[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine (jeudi 10 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 10 Mar 07:49:43 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Sur la piste des trafiquants d'ivoire grâce à l'ADN des éléphants <https://www.swissinfo.ch/fre/toute-l-actu-en-bref/sur-la-piste-des-trafiquants-d-ivoire-gr%C3%A2ce-%C3%A0-l-adn-des-%C3%A9l%C3%A9phants/47347894>, AFP, 14/02/22, 19:00
2- En Colombie, un "chemin sonore" pour "voir" les oiseaux avec les oreilles <https://www.boursorama.com/videos/actualites/en-colombie-un-chemin-sonore-pour-voir-les-oiseaux-avec-les-oreilles-82df984057bf0247ac48f8c9662efd01>, AFP, 15/02/22, 10:00
3- Chasse aux dauphins : les Féroé commencent l'examen d'un possible encadrement <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Chasse-aux-dauphins-les-Feroe-commencent-l-examen-d-un-possible-encadrement-1788404>, AFP, 15/02/22, 19:00
4- Aux Emirats, la tradition des combats de taureaux loin des gratte-ciel <https://www.goodplanet.info/2022/02/18/aux-emirats-la-tradition-des-combats-de-taureaux-loin-des-gratte-ciel/>, AFP, 18/02/22, 07:00
5- Chili : deux jeunes condors sauvés puis relâchés après des mois de captivité <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/chili-deux-jeunes-condors-sauves-puis-relaches-apres-des-mois-de-captivite_161561>, AFP, 18/02/22, 09:00
6- Brève. Des poissons transgéniques dans la nature au Brésil <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/02/21/des-poissons-transgeniques-dans-la-nature-au-bresil_6114565_1650684.html>, Le Monde, 21/02/22, 06h00
7- A Lwiro, une oasis pour sauver des animaux traumatisés de l'est de la RDC <https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/a-lwiro-une-oasis-pour-sauver-des-animaux-traumatises-de-l-est-de-la-rdc_2168436.html>, AFP, 21/02/22, 13:00
8- Un cocktail de phéromones pour lutter contre le frelon asiatique <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/02/22/un-cocktail-de-pheromones-pour-lutter-contre-le-frelon-asiatique_6114702_1650684.html>, Le Monde, 22/02/22, 06h00 
9- Enquête sur Willy Schraen, le président de la Fédération des chasseurs qui veut peser sur la présidentielle <https://www.lejdd.fr/Politique/enquete-sur-willy-schraen-le-president-de-la-federation-des-chasseurs-qui-veut-peser-sur-la-presidentielle-4095391>, Le JDD, 23/02/22, 15h20
10- Hausse "inquiétante" de la chasse illégale d'oiseaux à Chypre, selon une ONG <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/hausse-inquietante-de-la-chasse-illegale-doiseaux-a-chypre/>, AFP, 23/02/22, 18:00
11- Au Mexique, la "résurrection" du poisson téquila <https://www.rtbf.be/article/au-mexique-la-resurrection-du-poisson-tequila-10942977>, AFP, 25/02/22, 18:00
12- Indonésie : séisme de 6,2 au nord de Sumatra, au moins sept morts, 85 blessés <https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Indonesie-seisme-de-6-2-au-nord-de-Sumatra-au-moins-sept-morts-85-blesses-1790479>, AFP, 25/02/22, 21:00
13- Biodiversité : "Nous n'atteignons pas les objectifs", concède Bérangère Abba <https://www.challenges.fr/politique/biodiversite-nous-n-atteignons-pas-les-objectifs-concede-berangere-abba_802409>, AFP, 25/02/22, 22:00
14- Exclusif. En Île-de-France, un quart des insectes sont menacés de disparition « à très court terme » <https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/exclusif-en-ile-de-france-un-quart-des-insectes-sont-menaces-de-disparition-a-tres-court-terme-4096320>, Le JDD, 27/02/22, 10h25 
15- Le pangolin au Liberia : "On le tue, on le mange, les écailles on les vend" <https://www.la-croix.com/Le-pangolin-Liberia-On-tue-mange-ecailles-vend-2022-02-28-1301202498>, AFP, 28/02/22, 08:00
16- L’étonnant GPS des éléphantes de mer <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/02/28/l-etonnant-gps-des-elephantes-de-mer_6115577_1650684.html>, Le Monde, 28/02/21, 17h00
17- ANUE-5 : Une nouvelle étape pour confirmer les engagements environnementaux à l'Assemblée de l’ONU <https://4lw1t.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/5VK_iT3mFaa5Hi4isIRsg7y9lIwqtrXAPQHzPppji1g_gaEl-PhcbNMJxWE6qQAeX_FYf_qOSxt6ERXLsP0qNRPvWnOPqDvCpigphf0iSfpBatDZuWris6gD_4r8Cn0gDEeR73yPNw>, UICN Comité français, communiqué du 28/02/22
18- L'UE joue un "rôle clé" dans le commerce de requins, dénonce l'ONG Ifaw <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220301-l-ue-joue-un-r%C3%B4le-cl%C3%A9-dans-le-commerce-de-requins-d%C3%A9nonce-l-ong-ifaw>, AFP, 01/03/22, 09:00
19- Biodiversité : des ONG réclament 60 milliards de dollars par an pour les pays pauvres <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/biodiversite-des-ong-reclament-60-milliards-de-dollars-par-an-pour-les-pays-pauvres_161903>, AFP, 01/03/22, 13:00
20- Fête de la Nature - Faire découvrir la nature la nuit <https://fetedelanature.com/newsletter-du-8-mars-2022>, Association Fête de la Nature, Lettre du 08/03/22
En images
21- Camargue : le ballet des grues cendrées <https://www.francetvinfo.fr/animaux/camargue-le-ballet-des-grues-cendrees_4974027.html>, France 2, journal de 13h, 21/02/22

Bien à vous,
Florence

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ÉTUDES DU JOUR : — Des tests ADN pratiqués sur des défenses d'éléphants ont permis de remonter à la source du trafic illégal d'ivoire, dévoilant de vastes réseaux tissés à travers l'Afrique par une poignée d'organisations criminelles, selon une étude. (cf. item 1 & suite)
— Une équipe franco-chinoise a testé un mélange de trois molécules susceptible d’attirer les frelons asiatiques mâles pour les piéger et aider à contrôler cette espèce invasive – mais l’éradication semble exclue. (cf. item 8)
ADAPTATION DU JOUR : Aveugle depuis l'âge de trois ans, Juan Gabriel Soto est désormais capable de reconnaître les oiseaux qui peuplent les riches forêts du sud-ouest de la Colombie grâce à un guide audio. (cf. item 2)
DISCUSSION DU JOUR : Pour la première fois, le gouvernement local des îles Féroé a annoncé avoir débuté ses discussions autour de l'avenir d'une chasse traditionnelle et controversée aux dauphins ou grind, souvent qualifié de massacre. (cf. item 3)
MISES EN CAUSE DU JOUR : — Loin des gratte-ciel de Dubaï et des courses de chameaux dans le désert, la tradition des combats de taureaux se perpétue depuis des décennies à Fujairah, une coutume méconnue des Emirats arabes unis, dénoncée par des ONG. (cf. item 4)
— La chasse illégale d'oiseaux a augmenté de manière "inquiétante" à Chypre, a alerté l'association de protection des oiseaux BirdLife Cyprus, accusant les autorités de laxisme. (cf. item 10 & suite)
SAUVETAGES DU JOUR : — Soignés par les hommes, Pumalin et Liquiñe, deux jeunes condors des Andes, une espèce vulnérable, ont retrouvé la liberté dans le parc national de la Patagonie chilienne. (cf. item 5)
— A l’est de la RDC, le Centre de réhabilitation des primates de Lwiro recueille, entre autres, des chimpanzés, des gorilles, des bonobos et autres petits singes orphelins ou sauvés du braconnage dans cette région en proie à l'insécurité causée par l'activisme de dizaines de groupes armés. (cf. item 7)
— Il ne mesure que quelques centimètres et porte le nom d'un fameux spiritueux mexicain : à Teuchitlan, une localité de l'ouest du Mexique, les habitants célèbrent le retour inespéré dans les eaux de leurs fleuves du poisson téquila, une espèce endémique qui a été en danger critique d’extinction. (cf. item 11)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : Premiers animaux transgéniques de compagnie brevetés, des poissons d’ornement rendus plus colorés sous une lumière fluorescente se sont échappés de fermes aquacoles du Brésil vont-ils s’adapter à leur environnement ? (cf. item 6 & suite)
ENQUÊTE DU JOUR : Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, s’apprête à donner ses consignes de vote, très attendues, pour l’élection présidentielle. Au cours de son quinquennat, le chef de l’État et quasi-candidat a choyé les adeptes de la gâchette, au grand dam des écologistes. (cf. item 9)
BILANS DU JOUR : — A l'occasion d'une conférence célébrant les 30 ans du dispositif Natura 2000, Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, a estimé que les objectifs européens en matière de protection de la biodiversité n'étaient pas atteints. (cf. item 13)
— La première « liste rouge » francilienne des criquets, grillons, sauterelles, mantes et phasmes dévoile un constat « alarmant » : un quart des insectes sont menacés de disparition « à très court terme ». (cf. item 14)
CHIFFRES DU JOUR : — Près de 900.000 pangolins ont été vendus illégalement dans le monde entre 2000 et 2019, indiquait il y a un an l'ONG Traffic qui surveille les circuits de trafic illégaux d’animaux. (cf. item 15)
— En analysant les données douanières de Hong Kong, de Singapour et Taïwan "couvrant les importations et exportations d’ailerons et de viande de requin sur la période de 2003 à 2020", l‘ONG Ifaw révèle que les États membres de l’UE ont été la source de 45% des produits liés aux nageoires de requin importés" de ces trois zones en 2020. (cf. item 18)
ÉNIGME DU JOUR : Quels indices renseignent les éléphantes de mer, qui, après un périple solitaire de 10 000 kilomètres dans le Pacifique Nord, reviennent chaque année sur les mêmes plages pour y mettre bas quelques jours plus tard ? (cf. item 16)
APPELS DU JOUR : — A l’occasion de la 5ème session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (ANUE-5) qui s’est tenu à Nairobi, le Comité français de l’UICN appelle à poursuivre la dynamique impulsée par le dernier Congrès mondial de la nature et mettre en œuvre ses recommandations. (cf. item 17)
— Un groupe de grandes ONG internationales a appelé les pays développés à fournir 60 milliards de dollars d'aide par an aux pays les plus pauvres pour lutter contre la perte de biodiversité. (cf. item 19)
DORTOIR DU JOUR : Grâce à ses marais, la Camargue est devenue un lieu de prédilection pour les grues cendrées, reconnaissables à leur cri si particulier. Elles y passent les deux mois d'hiver. Leur population a d'ailleurs explosé ces dernières années : on en compterait maintenant plus de 20 000. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Sur la piste des trafiquants d'ivoire grâce à l'ADN des éléphants, AFP, 14/02/22, 19:00

