[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur biodiversité, sciences et protection du vivant et de l'univers, patrimoine + 1 publication (jeudi 24 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Jeu 24 Mar 08:06:46 CET 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Entretien. Douna Loup : "Pour changer notre rapport au vivant, il faut le fertiliser avec d'autres histoires" <https://www.linfodurable.fr/culture/changer-son-rapport-la-nature-travers-la-litterature-30618>, L’Info Durable, 03/02/22
2- La publication de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité est reportée <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/04/la-publication-de-la-nouvelle-strategie-nationale-pour-la-biodiversite-est-reportee_6116218_3244.html>, Le Monde, 04/03/22, 20h36 
3- 100 nouvelles espèces découvertes en Birmanie en 10 ans <https://www.geo.fr/environnement/birmanie-100-nouvelles-especes-decouvertes-en-10-ans-208658>, AFP, 05/03/22, 13:00
4- Sri Lanka : l'éléphant le plus sacré du pays est mort à 68 ans <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sri-lanka-l-elephant-le-plus-sacre-du-pays-est-mort-a-68-ans_162011>, AFP, 07/03/22, 16:00
5- CITES : 10 recommandations pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages et la criminalité organisée <https://4lw1t.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/z68rqmMuawv8P6XfZZuGdSCHBCa40zGvqRYyCEgZgvZaDkRhAeVt1U_nTdCWdEldFb7RV3hTTM-NlRHQiYWIoFXVVHY6wBIQdCo3_FO9LB_iH3v4E41Ak8TH7CXcRvMxPkZ7bNIwrA>, Comité français de l'UICN, communiqué du 07/03/22
6- Au Kenya, les bongos de montagne de retour dans leur milieu naturel <https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/au-kenya-les-bongos-de-montagne-de-retour-dans-leur-milieu-naturel_162068>, AFP, 09/03/22, 18:00
7- Dans la forêt de Sebitoli, en Ouganda, les chimpanzés sauvages sont exposés à des dizaines de pesticides <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/10/dans-la-foret-de-sebitoli-en-ouganda-les-chimpanzes-sauvages-sont-exposes-a-des-dizaines-de-pesticides_6116843_3212.html>, Le Monde, 10/03/22, 06h37 
8- RDC : deux nouveaux bébés gorilles identifiés dans les Virunga <https://www.goodplanet.info/2022/03/10/rdc-deux-nouveaux-bebes-gorilles-identifies-dans-les-virunga/>, AFP, 10/03/22, 14:00
9- USA : le contrebandier cachait serpents et lézards cornus dans son pantalon <https://www.lefigaro.fr/flash-actu/usa-le-contrebandier-cachait-serpents-et-lezards-cornus-dans-son-pantalon-20220311>, AFP, 10/03/22, 22:00
10- Les citoyens appelés à mesurer la "respiration" des plages <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-citoyens-appeles-a-mesurer-la-respiration-des-plages_162101>, Sciences & Avenir, 11/03/22, 10h58
11- Séquencer l’ADN de l’environnement : une technique qui fait sa révolution <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/15/sequencer-l-adn-de-l-environnement-une-technique-qui-fait-sa-revolution_6117518_1650684.html>, Le Monde, maj le 16/03/22 à 13h53 
12- En Méditerranée, dauphins et oiseaux à l'ombre des futures éoliennes géantes <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-mediterranee-dauphins-et-oiseaux-a-l-ombre-des-futures-eoliennes-geantes_162236>, AFP, 16/03/22, 19h32
13- Equateur : le "doux" chant d'un crapaud réputé muet depuis un siècle <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220316-equateur-le-doux-chant-d-un-crapaud-r%C3%A9put%C3%A9-muet-depuis-un-si%C3%A8cle>, AFP, 16/03/22, 20:00
14- Japon : 4 morts et plus de 100 blessés dans un violent séisme de magnitude 7,4 <https://www.leparisien.fr/faits-divers/tremblement-du-terre-au-japon-4-morts-et-plus-de-100-blesses-dans-un-violent-seisme-de-magnitude-74-17-03-2022-7N6PCNEVAJGFHIIR3Y2T5LXYOU.php>, AFP, 17/03/22, 06:00
15- Reportage. « On connaît nos meutes » : bataille de chiffres autour du nombre de loups en France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/20/on-connait-nos-meutes-bataille-de-chiffres-autour-du-nombre-de-loups-en-france_6118304_3244.html>, Le Monde, 19/03/22, 04h50
16- Les Etats en quête d’un accord sur la biodiversité en haute mer <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/19/les-etats-en-quete-d-un-accord-sur-la-biodiversite-en-haute-mer_6118236_3244.html>, Le Monde, 19/03/22, 10h35 
17- Chronique. Ces rapaces plombés par la chasse <https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/20/ces-rapaces-plombes-par-la-chasse_6118358_1650684.html>, Le Monde, maj le 21/03/22 à 05h09
18- Election présidentielle 2022 : la condition animale, un sujet plus visible dans la campagne <https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/23/election-presidentielle-2022-la-condition-animale-un-sujet-plus-visible-dans-la-campagne_6118681_6059010.html>, Le Monde, 23/03/22, 08h19 
19- Entretien. « Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale » <https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/23/le-prochain-president-quel-qu-il-soit-fera-plus-pour-la-condition-animale_6118758_6059010.html>, Le Monde, 23/03/22, 14h56
Une publication
20- L’enquête sauvage <https://www.salamandre.org/article/lenquete-sauvage-pourquoi-et-comment-renouer-avec-le-vivant/>, d’Anne-Sophie Novel, Editions La Salamandre, 09/03/22

Bien à vous,
Florence

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ÉTUDES DU JOUR : — En Ouganda, l’exposition à des dizaines de pesticides constitue une menace supplémentaire pour les chimpanzés, en plus de la déforestation, du braconnage ou des risques de maladies, alors que l’espèce est en danger d’extinction. (cf. item 7)
— L’intoxication au plomb prive le ciel européen de 6 % de ses oiseaux de proie, et même de 13 % de ses aigles royaux, selon des chercheurs britanniques. Avec pour seules responsables les munitions des chasseurs. (cf. item 17 & suite)
ENGOUEMENT DU JOUR : Permettant de suivre des espèces à partir des traces génétiques laissées dans leur sillage, l’ADN environnemental connaît un engouement sans précédent. Développée dans les années 2000, la technique s’ouvre aujourd’hui à de nouveaux champs d’application. (cf. item 11)
EN QUÊTE DU JOUR : La quatrième session de négociation autour d’un futur traité sur le grand large n’a pas abouti, mais une nouvelle étape se profile. (cf. item 16)
