[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (jeudi 17 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 17 Mar 08:00:04 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Tribune. « Le bilan carbone des ruminants peut être nul, voire négatif, lorsqu’ils sont élevés en prairie » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/05/le-bilan-carbone-des-ruminants-peut-etre-nul-voire-negatif-lorsqu-ils-sont-eleves-en-prairie_6116274_3232.html>, Le Monde, 05/03/22, 11h00
2- Reportage. A Blois, des étudiants cultivent la terre pour lutter contre l’insécurité alimentaire <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/06/a-blois-des-etudiants-cultivent-la-terre-pour-lutter-contre-l-insecurite-alimentaire_6116329_3244.html>, Le Monde, 06/03/22, 02h04
3- Gaspillage alimentaire : nos conseils pour jeter moins <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/07/gaspillage-alimentaire-nos-conseils-pour-jeter-moins_6116388_3244.html>, Le Monde, 07/03/22, 06h45 
4- Thriller. « Goliath » : Comment Pierre Niney impose la loi du plus fort et les glyphosates <https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/3247183-20220308-goliath-comment-pierre-niney-impose-loi-plus-fort-glyphosates>, 20 Minutes, 08/03/22, 17h04
5- Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix du blé ont dépassé des sommets <https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/09/guerre-en-ukraine-alerte-sur-les-prix-record-du-ble_6116739_3234.html>, Le Monde, 09/03/22, 16h31 
6- Le bruit et l'odeur des vaches : un éleveur de l'Oise condamné en appel <https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/un-eleveur-de-l-oise-condamne-en-appel-a-cause-du-bruit-et-de-l-odeur-des-vaches_5000139.html>, AFP, 10/03/22, 00:00
7- Insectes, méduses, viande synthétique… la FAO s’intéresse aux bienfaits et à la sécurité sanitaire des nouveaux aliments <https://www.goodplanet.info/2022/03/10/insectes-meduses-viande-synthetique-la-fao-sinteresse-aux-bienfaits-et-a-la-securite-sanitaire-des-nouveaux-aliments/>, GoodPlanet mag’, 10/03/22
8- Grippe aviaire en pleine expansion : des millions d’animaux à abattre dans le Grand Ouest <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/11/grippe-aviaire-en-pleine-expansion-des-millions-d-animaux-a-abattre-dans-le-grand-ouest_6117108_3244.html>, Le Monde avec AFP, 11/03/22, 13h40 
9- Entretien. « Au Niger, de très nombreux enfants souffrent de malnutrition aiguë » <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/11/au-niger-de-tres-nombreux-enfants-souffrent-de-malnutrition-aigue_6117154_3212.html>, Le Monde Afrique, 11/03/22, 20h00 
10- Souveraineté alimentaire : les deux lectures de la guerre en Ukraine <https://www.actu-environnement.com/ae/news/souverainete-alimentaire-guerre-ukraine-consequences-39248.php4>, Actu-environnement, 11/03/22
11- Ukraine : l'UE veut aider les agriculteurs sans sacrifier le "verdissement" des cultures <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/ukraine-l-ue-veut-aider-les-agriculteurs-sans-sacrifier-le-verdissement-des-cultures_162142>, AFP, 12/03/22, 09:07
12- Guerre en Ukraine : alerte sur la sécurité alimentaire mondiale <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/12/guerre-en-ukraine-alerte-sur-la-securite-alimentaire-mondiale_6117181_3244.html>, Le Monde, 12/03/22, 15h18 
13- Guerre en Ukraine : face à la hausse des prix du blé les pays africains tentent de s'adapter <https://information.tv5monde.com/afrique/guerre-en-ukraine-face-la-hausse-des-prix-du-ble-les-pays-africains-tentent-de-s-adapter>, TV5Monde, 12/03/22, 19:14
14- Vers des évolutions de nos régimes alimentaires <https://sentiers.eu/marcher-avec/cpp-comite-de-la-prevention-et-de-la-precaution/article/alimentations-saines-et-durables>, Sentiers entre deux, 12/03/22
15- La consommation « invisible » de soja lié à la déforestation se cacherait dans les produits d’origine animale <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/la-consommation-%E2%80%89invisible%E2%80%89-de-soja-lie-a-la-deforestation-se-cacherait-dans-les-produits-dorigine-animale/>, EurActiv, 14/03/22
16- Reportage. Dans le sud de Madagascar, des blocs agroécologiques, remparts contre la sécheresse <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/15/dans-le-sud-de-madagascar-des-blocs-agroecologiques-remparts-contre-la-secheresse_6117653_3212.html>, Le Monde Afrique, 15/03/22, 20h05 
17- Reportage. A Madagascar, derrière l’alibi du climat, les raisons d’une famine <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/15/a-madagascar-derriere-l-alibi-du-climat-les-raisons-d-une-famine_6117641_3212.html>, Le Monde Afrique, maj le 16/03/22 à 05h24 
En audio
18- Podcast. Face aux dangers des pesticides, des agriculteurs démunis <https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/03/11/face-aux-dangers-des-pesticides-des-agriculteurs-demunis_6117018_5463015.html>, Le Monde, 11/03/22, 05h00
19- Le grand reportage de la Terre au carré : aux Pays-Bas, adieu veaux, vaches, cochons… pour cause de pollution <https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-vendredi-11-mars-2022>, France Inter, La Terre au carré, 11/03/22, de 14h à 15h

Bien à vous,
Florence

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ENVOLÉE DU JOUR : L’inquiétude grandit avec l’envolée des cours du blé, qui a augmenté de 70 % depuis le début de l’année. (cf. item 5, 13 & suite)
ALERTES DU JOUR : — Le manque de précipitations, l’insécurité croissante et les conséquences du Covid-19 sont autant de facteurs qui fragilisent gravement la sécurité alimentaire dans plusieurs régions du Niger, en particulier chez les jeunes enfants. (cf. item 9)
— De 8 millions à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim dans le monde, en raison de l’effet de la guerre en Ukraine, particulièrement en Asie-Pacifique, Afrique subsaharienne, Proche-Orient et Afrique du Nord selon les travaux de l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO). (cf. item 10, 11, 12 & suite)
— Dans le Grand Sud malgache, ni l’aide internationale ni les multiples promesses de plans de développement du pouvoir central n’ont permis de changer le destin de la région. (cf. item 17)
RAPPORTS DU JOUR : — Insectes, méduses, algues ou viande issue de culture de cellules, l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) vient de publier un rapport qui donne une image ce que pourraient être les aliments de demain, leurs bienfaits et leurs risques. (cf. item 7 & suite)
— Malgré une consommation directe de soja relativement faible, les citoyens européens absorbent indirectement une grande quantité de soja, principalement en raison de son utilisation dans l’alimentation animale. C’est ce que révèle un rapport commandé par le Fonds mondial pour la nature (WWF). (cf. item 15 & suite)
CRASH TEST DU JOUR : Une ONG malgache, dirigée par de jeunes ingénieurs agronomes, développe de nouvelles semences, plus diversifiées et plus résistantes pour braver les effets des sécheresses répétées. (cf. item 16)
HARO DU JOUR : L’élevage des ruminants joue un rôle-clé pour la sécurité alimentaire, la fertilité des prairies, la régulation du système hydrique, le cycle des nutriments et la séquestration du carbone dans le sol. (cf. item 1)
INITIATIVE DU JOUR : Des élèves de l’Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage ont fondé le collectif des « 41 patates ». Ils distribuent leur récolte à leurs camarades et aux Restos du cœur. (cf. item 2)
CONSEILS DU JOUR : Utiliser une application antigaspi, mieux conserver ses aliments ou savoir les réutiliser, quelques pistes pour s’investir en évitant le gâchis alimentaire. (cf. item 3)
THRILLER DU JOUR : Un lobbyiste, un avocat et une activiste se heurtent violemment autour des pesticides dans « Goliath », suspense militant pour la cause environnementale. (cf. item 4)
CONDAMNATION DU JOUR : Un éleveur de Saint-Aubin-en-Bray (Oise) a été condamné en appel à verser 102.000 euros de dommages et intérêts à des voisins, qui se plaignaient du bruit et de l'odeur de ses vaches depuis l'agrandissement de sa ferme située au cœur du village. (cf. item 6)
ABATTAGE DU JOUR : La brusque flambée des contaminations d’élevages contaminés par le virus H5N1, principalement en Vendée, impose l’abattage de millions de volailles pour « assainir la zone ». (cf. item 8)
PODCAST DU JOUR : Parkinson, cancers… au moins six maladies graves sont causées par une exposition professionnelle aux pesticides. Ce podcast vous explique pourquoi la protection des agriculteurs face à ces produits est défaillante. (cf. item 18)
REPORTAGE DU JOUR : Champion européen de l’élevage et 2ème exportateur agricole mondial, les Pays-Bas paient aujourd’hui le prix d’un modèle agricole industriel qui ravage l'environnement. Aussi, les autorités annonçent diminuer le cheptel de 30%. Reportage à travers un pays qui change de cap. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Tribune. « Le bilan carbone des ruminants peut être nul, voire négatif, lorsqu’ils sont élevés en prairie », Le Monde, 05/03/22, 11h00
Par Claude Aubert, agronome & Nadia El-Hage Scialabba, écologiste