Des tests ADN pratiqués sur des défenses d'éléphants ont permis de remonter à la source du trafic illégal d'ivoire, dévoilant de vastes réseaux tissés à travers l'Afrique par une poignée d'organisations criminelles, selon une étude parue lundi.
Les chercheurs ont passé au crible plus de 4.300 défenses de pachydermes en provenance de 12 pays d'Afrique, dans le but d'aider les enquêteurs à lutter contre le très juteux commerce illégal d'ivoire, qui contribue à décimer les éléphants de savane et de forêt.
Ils ont pratiqué des tests ADN sur 49 saisies effectuées entre 2002 et 2019, dans des containers où les défenses avaient été dissimulées parmi d'autres marchandises... mais quasiment jamais par paires, pour brouiller les pistes. 
La génétique a permis ainsi de relier un même individu à une autre cargaison, comme l'avait révélé une précédente étude menée par la même équipe, en 2018.
Mais les chances de marier une paire restant minces, les chercheurs ont décidé d'élargir leur jeu de piste à la famille proche : parents et progéniture, fratrie, demi-frères et demi-sœurs, explique l'étude publiée dans Nature Human Behaviour.
De multiples liens familiaux ont ainsi permis de connecter entre elles de multiples saisies et permis de remonter la filière. Révélant qu'à la source "les braconniers s'en prenaient année après année aux mêmes groupes d'éléphants", a détaillé Samuel Wasser, l'auteur principal de l'étude, professeur de biologie à l'université de l’État de Washington, lors d'une conférence de presse.
Les défenses sont ensuite acquises et expédiées au plus vite dans des containers hors d'Afrique, par le même réseau criminel. 
Seule une petite poignée de cartels orchestre la sortie de ces cargaisons, le plus souvent à destination de l'Asie. Via des ports d'Afrique de l'Est, mais aussi du Centre et de l'Ouest, ajoute l'étude qui dresse une feuille de route semblable à une toile d'araignée.
La mise au jour de ces connexions devrait permettre de poursuivre les trafiquants non plus pour une unique saisie, mais "pour des crimes transnationaux, punis par des peines plus lourdes", se félicite John Brown, enquêteur du Département de la Sécurité intérieure des États-Unis, qui a participé à l'étude.
Environ 50 tonnes d'ivoire sont saisies chaque année, soit seulement 10% du trafic mondial, le troisième le plus rentable après celui de stupéfiants et d'armes.
Le marché, évalué à plusieurs milliards de dollars, est d'autant plus difficile à démanteler que les cartels sont "hyper-connectés entre eux, et s'entraident", observe John Brown. Qui constate que les efforts pour rendre la vente d'ivoire illégale à travers le monde n'ont que "peu d'impact sur son trafic".
De plus, les organisations criminelles "évoluent constamment vers d'autres produits illicites exploitant d'autres espèces sauvages", comme les écailles de pangolin, souvent mêlées aux cargaisons d'ivoire, et très recherchées pour leurs propriétés médicales supposées, complète cet enquêteur.
<https://www.swissinfo.ch/fre/toute-l-actu-en-bref/sur-la-piste-des-trafiquants-d-ivoire-grâce-à-l-adn-des-éléphants/47347894>
En savoir plus : 
> Elephant genotypes reveal the size and connectivity of transnational ivory traffickers <https://www.nature.com/articles/s41562-021-01267-6>, Nature Human Behaviour, 14 February 2022
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2- En Colombie, un "chemin sonore" pour "voir" les oiseaux avec les oreilles, AFP, 15/02/22, 10:00

Aveugle depuis l'âge de trois ans, Juan Gabriel Soto est désormais capable de reconnaître les oiseaux qui peuplent les riches forêts du sud-ouest de la Colombie.
Avec six autres aveugles qui se tiennent à une corde, Juan Gabriel, 39 ans, marche le long d'un sentier d'observation de 400 mètres dans la campagne proche de la ville de Cali (sud-ouest).
Un guide audio leur apprend à reconnaître les sons des oiseaux qu'ils entendent en chemin.
"C'est une façon de voir les oiseaux avec nos oreilles (...) de les sentir", explique Juan Gabriel, qui a perdu la vue à cause d'un coup à la tête dans son enfance.
"On apprend petit à petit parce qu'il y a vraiment beaucoup d'espèces et beaucoup de sons différents", ajoute-t-il, après avoir effectué la promenade guidée pour la troisième fois.
Au premier tour, il n'a identifié aucun oiseau, mais avec le temps, il a "appris" à distinguer les chants du colibri, du coq de bruyère, du tangara et de l'épervier.
"Il y a des oiseaux qui produisent de cinq à huit sons. Apprendre à les identifier, à développer ce sens est une tâche qui n'est pas facile", explique Stiven Santander, 29 ans, aveugle lui aussi, qui marche sur le chemin en suivant la corde.
- Enfin seuls -
Avec quelque 1.900 espèces d'oiseaux recensées, la Colombie est le pays qui compte la plus grande diversité d'oiseaux au monde, selon l'Institut Humboldt.
Avant d'emprunter le sentier forestier, les marcheurs manipulent les maquettes en plastique de quelques-uns des oiseaux qu'ils vont écouter.
Attirés par de petites assiettes de nourriture, les vrais oiseaux colorés, en chair et en plumes, se perchent de part et d'autre du sentier.
Selon l'ONG Rio Cali, qui soutient l'initiative, il existe plus de dix sentiers pédagogiques de ce type autour de la troisième plus grande ville de Colombie.
L'initiative vise les "7,1% de la population (locale) qui ont un handicap visuel", explique Herman Bolaños, de la Corporation autonome régionale de la Vallée del Cauca (CVC), l'organisme public qui soutient ce projet de "tourisme inclusif".
Pour Juan Gabriel, la tournée offre également la possibilité "d'être sur le sentier de manière autonome, de marcher seul" en forêt. "C'est la première fois que j'en fais l'expérience", raconte-t-il avec enthousiasme.
"Loin de la ville, où il y a tant de bruit, tant de pollution, vous pouvez vous vider la tête", renchérit Stiven.
Selon l'ONG Rio Cali, ce "chemin sonore" est le premier du genre en Amérique du Sud et s'inspire de l'histoire de Juan Pablo Culasso, un Uruguayen aveugle célèbre pour sa capacité à distinguer les chants de plus de 3.000 oiseaux.
"Toutes les personnes malvoyantes ont le droit et le devoir de venir profiter de cet espace", conclut Juan Gabriel, un sourire jusqu'aux oreilles.
<https://www.boursorama.com/videos/actualites/en-colombie-un-chemin-sonore-pour-voir-les-oiseaux-avec-les-oreilles-82df984057bf0247ac48f8c9662efd01>
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3- Chasse aux dauphins : les Féroé commencent l'examen d'un possible encadrement, AFP, 15/02/22, 19:00

Le gouvernement local féringien a annoncé mardi avoir débuté ses discussions autour de l'avenir d'une chasse traditionnelle et controversée aux dauphins, avec une décision attendue dans les prochaines semaines.
Une pétition de près d'1,3 million de signatures réclamant l'interdiction de ces massacres estivaux de dauphins a également été remise à la veille de cette réunion au gouvernement de l'archipel autonome danois, ont confirmé à l'AFP le cabinet du Premier ministre et des associations de défense de cétacés.
Lors d'une réunion mardi matin à Torshavn, le gouvernement local féringien s'est penché pour la première fois sur les conclusions de la "réévaluation" demandée par le Premier ministre Bárdur á Steig Nielsen en septembre, après une chasse au bilan exceptionnellement lourd - plus de 1.400 dauphins à flancs blancs.
"C'était une première réunion. Aucune décision n'a été prise", a précisé à l'AFP un membre du cabinet du Premier ministre, estimant que la décision finale devrait intervenir dans "quelques semaines", avec "plusieurs options" sur la table.
Tradition ancestrale aux Féroé, territoire autonome danois en mer du Nord, le "grind" ou "grindadrap" consiste, en les encerclant, à acculer avec des bateaux un banc de mammifères marins dans une baie. Ils tombent alors entre les mains de pêcheurs restés à terre, qui les tuent avec des couteaux. 
Tous les étés, les images font régulièrement le tour du monde et scandalisent les défenseurs des animaux, mais la pratique bénéficie encore d'un fort soutien aux Féroé, où elle rappelle comment les cétacés ont nourri la population locale pendant des siècles.
En moyenne, quelque 600 cétacés sont pêchés chaque année aux îles Féroé, mais la chasse du 12 septembre 2021, dans le profond fjord de Skala, avait explosé les compteurs et poussé le gouvernement à réagir.
Seules les captures de dauphins à flanc blanc font l'objet de cette réévaluation, mais pas la pratique du "Grind" en elle-même, avec d'autres espèces visées, notamment des globicéphales.
Dans la pétition remise lundi au gouvernement féringien, portée notamment par l'ONG de défense des cétacés Whale and Dolphin Conservation, les signataires demandent la fin d'une pratique "cruelle".
"Massacrer plus de 1.400 dauphins après les avoir laissé souffrir franchit les limites du traitement éthique de la vie sauvage de notre planète et menace la réputation d'une communauté qui partage une profonde connexion avec la mer", plaide le texte.
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Chasse-aux-dauphins-les-Feroe-commencent-l-examen-d-un-possible-encadrement-1788404>
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4- Aux Emirats, la tradition des combats de taureaux loin des gratte-ciel, AFP, 18/02/22, 07:00
Aglaé Watrin

Loin des gratte-ciel de Dubaï et des courses de chameaux dans le désert, la tradition des combats de taureaux se perpétue depuis des décennies à Fujairah, une coutume méconnue des Emirats arabes unis, dénoncée par des ONG.
"Regardez comme ils se battent", s'écrie le commentateur lors d'un combat dans le village d'Al Qurayyah (nord-est). Tête contre tête, deux taureaux chargent, entourés chacun de trois ou quatre "assistants" prêts à intervenir en tirant une corde, attachée à leur cou ou à une patte.
Le combat dure une à deux minutes, d'autres suivent pendant plus d'une heure. Quand certains taureaux se rapprochent dangereusement du public, des personnes quittent précipitamment leurs chaises.
Quelque 200 spectateurs sont au rendez-vous, les hommes assis autour de l'arène, les femmes majoritairement restées à l'abri dans les voitures stationnées juste derrière, les enfants juchés sur les toits de 4X4 et pick-up.
Des camions chargés de bovins ont convergé de toute la région. Le silence a laissé place aux beuglements d'une cinquantaine de taureaux dispersés autour de l'arène, large terrain de terre battue coincé entre des montagnes rocailleuses et les eaux du Golfe d'Oman.
Dans une ferme proche, Issa explique la tradition. Il retrousse une manche de sa kandoura, robe traditionnelle portée par les hommes, pour plonger le bras dans une gigantesque marmite, brassant un mélange bouilli de blé, dates, herbes et poisson. 
"C'est ce qui donne leur force aux taureaux", assure tout sourire cet Emirati de 34 ans, dans la ferme familiale où il aide son père "depuis tout petit".
- "Divertissement" -
Comme il l'a appris, Issa prépare avec l'aide de six employés une partie des 17 taureaux de la ferme aux combats hebdomadaires entre bovins, après la grande prière musulmane du vendredi.
"Nous allons voir les animaux et nous regardons s'ils vont bien (...) On prend leur température, puis on les nourrit".
Contrairement à la tauromachie populaire dans des pays comme l'Espagne et le Mexique, où les taureaux sont généralement tués par des matadors, à Fujairah deux bêtes à cornes s'affrontent avec des conséquences bien moins fatales.
Des ONG critiquent néanmoins ces combats, à l'image du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW): "l'Histoire est marquée de mauvaises traditions, ce n'est pas pour cela qu'il faut continuer de les suivre", déclare à l'AFP Elsayed Mohamed, directeur régional de l'ONG.
Mais Issa et sa famille tiennent à perpétuer cette tradition et assurent la pérennité de leur élevage en accouplant les taureaux avec des vaches locales. 
"Si on voit un taureau qui nous plaît, on peut l'acheter aussi", précise Khatam, l'oncle d'Issa. Le prix va de 1.000 à 1.500 euros pour un taureau de quelques mois, et il grimpe pour un adulte, souligne-t-il, se remémorant son "très brave Golden", acheté quelque 9.500 euros.
Autrefois importés d'Asie, notamment d'Inde et du Pakistan, les taureaux étaient utilisés dans la région pour les travaux agricoles mais l'arrivée des nouvelles technologies a rendu leur rôle obsolète. 
"Nous avons eu l'idée d'organiser des combats de taureaux et d'en faire un divertissement, un moment de rassemblement. C'est une tradition qui se transmet de père en fils depuis des décennies", explique Issa, qui dit l'inculquer à ses six enfants.
"Le taureau qui gagne est celui qui montre le plus de courage et ne fuit pas", explique Issa. Les propriétaires n'obtiennent pas de prix, selon lui.
- TikTok et Instagram -
A Abou Dhabi et Dubaï, autres émirats du pays, les courses de chameaux sont populaires, "mais ici ce sont les combats de taureaux" observe Majid, un Emirati de 36 ans, dont le bovin a terminé à égalité avec son adversaire.
"Ce sport est une tradition ancienne", populaire de Fujairah jusqu'aux environs de Mascate, la capitale du sultanat d'Oman voisin, explique Mohammed al-Souraidi, un autre spectateur.
Mais la réputation des combats à Fujairah va désormais au-delà grâce aux réseaux sociaux, assure Issa, dont les neveux diffusent en direct les combats sur Instagram et TikTok.
Dans le public, l'Allemand Gunter Beelitz et sa femme sont les seuls touristes présents à ces combats qu'ils ont découvert dans un "guide touristique alternatif" : "C'est inhabituel pour nous. Et ce n'est pas comme les combats à mort des corridas espagnoles, là c'est juste un combat entre deux taureaux", estime Gunter qui travaille dans le domaine du théâtre.
L'absence de "combats sanglants" ne peut toutefois justifier cette pratique pour Elsayed Mohamed : "Même si certaines précautions sont prises, les taureaux peuvent toujours être blessés".
<https://information.tv5monde.com/info/aux-emirats-la-tradition-des-combats-de-taureaux-loin-des-gratte-ciel-445375>
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5- Chili : deux jeunes condors sauvés puis relâchés après des mois de captivité, AFP, 18/02/22, 09:00
Pablo Cozzaglio & Alberto Peña