ENTRETIEN DU JOUR : Douna Loup signe ‘Les Printemps sauvages’, le récit d'une enfant sauvage qui a développé une relation singulière à la nature et au vivant. (cf. item 1)
REPORT DU JOUR : Si le socle général de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité, qui fixe les grands axes, sera bien présenté en mars, la partie opérationnelle doit encore faire l’objet de travaux supplémentaires. (cf. item 2)
STUPÉFACTIONS DU JOUR : — Singe qui éternue, geckos, moules... Au moins 100 nouvelles espèces ont été découvertes en Birmanie en dix ans, un signe de la biodiversité "stupéfiante" du pays, a annoncé l'ONG Fauna and Flora International (FFI). (cf. item 3)
— Un son aigu dans la forêt a attiré l'attention du biologiste équatorien Jorge Brito. Il pensait qu'il s'agissait d'un grillon mais en s'approchant il est tombé sur une espèce de crapaud au nez proéminent que la science croyait muet depuis sa découverte il y a un siècle. (cf. item 13)
ÉMOTION DU JOUR : Nadugamuwa Raja, l'éléphant le plus sacré du Sri Lanka, est mort à l'âge de 68 ans, suscitant une vague d'émotion ainsi qu'un ordre présidentiel pour que l'énorme dépouille soit empaillée et conservée pour la postérité. (cf. item 4)
PLAIDOIRIE DU JOUR : Le Comité français de l'UICN plaide pour la mise en œuvre de 10 mesures concrètes et opérationnelles pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages sur le territoire français. (cf. item 5)
BERCAIL DU JOUR : Au Kenya, les bongos, ces antilopes majestueuses aux cornes torsadées et au pelage brun strié de fines rayures blanches, ont été relâchées alors qu’elles n’y avaient plus gambadé depuis près de 30 ans. (cf. item 6)
JOYAUX DU JOUR : Deux nouveaux bébés gorilles ont été identifiés dans le parc des Virunga, dans une des zones les plus dangereuses de la République démocratique du Congo. (cf. item 8)
CULOT DU JOUR : Des serpents et des lézards cornus dans le pantalon : c'est la méthode audacieuse qu'un contrebandier avait choisie pour tenter d'introduire les reptiles aux États-Unis. (cf. item 9)
SCIENCES PARTICIPATIVES DU JOUR : Grâce à un dispositif simple installé sur les plages, les promeneurs peuvent aider les scientifiques à mesurer les déplacements quotidiens du sable et de l’eau. Une information précieuse pour les gestionnaires locaux en butte à l’érosion marine. (cf. item 10)
INVENTAIRE DU JOUR : L'ONG Les peuples de la mer répertorie la faune au large de Port-Leucate où un parc d'éoliennes doit être installé en 2023. (cf. item 12)
CHOC DU JOUR : Quelques jours seulement après la minute de silence observée en mémoire de la catastrophe de Fukushima en 2011, un violent séisme de magnitude 7,4 a secoué l'est du Japon. (cf. item 14)
CHIFFRAGE DU JOUR : Le suivi national des loups a été remis en cause par les syndicats de la chasse et de l’élevage, jugeant leur nombre sous-estimé. En Isère, l'Office français de la biodiversité (OFB) s’efforce de remobiliser son réseau pour collecter un maximum d’indices liés au canidé. (cf. item 15)
VISIBILITÉ DU JOUR : — Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable. (cf. item 18)
— Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal. (cf. item 19)
— Au terme d'une investigation de plus d'un an, Anne-Sophie Novel livre une somme de savoirs, de témoignages et d’expériences qui donnent envie de repenser son rapport au vivant, le sens de sa vie et les limites de notre modèle actuel. (cf. item 20)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
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> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Entretien. Douna Loup : "Pour changer notre rapport au vivant, il faut le fertiliser avec d'autres histoires", L’Info Durable, 03/02/22
Emilie Pelloux

Sélectionné avec cinq autres livres par le Prix du Roman d’Ecologie 2022, "Les Printemps sauvages" interroge le rapport de l’homme à la nature, en retraçant les aventures d’une enfant sauvage en milieu naturel. Interview avec l'autrice, Douna Loup.
Après Lucie Rico, qui remportera le Prix du Roman d'Ecologie le 12 avril prochain ? Dystopies, écofictions, célébrations de la nature... Depuis sa création en 2018, ce prix littéraire met sur le devant de la scène les oeuvres plaçant la question environnementale au cœur de leur intrigue. La liste des finalistes de la cinquième édition a été dévoilée le 18 janvier dernier. Parmi les auteurs et autrices sélectionnés, on retrouve des plumes connus, à l'image du journaliste Eric Fottorino (Mohican), du romancier Thomas B.Reverdy (Climax) ou encore de l'écrivaine Céline Minard (Plasmas). Le palmarès met aussi à l'honneur de jeunes talents, comme Douna Loup (Déployer, L'embrasure), qui signe Les Printemps sauvages - le récit d'une enfant sauvage qui a développé une relation singulière à la nature et au vivant. Entretien.
>> Suite à lire et à voir à :
<https://www.linfodurable.fr/culture/changer-son-rapport-la-nature-travers-la-litterature-30618>
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2- La publication de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité est reportée, Le Monde, 04/03/22, 20h36 
Perrine Mouterde

Si le socle général du texte, qui fixe les grands axes, sera bien présenté en mars, la partie opérationnelle doit encore faire l’objet de travaux supplémentaires. 
L’intégralité de la nouvelle stratégie nationale pour la biodiversité (SNB) ne sera finalement pas publiée d’ici à la fin du quinquennat. Alors qu’un certain nombre d’ONG et d’instances publiques de consultation et d’expertise scientifique appelaient, ces dernières semaines, à un report de la présentation du texte, jugé largement inabouti en l’état, le ministère de la transition écologique a annoncé, vendredi 4 mars, une parution en deux temps.
Le socle général, dont les grandes lignes avaient été annoncées lors du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) à Marseille, en septembre 2021, sera présenté « avant le 18 mars ». La partie opérationnelle de la stratégie, qui portera sur les indicateurs et les cibles, le financement global de la biodiversité et l’inscription du texte dans le cadre européen et mondial, ne sera, elle, présentée que dans plusieurs mois, sans doute à l’automne – et donc par un nouveau gouvernement.