L’élevage des ruminants joue un rôle-clé pour la sécurité alimentaire, la fertilité des prairies, la régulation du système hydrique, le cycle des nutriments et la séquestration du carbone dans le sol, soulignent, dans une tribune au « Monde », l’agronome Claude Aubert et l’écologiste Nadia El-Hage Scialabba.
Tribune. Qui veut la peau des vaches ? Elles ont du souci à se faire. De nombreuses voix s’élèvent, en effet, pour réclamer, sinon leur disparition, du moins leur raréfaction. On les accuse de tous les maux : réchauffer la planète avec le méthane, occuper d’immenses espaces tout en y produisant dix fois moins de protéines qu’avec du soja, dégrader les sols par surpâturage, donner une viande soupçonnée d’être cancérigène. Alors, mort aux vaches ?
Prenons l’exemple d’une vache pâturant dans une prairie semi-extensive, pas ou peu fertilisée autrement qu’avec ses bouses et son urine. Elle émet du méthane, un puissant gaz à effet de serre, mais la prairie où elle se trouve séquestre aussi du carbone dans le sol. Dans ces conditions, comme plusieurs études l’ont montré, le bilan carbone pourra être nul, voire négatif, la quantité de carbone stockée étant égale ou supérieure à celle émise, malgré leur méthane entérique.
Les prairies sont en effet, avec les forêts, les principaux puits de carbone des terres émergées. Toutefois, elles ne jouent pleinement ce rôle que si elles sont pâturées, et juste ce qu’il faut, ni trop ni trop peu. Les ruminants ne contribuent donc pas au réchauffement climatique si le méthane qu’ils émettent est atténué par une alimentation à l’herbe et une gestion des troupeaux et des pâturages qui compense ces émissions par un stockage de carbone dans le sol.
De précieux fertilisants
Quant à la surface nécessaire pour produire un kilo de protéines sous forme de viande de bœuf, elle est certes beaucoup plus importante qu’avec des protéines végétales ou de la viande de porc ou de volaille, mais en disant cela, on oublie que les ruminants peuvent valoriser les terres marginales et se nourrissent de végétaux non consommables par l’homme comme l’herbe – ou plutôt devraient s’en nourrir, car leur organisme est conçu pour cela.
Les protéines animales ainsi produites (lait, viande) le sont sans avoir à utiliser des protéines végétales consommables par l’homme. Une performance dont seuls les herbivores sont capables. Par ailleurs, dans certaines régions (moyenne montagne, zones humides, terrains trop accidentés) on ne peut rien produire d’autre que de l’herbe. Enfin, seule l’herbe régulièrement broutée conserve des écosystèmes ouverts, résilients à la désertification et aux incendies.
Sans les vaches, qui entretiendrait les prairies, éléments essentiels de nos paysages et milieux d’une extraordinaire biodiversité ? Dans une prairie bien entretenue, on trouve jusqu’à quatre-vingts espèces végétales différentes. Qu’on y mette des herbivores sauvages, disent les végans, mais qui irait s’en occuper, les empêcher de divaguer et réguler leur population ? Sans oublier que les déjections des vaches (bouses et urines) sont de précieux fertilisants organiques.
L’importance environnementale des herbivores est également attestée par les paysages abandonnés par le bétail, qui présentent systématiquement moins de biodiversité que les paysages pastoraux.
Riches en oméga 3
Reste l’impact sur la santé de la viande de bœuf, que le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) a classée comme cancérogène probable, et dont la consommation élevée est associée à plusieurs formes de maladies chroniques. Ce qui, en réalité, dépend beaucoup de la manière dont les animaux ont été nourris.
La qualité nutritionnelle des produits laitiers et de la viande de bœuf est en effet très liée à l’alimentation des animaux : avec des vaches nourries à l’herbe, ces aliments sont beaucoup plus riches en oméga 3, en certaines vitamines et en antioxydants que lorsqu’elles sont condamnées au régime ensilage de maïs + céréales + tourteaux.
Il reste que, dans les pays industrialisés, la part des protéines animales dans l’alimentation doit être fortement réduite, mais il faut en priorité – contrairement à ce qui est généralement admis – diminuer la consommation de viande de porc et de volaille, d’autant qu’elle est très majoritairement issue d’élevages industriels.
En réalité, lorsqu’bien fait, l’élevage, et en particulier celui des ruminants, joue un rôle clé pour la sécurité alimentaire, la fertilité des prairies, la régulation du système hydrique, le cycle global des nutriments et la séquestration du carbone dans le sol. Alors oui, nous avons besoin des vaches, à l’herbe et élevées en préservant les équilibres avec les cycles naturels et les écosystèmes.
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/05/le-bilan-carbone-des-ruminants-peut-etre-nul-voire-negatif-lorsqu-ils-sont-eleves-en-prairie_6116274_3232.html <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/05/le-bilan-carbone-des-ruminants-peut-etre-nul-voire-negatif-lorsqu-ils-sont-eleves-en-prairie_6116274_3232.html>>
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2- Reportage. A Blois, des étudiants cultivent la terre pour lutter contre l’insécurité alimentaire, Le Monde, 06/03/22, 02h04
Jordan Pouille ( Correspondant régional)

Des élèves de l’Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage ont fondé le collectif des « 41 patates ». Ils distribuent leur récolte à leurs camarades et aux Restos du cœur.
En septembre 2019, en pleine crise des « gilets jaunes », des élèves de l’Ecole nationale supérieure de la nature et du paysage, à Blois (Loir-et-Cher), décident de mettre en place un projet original pour « assurer la sécurité alimentaire des étudiants ». A l’origine de leur démarche, un constat : la grande majorité des 150 élèves (dont un tiers est boursier) évite le restaurant universitaire du Crous et préfère se préparer un bento avant de le réchauffer à l’école, dans les micro-ondes d’un café autogéré. « C’est du fait maison, c’est sain et c’est moins cher… ça correspond davantage à nos valeurs », témoigne Gaïa Douwes, étudiante en première année. Une partie des étudiants fréquente également l’épicerie sociale toute proche. « Ils viennent toutes les semaines et paient 1,5 euro un panier à 10 euros, explique sa gérante, Martine Joly. On essaie de leur fournir ce qu’ils veulent : du local, du bio et de saison autant que possible, d’éviter les produits bientôt périmés… être pauvre, ce n’est pas servir de poubelle aux hypermarchés. »
Pour démarrer leur projet, les fondateurs pensent d’abord à la pomme de terre. « C’est symbolique, c’est l’aliment de base dans les périodes de pénurie. Et puis c’est facile à cultiver, ça ne demande pas beaucoup de temps », souligne Clara Thillaye, cofondatrice du collectif des « 41 patates » et aujourd’hui étudiante en cinquième et dernière année. Marc Gricourt, le maire (PS) de Blois, concède au collectif un terrain inexploité appartenant à la municipalité : un coteau raide en bordure de campus, avec vue imprenable sur la Loire. « C’est exposé sud mais aucune irrigation n’est possible. On a vite compris qu’on allait galérer », se souvient Axel Sonési, en 4e année.
> Lire aussi L’agriculture bio en quête d’un nouveau souffle
Rebaptisé « Le Coto », le lieu se transforme rapidement en site à compost avec terrasse à navets, choux et épinards. Un poulailler igloo, enduit à la chaux, est mis en place. « A présent, des voisins ne veulent plus de nous ici. Ils se plaignent des nuisances en mairie, prétextant que les poules pourraient transmettre des virus et qu’elles attirent les mouches », soupire Axel Sonési. Certains jours, la poignée du portillon est même tartinée de déjection canine.
Début 2020, le collectif se voit attribuer de nouvelles terres, dans la zone des Métairies, secteur de la Bouillie, sur l’autre rive de la Loire. C’est aussi là que déborde le Cosson, sous-affluent du fleuve, quand les pluies sont torrentielles. Les étudiants plantent des tubercules bio à la mi-mars, après les premières gelées et alors que débute le premier confinement :« On ne pouvait planter qu’entre colocs, à des tranches horaires précises pour limiter les interactions, se souvient Clara Thillaye. C’était vraiment à l’arrache. »
Appui financier et logistique
La première récolte, peu avant la rentrée, est encourageante : une tonne et demie de patates qui profite à un maximum d’étudiants et même à des bénéficiaires de l’antenne locale des Restos du cœur. Les mois se suivent et les fondateurs du collectif se retrouvent submergés par leurs travaux d’études et peinent aussi à trouver des successeurs parmi les nouveaux étudiants. « Le projet s’essoufflait, on avait besoin que quelqu’un de l’extérieur s’intéresse à nous », analyse Coline Magos, en deuxième année.
Au printemps 2021, le collectif sort de sa léthargie grâce un appui financier et logistique inattendu de la Ferme de Sainte Marthe, un prospère grainetier bio et formateur en permaculture du Maine-et-Loire. La PME envoie à Blois l’un de ses intervenants, Fabien Tournan. Il rentre d’une session à La Duchère, quartier populaire de Lyon, et ses idées foisonnent : « Moi, je suis là pour vous enseigner la transition écologique par le ventre », martèle ce défenseur du « paysagisme comestible » aux étudiants conquis.
Avoir l’« urgence climatique en tête »
Ce samedi, des plans détaillés sont étalés sur les tables. On divise le groupe en commissions. L’une d’elles s’empare des arbres fruitiers, les autres du « Jardin de production alimentaire », des céréales, des plantes aromatiques. Il faudra aussi des volontaires pour construire une serre et cabane à outils, une agora et des toilettes sèches. « Si c’est trop de boulot, on pourra réduire la voilure ? », s’inquiète alors Coline. « Evidemment », répond le formateur. « Mais au fond, ce qui me plairait, c’est que ce projet serve de vitrine pour les campus de villes moyennes, confie-t-il. Là où des terres sont encore accessibles à un quart d’heure à vélo. »
La directrice de l’école, Lolita Voisin, est enthousiaste mais vigilante. « Peut-être que cette nouvelle expérience agricole sera aussi sophistiquée qu’éphémère. Nous avons déjà connu d’autres gens illustres faisant plancher nos étudiants autour de grandes idées mais qui n’ont pas abouti. » Mais peu importe. Pour la directrice, l’aventure des « 41 patates » contribue à lutter contre ce syndrome contemporain : l’éco-anxiété. « Ici, ce n’est pas de l’esbroufe : nos élèves et certains professeurs ont l’urgence climatique en tête. Ils souffrent véritablement de cette angoisse et se mettent une pression forte pour apporter des solutions. Faire pousser des choses dans une démarche vertueuse et solidaire, c’est être dans le concret tout de suite et ça leur fait du bien », estime Mme Voisin.
La directrice sait que certains élèves paysagistes bifurqueront vers le maraîchage : « Une manière à eux de ne pas subir les lenteurs ou renoncements de promoteurs et d’élus avec qui il faut toujours composer lors de projets d’aménagements paysagers. » La question de l’avenir alimentaire s’invite déjà dans le cursus de ces futurs concepteurs paysagistes : à eux, actuellement, de réfléchir à comment permettre aux habitants du Pays des châteaux, un collier de communes autour de Blois, de se nourrir mieux toute l’année tout en créant de l’emploi et en valorisant les terres.
> Lire aussi Une agriculture 100 % biologique pourrait nourrir la planète en 2050
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/06/a-blois-des-etudiants-cultivent-la-terre-pour-lutter-contre-l-insecurite-alimentaire_6116329_3244.html>
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3- Gaspillage alimentaire : nos conseils pour jeter moins, Le Monde, 07/03/22, 06h45 
Noa Moussa