Sauvés puis soignés par les hommes, Pumalin et Liquiñe, deux jeunes condors des Andes, une espèce vulnérable, ont retrouvé la liberté dans le parc national de la Patagonie chilienne.
Agés de deux ans à peine, ils sont extraits d'une cage positionnée en bord de falaise au-dessus d'une vallée et déploient leurs ailes de 2,7 mètres d'envergure. Claudiquant jusqu'à la corniche, ils prennent leur envol. A nouveau libres après avoir été secourus quatorze mois plus tôt.
"Le retour à la vie sauvage est un énorme défi", reconnaît Cristian Saucedo, 48 ans, directeur du programme de la faune sauvage à la Fondation Rewilding Chile, héritage légué par le défunt philanthrope américain Douglas Tompkins.
Le milliardaire avait acheté puis fait don, en 1990, de 8.000 km2 de terres au Chili et en Argentine pour que les deux pays perpétuent son travail engagé dans la préservation des espèces.
Pumalin et Liquiñe doivent désormais "réapprendre les codes de la société des condors", prévient M. Saucedo, et se nourrir des restes d'animaux morts qui constituent leur principale source alimentaire.
Les deux condors sont géolocalisés en permanence grâce aux puces implantées dans leurs ailes. "Nous renforçons ainsi leur rôle de charognards dans l'écosystème de la Patagonie", explique M. Saucedo.
- Appâts toxiques -
Pumalin, un mâle, avait été secouru alors qu'il était incapable de s'envoler "après un orage (...), trempé avec des signes de refroidissement". Liquiñe, une femelle, a été retrouvée après une "libération ratée" et sauvée une seconde fois, explique M. Saucedo, qui, avec son équipe, a nourri et soigné les deux oiseaux.
A présent ils planent au-dessus des sommets accidentés bordant le Parc national de Patagonie, composé des réserves de Tamango et de Jeinimeni, et la vallée de Chacabuco qui abrite 70% des condors du Chili.
L'espèce classée "vulnérable" selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) est répartie dans les Andes, principalement au Chili, en Argentine et au Pérou, mais se retrouve également en Bolivie, Equateur, Colombie et Venezuela.
"La plus grande menace, ce sont les appâts toxiques employés par les éleveurs pour empoisonner les pumas ou les chiens sauvages qui mangent leur bétail. Car, quand les condors arrivent, ils mangent ensemble et peuvent mourir par groupe de trente", explique Dominic Duran, directeur exécutif du projet Manku pour la conservation du condor des Andes au Chili.
Il pointe également la chasse, les décharges mal gérées et le manque de nourriture, avec la réduction du nombre de guanacos, ces camélidés sauvages d'Amérique du Sud apparentés aux lamas, dont les condors se chargent de nettoyer les cadavres.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/chili-deux-jeunes-condors-sauves-puis-relaches-apres-des-mois-de-captivite_161561>
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6- Brève. Des poissons transgéniques dans la nature au Brésil, Le Monde, 21/02/22, 06h00
Hervé Morin

Ces poissons d’ornement rendus plus colorés sous une lumière fluorescente se sont échappés de fermes aquacoles et semblent s’être adaptés à leur environnement. 
Ce sont les premiers animaux transgéniques de compagnie brevetés : depuis le début des années 2000, des poissons-zèbres, génétiquement modifiés pour exprimer des gènes de méduses ou de corail leur conférant de vifs coloris sous un éclairage fluorescent, sont les chouchous des aquariophiles. Mais voilà qu’on les retrouve dans la nature, à proximité de fermes aquacoles brésiliennes. Dans Studies on Neotropical Fauna and Environment du 2 février, des chercheurs constatent que l’espèce se reproduit dans un réseau de mares depuis 2015. La revue Science du 11 février rappelle que de tels échappements avaient aussi été constatés en 2014 à proximité d’élevages en Floride, où des perches n’avaient fait qu’une bouchée des fuyards. Mais au Brésil, on ne sait pas encore si leurs couleurs criardes leur vaudront le même sort, ou s’ils pourront prospérer, en l’absence de prédateur clairement identifié.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/02/21/des-poissons-transgeniques-dans-la-nature-au-bresil_6114565_1650684.html>
En savoir plus :
> The fluorescent introduction has begun in the southern hemisphere : presence and life-history strategies of the transgenic zebrafish Danio rerio (Cypriniformes: Danionidae) in Brazil <https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/01650521.2021.2024054?src=>, Studies on Neotropical Fauna and Environment, 3 Feb 2022
> Transgenic glowing fish invades Brazilian streams <https://www.science.org/content/article/transgenic-glowing-fish-invades-brazilian-streams>, Science, 11 Feb 2022, 6:05 PM
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7- A Lwiro, une oasis pour sauver des animaux traumatisés de l'est de la RDC, AFP, 21/02/22, 13:00
Ricky Ombeni

Solitaires ou en groupe, des grands singes sautent d'une branche à une autre, des femelles portant des petits au dos se frayent leur chemin dans la réserve verdoyante du Centre de réhabilitation des primates de Lwiro (CRPL), dans l'est de la République démocratique du Congo.
Un peu plus loin, derrière une grille, une demi-douzaine de primates ramasse les bananes que vient de leur apporter un gardien, avant de les porter à la bouche.
Créé en 2002 par l'Institut congolais pour la conservation de la nature (ICCN, organisme public) et le Centre de recherche en sciences naturelles (CRSN), le CRPL est aménagé non loin du parc national de Kahuzi-Biega.
Situé à 45 km à l'ouest de Bukavu, capitale du Sud-Kivu, ce centre recueille, entre autres, des chimpanzés, des gorilles, des bonobos et autres petits singes orphelins ou sauvés du braconnage dans cette région en proie à l'insécurité causée par l'activisme de dizaines de groupes armés.
Au centre de Lwiro, les animaux sont non seulement nourris, mais bénéficient aussi de soins médicaux et psychologiques pour sortir du traumatisme.
La majorité d'animaux présents au CRPL ont été "récupérés auprès de braconniers" ou de "personnes qui les détiennent illégalement", explique à l'AFP Sylvestre Libaku, manager de ce centre.
"Ces bébés chimpanzés orphelins nous arrivent à cause de l’insécurité et de la guerre", dit-il, en appelant les autorités de Kinshasa à pacifier la région afin de "permettre aux animaux de vivre paisiblement dans leur habitat naturel".
- Plaies non cicatrisées - 
La stabilisation d'un animal intervient au bout de plusieurs semaines voire des mois d'efforts. C'est le cas pour Tarzan, un chimpanzé recueilli en juin dernier et qui vit encore seul, en quarantaine. Récupéré à Bunia (Ituri), Tarzan garde encore des plaies non cicatrisées sur son crâne, mais "se porte mieux. Les poils commencent à pousser [mais] il est encore gardé dans sa cage en attendant qu’il soit mélé aux autres", explique M. Libaku.
En revanche, la situation de Byaombe, un autre chimpanzé blessé, recueilli depuis plus d'une année, inquiète ce responsable. L'animal reçoit des soins chaque jour mais "sans succès, son avenir n’est pas rassurant", pense-t-il. 
Dans son laboratoire, Damien Muhugura manipule les échantillons prélevés sur des animaux malades. "Nous faisons des analyses parasitologiques pour la recherche des vers intestinaux par exemple, bactériologiques, biochimiques", explique-t-il. 
Actuellement, le centre héberge 110 chimpanzés qui consomment chacun six kilos de nourriture (fruits, céréales, légumes) par jour, tandis que les bébés sont nourris au biberon. 
Établi comme une oasis au sein du parc menacé de Kahuzi-Biega, le CRPL s’étend sur 4 hectares. 
Les animaux qui proviennent de grandes forêts où ils se promenaient librement "se sentent maintenant prisonniers" dans ce petit espace, estime Assumani Martin, vétérinaire au CRPL.
En novembre 2020, 39 perroquets gris avaient été relâchés dans la forêt de Kahuzi-Biega, après un séjour dans le centre de Lwiro. 
Depuis, aucun animal n'y a été introduit à cause de l'insécurité qui règne dans et autour de cette réserve protégée, explique M. Libaku.
Couvrant 600.000 hectares, le parc de Kahuzi-Biega est situé entre deux volcans éteints, les monts Kahuzi (3.308 m) et Biega (2.790 m) dans le Sud-Kivu. Il est le sanctuaire des derniers gorilles des plaines de l'Est (graueri), qui compte environ 250 individus, selon le site de cette réserve.
<https://www.lexpress.fr/actualites/1/actualite/a-lwiro-une-oasis-pour-sauver-des-animaux-traumatises-de-l-est-de-la-rdc_2168436.html>
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8- Un cocktail de phéromones pour lutter contre le frelon asiatique, Le Monde, 22/02/22, 06h00 
Hervé Morin

Une équipe franco-chinoise a testé un mélange de trois molécules susceptible d’attirer les mâles pour les piéger et aider à contrôler cette espèce invasive – mais l’éradication semble exclue. 
La concupiscence sera-t-elle le tombeau du frelon asiatique ? L’idée de piéger les mâles de cette espèce invasive en les attirant grâce aux phéromones sexuelles produites par les femelles fait son chemin. Une étude franco-chinoise publiée le 7 février dans Entomologia Generalis suggère ainsi qu’un nouveau cocktail moléculaire serait plus efficace pour leurrer les représentants masculins de Vespa velutina.
Depuis sa première détection en France en 2005, l’hyménoptère a colonisé l’Europe. Vorace, il s’attaque aux pollinisateurs sauvages, mais fait aussi des ravages dans les rangs d’Apis mellifera, l’abeille domestique – quand il ne pique pas, parfois mortellement, les humains. Les apiculteurs tentent de faire face à l’intrus avec divers pièges et appâts, mais ceux-ci manquent d’efficacité et de spécificité : sur 100 insectes piégés, on estime que 95 ne sont pas des frelons asiatiques.
Eric Darrouzet (CNRS, université de Tours) et ses collègues chinois se sont donc lancés sur les traces des phéromones sexuelles spécifiques à cette espèce, produites par les femelles reproductrices pour attirer les mâles. En 2017, deux molécules prometteuses avaient déjà été identifiées, après prélèvement sur des glandes situées entre les sternites, ces plaques qui divisent l’abdomen. Dans la présente étude, un troisième composé, produit en moins grande quantité par l’animal, a été détecté, grâce à un procédé classique de chromatographie en phase gazeuse couplée à un spectromètre de masse.
L’équipe a ensuite testé l’efficacité de plusieurs combinaisons représentant des proportions diverses de ces trois molécules, et identifié la plus efficace lors de tests dans la nature, en France comme en Chine, auprès de populations légèrement différentes de l’insecte. Le mélange était placé sur un buvard à proximité d’un frelon mort qui faisait un peu office d’« appelant », comme dans la chasse au canard. L’étude montre que l’effet phéromone est maximal avec une molécule de plus que les deux précédemment identifiées. « Et c’est le mélange des trois, avec un ratio précis, qui permet d’attirer les mâles », résume Eric Darrouzet.
Viser la reine fondatrice d’un nid
Reste maintenant à mettre à profit cette attirance. Les molécules, faciles à reproduire par voie chimique, ne peuvent pas être brevetées, mais le chercheur a été contacté par une entreprise, avec laquelle un partenariat va être mis en place « pour réaliser de nouveaux tests et mettre au point le piège ». « Elle le commercialisera ensuite », indique-t-il.
Tient-on « la » solution pour éradiquer l’envahisseur ? Même s’il juge ces nouveaux résultats « intéressants », Benoît Derijard, qui, en 2018, avait corédigé un article de synthèse sur les différents moyens de lutte contre le frelon asiatique, en doute. « Une lutte efficace contre ce prédateur doit se focaliser sur la reine fondatrice d’un nid : elle est fécondée par plusieurs mâles au cours du vol nuptial, or les chances d’éliminer tous les mâles étant très faibles, elle sera toujours fécondée, engendrant environ 15 000 individus au cours d’une saison. » Certes, note-t-il, localement, piéger les mâles peut réduire la pression de prédation sur les ruchers, « mais ce genre de piégeage ne pourra éradiquer le frelon à pattes jaunes ».
Eric Darrouzet en convient. « Eradiquer l’espèce me semble compliqué, vu la surface où elle est présente en Europe, dit-il. En revanche, faire diminuer la population me semble tout à fait possible si des campagnes de piégeage sexuel sont menées à grande échelle. Si on ajoute le piégeage de femelles, avec un appât à base de phéromones d’alarme que nous développons également, et la destruction des nids, nous devrions arriver à contrôler cette espèce invasive, à terme. »
Attaquer le coriace sur plusieurs fronts, donc. Benoît Derijard approuve : avec son collègue Laurent Turchi, ils avaient pour projet de géolocaliser les nids, difficilement détectables, en équipant des frelons de puces à radiofréquence (RFID) qui auraient permis à un drone de les suivre. Mais, faute de financement, ce projet n’a pu aboutir.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/02/22/un-cocktail-de-pheromones-pour-lutter-contre-le-frelon-asiatique_6114702_1650684.html>
En savoir plus :
> Designing a sex pheromone blend for attracting the yellow-legged hornet (Vespa velutina), a pest in its native and invasive ranges worldwide <https://www.schweizerbart.de/papers/entomologia/detail/prepub/100930/Designing_a_sex_pheromone_blend_for_attracting_the?af=crossref>, Entomologia Generalis, Feb 7, 2022
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9- Enquête sur Willy Schraen, le président de la Fédération des chasseurs qui veut peser sur la présidentielle, Le JDD, 23/02/22, 15h20
Anne Vidalie