L’objectif de cette troisième édition de la SNB est d’enrayer la disparition des espèces et la dégradation des écosystèmes d’ici à 2030, ce que ni la précédente stratégie (2011-2020) ni le plan biodiversité présenté en 2018 par Nicolas Hulot ne sont parvenus à faire. Ces derniers jours, différentes instances avaient exprimé leur crainte de voir se répéter un nouvel échec.
Projet « insuffisamment ambitieux »
Dans son avis adopté mercredi, le Conseil national de la biodiversité considère « qu’un travail conséquent reste à faire pour préciser cette stratégie, en particulier dans les domaines de sa gouvernance et de ses moyens humains et financiers, pour assurer son portage interministériel effectif et lui donner un caractère vraiment opérationnel ». Le Conseil national de la transition écologique a émis un avis défavorable, jugeant le projet « insuffisamment ambitieux », présentant « peu de réponses opérationnelles et un calendrier imprécis », et ne présentant « aucune hiérarchisation » des mesures.
Même tonalité du côté du Conseil national de la protection de la nature, pour qui le projet de troisième édition de la SNB « se contente de lister l’existant et de l’organiser sous forme d’objectifs et de mesures, sans apporter de réelle nouveauté ». L’instance estime que le document traite « de manière insuffisante »les principales pressions qui pèsent sur les espèces et les écosystèmes, éludant presque totalement l’artificialisation des sols, l’intensification agricole et forestière, la pêche industrielle et l’activité cynégétique.
> Lire aussi Un quinquennat très attentif aux chasseurs, moins à la protection de la nature
Ces organismes, consultés au départ en vue d’une publication de l’ensemble de la stratégie début mars, appelaient à un report. Le 18 février, les représentants de treize organisations de protection de l’environnement avaient également adressé un courrier au président Emmanuel Macron, lui demandant de prendre acte du fait que le travail ne pourrait pas aboutir avant l’élection présidentielle et « d’accorder un temps supplémentaire de travail collectif ».
« On a manqué de temps »
La secrétaire d’Etat à la biodiversité assure partager le constat de ces différents acteurs. « Tout le monde s’entend sur le socle et les grands axes stratégiques, assure Bérangère Abba. Mais je suis d’accord sur le fait qu’on a manqué de temps et qu’il faut encore transformer l’essai et concrétiser la déclinaison opérationnelle et le plan d’action. » La question des indicateurs et des moyens qui seront associés à cette stratégie est cruciale pour espérer obtenir des résultats et améliorer réellement la protection de la biodiversité.
> L’Editorial du Monde : La lutte pour la biodiversité réclame plus de cohérence <https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/09/04/la-lutte-pour-la-biodiversite-reclame-plus-de-coherence_6093394_3232.html>
Pour justifier le retard pris, Bérangère Abba met en avant le fait que dans le cadre de la préparation du texte, de nombreuses consultations ont été menées sur le terrain, pendant plusieurs mois, auprès d’acteurs locaux et de citoyens. « L’échec, pour moi, ça aurait été de céder à la facilité en adoptant simplement une version révisée par les services, sans avoir fait tout ce travail de consultation, assure-t-elle.Je suis très fière de tout le matériau que ces discussions nous ont apporté. » La secrétaire d’Etat assure avoir déjà obtenu des arbitrages importants pour trouver de nouveaux financements, une mission dédiée devant élaborer « des préconisations concernant la fiscalité ».
Le report de la publication permettra également d’intégrer les décisions qui devraient être adoptées lors de la COP15 sur la biodiversité, qui pourrait se tenir à la fin de l’été en Chine – les nouvelles dates officielles, après plusieurs reports, n’ont pas encore été annoncées – et vise à établir un nouveau cadre mondial de protection de la nature.
> Lire aussi : Biodiversité : avec sa « déclaration de Kunming », la Chine lance la négociation d’un nouveau cadre mondial.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/04/la-publication-de-la-nouvelle-strategie-nationale-pour-la-biodiversite-est-reportee_6116218_3244.html>
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3- 100 nouvelles espèces découvertes en Birmanie en 10 ans, AFP, 05/03/22, 13:00
Kelly Macnamara

Singe qui éternue, geckos, moules... Au moins 100 nouvelles espèces ont été découvertes en Birmanie en dix ans, un signe de la biodiversité "stupéfiante" du pays, a annoncé l'ONG Fauna and Flora International (FFI).
Cette "séquence incroyable de découvertes" a commencé en 2010 avec le rhinopithèque de Stryker, petit primate noir connu sous le nom du "singe qui éternue", a indiqué le groupe de protection de la nature.
Pendant ces dix ans, qui ont vu la dissolution de la junte birmane et l'ouverture du pays -avant un coup d’État début 2021-, des scientifiques du monde entier ont pu parcourir les forêts tropicales, explorer les grottes, descendre les rivières et se frayer un chemin à travers les formations rocheuses karstiques.
"La Birmanie abrite des richesses biologiques auxquelles la plupart des pays peuvent seulement rêver. Ses forêts accueillent une des vies sauvages les plus spectaculaires de l'Asie du Sud-Est continentale", a commenté dans un communiqué FFI qui souligne malgré tout les "menaces" auxquelles fait face cette biodiversité, de l'exploitation forestière à la chasse, en passant par l'agriculture et le développement des infrastructures.
Ce catalogue que l'ONG avait initialement prévu de dévoiler l'an dernier, au moment du coup d’État, comprend également un crabe habitant des cavernes, un escargot carnivore et 17 espèces de moules d'eau douce. 
Les scientifiques ont également trouvé 37 espèces différentes de geckos vivant dans des formations de karst dans l'est du pays, de nombreuses d'entre elles très isolées et localisées uniquement sur une seule colline ou une grotte.
En une seule expédition de deux semaines, 15 nouvelles espèces avaient pu être identifiées: "une journée, une nouvelle espèce !", raconte le biologiste Aung Lin.
Et les chances d'en trouver de nouvelles sont "très élevées", a expliqué à l'AFP Lee Grismer, de l'Université La Sierra, dont l'équipe a trouvé la majorité des geckos et qui espère pouvoir organiser de nouvelles expéditions.
Pendant quelques années, l'ouverture de la Birmanie a permis aux chercheurs de voyager dans des zones isolées du pays auparavant interdites d'accès, a indiqué Ngwe Lwin, responsable de FFI pour la Birmanie.
Pas toujours facile pour autant. Comme lorsque son équipe et lui ont traqué en 2010 une nouvelle espèce de singe dans l’État Kachin, près de la frontière chinoise. 