Chaque mois, « La Matinale » vous propose une liste de gestes pour la planète. Utiliser une application antigaspi, mieux conserver ses aliments ou savoir les réutiliser, voici quelques pistes pour s’investir à votre échelle en évitant le gâchis. 
La liste de la matinale
Avec ce que l’Europe jette chaque année à elle seule, on pourrait nourrir 1 milliard de personnes, soit l’intégralité de celles qui souffrent de malnutrition dans le monde, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Chaque année, la France gaspille près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable, soit 15,3 millions de tonnes d’équivalent CO2 émises pour rien, selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe). « En France, 20 à 30 kg d’aliments par personne et par an sont jetés, dont 7 kg encore emballés », s’indigne Vincent Justin, cofondateur du réseau de magasins Nous antigaspi. Autant de chiffres qui démontrent que nous pouvons améliorer notre manière de consommer pour avoir un impact sur la préservation de l’environnement.
Voici quelques conseils pratiques pour tenter de réduire, chacun à son échelle, notre gaspillage alimentaire.
• Niveau débutant : miser sur la conservation
Comprendre les dates de péremption. Celles-ci sont responsables de 10 % du gaspillage alimentaire en France, d’après la start-up antigaspi Phenix. Ceci est surtout dû à la différence entre la date limite de consommation (DLC) et la date de durabilité minimale (DDM) qui n’est pas perçue par tout le monde et qui permet pourtant de limiter le gâchis.
La DDM ou « à consommer de préférence avant le… » signifie que le produit peut encore être consommé sans risque pour la santé. Il y a cependant des chances pour qu’il ait perdu une de ses qualités (croustillant, arôme…).
La DLC, c’est le fameux « à consommer jusqu’au… » sur votre produit, et c’est une date à respecter impérativement au risque de mettre sa santé en danger. Elle est apposée sur les produits périssables tels que la viande, les poissons, les fruits de mer, les produits laitiers frais et les plats cuisinés. Il y a cependant des exceptions qui confirment la règle : d’après l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses), les yaourts (mais pas les desserts lactés) peuvent être consommés plusieurs jours après leur DLC. Il est cependant important de les conserver entre 0 °C et 6 °C et de vérifier leur texture et leur odeur avant de les consommer.
Davantage conserver ses aliments. Pour réduire les kilos de produits qu’on jette chaque année, la conservation sous toutes ses formes est une de nos meilleurs alliés. La congélation, par exemple, préserve bien le goût des aliments et retarde la croissance des microbes sans les détruire, d’après l’association Ecoconso, qui encourage des comportements respectueux de l’environnement et de la santé. Cette méthode permet de conserver de nombreux ingrédients allant du beurre au pain en passant par les fruits et légumes qui peuvent y séjourner pour une durée de dix mois maximum, selon Phenix.
La fermentation est une technique qui décompose les aliments en proliférant des bonnes bactéries. Le procédé est simple : laver et couper les aliments en morceaux, les mettre dans un bocal bien propre et y ajouter de l’eau salée (environ 30 grammes de sel par litre d’eau). Il est possible d’y ajouter les épices et les aromates que l’on souhaite. Le livre de Luna Kyung et Camille Oger, L’art de la fermentation (355 pages, 29,95 euros, éd. La Plage), regorge de recettes et explique comment réaliser cette technique. Presque tous les aliments peuvent être fermentés : les légumes (sauf la pomme de terre), les fruits, les céréales, les laitages, les poissons et les viandes.
Il est également possible d’utiliser la technique de la déshydratation des denrées alimentaires pour les conserver plus longtemps. En retirant l’eau des aliments, on empêche les microbes de se développer. On peut ainsi garder le bon goût des fruits et des légumes, en réduisant seulement leur quantité de vitamines. Pour ce faire, il suffit de sécher vos aliments à l’aide d’un déshydrateur alimentaire, ou bien d’utiliser votre four à moins de 42 °C. C’est une opération qui peut prendre plusieurs heures et qui nécessite un minimum de connaissances : pour les débutants, des explications simples existent sur le site Warmcook.
Aujourd’hui, de nouvelles méthodes sont étudiées et utilisées pour conserver nos aliments plus longtemps. Par exemple, la start-up américaine Apeel Sciences a créé un spray capable de former une couche de protection bio et comestible sur les fruits et légumes. Eh oui, on n’arrête pas le progrès !
• Niveau intermédiaire : s’approvisionner autrement
Acheter antigaspi. « 16 % du gaspillage se fait à l’étape de la consommation, soit quand le particulier ou le restaurateur a les produits achetés en main », affirme Vincent Justin. En tant que consommateur, il est donc primordial d’adopter des gestes simples qui limiteront au maximum le gaspillage. « Le mieux est d’aller faire les courses le ventre plein », ajoute-t-il, afin d’éviter les tentations.
Depuis 2016, la loi Garot interdit aux magasins alimentaires « de rendre impropres à la consommation des invendus encore consommables ». Ainsi, en faisant les courses, ouvrez bien les yeux car vous pouvez potentiellement trouver une zone antigaspi. Selon Clément Carreau, responsable des relations publiques de Phenix, « ces zones permettent aux consommateurs de trouver des produits dont la date limite de consommation est proche et d’avoir des réductions très intéressantes ». Vous pourrez donc faire une bonne affaire et une bonne action.
Le gaspillage alimentaire a motivé Charles Lottmann et Vincent Justin à créer les magasins Nous antigaspi, en 2018. « C’est un réseau qui achète aux producteurs les produits jugés invendables afin de les vendre dans ses magasins », souligne Vincent Justin. Présente majoritairement à l’est de la France et à Paris, l’enseigne propose des produits à des prix inférieurs à ceux des enseignes traditionnelles et, bien sûr, totalement comestibles.
Dans ses magasins, on trouve toutes sortes de produits (fruits et légumes, aliments en vrac, au frais…) ; les rayons changent selon ce que les producteurs et fournisseurs ont à vendre. On y voit, par exemple, des lots de 4 compotes Carrefour Bio à 1,30 euro au lieu de 2 euros, ou des poke bowls, normalement vendus entre 12 et 15 euros, à 3,50 euros parce qu’il faut les consommer le jour même.
Applications antigaspi. Peut-être avez-vous déjà entendu parler de Too good to go, de Phenix, ou encore de Hophop food ? Ces applications antigaspi pour smartphones ont pour but d’amener les consommateurs à récupérer les invendus ou les produits non utilisés pour éviter le gâchis.
« Sur l’application Phenix, les consommateurs sont géolocalisés pour avoir les offres des magasins autour d’eux. Ils réservent un panier surprise allant de - 50 % à - 70 % du prix initial qu’ils vont chercher dans un certain créneau. La réservation et le paiement se font directement sur l’application », explique Clément Carreau. Les paniers contiennent des aliments non périmés mais à consommer rapidement.
L’application Hophop Food, quant à elle, propose aux particuliers de donner les aliments qu’ils ne vont pas consommer à d’autres particuliers. Grâce à la géolocalisation, il est donc possible d’offrir ses aliments non entamés et non périmés aux personnes de son quartier.
• Niveau expert : cuisiner et s’engager contre le gaspillage
Cuisiner ses déchets alimentaires. Vous avez encore des restes de votre repas et vous ne savez pas qu’en faire ? Cela tombe bien car pratiquement tout ce que vous jetez peut être réutilisé : vous pouvez transformer vos fruits pas assez ou trop mûrs en compote, gelée ou confiture, le pain sec en pain perdu ou en chapelure, les croûtes de fromage en sauce pour pâtes, ou encore la peau des agrumes pour parfumer vos gâteaux. « Au lieu d’acheter du bouillon, prenez les restes du poulet que vous avez mangé et faites les cuire avec le reste de vos légumes », explique Vincent Justin. « Vous pouvez fabriquer des chips avec la peau de carottes ou de pommes de terre, de préférence bio », ajoute-t-il.
Les astuces antigaspi sont facilement trouvables sur le site Internet du magazine culinaire Régal, par exemple. Vous pouvez également trouver des livres de recettes antigaspi et zéro déchet. Parmi eux, Ma cuisine zéro déchet, 120 recettes sans rien jeter (175 pages, 14,90 euros, éd. Solar) de l’autrice et styliste culinaire Delphine Brunet. Dans cet ouvrage, vous découvrirez comment cuisiner les restes de viande, de produits de la mer et de légumes. Vous apprendrez à réaliser un vinaigre à base de poireaux ou encore des crackers poivron gingembre.
> Lire aussi Des gestes simples pour une cuisine anti-gaspi
Rejoindre une association. En plus des gestes quotidiens, il est possible d’agir en devenant bénévole dans une association qui lutte contre le gaspillage alimentaire. France Nature Environnement (FNE) en regroupe plusieurs partout dans le pays. « Pour y adhérer, il faut regarder le secteur géographique dans lequel vous êtes pour trouver celle la plus proche de chez vous », explique Francis Redon, président d’Environnement 93 FNE. « Vous pourrez agir directement sur le terrain en vous rendant sur des marchés pour inciter les commerçants à réutiliser leurs déchets, par exemple », ajoute-t-il.
Dans la même optique, l’association française Zero Waste propose de rejoindre un de ses 120 groupes locaux pour sensibiliser le grand public à cette cause, interpeller les élus, ou encore organiser des événements.
L’association Le Chaînon manquant lutte spécifiquement contre le gaspillage alimentaire en récupérant des denrées vouées à la destruction auprès des professionnels partenaires, pour les redistribuer à un réseau d’associations partenaires le jour même. Vous pouvez devenir bénévole et ainsi participer aux tournées.
Et si vous manquez de temps, il est toujours possible de faire un don à des associations spécialisées dans l’antigaspi, comme Cihnef, qui lutte pour cette cause dans les pays émergents.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/07/gaspillage-alimentaire-nos-conseils-pour-jeter-moins_6116388_3244.html>
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4- Thriller. « Goliath » : Comment Pierre Niney impose la loi du plus fort et les glyphosates, 20 Minutes, 08/03/22, 17h04
Caroline Vié

Le comédien apporte de la subtilité à un personnage pourtant odieux dans « Goliath », en salle ce mercredi
• Un lobbyiste, un avocat et une activiste se heurtent violemment autour des pesticides dans « Goliath », suspense militant pour la cause environnementale.
• L’acteur Pierre Niney campe un technocrate glaçant dans ce thriller qui dénonce les agissements de géants de l’agrochimie prêts à tout pour écouler des produits dangereux.
On a vraiment envie de gifler Pierre Niney quand on le voit dans Goliath de Frédéric Tellier. Pas l’acteur bien sûr, mais l’odieux lobbyiste qu’il incarne dans ce thriller écologique bien mené. Vendu à la cause des fabricants de pesticides, il y donne la réplique à Gilles Lellouche en avocat de victimes et à Emmanuelle Bercot en activiste luttant contre ces produits cancérigènes.
« Je suis parvenu à rencontrer des lobbyistes pour préparer mon rôle, confie l’acteur à 20 Minutes. Notamment une jeune femme de 27 ans qui a quitté cette profession et qui m’a surpris pas son côté ambivalent. Elle me décrivait les abus du système puis elle prenait sa défense quand je m’en indignais. » Le comédien dévoile une nouvelle facette de son talent dans ce rôle ingrat. Sans jamais sombrer dans la caricature, l’homme qu’il interprète jongle avec les arguments pour défendre les glyphosates malgré les preuves écrasantes des dangers que représentent ces produits chimiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/arts-stars/cinema/3247183-20220308-goliath-comment-pierre-niney-impose-loi-plus-fort-glyphosates>
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5- Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix du blé ont dépassé des sommets, Le Monde, 09/03/22, 16h31 
Laurence Girard