Le président de la Fédération nationale des chasseurs, Willy Schraen, s’apprête à donner ses consignes de vote, très attendues, pour l’élection présidentielle. Au cours de son quinquennat, le chef de l’État et quasi-candidat a choyé les adeptes de la gâchette, au grand dam des écologistes.
Mais combien d’heures comptent les semaines de Willy Schraen ? Le président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) est au four et au moulin. Ou plutôt aux manettes de son organisation (« sept jours sur sept ») et à la tête du holding familial d’immobilier commercial (« une journée par semaine »). À 52 ans, le natif de la Flandre française continue aussi à diriger la fédération départementale des chasseurs du Pas-de-Calais et l’Institut scientifique Nord Est Atlantique, une association de recherche sur les oiseaux migrateurs. Sans renoncer à la chasse, ni à son mandat de conseiller municipal de Bayenghem-­lès-­Éperlecques, le village des Hauts-de-France où il vit.
Épaules carrées et corps massif, l’homme respire l’énergie et l’enthousiasme. Il lui en faudra en 2022, année d’une double campagne présidentielle : celle qui pourrait lui offrir un deuxième mandat de six ans à la tête des 984 000 chasseurs français  ; et celle des aspirants à la magistrature suprême, dans laquelle il compte bien faire entendre la voix de ses mandants.
Willy Schraen a fixé rendez-vous aux candidats le 22 mars. Ce jour-là, les volontaires (« en personne, je ne veux pas leurs représentants ») viendront plancher devant le congrès national de la FNC réuni à Paris. Pour l’heure, il laisse planer le suspense. Il prodiguera « peut-être une consigne de vote, ou plusieurs ». En tout cas, il dira clairement qui boycotter. Il le sait, son avis pèsera lourd. « Entre les titulaires du permis de chasse et les pêcheurs, ainsi que leurs familles, on arrive à 10 millions d’électeurs », calcule-t‑il. En l’absence de Xavier Bertrand, dans les petits papiers du patron de la FNC, le pas-encore-­candidat Macron tient la corde, lui à qui un quart des amis de la gâchette ont donné leur voix au premier tour de l’élection de 2017. Il n’est pas chasseur, certes, mais il les comprend si bien. Ne considère-t‑il pas la passion cynégétique comme un « art de vivre », un petit bout du « patrimoine » français ? D’ailleurs, Schraen et ses ouailles n’ont pas à se plaindre du quinquennat écoulé. « Le Président leur a donné des preuves d’amour », juge le ­lobbyiste et conseiller politique de la FNC Thierry Coste.
> Lire aussi - Le débrief présidentiel : la chasse revient dans le débat, Hidalgo dénonce le sexisme dans la campagne
Le 15 décembre 2017, dans la forêt de Chambord glacée par la bise, Emmanuel Macron participe à un tableau de chasse – l’hommage rendu au gibier abattu ce jour-là. Depuis presque un demi-siècle, aucun chef de l’État n’avait assisté à ce rituel païen. Quelques mois plus tard, une réforme de la chasse prend forme. Adoptée en 2019, elle divise par deux le coût du permis national, ramené à 200 euros, et confie la gestion des plans de chasse aux fédérations départementales, en contrepartie, notamment, d’une obligation de formation à la sécurité tous les dix ans. Ulcéré, le ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, rend son maroquin.
> Lire aussi - Willy Schraen, président des chasseurs : "Nous avons un rôle à jouer en matière de police de proximité"
À plusieurs reprises, le gouvernement brave le Conseil d’État et Bruxelles pour autoriser plusieurs « chasses traditionnelles », ces techniques ancestrales de capture des oiseaux à l’aide de filets, de glu ou de cages. Yves Vérilhac, le directeur général de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), n’en revient toujours pas. « Les lobbies ont court-circuité le ministère. C’est une grosse déception. »
L’énarque et l’autodidacte  
En retour, Willy Schraen n’est pas avare de gages. Quand les Gilets jaunes font trembler la ­République, en décembre 2018, il calme ses troupes. « Si j’avais pas stoppé tout de suite, ils étaient 500 000 sur les ronds-points et y aurait eu des gars armés », confie-t‑il à la journaliste Émilie Lanez, auteure de Noël à Chambord (Grasset). En mai 2019, quelques jours avant les élections européennes, il se fend d’un courrier au million d’adhérents de sa fédération pour vanter la future baisse du prix du permis national. « J’ai particulièrement apprécié l’implication personnelle du président de la ­République et sa vigilance pour respecter les engagements électoraux », leur écrit-il.
Deux ans et demi plus tard, Willy Schraen dit volontiers tout le bien qu’il pense de l’« écoute » d’Emmanuel Macron et de son « suivi du dossier ». « Ses prédécesseurs recevaient le patron de la FNC une fois avant l’élection puis une seconde avant la fin du mandat, observe-t‑il. Avec lui, c’est différent. On se voit. » Le courant passe entre les deux hommes, l’énarque nourri de littérature et de philosophie par sa grand-mère Manette et l’autodidacte initié à la chasse par son grand-père René.
À Issy-les-Moulineaux, au sud-ouest de Paris, les trophées aux murs du bureau de Willy Schraen racontent cet engouement. Chaque crâne, chaque animal – cerf, renard, daim ou sanglier – « représente un moment particulier, un souvenir ». Mais l’objet qu’il chérit le plus est une modeste peinture de lièvre. « Toute mon enfance », glisse-t‑il.
Ses prédécesseurs recevaient le patron de la FNC une fois avant l’élection puis une seconde avant la fin du mandat. Avec Emmanuel Macron, c’est différent. On se voit.
Le patron de la FNC est fier d’être un « vrai gamin de la campagne ». Cadet d’une fratrie de trois garçons, il a poussé dans les plaines de la Flandre maritime, aux confins des départements du Nord et du Pas-de-Calais. Ce grand affectif puise ses forces là, auprès de Karine, son « éternelle fiancée », et de ses trois fils, et dans la chaleur des tablées de copains et de cousins rassemblés pour un anniversaire ou une fête. « C’est un gars d’une simplicité incroyable, jamais aussi heureux que dans sa pâture, avec ses chiens et ses volailles, ou sous sa serre à tomates », assure son camarade de lycée Jean-Christophe Merck, commerçant à Gravelines.
Depuis qu’il arpente sa région, Willy Schraen la connaît comme sa poche. Minot, il adorait les parties de pêche dans le marais audomarois avec les copains de Broxeele et des bourgs voisins, la traque des grives et des merles dans les haies d’aubépine, les courses d’escargots ou de grenouilles « dignes du Grand Prix d’Amérique » et les parties de pétanque endiablées. « On ne s’ennuyait jamais, dit-il. Été comme hiver, les journées étaient trop courtes. » Il en oubliait presque ces kilos superflus qui lestent son corps depuis toujours et, trop souvent, lui attiraient les sarcasmes.
Il a 12 ans quand ses parents divorcent. Son pépiniériste de père s’éloigne, laissant son ex-épouse gérer la petite affaire et les trois garçons. David, l’aîné handicapé, décédera prématurément. Alexandre, le benjamin, deviendra l’associé en affaires du cadet et son « complice ». Willy vénère son grand-père paternel René Schraen, son « dieu vivant », amateur de chasse et de combats de coqs, qui lui enseigne « une nature vivante qu’on ne trouve pas dans les livres ».
Au côté de ce papy taiseux et de sa chienne Diane, il apprend à traquer le lièvre. « Je connaissais mieux que personne les mœurs vagabondes de ce merveilleux animal », précise-t‑il dans son livre Un chasseur en campagne (Gerfaut), préfacé par l’actuel garde des Sceaux, Éric Dupond-Moretti, chasseur lui aussi. Dans un petit carnet, le minot consigne jour après jour les humeurs de la météo – pluie, température, ensoleillement, vent. De ces paramètres fluctuants dépend en effet la réponse à une question existentielle : à quel endroit, le jour dit, a-t‑on le plus de chances de lever un lièvre ­autour de Rubrouck, le village de ses grands-­parents ?
Un franc-parler qui fait tousser 
Cette activité l’absorbe bien davantage que les livres de classe. Il décrochera un seul diplôme, le BEPC, l’ancien brevet des collèges – et encore, il croit se souvenir que tout le monde, cette année-là, l’a eu grâce au contrôle continu. Après son échec au bac, il s’achète un vieux fourgon et se lance dans la vente ambulante de fleurs sur les marchés du Nord - Pas-de-Calais. « Il n’a pas peur de se retrousser les manches, salue Jean-Christophe Merck. Quand nous sortions en boîte le vendredi soir, lui enchaînait le lendemain matin, après une nuit souvent blanche. »
Avec son jeune frère Alexandre, Schraen s’initie à l’importation de plantes achetées aux Pays-Bas. « Je voulais me prouver que je valais peut-être un peu mieux que ce que ma médiocre scolarité disait de moi », justifie-t‑il. Il deviendra le seul Français propriétaire d’un comptoir batave. Il maîtrise vite le néerlandais, cousin du flamand de ses grands-parents, et se « révèle dans l’achat et la vente ». Au fil des kilomètres d’autoroute avalés chaque semaine, il améliore son anglais en écoutant des cassettes. « Il se débrouille aussi en polonais et en allemand, confie, admiratif, son ami Jean-Paul ­Vuylsteker, entrepreneur à la retraite. Willy est un d’un naturel curieux, il aime comprendre et apprendre. »
J’ai préféré garder mon indépendance. Mais je prendrai peut-être un mandat un jour
En 2017, les frères Schraen cèdent Orange et Vert, leur enseigne de jardinerie, dont ils ne gardent que l’immobilier commercial. Willy n’a pas encore 50 ans et, pour la première fois de sa vie, il a du temps pour lui. « Un cap dangereux à passer », se souvient-il. Heureusement pour cet hyperactif, il s’est engagé dans un nouveau combat depuis quelques années : la défense des chasseurs. En 2010, il prend les commandes de la fédération du Pas-de-Calais, puis élargit son fief aux Hauts-de-France trois ans plus tard.
Sur ses terres nordistes, il est aujourd’hui « indétrônable », dixit son vice-président Jean-Michel Taccoen, conseiller régional (LR) délégué à ­l’environnement, qui vante sa maîtrise des dossiers et ses qualités humaines. « Il ferait un excellent ministre de la Ruralité », glisse-t‑il. Pour l’instant, l’intéressé résiste au chant des sirènes politiques. « J’ai préféré garder mon indépendance, affirme-t‑il. Mais je prendrai peut-être un mandat un jour. » Ce pourrait être au Sénat, la « chambre qui porte la voix des territoires ».
Schraen entre au conseil d’administration de la FNC en 2013. Son franc-parler fait tousser dans cet univers feutré. « À l’époque, les cadres de l’organisation étaient très vieille France, explique Danielle Chenavier, la présidente de la fédération de l’Isère. Lui représente la chasse rurale, avec un côté haut en couleur qui le rend populaire dans les campagnes. » En prime, Willy Schraen dit sans ambages ce que beaucoup d’adhérents pensent alors tout bas. « J’étais en désaccord avec la stratégie de communication très effacée menée alors par la fédération, résume-t‑il. Je suis persuadé que, à force, les chasseurs ont fini par perdre leur voix et leur crédibilité. » Très peu pour lui, le vieil adage « pour vivre heureux, vivons cachés ».
Communication offensive 
Thierry Coste, l’homme qui parle à l’oreille des présidents (de la République et de la FNC), se range sous sa bannière. « Il avait le profil pour engager les réformes nécessaires, estime l’autoproclamé “Machiavel du monde rural”. J’ai découvert ses qualités de chef d’entreprise, à la fois stratège et gestionnaire. » Willy Schraen est élu président de la FNC en août 2016.
Sous l’impulsion de son nouveau patron, la poussive fédération passe en mode offensif. « Il fait avancer les choses, même s’il est souvent excessif », reconnaît le sénateur de la Côte-d’Or François Patriat, expert des dossiers cynégétiques. Le plus grand succès de Willy Schraen se niche au creux de la complexe réforme de la chasse de 2019. Moyennant une éco-contribution de 5 euros versée par chaque chasseur lors de la validation annuelle de son permis et abondée à hauteur de 10 euros par l’État, les fédérations disposent désormais d’un joli pactole pour financer des actions en faveur de la biodiversité : quelque 15 millions d’euros à leur main chaque année.
Ce petit arrangement entre amis exaspère le défenseur des oiseaux Yves Vérilhac. « Encore un cadeau scandaleux de Macron », fulmine-t‑il. Dans son livre, le président de la FNC évoque fièrement cette « machine de guerre environnementale » en devenir. Et annonce la couleur aux « associations écologistes diverses et variées qui [les] soupçonnent de vouloir leur manger la laine sur le dos » : « C’est ce que nous allons faire demain. Oui, nous proposerons aux maires et aux élus territoriaux une autre façon de faire de l’écologie, faite de pragmatisme, d’économie et de bon sens. »
Willy Schraen préfère les fortes paroles aux images aseptisées
La communication de la FNC fait peau neuve. Fin août 2018, des affiches fleurissent dans le métro parisien et sur les murs des grandes villes sous le slogan « Les chasseurs, premiers écologistes de France ? ». La réponse figure juste en dessous  : « Ils participent bénévolement à la sauvegarde de la biodiversité de nos campagnes. » Ce pied de nez exaspère les écolos, qui hurlent à la concurrence déloyale. Les gilets orange, eux, sont ravis de leur coup – même si la FNC est condamnée trois ans plus tard pour « parasitisme », car les visuels de sa campagne ressemblaient trop à ceux de la LPO.
Au printemps 2021, le premier film publicitaire de la FNC, « La chasse, le bonheur grandeur nature », est diffusé à la télévision. Des images d’enfants joyeux, de couples amoureux, de repas entre copains et d’animaux en liberté défilent sur l’air de 'C’est si bon' d’Yves Montand. On est loin du fameux sketch des Inconnus présentant des tireurs avinés, grossiers et maladroits qui chassent la « galinette cendrée »… Quelques mois plus tard, une mini-websérie en huit clips baptisée « Retrouvez votre vraie nature » met en scène des Français qui partagent un secret – leur amour de la chasse. Schraen en est convaincu, son passe-temps favori a besoin d’être expliqué plus que défendu. Cela tombe bien : « Il n’aime rien tant qu’argumenter pour tenter de convaincre les opposants », pointe son ami Jean-Michel Merck.
Mais c’est plus fort que lui, Willy Schraen préfère les fortes paroles aux images aseptisées. Quitte à susciter des polémiques, comme lorsqu’il suggère « le piégeage des chats à plus de 300 mètres des habitations ». Ou qu’il qualifie de « débile » la proposition de l’écologiste Yannick Jadot d’interdire la chasse le week-end et pendant les vacances scolaires. Quitte, aussi, à recevoir des tombereaux d’insultes et de menaces sur les réseaux sociaux, au point d’être placé, un temps, sous protection policière.
Son sens de la punchline n’a pas échappé aux animateurs de l’émission quotidienne de la radio RMC Les Grandes Gueules, qui ont fait de lui l’un de leurs chroniqueurs attitrés en septembre dernier. Le très policé Thierry Coste en frémit. « Je lui recommande souvent plus de prudence dans ses propos. Mais c’est un sanguin, il réagit parfois avec une virulence qui dépasse sa pensée et remet une pièce dans la machine quand il vaudrait mieux tenir sa langue. »
Les détracteurs de Schraen, eux, adorent ses dérapages. Julien Bayou, secrétaire national d’EELV : « Plus il parle, plus il décrédibilise son lobby morbide. C’est le meilleur porte-parole anti-chasse. » Dans les rangs de la FNC, quelques-uns le déplorent. « Communiquer, c’est bien, mais mieux vaudrait être moins clivant, ose le Girondin Henri Sabarot, seul président départemental ouvertement critique. Nous sommes un peu fâchés avec tout le monde : les agriculteurs, les forestiers, et même avec notre ministère de tutelle, y compris, bien sûr, avec la ministre Barbara Pompili. Ce n’est peut-être pas la meilleure façon de défendre nos pratiques… » L’intéressé n’en a cure. Il trace sa route avec, en tête, cette phrase de Jean Gabin qu’il cite avec gourmandise : « Aujourd’hui, ce ne sont pas les valeurs qui se perdent, c’est la connerie généralisée qui triomphe  ! »  
<https://www.lejdd.fr/Politique/enquete-sur-willy-schraen-le-president-de-la-federation-des-chasseurs-qui-veut-peser-sur-la-presidentielle-4095391>
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10- Hausse "inquiétante" de la chasse illégale d'oiseaux à Chypre, selon une ONG, AFP, 23/02/22, 18:00