Les habitants de la région assuraient que l'animal était facile à trouver, surtout sous la pluie, son nez retroussé collectant l'eau le forçant à éternuer. Ils avaient même indiqué l'endroit où le trouver. 
Mais après des jours de marche infructueuse dans la forêt dense, l'équipe n'avait trouvé qu'un spécimen mort, accidentellement capturé dans un piège à ours, raconte Ngwe Lwin à l'AFP, précisant que depuis une zone de protection a été mise en place et que les chasseurs locaux sont moins enclins à utiliser ces pièges.
<https://www.geo.fr/environnement/birmanie-100-nouvelles-especes-decouvertes-en-10-ans-208658>
En savoir plus : 
> Tale of the century – One hundred new species for Myanmar <https://www.fauna-flora.org/news/tale-of-the-century-one-hundred-new-species-for-myanmar/>, Fauna and Flora International (FFI), 4th March 2022
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4- Sri Lanka : l'éléphant le plus sacré du pays est mort à 68 ans, AFP, 07/03/22, 16:00

Nadugamuwa Raja, l'éléphant le plus sacré du Sri Lanka, est mort lundi à l'âge de 68 ans, suscitant une vague d'émotion ainsi qu'un ordre présidentiel pour que l'énorme dépouille soit empaillée et conservée pour la postérité.
Lundi, une procession endeuillée a rendu hommage à Raja, comprenant notamment des écoliers et des prêtres bouddhistes en robe safran qui récitaient des prières et défilaient pour toucher ses puissantes défenses d'ivoire. 
Le président Gotabaya Rajapaksa a décrété que l'animal serait déclaré "trésor national" et ordonné que sa dépouille soit naturalisée "pour que les générations futures en soient témoins", a indiqué son bureau. 
L'animal sacré était le chef de file des 100 éléphants tout enluminés qui participent chaque année à Esala Perahera, une importante fête bouddhiste dans la ville centrale de Kandy. 
Raja transportait au cours des processions nocturnes un coffre doré contenant des reliques bouddhistes. Il avait assumé ce rôle de 2006 à 2021. 
Le pachyderme bénéficiait d'une escorte armée de commandos d'élite depuis 2015, après qu'un motocycliste avait failli le percuter lors d'une de ses sorties pour une cérémonie dans un temple.
Raja devait être livré aux taxidermistes plus tard dans la journée de lundi pour être empaillé après l'accomplissement des rites funéraires bouddhistes, a déclaré son propriétaire par l'intermédiaire d'un porte-parole. 
Le choix de son successeur pourrait exiger un long processus, l'éléphant devant appartenir à une caste particulière et présenter des caractéristiques physiques spécifiques. 
Il faut que ses quatre pattes, sa trompe, son pénis et sa queue touchent tous le sol lorsqu'il se tient debout. Il doit présenter un dos plat, mesurer environ 3,60 mètres, ses défenses doivent avoir la forme arrondie de l'éventail à riz traditionnel. 
Une exception avait été faite pour Raja, qui ne mesurait que 3,20 mètres, mais restait le plus grand du pays à l'époque.
Raja était né en Inde et avait été offert au Sri Lanka par un prince indien. 
Le prédécesseur de Raja, également nommé Raja, avait porté le coffre des reliques 34 ans durant, de 1953 à 1986. 
Lorsque ce dernier est décédé en 1988, à l'âge de 72 ans, le gouvernement d'alors avait déclaré une journée de deuil national et la dépouille de l'éléphant avait également été naturalisée. Un musée lui est dédié dans l'enceinte du Temple de la Dent à Kandy, où serait préservée une dent du Bouddha.
L'éléphant est une espèce protégée au Sri Lanka où les lois ont été durcies, et où la capture d'éléphants sauvages est passible de la peine de mort. 
Toutefois, de nombreux éléphants sont traités en animal de compagnie, considérés comme des symboles d'un statut social élevé. Les défenseurs des droits des animaux affirment que ces éléphants en captivité sont souvent maltraités, ce que démentent leurs propriétaires et les temples.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/sri-lanka-l-elephant-le-plus-sacre-du-pays-est-mort-a-68-ans_162011>
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5- CITES : 10 recommandations pour lutter contre le trafic d’espèces sauvages et la criminalité organisée, Comité français de l'UICN, communiqué du 07/03/22

Du 7 au 11 mars 2022 se tient à Lyon la 74e session du Comité permanent de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES), en préparation de la Conférence des Parties prévue en novembre prochain au Panama (COP19).
Plusieurs sujets importants pour la France y seront abordés, tels que la situation des éléphants d'Afrique et le commerce illégal de l'ivoire, avec une attention forte portée sur le renforcement de la coopération, la lutte contre la fraude et la gestion des spécimens confisqués.
Le Comité français de l’UICN saisit cette occasion pour proposer 10 solutions concrètes pour renforcer la lutte contre le trafic d’espèces en impliquant davantage tous les acteurs, et en particulier les autorités judiciaires (juges, magistrats), les agents de contrôle déployés sur le terrain (douanes), les transporteurs aériens et les aéroports.
Le droit de l’environnement français, renouvelé et renforcé depuis une dizaine d'années, prévoit de nombreux outils dont l’utilisation rendrait plus efficace la lutte contre le trafic d’espèces : en retenant par exemple des peines plus fortes ou la qualification de circonstance aggravante de bande organisée, en prononçant des peines complémentaires ou la confiscation des biens.
Il est aussi nécessaire aujourd’hui d’accroître la responsabilité et l’engagement des transporteurs aériens et de prévoir une réglementation plus adaptée pour les bagages des voyageurs, en prévoyant la réduction du poids des bagages en soute à 23 kilos maximum pour tous les vols commerciaux en provenance d’Afrique comme c’est le cas pour les autres provenances, pour diminuer les quantités transportées tout comme les risques sanitaires et environnementaux liés au trafic de viande de brousse.
La sensibilisation des voyageurs aux enjeux et aux conséquences du trafic d’espèces est l’un des leviers importants pour enrayer ce phénomène : “Pour apporter une première réponse, une campagne de communication portée par Air France et le Groupe ADP à destination des passagers sera lancée cet été en collaboration avec le Comité français de l’UICN” annonce Maud Lelièvre, Présidente du Comité français de l’UICN.