L’inquiétude grandit avec l’envolée des cours de cette matière première essentielle, qui a augmenté de 70 % depuis le début de l’année. 
Où s’arrêtera la flambée du prix du blé ? La question est sur toutes les lèvres, alors que le grain doré bat des records historiques jour après jour. « Aujourd’hui, sur la place de marché Euronext, la tonne de blé rendu à Rouen se négocie à 412 euros et celle rendue à La Pallice à 440 euros. C’est du délire ! », commente Eric Thirouin, président de l’Association générale des producteurs de blé (AGPB). Même folle envolée des cours de la céréale outre-Atlantique.
Mardi 8 mars, en séance, le boisseau de blé a tutoyé un plus haut jamais atteint à 13,63 dollars, avant de se replier à 12,80 dollars. Soit une hausse de 70 % depuis le début de l’année.
Les stocks bloqués dans les ports russes et ukrainiens
Depuis l’invasion de l’Ukraine orchestrée par Vladimir Poutine par les troupes russes, les investisseurs tentent d’anticiper les conséquences de cette guerre sur le marché mondial du blé, hautement stratégique. Concrètement, les flux maritimes emportant les marchandises d’Ukraine sont au point mort. Et la situation dans les ports russes n’est guère plus fluide. « Nous avons du stock dans le port d’Odessa, mais nous ne pouvons pas honorer les commandes. Comme celle de l’Algérie, qui nous demandait 90 000 tonnes de blé ukrainien », explique Thierry Blandinières, directeur général de l’union des coopératives InVivo, qui a racheté depuis peu le groupe céréalier Soufflet implanté en Ukraine. Il précise que les stocks de blé sur place sont bien protégés.
> Lire l’analyse : La flambée du prix des céréales secoue les agriculteurs français
L’Ukraine, quatrième exportateur mondial cette année, avec un total de 24 millions de tonnes, disposerait de près de 6 millions de tonnes de blé encore à écouler et pour l’instant bloqués. Quant à la Russie, elle devait garder son titre de premier exportateur mondial avec 35 millions de tonnes, dont il reste encore 8 à vendre. Des positions-clés dans le jeu mondial des échanges de la précieuse céréale, bousculé par la crise en Ukraine. « La situation est d’autant plus tendue que nous sommes en fin de campagne et qu’il y a 14 millions de tonnes de blé à charger dans ces deux pays », souligne Philippe Chalmin, professeur à l’université Paris-Dauphine.
Un risque de crise alimentaire dans les pays fragiles
Face à ce brusque arrêt des exportations, des pays importateurs sont sur les dents. En particulier l’Egypte, plus gros acheteur de blé au niveau mondial avec un volume de près de 12 millions de tonnes. Ou l’Algérie avec 8 millions de tonnes. Mais aussi la Tunisie et le Maroc. « L’Egypte a encore trois ou quatre mois de stock », estime Jean-François Loiseau, président de l’interprofession céréalière française, Intercéréales. Ces pays du pourtour méditerranéen sont devenus très dépendants de la Russie et de l’Ukraine. Pour Le Caire, cela représente 80 % de ses approvisionnements, même s’il a tenté de diversifier ses sources en se tournant vers la Roumanie, en 2021. Même l’Algérie, partenaire commercial historique de la France, snobait le blé tricolore lui préférant son homologue russe ou ukrainien, au prétexte d’un cahier des charges modifié. La filière céréalière française, avec un stock estimé à 3,5 millions de tonnes, est prête à profiter de ce contexte de marché.
> Lire aussi Emmanuel Macron inaugure en coup de vent le Salon de l’agriculture
Mais les pays importateurs ne sont guère enclins à payer un prix stratosphérique. « Aujourd’hui, la Tunisie a annulé son appel d’offres et l’Algérie a retardé le sien. L’Egypte en avait déjà annulé un », affirme Arthur Portier, du cabinet Agritel. Ces pays, où le pain est en partie subventionné, ont en mémoire les manifestations de la population dénonçant la hausse de cette denrée après la flambée du cours des céréales dans les années 2008-2010. Des manifestations qui avaient précédé les événements des « printemps arabes ». « L’Algérie bénéficie de ce qu’il gagne sur le gaz. L’Egypte également, dans une moindre mesure. Quant au Maroc, il voit le prix des phosphates monter », pointe M. Chalmin. La hausse des cours d’autres matières premières peut ainsi amortir la facture du blé.
La situation est plus critique dans des pays déjà très fragiles ou en guerre, comme le Liban, le Yémen, la Syrie ou le Soudan. Les risques de crise alimentaire qui existaient déjà sont renforcés par le renchérissement des denrées. Le Programme alimentaire mondial (PAM) a ainsi mis en garde, vendredi 4 mars, contre des risques de famine aggravée dans le monde en raison de l’interruption de la production et des exportations de produits comme les céréales. Le même jour, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), indiquait que les prix mondiaux des denrées alimentaires avaient atteint un niveau record en février, en hausse de 3,9 % par rapport au mois précédent.
En France, pas de pénurie mais une hausse des prix
« Il n’y a pas de pénurie de blé en France et en Europe », martèle les acteurs. Et pour cause. La récolte de blé tendre a été bonne à l’été 2021 et le stock est encore rondelet. La France ne dépend donc pas des approvisionnements de la Russie et de l’Ukraine pour les céréales. Mieux, elle est exportatrice. Pour autant, la crise actuelle aura un effet domino d’inflation sur la chaîne alimentaire. D’autant que la pression à la hausse des marchés se faisait déjà sentir courant 2021. « Avant la guerre en Ukraine, il y avait des problèmes de disponibilité et de coût du fret liés à la reprise économique post-Covid. Cela a créé des tensions sur les prix des céréales. Au moment où cela allait se détendre, la crise russo-ukrainienne refait flamber les cours », explique M. Blandinières. Il estime que « le prix de la baguette pourrait augmenter de 10 à 20 % ». Soit « 8 à 10 centimes de plus », selon M. Thirouin. Biscuits, viennoiseries, céréales du petit-déjeuner devraient aussi voir leur prix revalorisé. Les éleveurs tirent aussi la sonnette d’alarme. Le coût de l’alimentation d’un cochon, d’un poulet ou d’une vache est étroitement lié à celui des céréales. Déjà, le poulet avait obtenu une hausse de 9 % en 2021. Le coût pour le consommateur de ses achats de viande, de charcuterie, d’œufs, de produits laitiers va continuer à s’alourdir.
Limiter les exportations, produire plus… les réactions des pays
La Bulgarie, qui tente de prendre des mesures pour limiter les exportations de céréales. La Hongrie, qui envisage même d’interdire les ventes à l’étranger. La limitation des exportations avec l’instauration d’une taxe peut servir à assurer l’approvisionnement de la population mais aussi juguler l’inflation. La Russie l’avait d’ailleurs mise en place en cours de campagne. A l’inverse, l’Inde souhaite écouler son blé hors de ses frontières, et l’Australie accélère ses exportations. « Quant à la Chine, elle assure ses arrières. Elle s’est constitué des stocks importants et vient d’autoriser les blés russes à entrer sur son territoire », explique M. Portier.« Il y a vingt-cinq ans, il y avait des stocks de précaution financés par l’Europe. C’était une manière de réguler les prix. La politique agricole commune a réformé tout cela. Les marchés ont été dérégulés », souligne M. Blandinières.
+ Infographie : Cours du blé – Production de blé – Exportations de blé <https://img.lemde.fr/2022/03/09/0/0/0/0/700/0/0/0/8182716_500211905-eco-1022-ble-700px.png>
La France, emboîtant le pas à la filière céréalière, milite pour le « produire plus ». Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a défendu cette position auprès de ses homologues des Vingt-Sept. L’enjeu pour les agriculteurs français est, dans un premier temps, de suspendre les jachères correspondant aux mesures agroenvironnementales. Au vu du calendrier, seul du maïs pourra être planté, ou du tournesol. Dans un second temps, le gouvernement français demande que la mesure d’accroissement des jachères de 4 %, comme le stipule la prochaine PAC, applicable dès 2023, soit supprimée.
Incertitudes autour des campagnes 2022 et 2023
La FAO s’est livrée à l’exercice des premières prévisions et table sur une production mondiale en croissance, à 790 millions de tonnes en 2022, portée par l’accroissement des surfaces aux Etats-Unis et au Canada. Une estimation qui ne tient pas compte des conséquences de la guerre en Ukraine. Personne ne sait aujourd’hui si ce pays sera en mesure de récolter. En Europe, se pose la question de la disponibilité du carburant et de son coût, pour les moissonneuses-batteuses cet été, alors que les prix du gaz et du pétrole s’envolent. Pour la campagne suivante, en 2023, les agriculteurs s’interrogent sur les engrais. Même si la France est moins dépendante que d’autres pays européens vis-à-vis de la Russie pour la fourniture, la question du prix est cruciale. Tout dépendra de la durée du conflit et du temps nécessaire pour s’en remettre.
<https://www.lemonde.fr/economie/article/2022/03/09/guerre-en-ukraine-alerte-sur-les-prix-record-du-ble_6116739_3234.html>
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6- Le bruit et l'odeur des vaches : un éleveur de l'Oise condamné en appel, AFP, 10/03/22, 00:00

Un éleveur de Saint-Aubin-en-Bray (Oise) a été condamné en appel à verser 102.000 euros de dommages et intérêts à des voisins, qui se plaignaient du bruit et de l'odeur de ses vaches depuis l'agrandissement de sa ferme située au cœur du village.
La Cour d'appel d'Amiens a confirmé mardi soir une décision du tribunal de Beauvais de 2018, qui avait reconnu, en première instance, les "troubles anormaux de voisinage".
"Je suis dépité, c'est un grand sentiment d'injustice", a réagi Vincent Verschuere, agriculteur de 33 ans, pour qui ce procès était "celui de la dernière chance". "Je n'ai pas cet argent sur mon compte. Cela veut dire la fin de mon exploitation". 
Le procès était très suivi par le monde agricole, craignant qu'il ne fasse jurisprudence dans les conflits opposant riverains et agriculteurs.
Le pays de Bray, avec ses pâtures vallonnées et ses fermes historiquement situées au centre des villages, est une zone d'élevage importante.
"On est sous le choc de ce très mauvais signe donné à la production de lait et de viande", dit le vice-président de la FNSEA, Luc Smessaert, lui-même éleveur laitier dans l'Oise.
"C'est une ferme familiale, qui avait fait un gros effort d'intégration paysagère. On ne peut pas dire +Il faut manger local+ et bloquer l'activité de nos campagnes", dit-il, appelant à développer des chartes de bon voisinage pour préserver un vivre-ensemble.
Le combat judiciaire entre cet éleveur de 260 bovins et un groupe de neuf riverains dure depuis plus de 10 ans. 
En 2010, Vincent Verschuere a investi 600.000 euros pour agrandir son exploitation, situé au cœur du village, en construisant deux hangars, dont une stabulation, d'une surface de 2.800 m2.
Il avait obtenu une dérogation préfectorale, les hangars se trouvant à moins de 100 m des premières habitations. 
Des riverains se plaignant de nuisances olfactives et sonores ont porté l'affaire en justice et obtenu l'annulation de son permis de construire en 2013.
"Le bâtiment accueillant les bovins (...) dispose d'une façade complète ouverte sur l'extérieur, ce qui ne permet aucune isolation véritable contre la diffusion des odeurs et du bruit", indiquent les juges dans l'arrêt rendu mardi.
La cour d'appel n'ordonne pas la démolition des hangars, mais demande à l'éleveur de trouver "des solutions techniques" d'ici à trois mois pour diminuer les nuisances. 
"Cela veut dire retirer les bêtes des hangars", indique Vincent Verschuere. "Je ne pourrai donc plus travailler".
Lors de l'audience le 4 janvier, l'avocat des riverains, Me Bruno Paviot, avait dénoncé une ferme industrielle.
L'avocate de l'éleveur, Me Sandra Palmas, avait demandé aux juges de sursoir à statuer, dans l'attente des décrets de la loi de janvier 2021 sur la protection du "patrimoine sensoriel des campagnes françaises".
<https://www.francetvinfo.fr/economie/emploi/metiers/agriculture/un-eleveur-de-l-oise-condamne-en-appel-a-cause-du-bruit-et-de-l-odeur-des-vaches_5000139.html>
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7- Insectes, méduses, viande synthétique… la FAO s’intéresse aux bienfaits et à la sécurité sanitaire des nouveaux aliments, GoodPlanet mag’, 10/03/22