La chasse illégale d'oiseaux a augmenté de manière "inquiétante" à Chypre, a alerté mercredi l'association de protection des oiseaux BirdLife Cyprus, accusant les autorités de laxisme.
"Cela n'est malheureusement pas une surprise après l'assouplissement honteux de la loi chypriote pour la protection des oiseaux en décembre 2020", a déclaré l'association dans un communiqué.
L'utilisation de pièges à filet -- difficilement visible par les oiseaux qui s'y retrouvent paralysés-- a augmenté à l'automne 2021 de 132% sur un an, selon l'ONG.
Les chasseurs privilégient l'automne pour cibler des oiseaux migrateurs, comme les fauvettes à tête noire et autres oiseaux chanteurs, dont de nombreuses espèces protégées.
"Ce niveau record de pièges signifie qu'un peu plus de 600.000 oiseaux ont certainement été capturés illégalement et tués à l'automne 2021 dans les zones étudiées", a regretté l'ONG.
Parmi ces dernières, la base britannique de Dhekelia (sud), la principale zone de chasse de l'île, a vu le taux augmenter de 42%, d'après BirdLife Cyprus.
Egalement piégés par des branches enduites de colle, les oiseaux tués, issus de 150 espèces différentes, sont servis illégalement dans des restaurants de l'île méditerranéenne.
"Cette tendance à la hausse inquiétante (...) intervient après une série de mesures politiques régressives qui envoient comme message général que la chasse aux oiseaux est dépénalisée", a affirmé l'ONG.
Les amendes punissant la pose de pièges à oiseaux sont ainsi passées de 2.000 à 200 euros, "ce qui n'est ni dissuasif ni punitif, et clairement pas à l'échelle du profit que ferait quelqu'un en vendant illégalement ces oiseaux."
En octobre, la Commission européenne a exprimé dans une lettre son inquiétude et appelé Nicosie à annuler les amendements de la loi et à rétablir les amendes à 2.000 euros.
"Chypre sera très certainement convoqué par la Cour de justice de l'Union européenne pour son incapacité à protéger les oiseaux migrateurs, comme le souligne la lettre de la Commission", a déclaré l'association.
En 2019, la chasse aux oiseaux à l'aide de filets à Chypre avait baissé de 90% par rapport à 2002, un record dû notamment à la répression du braconnage, selon BirdLife Cyprus.
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/hausse-inquietante-de-la-chasse-illegale-doiseaux-a-chypre/>
En savoir plus :
> Bird trapping levels up in 2021, BirdLife Cyprus <https://birdlifecyprus.org/bird-trapping-levels-up-in-2021/>, February 23, 2022
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11- Au Mexique, la "résurrection" du poisson téquila, AFP, 25/02/22, 18:00

Il ne mesure que quelques centimètres et porte le nom d'un fameux spiritueux mexicain : à Teuchitlan, une localité de l'ouest du Mexique, les habitants célèbrent le retour inespéré dans les eaux de leurs fleuves du poisson téquila, une espèce endémique qui a été en danger critique d'extinction.
La répartition géographique de ce poisson est extrêmement réduite : on le trouve uniquement dans les eaux du fleuve Teuchitlan et les drainages du fleuve Ameca, dans l'Etat mexicain de Jalisco (ouest). 
En 1998, l'espèce était considérée "éteinte" en raison de la fragmentation de son habitat, de la pollution et de la compétition d'autres poissons non endémiques, selon les données de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN). 
Des scientifiques américains et britanniques avaient toutefois préservé des spécimens dans des aquariums, ce qui a permis le lancement quelques années plus tard d'un processus de réintroduction du poisson dans son habitat originel, mené par l'Université michoacane de San Nicolas de Hidalgo.
Après une phase de deux ans en laboratoire, le projet a débuté en 2014 et plusieurs réintroductions de poissons dans le fleuve ont eu lieu, la dernière en 2018, explique à l'AFP Omar Dominguez, biologiste et responsable du programme. 
Actuellement le nombre de poissons téquila est estimé entre 1.500 et 2.000 et si l'espèce reste "en danger" selon l'IUCN, sa population est considérée comme en croissance.
Le poisson de petite taille -- il mesure entre 6 et 8 centimètres à taille adulte - est un "élément clé de l'écosystème", souligne Omar Dominguez. 
Outre son nom qui fait référence à celui d'une vallée et montagne locales, il a des caractéristiques bien précises : il est vivipare, à savoir que c'est à l'intérieur du corps de la mère que se développent pendant 45 jours le foetus ; il est aussi carnivore "se nourrissant par exemple de larves de moustiques, ce qui rend l'environnement sain pour les humains". 
- "Unique au monde" -
Le projet de réintroduction a surtout cherché à impliquer les 10.000 habitants de Teuchitlan, en particulier les enfants qui non seulement informent les visiteurs sur l'importance de sauvegarder l'habitat naturel du poisson tequila, mais aussi de son caractère unique. 
"Ce sont eux, les enfants, qui vont voir les visiteurs qui sont sur les berges du fleuve et leur expliquent que dans ce fleuve vit un petit poisson qui est unique au monde (...) et qu'ils ont participé à sa réintroduction", raconte à l'AFP Consuelo Rivera, 70 ans, une institutrice à la retraite de Teuchitlan.
Le collectif citoyen "Gardiens du fleuve" organise aussi des campagnes d'information et des ateliers pour enfants sur la faune et la flore. 
Le tourisme est également un élément du projet de réintroduction. Dans la zone balnéaire d'El Rincon, plusieurs piscines naturelles, alimentées par les eaux du fleuve, sont très prisées des touristes locaux qui leur attribuent des vertus thérapeutiques. 
Les baigneurs peuvent alors nager avec les poissons téquila, que les locaux surnomment aussi "gallito" (petits coqs) en raison de la bande couleur orange présente sur la queue du mâle qui s'en sert pour faire la cour à la femelle. 
"Il y a beaucoup de ces petits poissons, ils nagent avec les baigneurs et parfois ils commencent à mordiller les gens, à leur faire des caresses", sourit Maria Aurea Martinez, une employée de la zone balnéaire. 
Pour le curé de Teuchitlan, le père Jaime Navel, ce retour relève du miracle. "Le petit poisson a ressuscité, il est revenu à la vie", se réjouit-il, célébrant le retour de "la joie dans la communauté".
<https://www.rtbf.be/article/au-mexique-la-resurrection-du-poisson-tequila-10942977>
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12- Indonésie : séisme de 6,2 au nord de Sumatra, au moins sept morts, 85 blessés, AFP, 25/02/22, 21:00