> Télécharger nos 10 recommandations <https://4lw1t.r.ag.d.sendibm3.com/mk/cl/f/0VqVIy2XefSb_j1J_kFBTO6Dh8Pj9l_DfBR_FtTqELbLwuXXhFKe1Wn5fGf7mMFpCabsuNw6YvehMzwrtokkFnHVlXGIkvIXerAqiEkJ9XMq9GODB_V0ch9H9jpmCDgVFbRCRSqktFCeXznX25hRrcPBFMdRsehG7O5L1WAygpVMbolLYO2BLS7r5fWAC4VzOBwbP4CRgcIn7NI74fQKBdVfWOwmELchd-sX4UDXeoxx_ymIlLPgzB2jZeEhDJTpgwLBuNBxf4pCjYDTXaF2O2goVpfUxHWEzFfJC6ol_qkzMmsfgRc5bwSTAl0o_PDsztfy1NbN66cySheuhOYzL6otPYZf8ulMG9nB__Cc7Egu5CpgTkMj477UqJVqBi1GoESbW8h5wSCtjTLlmUmRZDvvvQ1PAd9t04PzU0h6mJ-PHBxKYdPQlpKBZBK-RLoqHZJvLktBXD08aLc1qijGVNpDKFuRYFfAnO1zB1GgbqECNorYEguKYyqODv_u7ffVCljSdGChfVFOfrPcBygLl60mt3a00XkbKbx1bESMwbC8foT8FeSIPlN-uz3tf_1kVu1-eLvr97AUrFfW0DEySdclPfrAnKWCmJ-_FA>
<https://4lw1t.r.ag.d.sendibm3.com/mk/mr/z68rqmMuawv8P6XfZZuGdSCHBCa40zGvqRYyCEgZgvZaDkRhAeVt1U_nTdCWdEldFb7RV3hTTM-NlRHQiYWIoFXVVHY6wBIQdCo3_FO9LB_iH3v4E41Ak8TH7CXcRvMxPkZ7bNIwrA>
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6- Au Kenya, les bongos de montagne de retour dans leur milieu naturel, AFP, 09/03/22, 18:00
Nick Perry

Un premier groupe de bongos de montagne a été relâché cette semaine dans un sanctuaire pionnier dans le centre du Kenya, destiné à sauver ces antilopes forestières d'une extinction certaine dans la nature.
Deux jeunes mâles ont rejoint mercredi deux autres bongos relâchés la veille sur les contreforts boisés du Mont Kenya, où cette espèce n'avait plus gambadé depuis près de 30 ans. 
Le Kenya est le seul pays où ces antilopes majestueuses aux cornes torsadées et au pelage brun strié de fines rayures blanches vivent encore dans leur habitat naturel. 
Elles y existaient autrefois en grand nombre. On estime aujourd'hui que moins d'une centaine parcourt les forêts équatoriales du Kenya. L'espèce est classée en danger critique d'extinction. 
Quand la population de bongos sauvages a chuté, des protecteurs de l'environnement au Kenya en ont élevé quelques-uns dans le but de les réimplanter ensuite dans leur milieu naturel.
Cette stratégie dite de "réensauvagement" est audacieuse car les bongos doivent être totalement sevrés de présence humaine. Le minutieux travail de préparation des antilopes à la vie sauvage a pris près de 20 ans.
"Enfin, ces bongos sont réensauvagés. (..) Quel succès !", s'est félicité le ministre kényan du Tourisme et de la Faune, Najib Balala, lors de l'inauguration du sanctuaire de bongos de Mawingu Mountain, situé près de la ville de Nanyuki.
- Instinct retrouvé -
Aussi beaux qu'insaisissables, les bongos de montagne étaient des trophées de chasse très prisés durant l'époque coloniale.
Dans la seconde moitié du XXe siècle, le recul de leurs zones d'habitat, de nouvelles maladies transmises via le bétail et le braconnage pour la viande de brousse ont fini de décimer leur population. 
La dernière observation d'un bongo sauvage sur les plateaux autour du Mont Kenya -l'une de leurs zones de paturage historiques, avec le massif des Aberdares et les forêts d'Eburu et de Mau- était... une carcasse retrouvée en 1994. 
Une décennie plus tard, alors que leur extinction était imminente, des bongos captifs ont été acheminés de zoos aux Etats-Unis pour être intégrés dans un programme de "réensauvagement" dirigé par une réserve privée, la Mount Kenya Wildlife Conservancy.
Ces premiers spécimens étaient quasiment apprivoisés, totalement étrangers au climat du Kenya et entièrement dépendants des humains pour se nourrir, a souligné Isaac Lekolool, chef des services vétérinaires au Kenya Wildlife Service, l'agence nationale de protection de la faune.
Mais au fil des générations, l'autonomie et l'instinct naturel sont revenus. Les animaux soigneusement sélectionnés pour le "réesauvagement" étaient jeunes et en bonne santé, capables de se nourrir seuls et très méfiants envers les humains. 
"Ca a été une aventure de 18 ans. Aujourd'hui, elle s'est concrétisée", a déclaré Isaac Lekolool.
- Animal oublié -
Un cinquième bongo devait être relâché plus tard dans la journée de mercredi, ont indiqué des responsables, portant à trois mâles et deux femelles la population vivant dans le sanctuaire de plus de 300 hectares.
Tous les six mois, cinq autres bongos seront libérés pour diversifier les possibilités d'accouplement et accroître progressivement la population.
Les petits nés et élevés dans la nature pourraient être ensuite transférés ailleurs au Kenya pour repeupler d'autres zones d'habitat des bongos.
Le KWS espère atteindre une population d'au moins 750 bongos dans le pays d'ici 2050. 
Najib Balala a rappelé que le bongo était l'un des mammifères en voie de disparition les plus négligés d'Afrique, bien qu'ils soient bien moins nombreux que d'autres animaux protégés comme les éléphants, les rhinocéros et les lions. 
"Nous les avons ignorés pendant longtemps", a-t-il déclaré : "Aujourd'hui, nous les mettons en lumière ».
<https://www.sciencesetavenir.fr/animaux/biodiversite/au-kenya-les-bongos-de-montagne-de-retour-dans-leur-milieu-naturel_162068>
<https://www.youtube.com/watch?v=qoNJbD8KJu4>
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7- Dans la forêt de Sebitoli, en Ouganda, les chimpanzés sauvages sont exposés à des dizaines de pesticides, Le Monde, 10/03/22, 06h37 
Perrine Mouterde

La primatologue Sabrina Krief et son équipe ont analysé les polluants présents dans les poils de primates vivant dans une aire protégée africaine, mais aussi d’individus captifs de la réserve de Sigean, en France. 