L’émergence de nouveaux aliments comme les insectes, les méduses, les algues ou la viande issue de culture de cellules, pour répondre aux défis démographiques et environnementaux, pose de nouvelles questions sur la sécurité sanitaire. La FAO (l’Organisation des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation) vient de publier, début mars 2022, un rapport titré Thinking about the future of food safety – A foresight report (Penser l’avenir de la sécurité sanitaire des aliments : rapport de prospective). Il donne une image ce que pourraient être les aliments de demain, leurs bienfaits et leurs risques.
« Nous vivons une époque où les innovations technologiques et scientifiques révolutionnent le secteur agroalimentaire, y compris dans la sphère de la sécurité sanitaire des aliments. Il est important que les pays se tiennent informés de ces avancées, en particulier dans un domaine d’importance déterminante comme la sécurité sanitaire de aliments, et que la FAO prenne les devants en prodiguant ses conseils sur les applications scientifiques et l’innovation », a déclaré Mme Ismahane Elouafi, scientifique en chef de la FAO. Cette dernière pointe l’impact du réchauffement climatique sur l’agriculture et les risques sanitaires associés, notamment l’augmentation de l’exposition aux contaminants biologiques ou chimiques. L’organisation note que : « des données récentes indiquent que le changement climatique a de graves répercussions sur divers contaminants biologiques ou chimiques présents dans les aliments, en modifiant leur virulence, leur taux d’incidence et leur répartition. Les zones aux températures habituellement fraîches se réchauffent et se prêtent davantage à l’agriculture, ce qui offre de nouveaux habitats à des organismes nuisibles à l’agriculture et à des espèces de champignons toxiques. Par exemple, les aflatoxines, considérées auparavant comme un problème principalement confiné à certaines parties de l’Afrique, sont désormais établies sur le pourtour méditerranéen. »
>> Suite à lire à :
<https://www.goodplanet.info/2022/03/10/insectes-meduses-viande-synthetique-la-fao-sinteresse-aux-bienfaits-et-a-la-securite-sanitaire-des-nouveaux-aliments/>
En savoir plus : 
> Thinking about the future of food safety – A foresight report <https://www.fao.org/3/cb8667en/cb8667en.pdf>, Food and Agriculture Organization (FAO), march 2022
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8- Grippe aviaire en pleine expansion : des millions d’animaux à abattre dans le Grand Ouest, Le Monde avec AFP, 11/03/22, 13h40 

La brusque flambée des contaminations d’élevages contaminés par le virus H5N1, principalement en Vendée, impose l’abattage de millions de volailles pour « assainir la zone », a fait savoir le ministère de l’agriculture. 
Les campagnes d’abattages massifs de volailles se poursuivent dans le Grand Ouest. La brusque flambée des contaminations d’élevages par la grippe aviaire, principalement en Vendée, impose l’abattage de millions de volailles pour « assainir la zone », a fait savoir, vendredi 11 mars, le ministère de l’agriculture à la presse.
Actuellement, « on a éliminé environ 1,2 million d’animaux et on estime qu’on a encore trois millions d’animaux qui restent à abattre » dans le Grand Ouest. L’ampleur de cette crise dépasse d’ores et déjà celle de l’an dernier, surtout circonscrite au Sud-Ouest. Près de 500 foyers avaient été recensés dans des élevages et 3,5 millions de volailles, essentiellement des canards, abattues.
> Lire aussi Grippe aviaire : 2,5 millions de volailles vont être abattues dans le Sud-Ouest
Cette année, 611 foyers en élevages étaient comptabilisés au 10 mars, selon le ministère. Plus de quatre millions de volailles avaient été abattues avant même que les contaminations ne se multiplient depuis fin février dans le Grand Ouest, déclenchant une nouvelle campagne d’abattages massifs.
Des élevages « stratégiques » contaminés
« Les moyens d’élimination mais aussi de stockage en attente d’élimination (…) sont progressivement augmentés pour faire face aux besoins », a fait savoir le cabinet du ministre de l’agriculture. La situation est surtout critique en Vendée où le nombre de foyers a bondi en quelques jours : de 74 dimanche à 187 au dernier bilan.
La zone comporte de nombreux élevages de volailles, dont certains considérés comme « stratégiques » car produisant des animaux servant à la reproduction. Sont aussi présents des couvoirs, « vraiment clés pour la reprise d’activité dans quelques semaines quand on aura assaini la zone », relève le ministère.
Un couvoir a déjà été contaminé, « tous les autres sont protégés et l’objectif, c’est de créer une zone tampon tout autour des couvoirs pour préserver nos capacités productrices pour l’avenir », poursuit cette source.
> Lire aussi La nouvelle crise de grippe aviaire pose la question de la vaccination
Depuis le début de novembre 2021, alors que le virus H5N1 commençait à circuler dans plusieurs pays européens limitrophes, le gouvernement a instauré l’obligation du confinement pour toutes les volailles françaises. Les éleveurs ont dû investir pour assurer un abri à leur cheptel. Sans résultat, donc, pour ceux à nouveau touchés par l’épizootie.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/11/grippe-aviaire-en-pleine-expansion-des-millions-d-animaux-a-abattre-dans-le-grand-ouest_6117108_3244.html>
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9- Entretien. « Au Niger, de très nombreux enfants souffrent de malnutrition aiguë », Le Monde Afrique, 11/03/22, 20h00 
Propos recueillis par Christophe Châtelot

Directrice des opérations de Médecins sans frontières, Isabelle Defourny s’attend à « une crise alimentaire et nutritionnelle conséquente » dans ce pays du Sahel. 
Le manque de précipitations, l’insécurité croissante et les conséquences du Covid-19 sont autant de facteurs qui fragilisent gravement la sécurité alimentaire dans plusieurs régions du Niger, en particulier chez les jeunes enfants. La directrice des opérations de Médecins sans frontières (MSF), Isabelle Defourny, était en mission sur le terrain en février. Dans une interview au Monde, elle dresse un tableau de la situation et appelle à ne pas concentrer toute l’aide humanitaire sur les zones de conflit, qui ne sont pas toujours celles où les problèmes de malnutrition sont les plus importants.
Vous étiez début février en mission au Niger pour évaluer la situation alimentaire des enfants. Qu’y avez-vous trouvé ?
J’y étais pour faire le point sur l’ampleur de la crise nutritionnelle et de sécurité alimentaire qui s’annonce. On sait que le pays est déjà dans une situation fragile avec l’insécurité qui règne au niveau des trois frontières [avec le Mali et le Burkina Faso] et dans la zone de Diffa [frontalière du Nigeria], où il faut prendre en charge les populations déplacées. Cette question a été bien identifiée par les autorités et par les intervenants extérieurs.
Cela s’ajoute aux difficultés provoquées par la crise du Covid-19, qui a fortement fragilisé l’économie. On constate une très forte inflation des prix des denrées alimentaires à Niamey, provoquée notamment par un fort « déficit céréalier » par rapport aux besoins, estimé à 38 % par le gouvernement. Tout le monde prévoit donc une crise alimentaire et nutritionnelle conséquente pour cette année.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/11/au-niger-de-tres-nombreux-enfants-souffrent-de-malnutrition-aigue_6117154_3212.html>
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10- Souveraineté alimentaire : les deux lectures de la guerre en Ukraine, Actu-environnement, 11/03/22
Laurent Radisson

Les menaces sur l'approvisionnement agricole liées à l'agression russe donnent lieu à des interprétations diamétralement opposées. La nécessité de produire plus pour certains. Un argument supplémentaire pour la transition écologique pour d'autres.
La guerre en Ukraine rebat les cartes sur de nombreux plans. Énergétique bien sûr, mais aussi alimentaire, avec d'ailleurs des liens étroits entre les deux questions. Mais ce sont des lectures diamétralement opposées qui en sont faites par les partisans du productivisme agricole, d'un côté, et par celui de l'agriculture paysanne et les associations environnementales, de l'autre.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/souverainete-alimentaire-guerre-ukraine-consequences-39248.php4>
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11- Ukraine : l'UE veut aider les agriculteurs sans sacrifier le "verdissement" des cultures, AFP, 12/03/22, 09:07