Au moins sept personnes sont mortes et 85 ont été blessées vendredi dans un séisme de magnitude 6,2 qui a secoué le nord de l'île de Sumatra, en Indonésie, ont annoncé les autorités.
Le tremblement de terre s'est produit quelques minutes après un séisme plus léger, qui a poussé les habitants apeurés à évacuer leurs maisons.
"Nous avons tous fui nos maisons (après le premier séisme)", a raconté à l'AFP Prama Agustino, qui a évacué son domicile dans la panique avec son bébé âgé d'un an.
Le tremblement de terre s'est produit à 01H35 GMT à une profondeur de 12 kilomètres et à 70 kilomètres de la ville de Bukittingi, située dans la province de Sumatra occidentale, a précisé l'Institut sismologique américain (USGS).
La majorité des victimes sont des habitants des districts de Pasaman et du Pasaman occidental, à une vingtaine de kilomètres de l'épicentre, selon le chef de l'Agence nationale de gestion des catastrophe (BNPB) Suharyanto, qui, comme beaucoup d'Indonésiens, ne porte qu'un seul nom.
L'agence indonésienne de météorologie a demandé aux habitants de rester éloignés des pentes par crainte des glissements de terrains au plus fort de la saison des pluies.
Aucune alerte au tsunami n'a été lancée, mais la secousse a été ressentie dans les provinces voisines de Riau et de Sumatra Nord et jusqu'en Malaisie et à Singapour.
Des images montrent des maisons en partie effondrées dans la ville de Pasaman, près de l'épicentre, avec des briques tombées à terre et des murs éventrés.
- "Les bâtiments oscillaient" -
Des images de télévision montrent aussi des patients évacués d'un hôpital à Padang, capitale de la province de Sumatra occidentale.
Alim Bazar, responsable de l'agence en charge de la gestion des catastrophes à Pasaman, a déclaré à l'AFP que les murs de certains bâtiments se sont fissurés. 
"Le maire a appelé et ordonné que les deuxième et troisième étages de chaque bâtiment soient évacués", a-t-il déclaré. 
Irpanda, un habitant de la ville de Pasaman a raconté à Metro TV avoir ressenti les deux secousses. 
"Au début, le tremblement de terre n'a duré que quelques secondes. Les gens fuyaient leurs maisons et les bâtiments voisins oscillaient", a-t-il témoigné.
"Mais ensuite, un autre tremblement de terre plus puissant s'est produit. Davantage de personnes ont fui leur maison", a-t-il ajouté, précisant que les patients d'un hôpital local ont été évacués. 
Par ailleurs, "des secousses ont été ressenties dans certaines parties de Singapour vers 9H45", a indiqué la police dans un communiqué. 
Le département météorologique de Malaisie a indiqué dans un tweet que des "vibrations" avaient été ressenties dans les États de l'ouest de la péninsule. 
L'Indonésie est régulièrement confrontée à des tremblements de terre du fait de sa position sur la "ceinture de feu" du Pacifique, où les plaques tectoniques se rencontrent.
L'archipel demeure marqué par le tremblement de terre du 26 décembre 2004 d'une magnitude de 9,1 au large des côtes de Sumatra, qui avait provoqué un gigantesque tsunami et entraîné la mort de 220.000 personnes dans toute la région, dont environ 170.000 pour la seule Indonésie.
<https://www.parismatch.com/Actu/Environnement/Indonesie-seisme-de-6-2-au-nord-de-Sumatra-au-moins-sept-morts-85-blesses-1790479>
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13- Biodiversité : "Nous n'atteignons pas les objectifs", concède Bérangère Abba, AFP, 25/02/22, 22:00

Bérangère Abba, secrétaire d’État chargée de la Biodiversité, a estimé vendredi à Strasbourg que les objectifs européens en matière de protection de la biodiversité n'étaient pas atteints, à l'occasion d'une conférence célébrant les 30 ans du dispositif Natura 2000.
"Malgré les efforts et les moyens conséquents déployés au niveau communautaire, nous n'atteignons pas les objectifs que nous nous sommes fixés en matière de lutte contre l'érosion de la biodiversité", a déclaré Bérangère Abba, en clôture de la conférence, organisée dans le cadre de la présidence française de l'Union européenne sur les zones Natura 2000.
Le réseau Natura 2000 a été instauré par la directive européenne de 1992 sur la faune et la flore et complété en 2009 par la directive sur les oiseaux. Il regroupe un ensemble de sites naturels, terrestres et marins, reliés entre eux par des couloirs écologiques, ayant pour objectif de préserver les espèces et milieux menacés ou caractéristiques au niveau européen, tout en tenant compte des activités humaines.
Le réseau couvre près de 27.000 sites dans l'Union européenne, dont 1.756 en France métropolitaine (le réseau ne couvre pas les départements et régions d'Outre-Mer), représentant 13% de la surface de l'Hexagone, et 36% de la surface maritime, selon le ministère de la Transition écologique.
A l'issue de deux jours d'échanges ayant rassemblé experts et ministres au Parlement européen, Bérangère Abba a dressé "le constat qu'il nous fallait accélérer, être plus ambitieux sur ces dispositifs de préservation de la biodiversité au niveau européen, au regard de nos expériences nationales et des défis à l'œuvre".
En conclusion de la conférence, les 27 pays membres ont adopté une déclaration d'intention, baptisée "Déclaration de Strasbourg", qui distingue trois "principes clés": le renforcement de la législation européenne existante, la réduction des "pressions humaines sur la nature", et l'accompagnement vers des "pratiques compatibles avec la préservation de la biodiversité".
A l'occasion des 30 ans du réseau Natura 2000, plusieurs ONG ont déploré une "véritable course à la désignation de nouvelles aires protégées, au détriment de la mise en place de mesures de gestion appropriées". 
"Seuls 4% des aires marines protégées disposent aujourd'hui d'une protection forte, contre un objectif de 10% qui devait être atteint en 2022", a déclaré Elodie Martinie-Cousty, membre de France Nature Environnement. 
Les autres aires classées "sont très peu protégées et pâtissent des conséquences de la surpêche et des techniques de pêche destructrices", a-t-elle déploré.
A l'occasion de cette conférence, la région Grand Est a été distinguée comme lauréate du programme européen Life, qui vise à soutenir des projets de protection de l'environnement et du climat.
Forte de cette enveloppe de 26 millions d'euros, la région compte, entre autres, créer 10 nouvelles réserves naturelles régionales, planter 1.000 kilomètres de haies ou encore former les élus aux enjeux de la biodiversité.
Selon l'Observatoire régional Grand Est de la biodiversité, 37 espèces de plantes ont disparu de la région depuis le début du XXe siècle, tandis que les effectifs d'oiseaux ont chuté de plus de 20% depuis le début du XXIe siècle.
<https://www.challenges.fr/politique/biodiversite-nous-n-atteignons-pas-les-objectifs-concede-berangere-abba_802409>
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14- Exclusif. En Île-de-France, un quart des insectes sont menacés de disparition « à très court terme », Le JDD, 27/02/22, 10h25 
Bertrand Gréco

Le JDD dévoile la première « liste rouge » francilienne des criquets, grillons, sauterelles, mantes et phasmes. Le constat est « alarmant » : un quart des insectes sont menacés de disparition « à très court terme »
Les insectes suscitent spontanément moins de sympathie que les pandas, les dauphins ou les éléphants. Pourtant, le déclin massif de ces petites bêtes, largement documenté par la littérature scientifique ces trois dernières années, est une très mauvaise nouvelle. Pour la première fois, une « liste rouge » des orthoptéroïdes d’Île-de-France – criquets, grillons, sauterelles, mantes et phasmes – vient d’être rédigée par l’agence régionale de la biodiversité (ARB), département de l’Institut Paris Région, et l’Office pour les insectes et leur environnement (Opie). Elle sera publiée lundi, le JDD la présente en avant-première.
Ce catalogue des espèces vulnérables ou menacées, établi selon la méthodologie standardisée de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), intéressera particulièrement les écologues. Car ce « peuple de l’herbe » est considéré comme un précieux « bio-indicateur de l’état de santé de nos écosystèmes, en l’occurrence les prairies, pelouses, friches, landes, clairières », explique le naturaliste Hemminki Johan, coauteur de l’étude. D’autant que les résultats sont préoccupants. L’ARB a déjà lancé cinq listes rouges dans la région parisienne, consacrées aux plantes vasculaires, aux oiseaux, aux chauves-souris, aux libellules et aux papillons de jour. Toutes inquiétantes.
Il existe 28 500 espèces d’orthoptères sur la planète et 220 dans l’Hexagone. En Île-de-France, ce groupe d’insectes se répartit en 71 espèces : 20 sauterelles, 11 grillons, 38 criquets, 1 mante (la religieuse) et 1 phasme (dit gaulois). « Pour cet exercice inédit de recensement, nous avons compilé plus de 38 000 données d’observations consolidées récoltées par 350 contributeurs depuis une dizaine d’années, raconte Xavier Houard, coordinateur de cette liste rouge. Peu de Régions ont ce niveau de connaissance, la Normandie, la Bourgogne, la Nouvelle-Aquitaine et nous. » L’étude francilienne a une particularité : elle décrit aussi les périls et propose des solutions.
On n’a pas revu le dectique des brandes
« Le constat est alarmant, prévient Xavier Houard. Un quart des espèces franciliennes sont menacées de disparition à très court terme. » Parmi les 71 espèces franciliennes, une dizaine sont récemment arrivées en Île-de-France, venant du sud à cause du changement climatique (autre sujet d’inquiétude). Sur les 61 restantes, 5 se classent dans la catégorie « en danger critique », 4 « en danger », 5 « vulnérable », 7 « quasi menacée ». « Et 4 espèces sont avérées disparue du territoire francilien, c’est beaucoup ! soupire le naturaliste. Ce travail vient hélas illustrer la grave crise de la biodiversité. » Pour résumer, 6 % de ces insectes ont disparu, 22 % sont menacés et 11 % sont quasi menacés en Île-de-France.
> Lire aussi - La lente agonie du tunnel des artisans, le dernier réfrigérateur naturel de Paris
Ainsi, l’œdipode rouge n’a plus été revu depuis 1964, le dectique des brandes depuis 1922. Le criquet rouge-queue et le tétrix calcicole sont sur le point de s’éteindre. La decticelle des bruyères, l’éphippigère des vignes ou le grillon des marais ont du souci à se faire pour leur descendance. D’aucuns pourraient ne pas s’émouvoir de cette extinction annoncée ; ils auraient tort. Certains orthoptères sont des prédateurs, ils dévorent les pucerons et les acariens, protégeant ainsi les cultures. D’autres, herbivores, contribuent à la diversité des graminées. Et tous constituent un indispensable réservoir de nourriture pour d’autres animaux. « Sans eux, les oiseaux déserteront les campagnes franciliennes », résume Hemminki Johan.
« N’oublions pas non plus qu’on leur doit la petite musique de l’été, la bande-son de nos vacances », ajoute Sophie Deschiens, conseillère régionale (LR) et présidente de l’ARB. Pas facile toutefois de sensibiliser le grand public à leur sort. C’est l’ambition de la Maison des insectes, au sein du parc départemental du Peuple de l’herbe, à Carrières-sous-Poissy (78). Des équipes de pédagogues de l’Opie sillonnent aussi les écoles. « La prise de conscience de l’utilité des pollinisateurs, en particulier des abeilles, est maintenant établie, se réjouit Xavier Houard. Pour les sauterelles, c’est plus compliqué : elles sont associées à l’une des dix plaies d’Égypte ; il nous faut combattre plus de deux mille ans de peurs ancestrales dans l’inconscient collectif. Heureusement, il y a Jiminy Cricket ! »
Limiter drastiquement l’usage des pesticides
Pour enrayer le déclin des « insectes des prairies », il convient d’abord de limiter drastiquement l’usage massif, dans l’agriculture francilienne, des pesticides, « qui n’épargnent aucun insecte », notent les naturalistes. Ensuite, il faut stopper l’artificialisation des sols, favoriser prés et prairies, trames vertes, bleues ou brunes (pleine terre). 
Les spécialistes de l’ARB recommandent d’« éviter de bétonner ou de gravillonner les jardins et les cours d’immeubles », de « laisser pousser l’herbe, la laisser faner, jaunir »… Leur liste rouge a dénombré 14 espèces d’orthoptères sur les toitures végétalisées, y compris à 20 ou 30 mètres de haut : le grillon bordelais au sommet de la Seine musicale à Boulogne-Billancourt (92), par exemple, ou la decticelle bariolée sur le bâtiment Mozinor à Montreuil (93).
« La présidente [Valérie Pécresse] a décidé de créer une nouvelle agence, baptisée Natura, dont elle m’a confié la charge, indique Sophie Deschiens. Elle doit jouer le rôle de conservatoire des espaces naturels franciliens, protéger la biodiversité, dépolluer les friches, renaturer nos villes et nos bourgs. » Les propriétaires de petites surfaces peuvent demander une « labellisation » ouvrant droit à une aide technique de l’ARB. Les 1 400 maires de la Région ont reçu un questionnaire pour « identifier les freins ». « Nos élus sont souvent tentés de privilégier un gazon anglais à une prairie », poursuit la présidente de l’agence. La Région travaille aussi à la révision de son schéma directeur, renommé Sdrif-E, pour « environnemental » : la notion de « zéro artificialisation nette » y sera gravée dans le marbre.
La protection de l’environnement est aussi une compétence de la métropole du Grand Paris (MGP). « Nous venons de voter le schéma de cohérence territoriale métropolitain, qui prévoit l’objectif de 30 % de pleine terre », se félicite Antoinette Guhl, vice-présidente de la MGP chargée de la nature, de la biodiversité et de l’agriculture. L’élue EELV vient aussi de lancer la deuxième édition de l’appel à projets Nature 2050, qui finance des communes s’engageant à maintenir une prairie jusqu’en 2050. Et elle présentera un plan biodiversité métropolitain, en avril, qui comprendra une quarantaine de « fiches action ». En attendant, la menace pèse, plus que jamais.
<https://www.lejdd.fr/JDD-Paris/exclusif-en-ile-de-france-un-quart-des-insectes-sont-menaces-de-disparition-a-tres-court-terme-4096320>
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15- Le pangolin au Liberia : "On le tue, on le mange, les écailles on les vend", AFP, 28/02/22, 08:00
Emmet Livingstone