Chaque soir, les chimpanzés changent de nid. Il a donc fallu guetter, de nuit et au milieu de la forêt, pour repérer où ils avaient dormi. Identifier chaque individu. Puis grimper, avec une lampe frontale et une pince à épiler, parfois jusqu’à 15 mètres de hauteur, pour récupérer des poils lorsqu’il y en avait. C’est ce matériau, collecté dans le parc national de Kibale, en Ouganda, qui est à l’origine de travaux révélant l’ampleur de l’exposition de ces animaux sauvages aux pesticides. Publiés le 3 mars dans la revue Ecotoxicology and Environmental Safety, ils démontrent aussi qu’une alimentation à partir de produits issus de l’agriculture biologique peut permettre de réduire la contamination de chimpanzés.
La primatologue Sabrina Krief, principale autrice de l’étude, travaille depuis une vingtaine d’années dans le parc de Kibale. Depuis 2008, la chercheuse au Muséum national d’histoire naturelle de Paris et son équipe explorent plus précisément les effets des activités humaines sur le comportement des chimpanzés vivant dans la zone de Sebitoli, dans le nord de l’aire protégée. Ils tentent notamment d’expliquer les malformations faciales observées chez certains animaux, ainsi que l’absence de cycle de reproduction constatée chez plusieurs femelles. « Des analyses génétiques nous ont permis d’écarter l’hypothèse de la consanguinité, explique Sabrina Krief. Nous travaillons donc sur l’hypothèse d’une exposition aux intrants chimiques, car le territoire des chimpanzés, qui est traversé par une route, est aussi entouré de zones agricoles », notamment des champs de maïs et des plantations de thé.
Ces dernières années, des entretiens avec les populations locales ainsi que des analyses de l’eau des rivières, des poissons ou encore des tiges et épis de maïs ont montré une présence importante de pesticides dans l’environnement à Sebitoli. Mais comment évaluer la contamination des chimpanzés vivant dans cette zone ? Faute de pouvoir pratiquer des prises de sang ou d’urine, les chercheurs ont utilisé pour ces primates une méthode de biosurveillance habituellement utilisée pour les humains : l’analyse des cheveux – ou des poils – permet d’évaluer l’exposition chronique aux pesticides.
Jusqu’à 43 polluants chez un même chimpanzé
Après un an et demi de collecte, les substances chimiques contenues dans les poils de 20 chimpanzés ont pu être analysées. En parallèle, les poils des neuf chimpanzés du parc animalier de Sigean (Aude), en France, ont également été prélevés à deux reprises : une première fois alors que les animaux étaient nourris de façon conventionnelle ; puis six mois après avoir mangé seulement des fruits et légumes issus de l’agriculture biologique et évité tout contact avec des objets en plastique.
Dans ces échantillons, 152 polluants appartenant à 21 familles différentes de produits chimiques ont été cherchés. Les scientifiques s’attendaient à ce que les chimpanzés de Sigean soient davantage contaminés que ceux de Sebitoli : au total, 79 produits ont été trouvés chez les individus captifs, contre 60 chez les individus sauvages – et la concentration médiane des pesticides était également plus importante chez les premiers.
Les chercheurs n’imaginaient pas, en revanche, une contamination aussi large. Jusqu’à 43 polluants ont été retrouvés chez un même individu de Sebitoli, et 26 ont été détectés dans tous les échantillons. « On savait que le maïs était enrobé de néonicotinoïdes, donc comme les chimpanzés en mangent, on s’attendait à trouver de l’imidaclopride, relate Sabrina Krief. Mais on a été très surpris par l’ampleur et la complexité du paysage chimique auquel ils sont exposés ! » D’autant que les chimpanzés de Sebitoli ne mangent que du maïs, boivent très peu à la rivière et ne touchent pas aux bouteilles en plastique jetées le long de la route. Les résultats des analyses suggèrent qu’ils pourraient être contaminés en mangeant des plantes en bordure de rivière ou des zones agricoles, ou simplement en fréquentant les bords de route (du bisphénol A et du bisphénol S ont été détectés chez tous les primates).
« Alerter les humains sur leur propre exposition aux pesticides »
Les différences de contamination entre individus reflètent, par ailleurs, la singularité de leurs comportements, tous ne fréquentant pas les mêmes zones – chaque agriculteur utilise des cocktails de pesticides différents. « L’utilisation de techniques non invasives comme l’analyse des poils des espèces sauvages est innovante et utile, estime Marta Venier, spécialiste de toxicologie environnementale à l’Indiana University, aux Etats-Unis, qui n’a pas participé à l’étude. La présence d’autant de produits chimiques est préoccupante. »
Jérôme Moreau, qui travaille notamment sur les effets sublétaux des pesticides sur les oiseaux des plaines agricoles – et n’a pas non plus participé à cette publication –, n’est pas très surpris par l’ampleur de la contamination. « Nous avons réalisé le même type d’étude pour des perdrix, et les résultats concordent, explique ce maître de conférences à l’université de Bourgogne. On a retrouvé entre 30 et 40 pesticides. Ces recherches sur les animaux sont très importantes pour savoir ce qui se passe à l’échelle d’un écosystème, et également pour alerter les humains sur leur propre exposition aux pesticides. »
S’il est impossible d’attribuer un effet sur la santé à une substance en particulier, Sabrina Krief confirme que ces polluants constituent bien une menace supplémentaire pour les chimpanzés, en plus de la déforestation, du braconnage ou des risques de maladies, alors que l’espèce est en danger d’extinction. « L’agent orange, le PCB, trois néonicotinoïdes, l’atrazine… On sait que tous ces produits ont des effets importants de perturbation endocrinienne ou de neurotoxicité, souligne la chercheuse. Ils ne sont pas anodins. »
L’étude montre toutefois aussi qu’il est sans doute possible de réduire cette contamination : après six mois d’alimentation exclusivement bio, le nombre de polluants détectés chez les chimpanzés de Sigean a baissé (de 79 à 63) et leur concentration a également diminué. Dans la région de Sebitoli, une vingtaine de petits producteurs de thé entament un processus de conversion à l’agriculture biologique.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/10/dans-la-foret-de-sebitoli-en-ouganda-les-chimpanzes-sauvages-sont-exposes-a-des-dizaines-de-pesticides_6116843_3212.html>
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8- RDC : deux nouveaux bébés gorilles identifiés dans les Virunga, AFP, 10/03/22, 14:00

Deux nouveaux bébés gorilles ont été identifiés dans le parc des Virunga, dans une des zones les plus dangereuses de l'est troublé de la République démocratique du Congo, a-t-on appris jeudi auprès de cette réserve naturelle.