Bruxelles prépare des aides aux agriculteurs pour contrer l'impact de la guerre en Ukraine, mais défend sa stratégie pour verdir les cultures en sabrant l'usage des pesticides - un plan remis en cause par des États, eurodéputés et organisations agricoles au nom de la "souveraineté alimentaire".
L'Europe et l'Afrique "seront très profondément déstabilisées sur le plan alimentaire" dans les 12 à 18 mois, a averti vendredi le président français Emmanuel Macron à l'issue d'un sommet des Vingt-Sept, appelant à "réévaluer les stratégies de production" de l'UE.
La guerre Russie-Ukraine, deux gros producteurs de céréales, a propulsé les cours des huiles, blé, soja, colza, tournesol et maïs à des niveaux records et Moscou menace de suspendre ses exportations d'engrais dont les Européens sont dépendants.
Pressée d'adopter des mesures d'urgence, la Commission européenne envisage de puiser pour la première fois dans la "réserve de crise", fonds de quelque 450 millions d'euros destiné à aider les agriculteurs en cas d'instabilité des prix, a indiqué à l'AFP une source européenne. États et eurodéputés doivent donner leur accord.
L'exécutif européen étudie aussi un possible soutien, pas encore défini, aux éleveurs porcins. Enfin, la Commission devrait proposer d'assouplir les règles sur les terres en jachère, pour les remettre en culture.
En revanche, de même source, la Commission reste intransigeante sur sa stratégie "De la ferme à la fourchette" qui vise, d'ici à 2030, à réduire de moitié l'usage de pesticides, de 20% celui d'engrais, et à consacrer un quart des terres au bio.
-"Mission nourricière"-
Début mars à Bruxelles, les ministres européens de l'Agriculture avaient pourtant réclamé à la Commission une "réévaluation" : l'objectif prioritaire est de "libérer le potentiel de production", "d'assurer notre mission nourricière (...) pour répondre à la demande européenne et mondiale", faisait valoir le Français Julien Denormandie.
Ce dernier avait rappelé les études projetant des baisses de rendements de 10 à 15% pour les céréales, oléagineux, viandes bovine et porcine, dans les scénarios intégrant la stratégie verte. "Si la sécurité alimentaire est en péril, il faudra revoir nos objectifs et peut-être les corriger", avait répondu le commissaire à l'Agriculture Janusz Wojciechowski.
Depuis, la Commission a réuni mercredi les experts de son "Mécanisme de préparation et réaction aux crises de sécurité alimentaire".
Or, "il ressort clairement que l'UE n'est pas en danger de pénuries alimentaires, que l'impact immédiat se traduit plutôt par des renchérissements sur la chaîne d'approvisionnement, des flux commerciaux bouleversés, et des conséquences pour la sécurité alimentaire mondiale", selon un compte-rendu de la réunion. La Commission juge que "la sécurité alimentaire va de pair avec durabilité".
Bruxelles souligne l'essor des biopesticides, une meilleure sélection des variétés, les changements de régimes alimentaires et des critères durcis pour les importations, facteurs non inclus dans les études prédisant une chute des productions.
-Sols affaiblis-
Mais l'invasion de l'Ukraine par la Russie a réveillé les détracteurs de cette stratégie : "La logique de décroissance de la +ferme à la fourchette+ doit être profondément remise en question. Il faut produire plus", insiste la FNSEA, premier syndicat agricole français, à l'unisson de la fédération européenne Copa-Cogeca.
L'eurodéputé conservateur Norbert Lins, président de la commission parlementaire agriculture, appelle à "autoriser temporairement l'usage de produits phyto-sanitaires" là où ils sont restreints, et le groupe PPE (conservateurs) plaide pour "reporter toutes les initiatives législatives sur les pesticides ou la restauration d'espaces naturels".
"Ne croyez pas que vous aiderez la production alimentaire en la rendant moins durable", alors que la potasse des engrais vient essentiellement de Russie et du Bélarus, réplique Frans Timmermans, vice-président de la Commission chargé du "Pacte vert".
"Labourer plus de terres, développer des biocarburants et l'élevage intensif en utilisant davantage de pesticides et d'engrais synthétiques augmenterait considérablement le risque d'effondrement des écosystèmes", avertissent également quelque 90 ONG (Greenpeace, ClientEarth...).
En France, la Confédération paysanne dénonce l'"opportunisme malsain" du "monde productiviste", jugeant que l'exploitation des jachères et l'usage des pesticides menacent la qualité des sols et, donc, la production à terme.
"Produire plus n'est pas une garantie pour nourrir le monde : l'agriculture paysanne produit 70-75% de l'alimentation mondiale sur un quart des terres cultivées, l'agriculture industrielle accapare trois quarts des terres" dont seule une petite partie est dédiée à l'alimentation humaine, affirme sa secrétaire nationale Laurence Marandola.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/ukraine-l-ue-veut-aider-les-agriculteurs-sans-sacrifier-le-verdissement-des-cultures_162142>
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12- Guerre en Ukraine : alerte sur la sécurité alimentaire mondiale, Le Monde, 12/03/22, 15h18 
Mathilde Gérard

Plusieurs millions de personnes dans le monde pourraient basculer dans la faim, selon la FAO, en raison de l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Les deux pays comptent parmi les principaux exportateurs mondiaux de céréales. 
De 8 millions à 13 millions de personnes supplémentaires pourraient souffrir de la faim dans le monde, en raison des conséquences de la guerre en Ukraine, particulièrement en Asie-Pacifique, en Afrique subsaharienne, au Proche-Orient et en Afrique du Nord. Ces projections sont issues de travaux publiés vendredi 11 mars par l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO), qui a évalué l’impact possible de l’invasion russe en Ukraine sur la faim dans le monde. L’Ukraine et la Russie font partie des principaux exportateurs mondiaux de blé, de maïs, d’orge, de colza et de tournesol, et représentent, à elles deux, plus d’un tiers des exportations mondiales de céréales.
Vingt-six pays, principalement en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie, dépendent à plus de 50 % de ces deux pays pour leurs importations de blé. C’est le cas, par exemple, du Liban, qui importe 80 % de son blé d’Ukraine et ne dispose que de quelques semaines de réserves de cette céréale. La population, fragilisée depuis des mois par une inflation record, en paie les conséquences directes : le pays a décidé, jeudi 10 mars, d’augmenter le prix du pain.
> Lire aussi Depuis le début de la guerre en Ukraine, les prix du blé ont dépassé des sommets
L’invasion russe s’est produite alors que l’Ukraine démarrait tout juste sa saison agricole. L’avancée des troupes russes et les bombardements ont totalement mis à l’arrêt les ports ukrainiens et la plus grande incertitude règne sur les capacités de récolte dans quelques mois. Quant aux exportations russes de céréales, elles reposent sur des infrastructures qui ne sont théoriquement pas bloquées, mais qui devraient être fortement affectées par les sanctions internationales, anticipe la FAO.
En fonction de la durée du conflit, l’agence onusienne s’attend à ce que son indice des prix alimentaires, qui agrège les prix sur les marchés internationaux de plusieurs denrées de base (céréales, sucre, viande, produits laitiers…), grimpe de 8 % à 20 % au-dessus de son niveau actuel, déjà stratosphérique. En fin d’année, cet index avait pris 30 % par rapport à l’année précédente, en raison notamment de la hausse des prix de l’énergie et des conséquences de la pandémie de Covid-19. Cette conjonction inédite de facteurs de risque intervient alors que la faim dans le monde touche près d’une personne sur dix et qu’un tiers de la population est en insécurité alimentaire, sans accès régulier à une alimentation adéquate.
> Lire aussi La guerre en Ukraine risque d’aggraver l’insécurité alimentaire en Afrique de l’Ouest
Appel à garder les marchés ouverts
Réunis vendredi à la demande de l’Allemagne, les ministres de l’agriculture des pays membres du G7 – Allemagne, Canada, Etats-Unis, France, Grande-Bretagne, Italie, Japon – se sont engagés, dans une déclaration commune, « à éviter tous les signaux et mesures restrictives qui limiteraient les exportations et entraîneraient de nouvelles hausses de prix ». Cette réunion, à laquelle étaient également conviés le ministre ukrainien de l’agriculture, Roman Leshchenko, la FAO, le Programme alimentaire mondial (PAM) et l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), était la première réunion internationale formelle sur les conséquences agricoles de la guerre en Ukraine. Au même moment, à Versailles, le président français, Emmanuel Macron, concluait un sommet européen en appelant à se préparer à un risque de « déstabilisation sur le plan alimentaire ».
Dans leur déclaration, les pays du G7 insistent en premier lieu sur la nécessité d’assurer la sécurité alimentaire des Ukrainiens et de soutenir la production dans le pays. « Nous appelons tous les pays à garder leurs marchés agricoles ouverts, et à ne pas prendre de mesures restrictives injustifiées à l’exportation », poursuivent les sept ministres, qui mettent en garde contre des comportements spéculatifs, qui aggraveraient la volatilité des prix.
Cet avertissement « est un signal utile donné aux marchés, analyse Olivier De Schutter, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme et l’extrême pauvreté. Il faut distinguer, dans l’emballement actuel des prix, deux facteurs : le blocage des exportations depuis les ports de la mer Noire en raison du conflit, et les réactions des marchés [qui craignent les restrictions aux exportations et le stockage]. Ce second facteur est essentiellement d’ordre psychologique. »
« Des déclarations d’intention »
Les ministres du G7 souhaitent enfin que les actions en faveur de la sécurité alimentaire s’inscrivent « dans le cadre des engagements climatiques et environnementaux et l’agenda de développement durable », écrivent-ils. Une mention à laquelle tenait le ministre allemand de l’agriculture, l’écologiste Cem Özdemir, en allusion à plusieurs demandes de responsables agricoles de pouvoir déroger à certaines contraintes environnementales – sur l’usage de produits phytosanitaires ou encore la mise en production de terres destinées aux jachères.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : Bruxelles prépare des « mesures exceptionnelles » pour soutenir le monde agricole
« Etonnamment, la déclaration du G7 est silencieuse à propos des liens entre les prix de l’énergie et les prix des denrées alimentaires, relève Olivier De Schutter. Or la production agricole est fortement dépendante des prix des énergies fossiles : d’abord pour la production d’engrais azotés [faits à partir du gaz], mais aussi pour les machines agricoles, le transport et la transformation des produits. » Pour le rapporteur spécial de l’ONU, réduire la dépendance agricole aux énergies fossiles nécessite d’encourager les modes de production agroécologiques, et d’organiser différemment les marchés, en favorisant les marchés locaux.
Du côté des ONG de développement, on regrette que la réunion du G7 n’ait pas été l’occasion de lancer une mobilisation politique internationale plus forte. « C’est très bien que le G7 alerte sur le risque de spéculation, mais ce ne sont que des déclarations d’intention, réagit Valentin Brochard, chargé de plaidoyer au CCFD-Terre solidaire. Le nombre de personnes qui seront en insécurité alimentaire demain va dépendre de ce qu’on met en place aujourd’hui. Il faut se mettre à table maintenant avec les pays du Sud menacés et leur donner les capacités à faire face à cette crise. » Au ministère de l’agriculture français, on répond qu’il ne revenait pas au G7 de faire une saisine directe, mais que « l’idée est bien de saisir prochainement l’ensemble des instances internationales responsables ».
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/12/guerre-en-ukraine-alerte-sur-la-securite-alimentaire-mondiale_6117181_3244.html>
En savoir plus : 
> The importance of Ukraine and the Russian Federation for global agricultural markets and the risks associated with the current conflict <https://www.fao.org/fileadmin/user_upload/faoweb/2022/Info-Note-Ukraine-Russian-Federation.pdf>, Food and Agriculture Organization of United States (FAO), March 11 2022
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13- Guerre en Ukraine : face à la hausse des prix du blé les pays africains tentent de s'adapter, TV5Monde, 12/03/22, 19:14
Lauriane Nembrot