La nuit, hors saison des pluies (de mai à octobre), armé d'un fusil à canon unique et d'un coupe-coupe, Emmanuel part en chasse dans le nord du Liberia. 
C'est l'heure où le timide pangolin sort fouiller dans le bois mort à la recherche de fourmis et de termites. 
De la taille d'un gros ragondin, l'animal couvert d'écailles, aux petites pattes griffues, dépourvu de mâchoire et de dents, est aussi plus facile à débusquer dans la pénombre, explique-t-il, parce que la lumière de la lampe frontale se reflète dans ses yeux.
Emmanuel, 58 ans, cultive la banane plantain et le poivron dans un village du district de Gbarpolu, à cinq heures de la capitale Monrovia par une piste cahoteuse.
Mais c'est en chassant qu'il gagne de l'argent, le singe et surtout le pangolin. Si ses dix enfants ont pu aller à l'école, c'est à son fusil qu'ils le doivent, dit-il.
Seul mammifère à écailles, menacé d'extinction sur toute la planète, l'animal est apprécié au Liberia pour sa viande au goût de sucre et pour ses écailles recherchées en Asie où elles sont utilisées pour la médecine traditionnelle.
Depuis que la principale source d'approvisionnement a cessé en 2013 d'être l'Asie, en raison du déclin des effectifs, l'Afrique en est devenu le premier fournisseur, selon l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime. Provenances principales : Nigeria, Cameroun, Guinée et Liberia.
Parmi les plus braconnés au monde, le pangolin est protégé depuis 2016 au Liberia, pays pauvre d'Afrique de l'Ouest meurtri par presque 14 ans de guerre civile et les séquelles de la maladie à virus Ebola.
Mais pour Emmanuel et bien d'autres dans les villages reculés de la forêt tropicale qui couvre le nord du pays, où les journalistes de l'AFP ont pu faire une rare mission, le braconnage est autant un moyen de subsistance qu'un mode de vie.
"On le tue, on le mange, résume Emmanuel pour l'AFP. Après, les écailles, on les vend." 
- Terrain favorable -
La Convention sur le commerce d'espèces sauvages menacées d'extinction (Cites) a interdit en 2016 le commerce international des pangolins, dont certains types figurent sur la liste rouge des espèces menacées d'extinction de l'Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN).
Mais les écailles de cet animal, présent uniquement en Afrique et en Asie, continuent d'alimenter un ample trafic mondial.
La Chine et le Vietnam en sont très demandeurs car elles y sont réputées agir sur l'arthrite, les ulcères, les tumeurs et les douleurs menstruelles - des vertus jamais établies scientifiquement. Un kilogramme d'écailles se vendait 355 USD en Chine en 2019, plus de 700 USD au Laos en 2018, selon une étude de la fondation Wildlife Justice Commission basée à La Haye.
Des tonnes d'écailles ont été saisies par les agents des douanes à travers le monde ces dernières années. En juillet par exemple, la Chine en a saisi 2 tonnes.
Pour les trafiquants, le Liberia est un terrain propice.
Plus de 40% du territoire est couvert de forêts et la gouvernance y est faible. Le pays se remet de deux guerres civiles (1989-2003, 250.000 morts) et de la maladie à virus Ebola (2014-2016, 4.800 morts).
Et la demande est forte. "Il y a des gens qui achètent, c'est pour ça qu'on vend", explique le chef chasseur d'un village, âgé de la cinquantaine.
Des acheteurs écument les villages pauvres aux murs de torchis et aux toits de tôle à la lisière d'épaisses forêts, expliquent des braconniers dont les noms ne sont pas dévoilés pour raison de confidentialité.
Localement, il se dit qu'il s'agit de Libériens qui fourniraient des intermédiaires à Monrovia. Le parcours de la marchandise s'obscurcit ensuite.
L'année passée, il ne s'en est quasiment pas vendu. Peut-être parce que la pandémie de Covid-19, dont le pangolin a été suspecté pendant un temps d'être le véhicule, a ralenti le négoce. 
En 2020, Pékin a interdit le commerce et la consommation d'animaux sauvages et retiré les ingrédients issus du pangolin de la liste officielle de la pharmacopée chinoise. 
Et Hong Kong, plaque tournante du commerce international des espèces animales menacées notamment en raison de son port, a en août dernier fait du trafic d'animaux sauvages un crime organisé. 
Un jeune homme dit quand même avoir réussi à vendre des écailles ces derniers mois. Selon différentes sources au fait des tarifs, un petit sac d'écailles de plusieurs pangolins rapporte quelques dollars américains.
Vu le niveau de vie localement, c'est déjà ça dans ce pays où 44% des habitants vivent avec moins d'1,9 dollar par jour selon la Banque mondiale. L'argent sert à acheter des produits de première nécessité comme du savon, disent les mêmes sources. 
Même quand le trafic fait relâche, les villageois débusquent le pangolin pour sa chair. 
Dans l'un des villages où s'est rendu l'AFP, une femme sort de sa maison avec un bébé pangolin accrochée à elle. Son mari a trouvé le petit avec sa mère deux jours auparavant. Qu'est-il arrivé à la mère ? "On l'a mangée tout de suite", répond-elle en riant.
- Des écailles partout - 
Près du marché Rally Market de Monrovia, un garde forestier répand ce jour-là du carburant sur un tas de viande confisquée après une descente musclée et gratte une allumette. Dans le brasier se consument des cadavres de singes et au moins un pangolin. 
Autour, des femmes se sont agrégées et c'est presque l'émeute. Comfort Saah est folle de rage : c'est l'équivalent de 3.000 dollars parti en fumée, dit-elle. Une fortune aux standards du pays. "Comment je vais faire pour envoyer mes enfants à l'école ? Comment je vais faire pour vivre", se lamente-t-elle. 
Depuis que l'animal est protégé au Liberia, sa chasse et sa commercialisation sont passibles d'une amende de 5.000 USD et jusqu'à six mois de prison.
Après des années passées à tenter de sensibiliser la population, les services forestiers viennent seulement de lancer des opérations coups de poing.
"Tous les jours, des braconniers et des chasseurs tuent nos espèces protégées" pour un négoce qui "anéantit notre patrimoine naturel", constate Edward Appleton, qui dirige l'unité de lutte contre les trafics au sein de l'autorité forestière.
Mais il se heurte à la conception utilitaire des animaux et à des habitudes anciennes de consommation en zones rurales, où peu de signes indiquent que l'interdiction de braconnage soit appliquée avec vigueur.
On trouve des écailles de pangolin à peu près partout dans les trois villages du district de Gbarpolu où s'est rendue l'équipe de l'AFP. De nombreux villageois en dissimulent chez eux dans des sacs en plastique plus ou moins remplis.
- "Presque la fin" - 
Près de 900.000 pangolins ont été vendus illégalement dans le monde entre 2000 et 2019, indiquait il y a un an l'ONG Traffic qui surveille les circuits de trafic illégaux d'animaux.
Ses effectifs globaux à l'état sauvage restent en revanche un mystère, disent les spécialistes.
Mais le peu de données disponibles suffit pour craindre une forte régression. Le nombre d'individus tués a "vraiment, vraiment augmenté" ces dernières années, s'inquiète Phillip Tem Dia, un spécialiste du Liberia au sein de l'ONG londonienne Flora and Fauna International (FFI).
Selon l'Agence américaine de développement USAID entre 650.000 et 8,5 millions de pangolins ont été prélevés sur leur environnement entre 2009 et 2020 dans toute l'Afrique de l'Ouest.
Pour Matthew Shirley, co-président du groupe pangolins à l'IUCN, il est "totalement irréaliste" d'attendre de gens pauvres de renoncer à une source aussi riche de protéines. L'accent doit être mis sur la conservation, dit-il.
Mais le fait que le pangolin soit un animal solitaire, reclus, difficile à nourrir et vite stressé complique les efforts.
Au refuge Libassa Wildlife Sanctuary, ouvert en 2017 près de Monrovia, on recueille des animaux sauvages confisqués à leurs détenteurs qui en avaient fait des bêtes de compagnie ou les destinaient à la boucherie.
Et on s'emploie à les rendre à la nature ou, quand cela n'est pas possible, à s'occuper d'eux jusqu'à leur mort. 
Mais beaucoup de pangolins meurent de stress en captivité, malgré les soins prodigués, explique la directrice du centre, la Belge Julie Vanassche. "Ce sont des animaux très sensibles".
L'institution, la seule au Liberia à venir au secours des pangolins, en a relâché 42 dans la nature. 
Une goutte d'eau dans l'océan de la conservation.
"Il faut agir vite, c'est presque la fin", lâche Mme Vanassche.
<https://www.la-croix.com/Le-pangolin-Liberia-On-tue-mange-ecailles-vend-2022-02-28-1301202498>
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16- L’étonnant GPS des éléphantes de mer, Le Monde, 28/02/21, 17h00
Hervé Morin

Après un périple solitaire de 10 000 kilomètres dans le Pacifique Nord, les femelles « Mirounga angustirostris » reviennent chaque année sur les mêmes plages pour y mettre bas quelques jours plus tard. 
Chaque année, les femelles éléphantes de mer reviennent fin janvier sur les mêmes plages de Californie, pour y mettre bas en moyenne cinq jours plus tard. Cet heureux événement survient après sept à huit mois d’un périple solitaire de 10 000 kilomètres dans le nord-est du Pacifique, lors duquel elles engraissent en pêchant avant de faire demi-tour. Une équipe de biologistes américains décrit, dans Current Biology du 28 février, la remarquable synchronisation qui leur permet de faire demi-tour pour se retrouver sur leur plage de prédilection juste avant de donner naissance. Les balises récupérées sur les intéressées (photo ci-dessous) suggèrent que ce qui compte dans leur décision de rebrousser chemin n’est pas le fait d’avoir suffisamment grossi pour assurer la charge de l’allaitement, mais la distance avec leur point de départ : les femelles qui en sont le plus loin partant plus tôt, pour arriver à temps, à une allure maximale de 150 kilomètres par jour environ. Mais les chercheurs avouent ignorer quels indices – géomagnétiques, célestes, acoustiques ou olfactifs ? – renseignent ce formidable GPS animal.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/02/28/l-etonnant-gps-des-elephantes-de-mer_6115577_1650684.html>
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17- ANUE-5 : Une nouvelle étape pour confirmer les engagements environnementaux à l'Assemblée de l’ONU, UICN Comité français, communiqué du 28/02/22