Les rangers "ont identifié deux nouveaux bébés gorilles au parc. Bazirushaka, de la famille Lulengo a donné naissance à son deuxième enfant, une femelle. Rubiga, de la famille Kabirizi, a également accueilli son septième enfant", a annoncé la réserve, joyau naturel et touristique menacé, repaire de nombreux groupes armés.
Les naissances ont eu lieu aux mois de janvier et février dans le secteur de Mikeno, où les activités de patrouille et de suivi des familles de gorilles avaient été suspendues fin novembre, en raison d'attaques armées, a indiqué le parc. 
Cette suspension était intervenue après la mort par balle le 15 novembre d'un écogarde lors d'une attaque de présumés rebelles du Mouvement du 23 mars (M23). Ancienne rébellion de Congolais tutsi soutenus par le Rwanda et l'Ouganda, le M23 avait été défait en 2013.
Depuis novembre, les attaques attribuées aux membres de ce mouvement ont coûté la vie à des dizaines de militaires congolais et de civils.
Des opérations militaires sont en cours dans la région, placée sous le régime exceptionnel de l'état de siège depuis mai dernier.
<https://www.goodplanet.info/2022/03/10/rdc-deux-nouveaux-bebes-gorilles-identifies-dans-les-virunga/>
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9- USA : le contrebandier cachait serpents et lézards cornus dans son pantalon, AFP, 10/03/22, 22:00

Des serpents et des lézards cornus dans le pantalon: c'est la méthode audacieuse qu'un contrebandier avait choisie pour tenter d'introduire les reptiles aux Etats-Unis.
Lorsque l'homme, un Américain de 30 ans, a été intercepté fin février à la frontière avec le Mexique près de San Diego (Californie), les douaniers ont découvert au total 52 animaux dissimulés sur sa personne.
On ignore si c'est un mouvement suspect sous ses vêtements qui a attiré l'attention des douaniers lors de son arrivée à la frontière mais ils lui ont demandé de se ranger sur le côté pour le fouiller.
Le passeur avait enfermé les reptiles - neuf serpents et 43 lézards cornus - dans des petits sacs en plastique qu'il avait cachés "sous sa veste, dans les poches de son pantalon et au niveau de son entrejambe", expliquent les douanes américaines dans un communiqué publié lundi.
"Les contrebandiers sont prêts à essayer n'importe quoi pour tenter de faire passer leurs produits, ou dans ce cas des reptiles vivants, de l'autre côté de la frontière", commente Sidney Aki, l'un des responsables des douanes de San Diego.
Les animaux, qui appartiennent pour certains à des espèces menacées, ont été placés en observation tandis que le contrebandier a été arrêté.
<https://www.lefigaro.fr/flash-actu/usa-le-contrebandier-cachait-serpents-et-lezards-cornus-dans-son-pantalon-20220311>
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10- Les citoyens appelés à mesurer la "respiration" des plages, Sciences & Avenir, 11/03/22, 10h58
Loïc Chauveau

Grâce à un dispositif simple installé sur les plages, les promeneurs peuvent aider les scientifiques à mesurer les déplacements quotidiens du sable et de l’eau. Une information précieuse pour les gestionnaires locaux en butte à l’érosion marine.
Marées. Et de six ! Depuis début février 2022, la plage des Grands Sables de l’île de Groix est dotée d’un drôle de chevalet, calibré pour qu’on y pose un téléphone mobile. Un panneau explique la marche à suivre. Il suffit de poser son appareil dessus et de prendre en photo la plage telle qu’elle est ce jour-là à cette heure-là. Puis d’envoyer le cliché à l’université de Bretagne sud (UBS Lorient, Morbihan) via ses adresses de réseaux sociaux Facebook ou Instagram ou son mail. Le but de cette simple manœuvre baptisée CoastSnap ? Permettre aux chercheurs d’accumuler les états des lieux ponctuels des plages. L’avancée de l’eau selon la marée, le niveau des sédiments sableux, la hauteur de la "laisse de mer" (dépôt de matières organiques de la marée précédente), la végétation de la dune, tout intéresse les scientifiques.
>> Suite à lire à :
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/les-citoyens-appeles-a-mesurer-la-respiration-des-plages_162101>
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11- Séquencer l’ADN de l’environnement : une technique qui fait sa révolution, Le Monde, maj le 16/03/22 à 13h53 
Yann Chavance

Permettant de suivre des espèces à partir des traces génétiques laissées dans leur sillage, l’ADN environnemental connaît un engouement sans précédent. Développée dans les années 2000, la technique s’ouvre aujourd’hui à de nouveaux champs d’application. 
Une révolution dans l’air. En janvier, deux équipes indépendantes annonçaient avoir réussi à capter et séquencer de l’ADN présent dans l’atmosphère. En aspirant et filtrant l’air au beau milieu de deux parcs zoologiques européens, chaque équipe de recherche a identifié des traces ADN caractéristiques de dizaines d’espèces de mammifères, oiseaux ou reptiles desdits parcs. Cette prouesse, reproduite en milieu naturel et décrite dans une autre publication parue vendredi 11 mars, n’est que le dernier tour de force d’une jeune technique moléculaire qui ne cesse de repousser ses limites : l’ADN environnemental, ou ADNe.
Recenser tous les poissons, plantes et insectes d’un lac à partir de quelques litres d’eau, retracer la migration d’un papillon en récupérant sur son corps l’ADN des plantes qu’il a butinées, identifier les grenouilles d’une zone en séquençant les insectes qui les ont piquées… Ces études aux allures de tour de magie se comptent désormais par dizaines tous les mois, élargissant toujours plus le champ d’application de cet ADN environnemental, bien au-delà du simple outil de détection d’espèces qu’il était encore il y a quelques années.
« Les méthodes d’analyses sont complexes à maîtriser, mais le tout repose sur un principe très simple : les espèces vivantes laissent derrière elles des fragments d’ADN à travers les déjections, les poils, les écailles, la salive, l’urine… Ces fragments, que l’on extrait d’un échantillon de terre ou d’eau par exemple, constituent ce que l’on appelle l’ADNe », résume Pierre Taberlet, directeur de recherche émérite au CNRS.
Le Français, qui travaille également avec l’université norvégienne de Tromso, est l’un des pères fondateurs de l’ADN environnemental. Au sein du Laboratoire d’écologie alpine (LECA) qu’il fonde à Grenoble, il publie en 2008 le premier suivi d’une espèce, l’envahissante grenouille-taureau, en utilisant des prélèvements d’eau. Pour cela, l’équipe du LECA emploie une méthode appelée barcoding, ou code-barres génétique. Le principe : cibler une partie bien précise du génome qui varie selon les espèces. Chaque animal, plante ou bactérie ayant une séquence qui lui est propre – un code-barres spécifique à l’espèce –, retrouver une telle séquence dans un environnement donné prouve que l’espèce correspondante est présente ou y est passée récemment (détectable des jours, voire des semaines, après son passage).