Plusieurs pays africains importent du blé de Russie et d'Ukraine pour nourrir leur population. L'Ukraine en guerre cesse ses exportations de blé. Moscou suspend ses exportations vers les pays qu'elle juge hostiles à la Russie. Les prix des céréales s'envolent. Quelles sont les répercussions sur les économies et les sociétés africaines ? Tour d'horizon.
Le 24 février la Russie envahit l'un des greniers à blé de l'Europe. les cours du blé s’envolent. .La tonne de blé s'échange à près de 300 dollars sur les marchés mondiaux.  ​C'est du jamais-vu depuis 2011,  année des printemps arabes. 
Depuis le début du conflit russo-ukrainien, le continent africain tout entier est directement concerné par cette flambée. En Afrique, de nombreux pays importent chaque année des tonnes de blé d’Europe. Du blé tendre, utilisé essentiellement pour fabriquer du pain, et du blé dur,  base de la composition des pâtes notamment.
> (Re) lire : Guerre en Ukraine : les pays africains inégaux devant la hausse des prix des matières premières
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/afrique/guerre-en-ukraine-face-la-hausse-des-prix-du-ble-les-pays-africains-tentent-de-s-adapter>
Sur le même sujet : 
> Loin de Kiev, l'Afrique face aux retombées économiques de la guerre en Ukraine <https://information.tv5monde.com/info/loin-de-kiev-l-afrique-face-aux-retombees-economiques-de-la-guerre-en-ukraine-448859>, AFP, 16/03/22, 18:00
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14- Vers des évolutions de nos régimes alimentaires, Sentiers entre deux, 12/03/22
André-Jean Guérin

Un précédent article interroge, Faut-il changer nos repas ? Il relève que, déjà, nombre d’entreprises investissent en R&D pour développer de nouveaux aliments. Le présent article se focalise sur les études, travaux, décisions, qui plaident dans le sens d’une évolution de nos régimes alimentaires. L’accumulation, les convergences semblent dessiner quelques consensus qui, entre autres apparaissaient déjà dans L’intelligence du vivant pour le climat. De telles orientations dépendent-elle pour autant du développement de nouveaux aliments ?
Manger sain est un choix commun. Réduire sa contribution au réchauffement climatique est la volonté de beaucoup, même si elle passe rarement par les choix alimentaires. Et pourtant des travaux, déclarations et orientations à diverses échelles mettent des convergences en avant.
>> Suite à lire à :
<https://sentiers.eu/marcher-avec/cpp-comite-de-la-prevention-et-de-la-precaution/article/alimentations-saines-et-durables>
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15- La consommation « invisible » de soja lié à la déforestation se cacherait dans les produits d’origine animale, EurActiv, 14/03/22
Jamie Holcomb | translated by Anne-Sophie Gayet

Malgré une consommation directe de soja relativement faible, les citoyens européens absorbent indirectement une grande quantité de soja, principalement en raison de son utilisation dans l’alimentation animale. C’est ce que révèle un rapport commandé par le Fonds mondial pour la nature (WWF).
La consommation de soja est un sujet qui revient sur le devant de la scène depuis que les législateurs européens ont fait pression pour que les produits achetés, utilisés et consommés par les citoyens européens sur le marché unique ne contribuent pas à la déforestation et à la dégradation des forêts dans le monde.
La production de soja entraîne la conversion d’écosystèmes en terres agricoles, ce qui libère du dioxyde de carbone dans l’atmosphère.
Plus de 80 % de la production mondiale de soja est localisée au Brésil, aux États-Unis et en Argentine, tandis que les États membres de l’UE et le Royaume-Uni produisent moins de 1 % du total mondial.
Pour cette raison, et parce que le soja n’est pas un ingrédient clé dans le régime alimentaire des citoyens de l’UE et du Royaume-Uni, sa présence dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire européenne est souvent sous-estimée.
Toutefois, alors que l’utilisation directe de soja et d’huile de soja dans l’alimentation humaine s’élève à 3,5 kilogrammes par citoyen et par an, on estime que 55 kilogrammes de soja sont ajoutés via la consommation de produits d’origine animale tels que la viande, les produits laitiers, les œufs et les poissons d’élevage, c’est ce que montrent les données d’un rapport commandé par le WWF.
Selon la Fédération européenne des fabricants d’aliments composés (FEFAC), le soja se taille la part du lion dans la composition des aliments composés dans les 27 États membres de l’UE et au Royaume-Uni, avec 29 % des protéines brutes utilisées dans l’alimentation animale.
Pour le WWF, cela implique que les Européens font involontairement disparaître les forêts du monde entier, contribuant ainsi à la destruction de précieux écosystèmes naturels.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/la-consommation-%E2%80%89invisible%E2%80%89-de-soja-lie-a-la-deforestation-se-cacherait-dans-les-produits-dorigine-animale/>
En savoir plus : 
> Pour une production de soja responsable <https://www.wwf.fr/champs-daction/alimentation/deforestation/soja>, WWF
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16- Reportage. Dans le sud de Madagascar, des blocs agroécologiques, remparts contre la sécheresse, Le Monde Afrique, 15/03/22, 20h05 
Laurence Caramel (Beatoke, Madagascar, envoyée spéciale)

Une ONG malgache, dirigée par de jeunes ingénieurs agronomes, développe de nouvelles semences, plus diversifiées et plus résistantes. 
Ce sont des petits morceaux d’espoir dans un paysage assoiffé, écrasé par la chaleur et par le vent. Vu du ciel, leurs contours dessinent de longues bandes rectilignes, rangées les unes à côté des autres, comme des tapis de verdure dont les nuances laissent deviner la variété de cultures destinées à braver l’adversité du milieu. Depuis quelques années, ces « blocs » dans lesquels ont été adoptées des méthodes agroécologiques permettent aux paysans du Grand Sud malgache de mieux résister aux effets des sécheresses répétées. Celle qui sévit depuis 2020 − la plus grave depuis quarante ans − constitue aujourd’hui un redoutable « crash test » pour le projet, reconnaît Stéphanie Andoniaina, chargée des opérations au Centre technique agroécologique du Sud (CTAS), dont le siège est installé à Ambovombe, capitale de la région d’Androy.
Cette ONG malgache dirigée par de jeunes ingénieurs agronomes décidés à démontrer que « tout n’est pas perdu » pour le Sud, est le pilier de cette révolution modeste et silencieuse. Les paysans du village de Beatoke sont les derniers à avoir rejoint l’aventure, juste avant que le sud de la Grande Ile ne bascule dans une nouvelle crise alimentaire, qui touche encore près de 1,4 million de personnes. Ils ne regrettent pas leur audace. « Nous avons peu récolté mais si nous n’avions pas introduit les pois d’Angole, cela aurait certainement été pire. Ils ont protégé les champs de mil et de sorgho », témoigne Dany Manantsoa, désigné « paysan pilote » par la communauté des agriculteurs.
> Lire aussi Le plus gros projet d’agroécologie au monde : en Inde, l’Andhra Pradesh mise sur une « agriculture naturelle à zéro budget »
La plante légumineuse joue en effet un rôle central dans la conception des « blocs agroécologiques » imaginés par les agronomes. Elle a d’abord pour fonction de recréer des haies pour protéger les champs des tempêtes de vent et de l’ensablement. Le phénomène de « tiomena » (vent rouge) baptisé ainsi en raison de la couleur des particules dont il est chargé est considéré comme le plus gros problème que doivent affronter les paysans. Avant même le manque d’eau. « En dehors des bois sacrés, il n’y a plus un arbre dans la région. Ils ont tous été coupés pour faire du bois de chauffe ou construire des cases. Le vent racle les sols en emportant la couche la plus fertile. D’une année sur l’autre, un champ peut être enseveli sous une dune », décrit Stéphanie Andoniaina.
Les buissons de pois d’Angole, qui peuvent atteindre deux mètres de haut, ont d’autres vertus : leurs graines consommables contribuent à la diversité de l’alimentation, leurs feuilles peuvent servir de fourrage pour le bétail. Et, au bout de quelques années, ses parties ligneuses sont aussi utilisables pour le bois de chauffe.
>> Suite à lire à :
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/15/dans-le-sud-de-madagascar-des-blocs-agroecologiques-remparts-contre-la-secheresse_6117653_3212.html>
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17- Reportage. A Madagascar, derrière l’alibi du climat, les raisons d’une famine, Le Monde Afrique, maj le 16/03/22 à 05h24 
Laurence Caramel (Ambovombe, Madagascar, envoyée spéciale)