A l’occasion de la 5ème session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement (ANUE-5) qui se tient à Nairobi du 28 février au 2 mars, le Comité français de l’UICN appelle à poursuivre la dynamique impulsée par le dernier Congrès mondial de la nature et mettre en œuvre ses recommandations.
Vous trouverez ci-dessous notre communiqué de presse.
• La nature doit être au cœur de la reconstruction pour un monde résilient et durable
Face aux crises interconnectées du changement climatique et de l’érosion de la biodiversité, il est crucial de renforcer les actions pour la nature afin d’atteindre les objectifs de développement durable. Une déclaration ministérielle finale doit engager les Etats sur des mesures ambitieuses et concrètes. La France, actuellement vice-présidente de l'ANUE, doit mobiliser la communauté internationale pour assurer un renforcement du droit de l’environnement et une mise en œuvre effective et efficace des instruments juridiques internationaux.
• Le droit de l’environnement est un levier d’action essentiel pour mettre la biodiversité sur la voie du rétablissement
Le Comité français de l’UICN appelle la France et les autres pays à élever le niveau d’ambition en vue de l'adoption du nouveau cadre mondial pour la biodiversité actuellement négocié au sein de la Convention sur la Diversité Biologique. Le projet de Déclaration de l’ANUE offre une occasion de consacrer une nouvelle génération de droits fondamentaux liés à la protection de l’environnement, en particulier le droit humain à un environnement sain en lien avec la résolution 48/13 du Conseil des Droits de l’homme.
Le Comité français de l’UICN appelle aussi les membres de l’ANUE à développer des accords régionaux pour le droit à l’information, à la participation et à l’accès à la justice en matière d’environnement.
Pour mieux protéger l’océan, il appelle à soutenir l’adoption cette année d’un accord international ambitieux pour la protection de la haute mer dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer. Et pour garantir une sécurité sanitaire mondiale et durable, Il demande à soutenir l’approche globale “Une seule santé / “One health” combinant santé humaine, animale et de l’environnement, en s’attaquant aux causes de la perte de la biodiversité.
• La nécessité d’un traite international pour lutter contre la pollution plastique marine
Face à l’impact majeur de la pollution de déchets plastiques sur le milieu marin et côtier, le Comité français de l’UICN demande aux Etats de s’engager pour un traité international contraignant sur la lutte contre la pollution plastique marine.
Comme annoncé par le Président de la République lors du One Ocean Summit, l’ANUE-5 devra lancer les négociations intergouvernementales sur cet accord mondial, suite au projet de résolution présenté par le Pérou et le Rwanda soutenu par les 27 membres de l’Union européenne. Les Etats doivent s’engager collectivement pour éliminer la production et l’utilisation des plastiques non-nécessaires, en particulier les plastiques à usage unique. Le traité devra également prévoir la prise de mesures pour investir dans une gestion responsable et mettre fin aux déversements de déchets plastiques dans les océans.
Enfin, le Comité français de l’UICN soutient le recours aux Solutions fondées sur la Nature, telles que définies et encadrées par l’UICN, pour atteindre les Objectifs de Développement Durable d’ici 2030.
<https://4lw1t.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/5VK_iT3mFaa5Hi4isIRsg7y9lIwqtrXAPQHzPppji1g_gaEl-PhcbNMJxWE6qQAeX_FYf_qOSxt6ERXLsP0qNRPvWnOPqDvCpigphf0iSfpBatDZuWris6gD_4r8Cn0gDEeR73yPNw>
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18- L'UE joue un "rôle clé" dans le commerce de requins, dénonce l'ONG Ifaw, AFP, 01/03/22, 09:00

L'Union européenne joue un "rôle clé en tant que fournisseur et négociant dans le commerce mondial de requins", dont des espèces sont menacées d'extinction, a dénoncé mardi le Fonds international pour la protection des animaux (Ifaw) dans un rapport.
L'ONG a analysé les données douanières de Hong Kong, de Singapour et Taïwan "couvrant les importations et exportations d’ailerons et de viande sur la période de 2003 à 2020", selon un communiqué. "Il révèle que les États membres de l’UE ont été la source de 45% des produits liés aux nageoires de requin importés" dans ces trois zones en 2020.
"L’Espagne est l’un des principaux exportateurs mondiaux d’ailerons de requin", suivi au niveau européen par "le Portugal, les Pays-Bas et la France", selon ce rapport.
"Au total, 188.368 tonnes d’ailerons de requin ont été importées" à Hong Kong, Singapour et Taïwan entre 2003 et 2020, précise Ifaw. "L’UE est responsable de près d’un tiers de ces importations (28% en moyenne, 53.407 tonnes) et sa participation aux importations d’ailerons a considérablement augmenté à partir de 2017, jusqu'à atteindre 45% en 2020", poursuit l'ONG.
"Plus de 50% des espèces de requins sont menacées ou quasi menacés d’extinction, et les requins pélagiques (espèces de requins vivant en haute mer) ont vu leurs populations diminuer de plus de 70% en seulement 50 ans", s'alarme Ifaw. 
L'UE doit "garantir l’exactitude des registres commerciaux. Elle se doit d’imposer des critères de durabilité pour le commerce de requins", en inscrivant les espèces commercialisées à l'annexe II de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction (CITES), permettant un contrôle étroit de cette commercialisation, exige la co-auteure du rapport Barbara Slee, citée dans un communiqué.
"Assumer un tel rôle de leader encouragerait sans aucun doute d’autres acteurs à en faire autant, ce qui participerait à un avenir meilleur et durable pour les requins", poursuit-elle.
"Bien que beaucoup fassent porter le poids du changement sur les pays consommateurs, situés principalement en Asie, tous les pays disposant de flottes de pêche (...) qui commercialisent des produits à base de requin ont leur part de responsabilité", souligne Stan Shea, de l'association Bloom, co-auteur du rapport.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220301-l-ue-joue-un-rôle-clé-dans-le-commerce-de-requins-dénonce-l-ong-ifaw>
En savoir plus :
> L’UE joue un rôle majeur dans le commerce mondial de requins qui menace l’avenir de nombreuses espèces <https://www.ifaw.org/fr/communique-de-presse/role-union-europeenne-trafic-requin>, Ifaw, 01/03/22
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19- Biodiversité : des ONG réclament 60 milliards de dollars par an pour les pays pauvres, AFP, 01/03/22, 13:00

D'après les estimations des ONG, l'enveloppe totale nécessaire pour lutter contre la perte de biodiversité atteindrait 844 milliards de dollars par an.
Un groupe de grandes ONG internationales a appelé mardi les pays développés à fournir 60 milliards de dollars d'aide par an aux pays les plus pauvres pour lutter contre la perte de biodiversité.
L'appel, signé notamment par le WWF, l'UICN, Conservation International, Campaign for Nature ou le Rainforest Trust, a été lancé en marge de l'assemblée de l'ONU pour l'environnement à Nairobi.
Il intervient à quelques semaines de la reprise à Genève de négociations en vue de la COP15 sur la biodiversité, qui doit se tenir en Chine et déboucher sur une convention sur la préservation de la biodiversité.
Dans leur nouveau rapport publié lundi, les experts du Giec insistent sur les bénéfices à tirer d'écosystèmes en bonne santé en matière de lutte contre le changement climatique et d'atténuation de ses effets.
Mais au contraire, toutes les études font état d'un véritable effondrement en cours de la biodiversité mondiale.
Or "30% des menaces mondiales pesant sur la biodiversité sont causées par le commerce international, notamment des matières premières, produites dans les pays en développement pour être utilisées dans les pays développés", insistent les ONG à l'origine de l'appel.
Les 60 milliards d'aide permettraient d'atténuer "cet impact disproportionné" des pays riches mais devraient être accompagnés "d'une augmentation des financements locaux publics et privés en faveur de la biodiversité et de la fin des investissements publics et privés nuisibles à la biodiversité".
D'après les estimations des ONG, l'enveloppe totale nécessaire pour lutter contre la perte de biodiversité atteindrait 844 milliards de dollars par an, "soit 711 milliards de plus que ce qui est dépensé aujourd'hui. Et moins de 10 milliards des dépenses actuelles relèvent de financements internationaux".
Atteindre cette enveloppe de 60 milliards "est faisable", a estimé lors d'un point presse Marco Lambertini, directeur général du WWF, estimant qu'il fallait notamment "réorienter les investissements actuels de la destruction (de la biodiversité) vers les investissements pour la préservation" de la nature.
"S'il y a la volonté politique c'est possible" a insisté Patricia Zurita, de Birdlife international, soulignant que "nous sommes à un moment critique dans la crise de la biodiversité et du climat" et réclamant un engagement le plus rapide possible.
Les pays riches, qui s'étaient engagés à fournir 100 milliards de dollars par an d'aide face à la crise climatique aux pays en développement à partir de 2020, n'ont toujours pas tenu cette promesse.
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/biodiversite-des-ong-reclament-60-milliards-de-dollars-par-an-pour-les-pays-pauvres_161903>
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20- Fête de la Nature - Faire découvrir la nature la nuit, Association Fête de la Nature, Lettre du 08/03/22

La biodiversité nocturne représente la plus grande majorité des espèces vivant sur notre planète et celle-ci est composée d’une grande diversité d’espèces. Pourtant ce domaine reste encore très peu connu du public.
A l’occasion de la Fête de la Nature nous vous proposons de plonger le public dans le monde merveilleux de la nuit.
Une balade découverte des animaux à la tombée de la nuit, éteindre l'éclairage public de sa commune et organiser une soirée d’astronomie en plein air, programmer une randonnée-bivouac et dormir à la belle étoile, mettre en place un grand carré de tissu éclairé pour attirer les papillons nocturnes, …
Autant d’animations à proposer près de chez vous, au bord de votre mare, ou dans votre jardin, en pleine montagne, sur la plage ou dans la ville. Ces moments d'échange pourront être l'occasion de faire découvrir la diversité des espèces nocturnes et leurs adaptations, d'évoquer vos plans d’actions en faveur de cette biodiversité, et d’impliquer les citoyens dans la protection de la nature sous toutes ces facettes, même celle qu'ils côtoient le moins !
L'équipe de l'Association Fête de la Nature 
Faites vivre la nature la nuit
Inscrivez dès maintenant vos animations dédiées à la vie nocturne pour obtenir le label officiel de la Fête de la Nature 2022 et intégrer la programmation en ligne ! Vous avez jusqu'au 12 mai pour enregistrer vos propositions.
>> Suite à lire à : 
<https://fetedelanature.com/newsletter-du-8-mars-2022>
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En images
21- Camargue : le ballet des grues cendrées, France 2, journal de 13h, 21/02/22

La Camargue, grâce à ses marais, est devenue un lieu de prédilection pour les grues cendrées, reconnaissables à leur cri si particulier. Elles y passent les deux mois d'hiver. Leur population a d'ailleurs explosé ces dernières années : on en compterait maintenant plus de 20 000. 
On entend d'abord leur cri avant d'apercevoir leur longue silhouette. Près de 8 000 grues cendrées passent l'hiver dans les marais du Vigueirat, en Camargue. C'est leur plus important dortoir en Camargue. Le cri particulier des grues cendrées a donné leur nom à ces oiseaux. La fonction de ce cri est indispensable à leur vie en communauté. Corentin Dépernet, guide naturaliste, explique que ce cri leur permet de rester en contact avec leurs partenaires ou leurs progénitures.  
20 000 grues cendrées en Camargue  
Il y a une vingtaine d'années, on comptait seulement 67 grues cendrées en Camargue. Désormais, elles sont 20 000 à s'y poser à l'automne, plutôt que de continuer leur migration vers le Maghreb. Une augmentation qui s'explique par le réchauffement climatique, mais aussi par le fait que la Camargue est une zone où la nourriture est très importante. Au printemps, les grues cendrées prendront le départ vers la Scandinavie. 
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/animaux/camargue-le-ballet-des-grues-cendrees_4974027.html>
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