mais dans la première région avicole française, le sauvetage des gallinacés mobilise de plus en plus d’associations. 
L’imposante voiture est garée devant le bâtiment rectangulaire, une remorque accrochée à l’arrière, au bout d’un chemin à Guémené-Penfao (Loire-Atlantique). A l’entrée du poulailler, Manon Dugas, 29 ans, un tuyau entre les mains, et Brice Lahy, 36 ans, aspergent d’eau les cages de transport avant un nouveau voyage. « Nous partons demain en Mayenne pour adopter deux cents poules, décrit Manon Dugas. La semaine prochaine, nous irons dans la Sarthe pour en ramener trois cents autres. »
Amoureux des animaux et végétariens, ils ont découvert qu’à l’âge de 18 mois les poules étaient vouées à l’abattoir, car elles ne pondent plus suffisamment pour être rentables. Avec leur association Les Caquetteuses, fondée en décembre 2020, ils veulent leur offrir un avenir meilleur chez des particuliers. « Notre objectif, c’est qu’elles aient une belle vie », explique Brice Lahy, l’air léger.
Depuis novembre 2021, ce couple installé à Sérent (Morbihan) n’arrête pas. Aujourd’hui un défi l’occupe : faire adopter les quelque 25 000 cocottes de la société Poulehouse. Placée en liquidation judiciaire le 1er février, l’entreprise promettait, dès ses débuts, en 2017, « un œuf qui ne tue pas la poule » en offrant une fin heureuse aux gallinacés réformés (jugés inaptes à produire). Mais la société n’a eu le temps de créer qu’une seule maison de retraite, en Haute-Vienne. Après l’arrêt d’un partenariat avec la marque Cocorette, son activité et celle de ses éleveurs ont stoppé net. « Aujourd’hui, il nous reste entre 11 000 et 12 000 poules à faire adopter. Honnêtement, on ne pensait pas réussir à en sauver autant », se réjouit Brice Lahy, ex-­informaticien au chômage.
41 000 familles adoptantes
Depuis quelques années, les associations qui cherchent à sauver les poules se multiplient : Les Ch’tites cocottes, dans le Nord ; Champ libre aux poules, dans le Gers… Grâce à un réseau de bénévoles, Les Caquetteuses travaille avec des élevages de toute la France, excepté ceux en batterie ou hors-sol pour ne pas soutenir ce type d’élevage dont les œufs ne peuvent plus être vendus en boîte depuis cette année. En 2021, 41 000 familles ont adopté des poules par son intermédiaire.
« Souvent, les gens ne savent pas que les poules finissent à l’abattoir si jeunes, alors qu’elles peuvent vivre au moins cinq ans et continuer à pondre »,explique Manon Dugas, bientôt salariée de l’association. « La population est très mal informée sur l’agroalimentaire et les conditions d’élevage, observe Romain Espinosa, économiste, spécialiste de la condition animale au Cired (CNRS). D’autant que l’empathie décroît avec la distance génétique, les poules arrivent en fin de classement, selon plusieurs études. » 
Ce manque de considération, Amélie Weber ne le conçoit pas. Cette psychologue végétarienne de 30 ans, qui vit dans le nord de la Bretagne, a adopté en décembre 2021 quatre poules par l’intermédiaire des Caquetteuses. « Je voulais leur offrir une belle fin de vie, alors qu’elles ont été exploitées, et m’offrir éventuellement la possibilité d’avoir quelques œufs. » Chez Les Caquetteuses, chaque sauvetage s’organise avec une contrepartie financière, environ 5 euros par animal. « Souvent, on partage les gains avec l’éleveur, détaille Brice Lahy. Pour nous, cela rembourse surtout les frais de transport et d’équipement. » 
L’aube d’un nouveau modèle
Côté agriculteurs, cette rétribution peut s’avérer gagnante. Rachetées en moyenne 11 centimes chacune par les abattoirs, les poules ne valent plus grand-chose une fois passées leurs 72 semaines. Pour Elisabeth et Pierrick Duval, éleveurs à Saint-Donan (Côtes-d’Armor), l’argument financier n’a pas été le seul. Après un contrôle sanitaire, ils ont été sommés de rénover leur bâtiment et d’abattre leurs animaux.