Dans le Grand Sud, ni l’aide internationale ni les multiples promesses de plans de développement du pouvoir central n’ont permis de changer le destin de la région. 
Après trois heures de voyage depuis Fort-Dauphin à travers les monts Anosy sur une piste cabossée faisant office de route nationale, le Grand Sud malgache apparaît, immense et isolé. Brutalement vert après deux longues années de sécheresse. En redescendant vers le plateau du Mandrare défilent champs de maïs et de mil, bordés de haies de cactus aux épaisses feuilles hérissées d’épines. Des enfants jouent dans des flaques disputées à de nonchalants zébus.
Il a suffi de quelques jours consécutifs de pluies, mi-janvier, puis des averses apportées dans le sillage du cyclone Batsiraï début février, pour que la vie reprenne à nouveau sa place. Là où elle semblait condamnée.
> Lire aussi A Madagascar, la riposte humanitaire s’organise après le passage du cyclone Batsirai
La route trace, cap à l’ouest, traverse Amboasary, gros bourg au débouché de vastes plantations de sisal, puis rejoint Ambovombe, capitale de la région de l’Androy et centre humanitaire où sont installés les bureaux régionaux des agences onusiennes et des ONG d’urgence chargées d’assurer les distributions de vivres jusqu’à la fin de la période de soudure et l’arrivée des récoltes. Le pire a été évité. « Nous avons mis le paquet pour qu’une crise alimentaire très sévère ne dégénère pas. Et jusqu’à présent, grâce à l’augmentation des rations dans les zones les plus critiques, nous considérons que nous avons réussi », assure Jean-Benoît Manhes, représentant adjoint de l’Unicef.
Dans les trois provinces d’Androy, d’Anosy et d’Atsimo-Andrefana, qui composent le Grand Sud malgache – cette région semi-aride, abandonnée depuis des décennies aux cycles récurrents des sécheresses et de la faim, le « kéré » dans le dialecte local –, environ 1,4 million de personnes – soit près de 40 % de la population − ont toujours besoin d’assistance.
Vulnérabilité
Ce chiffre reste aussi important qu’en mai 2021, lorsque les indicateurs s’étaient soudainement assombris avec l’annonce de 28 000 personnes menacées de famine. Quelques semaines plus tard, le directeur exécutif du Programme alimentaire mondial (PAM), David Beasley, y avait vu, depuis Ambovombe, la « première famine climatique », fustigeant l’injustice imposée à un pays « qui n’a en rien contribué au réchauffement, mais qui en paie aujourd’hui le prix ». La formule avait fait mouche, reprise en boucle par les médias du monde entier. Jusqu’à être récupérée en novembre 2021 à la tribune de la 26e conférence des Nations unies sur le climat par le président malgache, Andry Rajoelina, pour exhorter les pays pollueurs à financer des mesures d’adaptation au nom de ses « compatriotes [qui] endurent le tribut d’une crise climatique à laquelle ils n’ont pas participé ».
A la terrasse du Taliako, où se retrouvent les expatriés après leur journée sur le terrain, un employé du PAM, familier des théâtres humanitaires, ne peut garder ce qu’il a sur le cœur : « C’est la plus grande opération de marketing que j’aie vue depuis longtemps pour lever des fonds. Il y a des mots qu’il faut manier avec prudence », lâche-t-il en s’interrogeant sur l’ignorance réelle ou feinte de son patron, ex-gouverneur républicain de Caroline du Sud et proche de Donald Trump, nommé à la tête de l’institution en 2017.
> Lire aussi A Madagascar, des drones approvisionnent en vaccins et en nourriture les endroits les plus reculés de l’île
Les rapports du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) anticipent une diminution des précipitations et une multiplication des épisodes de sécheresse en Afrique australe d’ici à la fin du siècle. Une plus grande irrégularité des pluies et la multiplication des événements extrêmes y sont déjà des phénomènes observés.
Mais, selon une étude publiée en décembre 2021 par l’initiative World Weather Attribution, le dérèglement climatique ne peut être rendu directement responsable de la sécheresse exceptionnelle enregistrée depuis 2019 dans le sud de la Grande Ile de l’océan Indien. Cette équipe scientifique internationale qui travaille sur les liens entre les événements climatiques extrêmes et le réchauffement estime que le déficit pluviométrique de 40 % par rapport à la normale, subi au cours des deux dernières années, ne s’est produit qu’une fois en cent trente-cinq ans. Trop peu, selon eux, pour conclure autrement qu’à « une manifestation de la variation naturelle du climat ». Ils rappellent en revanche la vulnérabilité d’une population rurale dont plus de 90 % vivent dans l’extrême pauvreté.
Région laissée pour compte
Depuis la première crise documentée pendant la période coloniale, en 1895, une quinzaine de kéré ont été recensés sans que les multiples promesses de plans de développement n’aient permis de changer le destin d’une région laissée pour compte, plus que les autres, par le pouvoir central. Trente ans après la famine de 1990, dont la gravité avait provoqué un sursaut de mobilisation, tout apparaît − ou presque − à recommencer.
A Ambovombe, comme si l’urgence humanitaire était devenue une fatalité, le PAM s’est installé dans les locaux de l’ancien Commissariat général pour le développement intégré du Sud, institution défunte parmi d’autres.
Il n’y a toujours pas de routes asphaltées. Pour se procurer de l’eau, les villageois doivent parcourir des distances qui peuvent se compter en dizaines de kilomètres. Dans le meilleur des cas, en charrette à zébu, et souvent, pour les femmes qui en ont la charge, à pied, un bidon sur la tête. Même le précieux périmètre irrigué de Behara, aménagé sur les alluvions fertiles des rives du Mandrare, a été délaissé. En mai 2021, c’est de cette zone rizicole jadis prospère qu’est venue l’alerte à la famine.
> Lire aussi A Madagascar, l’assassinat d’un travailleur humanitaire révèle la tragique situation du Sud
« C’est moins dur aujourd’hui. Nous avons reçu de l’aide », témoigne Alphonse Monja, chef de l’un des fokontany (division administrative) de la commune, devant la file des ménages venus recevoir leur distribution mensuelle de vivres. Près d’un tiers d’entre eux bénéficie également d’une allocation monétaire financée par la Banque mondiale. Il préférerait cependant que soit réparé le canal d’irrigation qui lui permettait d’arroser son champ : « De nombreux experts sont venus. Ils ont fait des études puis je ne les ai jamais revus. Le canal est cassé depuis trente ans. Comment pouvons-nous assurer des récoltes avec des pluies de plus en plus irrégulières ? »
Village après village, l’histoire se répète. Derrière son petit bureau en Formica, Fenolily, maire d’Ambazoa, énumère sans peine la liste des projets reçus par sa commune. Celle-ci, à moins d’une heure d’Ambovombe et proche de l’océan, présente les maux propres au Sud, avec ses paysages déboisés, ses vents forts qui érodent les sols, l’absence de sources d’eau et une population qui ne cesse de croître.
Il n’est pas question pour l’élu de se plaindre des pirogues reçues pour s’initier à la pêche, même si l’activité a longtemps été considérée comme celle des parias, ni de l’introduction de semences plus résistantes à la sécheresse ou de la « formation en vie associative » dispensée aux agriculteurs. Mais il s’interroge : « On ne nous demande jamais de quoi nous avons besoin, des projets arrivent un beau jour de l’extérieur, durent quelques années, et puis on passe à autre chose. »
« Une rente éphémère qu’il faut capter »
A la sortie du village composé de petites cases en bois ou en tôles qui éblouissent sous le soleil, un bâtiment en ciment peint en blanc abrite une « unité de transformation de cactus » censée produire « un complément alimentaire pour les petits ruminants », porté par le Programme des Nations unies pour le développement. Il n’a jamais servi. Personne ici n’aurait l’idée ni les moyens de payer pour de la farine de cactus dont les animaux sont nourris gratuitement après avoir brûlé les épines.
La chambre froide offerte pour faciliter le stockage des poissons est également à l’arrêt : pas d’argent pour le carburant qui permettrait de la faire tourner. La coopération allemande envisagerait de la doter de panneaux à énergie solaire.
Au fil des ans, les populations, qui n’ont jamais attendu beaucoup de l’Etat, ont aussi perdu l’espoir que l’aide extérieure puisse transformer leur vie. « Elle n’est plus perçue que comme une rente éphémère qu’il faut capter, constate un économiste malgache fin connaisseur de la région. Chaque village possède sa stratégie. Mais l’argent est loin de toujours aller à ceux qui en ont le plus besoin et, finalement, le système censé secourir les plus fragiles a plutôt tendance à conforter les inégalités », affirme-t-il, conscient du malaise suscité par ses propos.
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A côté des critères de « vulnérabilité » retenus par les agences pour établir les listes officielles des bénéficiaires de vivres ou de dons monétaires − et souvent perçus comme peu lisibles par les villageois − prévalent d’autres règles. Fixées cette fois au sein des communautés, par les individus qui ont du pouvoir sur le reste du groupe : chefs de lignage, riche usurier, etc. « Quand le PAM ou les ONG ont terminé leurs distributions officielles, chacun doit redonner ce qu’il a reçu et un nouveau partage est réalisé. Ce n’est pas un secret. Mais personne n’ira l’ébruiter, pour éviter les représailles », poursuit-il.
« L’aide nous tue aussi à petit feu »
Au marché hebdomadaire de Sampona, Nirina (elle n’a donné que son prénom) semble ignorer ces arrangements. Assise par terre, devant un carré de tissu sur lequel sont disposés des petits tas de figues, la jeune mère de cinq enfants sait seulement que « son nom a été effacé de l’ordinateur et qu’elle n’a jamais reçu d’aide ». Son village se trouve à quatre heures de marche. Les cactus restent sa seule nourriture, avec les quelques vivres qu’elle pourra s’acheter si la vente est bonne.
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Face à la « plus grave sécheresse depuis quarante ans », l’heure est à nouveau à un grand plan pour le Sud. Le président Rajoelina a organisé en juin 2021, à Fort-Dauphin, une conférence pour « l’émergence », dont il est ressorti une liste de projets plus ou moins ambitieux qu’il reste encore à financer.
De son côté, la Banque mondiale a annoncé une enveloppe de 200 millions de dollars (182 millions d’euros) pour un programme baptisé Mionjo, ce qui signifie « se lever » en langue antandroy. « Depuis toutes ces années, des milliards de dollars ont été dépensés pour le Sud. Nous pouvons déplorer le manque de volonté politique des gouvernements successifs, mais nous devons aussi faire notre autocritique », soupire un bailleur.
A Ambovombe, le jeune gouverneur de l’Androy n’attend que cela : « Cette région est qualifiée de manière infamante de cimetière de projets. Cela nous fait honte, mais que chacun prenne sa part. Nous ne sommes pas les seuls responsables de la pauvreté ici, blâme Lahimaro Soja, juriste de formation et originaire de la région. L’aide humanitaire sauve des vies lorsque frappe le kéré, mais elle nous tue aussi à petit feu. La population a fini par croire que c’est un droit, au point d’en devenir dépendante. Rien n’est facile dans le sud de Madagascar, mais nos enfants méritent un autre avenir. »
+ En vidéo : Le cyclone Batsirai balaye Madagascar <https://www.lemonde.fr/afrique/video/2022/02/08/des-images-de-desolation-a-madagascar-apres-le-passage-du-cyclone-batsirai_6112821_3212.html>, Service vidéo du Monde (avec Reuters), maj le 09/02/22 à 09h27
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/15/a-madagascar-derriere-l-alibi-du-climat-les-raisons-d-une-famine_6117641_3212.html>
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En audio
, Le Monde, 11/03/22, 05h00Esther MichonParkinson, cancers… au moins six maladies graves sont causées par une exposition professionnelle aux pesticides. Dans ce podcast, Stéphane Horel, journaliste au « Monde », nous explique pourquoi la protection des agriculteurs face à ces produits est défaillante. Comment les agriculteurs sont-ils censés se protéger des pesticides ? En juin 2021, un rapport de l’Inserm concluait que six pathologies graves au moins étaient liées à une exposition professionnelle à ces produits. Par ailleurs, selon un groupe de chercheurs français à l’origine de l’étude Pestexpo, certains équipements de protection sont inadaptés voire inefficaces.Stéphane Horel est journaliste au Monde. Elle a participé à une enquête collaborative avec un collectif de journalistes d’investigation. Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », elle lève le voile sur un système industriel et agricole qui est loin de faire une priorité de la protection des agriculteurs contre les pesticides.<https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/03/11/face-aux-dangers-des-pesticides-des-agriculteurs-demunis_6117018_5463015.html>
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19- Le grand reportage de la Terre au carré : aux Pays-Bas, adieu veaux, vaches, cochons… pour cause de pollution, France Inter, La Terre au carré, 11/03/22, de 14h à 15h
Mathieu Vidard

Champion européen de l’élevage et deuxième exportateur agricole mondial, les Pays-Bas paient aujourd’hui le prix d’un modèle agricole industriel qui ravage l'environnement. Si bien que les autorités réagissent en annonçant diminuer le cheptel de 30%. Reportage à travers un pays qui change de cap.
On n’élève pas plus de 100 millions de bêtes dans un pays de 17 millions d’habitants - et dont la taille ne dépasse pas celle d’une région française - sans entraîner des conséquences sur l’état de l’eau, la terre et la biodiversité. Et l’addition est salée.  C'est en grande partie à cause de cette industrie de l’élevage que les Pays-Bas sont l'un des principaux émetteurs de gaz à effet de serre par habitant en Europe.
Giv Anquetil à la rencontre de divers acteurs mobilisés sur place : biologiste, éleveurs, spécialiste de l'alimentation animale et organisations militantes : c'est le grand reportage de la Terre au Carré !
>> Suite à lire ou à réécouter à :
<https://www.franceinter.fr/emissions/la-terre-au-carre/la-terre-au-carre-du-vendredi-11-mars-2022>
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