> Lire aussi « A Chinon, un poulailler cinq étoiles pour distribuer des œufs gratuitement »
« A un an de la retraite, on a alors décidé d’arrêter notre activité, raconte l’éleveuse de 59 ans. Nos poules étaient jeunes, 42 semaines, ça nous faisait mal au cœur de les voir passer à la casserole. » Les Caquetteuses a alors organisé le sauvetage par des particuliers des 4 500 volailles en une journée. Une prise de conscience pour le couple d’éleveurs : « Après tant d’années de carrière, on ne réfléchissait même plus, elles pondaient, elles mouraient. Les abattoirs se font de l’argent sur notre dos en les vendant alors qu’ils nous les rachètent une misère. » 
> Lire aussi La paisible retraite des animaux de ferme rescapés des abattoirs ou de la maltraitance
Ces nouvelles pratiques modifieront-elles les habitudes des éleveurs en Bretagne, première région avicole française ? A la tête du Verger des galinettes, à Saint-André-des-Eaux (Côtes-d’Armor), Gaëlle Croguennec le revendique. Dans sa ferme bio, où vivent 750 poules depuis deux ans, elle organise elle-même l’adoption de ses demoiselles à plumes dès qu’elles ont 18 mois, au rythme de 250 à chaque fois. « C’est inclus dans mon modèle économique et, jusqu’à présent, elles ont toujours été adoptées, assure la trentenaire. Mais je crains que des sauvetages de grosses exploitations redorent un système à bout de souffle. » Et saturent les capacités d’adoption.
<https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/03/04/notre-objectif-c-est-qu-elles-aient-une-belle-vie-en-bretagne-l-adoption-plutot-que-l-abattoir-pour-les-poules_6116055_4500055.html>
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19- L’UE réexamine les objectifs du Green Deal pour l’agriculture afin de garantir la sécurité alimentaire, EurActiv, 04/03/22
Gerardo Fortuna | translated by Anne-Sophie Gayet

La Commission européenne va réexaminer les objectifs de ses principales politiques en matière d’alimentation durable, à savoir la stratégie « de la ferme à la table » ainsi que celle en faveur de la biodiversité, afin de déterminer si elles pourront garantir la sécurité alimentaire de l’Europe au lendemain de la guerre en Ukraine.
Le secteur agricole de l’Union européenne risque d’être durement touché dans les semaines à venir, pris en étau entre le revers des sanctions imposées à la Biélorussie et à la Russie et la réduction des échanges avec l’Ukraine, qui représente à elle seule 19 % des importations de blé et 13 % des importations d’oléagineux de l’UE.
« À moyen terme, la guerre aura des répercussions sur la capacité à produire de la nourriture en Europe et ailleurs », a indiqué le ministre français de l’Agriculture Julien Denormandie, président actuel du Conseil des ministres de l’Agriculture de l’UE.
Cette situation inédite pourrait conduire à un réexamen des politiques de la Commission présentées il y a plus de deux ans et demi, qui visent à rendre le système alimentaire européen plus durable grâce à une série d’objectifs rigoureux.
« Nous devons garder un œil attentif sur les objectifs de ces politiques en ce qui concerne la sécurité alimentaire », a déclaré le commissaire à l’Agriculture, Janusz Wojciechowski, à l’issue d’une réunion spéciale avec les ministres de l’Agriculture des 27 États membres de l’Union, mercredi 2 mars.
Il a ajouté que, si la sécurité alimentaire était menacée, la Commission devait éventuellement rectifier certains objectifs.
« Nous ne voulons pas balayer ces stratégies, nous ne voulons pas les remettre en question », a expliqué le commissaire. « Mais il y a d’autres éléments qui doivent être réexaminés, compte tenu de la situation actuelle », a-t-il poursuivi.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/lue-reexamine-les-objectifs-du-green-deal-pour-lagriculture-afin-de-garantir-la-securite-alimentaire/>
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En images
20- Nous paysans, France 5, 27/02/22, 16h51 

En à peine un siècle, les paysans français ont vu leur monde être profondément bouleversé. Alors qu'ils constituaient autrefois la grande majorité du pays, ils ne sont plus aujourd'hui qu'une infime minorité et se retrouvent confrontés à un défi immense : continuer à nourrir la France. De la figure du simple métayer décrite par Emile Guillaumin au début du XXe siècle au lourd tribut payé par les paysans durant la Grande Guerre, des prémices de la mécanisation dans l'entre-deux-guerres à la figure ambivalente du paysan sous l'Occupation, de la course effrénée à l'industrialisation dans la France de l'après-guerre à la prise de conscience qu'il faut désormais repenser le modèle agricole et inventer l'agriculture de demain, le film revient sur la longue marche des paysans français, racontée par Guillaume Canet,
> Film (91 min) réalisé par Fabien Béziat & Agnès Poirier à revoir à :
<https://www.france.tv/france-5/nous-paysans/2264015-nous-paysans.html>
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21- Fraude alimentaire : un crime organisé ?, France 5, Le monde en face, 27/02/22, 20h58 

Toute l'alimentation peut être falsifiée. Plus discrets qu'un cartel de drogue, plus insaisissables que des trafiquants d'armes, des criminels ont fait main basse sur la nourriture. Huile d'olive, poisson, viande, épices, aucun rayon n'échappe à leur juteux trafic. Un pactole estimé en Europe à 30 milliards d'euros enrichit chaque année une mafia d'un genre nouveau. Le crime organisé écoule des produits altérés dans les restaurants, les supermarchés, et tous les commerces de bouche de l'Union européenne. Leur secret consiste à remplacer un ingrédient par un autre, moins cher. Qui sont ces nouveaux trafiquants ? Quels sont leurs modes opératoires ?
> Magazine (71 min) à revoir à :
<https://www.france.tv/documentaires/societe/3104215-fraude-alimentaire-un-crime-organise.html>
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Une annonce
22- Samedi 12 mars : Marche pour le Climat 2022 : horaires, lieux, slogans…, We Demain, 08/03/22
Florence Santrot

Ce 12 mars 2022 aura lieu partout en France la Marche pour le climat. Mot d’ordre cette année : “Look up !, une manifestation pour ouvrir les yeux”. Découvrez tous les détails pratiques pour participer.
Vous faites quoi ce samedi 12 mars 2022 ? Sous le thème “Look up !”, se tiendra un peu partout en France la Marche pour le climat et la justice sociale. “À deux mois de l’élection présidentielle, l’urgence climatique et sociale est passée sous silence par les candidats et les médias, pointe du doigt le collectif Ensemble pour le climat. Alors que nos vies sont en jeu, ils préfèrent fermer leurs yeux. Nous pouvons agir. Nous devons leur rappeler l’ordre des priorités et faire de 2022 l’année où la France a enfin pris le chemin d’un avenir juste et soutenable pour toutes et tous. Nous n’attendrons pas 5 ans de plus.”
Face à l’urgence climatique, encore soulignée il y a quelques jours par le GIEC, il n’est plus possible de se taire et de conserver une certaine passivité. Alors que la COP26 s’est tenue en novembre dernier à Glasgow (Écosse), que le One Ocean Summit a mis l’accent sur la gravité de l’état des océans et que la guerre en Ukraine a mis en exergue l’importance d’une véritable autonomie énergétique (renouvelable), l’heure n’est plus aux tergiversations. Qui plus est, en pleine campagne pour la présidentielle 2022, et alors même que les sujets de l’environnement sont très largement délaissés par les candidates et candidates, cette Marche pour le climat ce samedi 12 mars 2022 est d’autant plus cruciale.
>> Suite à lire à :
<https://www.wedemain.fr/partager/marche-pour-le-climat-2022-horaires-lieux-slogans/>
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