Inventorier l’intégralité des espèces présentes
Quinze ans après l’étude sur la grenouille-taureau, la méthode reste l’une des principales applications de l’ADNe : traquer la présence d’espèces sensibles, invasives ou rares à travers les traces génétiques qu’elles laissent dans l’environnement.
Là où il fallait des jours à des naturalistes aguerris pour localiser certains animaux, quelques litres d’eau filtrés parviennent au même résultat. Mieux, le barcoding s’est depuis mué en métabarcoding. Autrement dit, tenter d’identifier dans un seul échantillon d’eau ou de terre l’ensemble des codes-barres génétiques présents… Et donc inventorier l’intégralité des espèces présentes dans la zone – du moins, celles dont le code-barres est connu.
> Lire aussi L’ADN ancien, une machine à remonter le temps
Les preuves de concept laissent désormais la place aux applications à grande échelle, pour mener avec l’ADNe de vastes inventaires de biodiversité à travers le monde. Ces derniers mois ont ainsi vu fleurir une poignée de programmes portés par des budgets dépassant les 10 millions de dollars (9,1 millions d’euros) : eBio Atlas au Royaume-Uni, iTrackDNA au Canada, et même l’Unesco, qui monte un programme autour de ses sites marins inscrits au Patrimoine mondial. « On n’avait jamais vu ça ! », lâche Tony Dejean, ex-doctorant au LECA parti fonder, en 2011, sa propre société d’analyse d’ADNe, Spygen.
Lui aussi a lancé récemment un programme visant à recenser le vivant tout autour du globe. Nommée Vigilife, cette alliance public-privé pousse ces inventaires dans leurs derniers retranchements, visant l’exhaustivité. « Plutôt que de se concentrer sur les vertébrés, la partie émergée de l’iceberg, nous utilisons l’ADNe pour recenser l’ensemble des espèces d’un écosystème, de la petite bactérie aux grands mammifères en passant par les mollusques », explique Tony Dejean, qui, après une première campagne de prélèvements en novembre 2021 sur le fleuve Maroni, en Guyane, prépare de nouvelles missions en Colombie, au Portugal ou encore sur le fleuve Zambèze.
Si les initiatives privées se multiplient autour du métabarcoding et de l’ADNe, les laboratoires de recherche ne sont pas en reste : depuis les premiers tâtonnements de Pierre Taberlet au LECA, le nombre de publications scientifiques traitant de l’ADNe double environ tous les quatre ans. « Cela devient impossible de tout suivre, avoue le biologiste grenoblois. Aujourd’hui, on voit passer en moyenne trois nouvelles publications par jour sur le sujet ! » Parmi ce flot continu, bon nombre d’études tentent de trouver de nouveaux moyens de récolter ces fameuses traces d’ADN laissées dans l’environnement, jusqu’alors principalement extraites de milieux aquatiques, parfois du sol.
Certains traquent ainsi l’ADN d’ours polaire dans les traces de pas dans la neige, d’autres identifient cerfs, chevreuils et élans à partir de la salive laissée sur les arbustes broutés, ou encore dressent un inventaire de la biodiversité marine en séquençant les éponges qui, en bonnes filtreuses des océans, concentrent l’ADNe.
Fin 2020, une équipe britannique évaluait même l’impact de la dégradation des forêts sur l’île de Bornéo à partir de sangsues : ces dernières, prélevées sur différents sites plus ou moins dégradés, gardent les traces ADN des grands mammifères dont elles sucent le sang, révélant indirectement la diversité animale aux alentours. Une autre équipe étudiait, un an plus tôt, la génétique des requins-baleines non pas en prélevant classiquement un morceau de chair, mais en retrouvant leur ADN sur les petits crustacés parasitant leur peau.
De l’ADN dans l’air ambiant
Récupérer de l’ADN à partir de l’air ambiant n’est donc que la dernière expérimentation en date dans la longue liste de moyens détournés d’accéder aux traces génétiques de l’environnement. Pour l’instant, les spécialistes saluent cette nouvelle porte ouverte, mais restent pour la plupart prudents sur la généralisation de cette technique.
« Les deux études parues en janvier ont été menées dans des conditions très particulières, dans des zoos, souligne Pierre Taberlet. Avec le LECA, nous avions déjà essayé de filtrer l’air pour récupérer de l’ADN il y a quelques années en Guyane, donc en conditions naturelles, sans obtenir de résultats probants. » Même prudence du côté de Spygen, qui toutefois « a plusieurs projets en cours autour de l’ADNe aérien, mais plutôt dans des milieux contrôlés comme des grottes », révèle Tony Dejean.
Une équipe de l’université de Lund, en Suède, a pour sa part publié, vendredi 11 mars, une nouvelle étude sur l’ADNe aérien, cette fois en milieu naturel. Les chercheurs se sont concentrés sur les insectes, mettant en place dans les forêts scandinaves un système d’aspiration et de filtration de l’air, en parallèle de protocoles classiques d’inventaire (pièges lumineux et recensements à vue). Résultat : l’équipe a pu identifier 75 espèces d’insectes grâce à leur ADN flottant dans l’air, sans compter quelques intrus vertébrés – chien, hérisson ou pigeon. Cependant, si cet ADNe aérien a permis de recenser plusieurs espèces passées inaperçues avec les méthodes d’inventaire traditionnelles, ces dernières ont aussi identifié de nombreuses espèces d’insectes dont l’ADN n’a pas été retrouvé dans l’air.
« C’est une première preuve de concept avec, je pense, un grand potentiel, mais qu’il va falloir désormais optimiser », estime Fabian Roger, le chercheur à la tête de cette étude, aujourd’hui installé en Suisse à l’ETH Zürich justement pour explorer tout le potentiel de l’ADNe aérien. Y aurait-il de quoi concurrencer l’ADNe aquatique, utilisé en routine depuis des années dans les océans, les rivières et les lacs, y compris pour recenser des vertébrés terrestres ? « Concurrencer, non, mais pourquoi pas compléter, notamment dans les nombreux cas de figure où on ne peut pas du tout utiliser l’ADNe aquatique. Le futur nous dira à quel point cela pourra être utile sur le terrain. »
Passé la question de comment récupérer l’ADN environnemental s’en pose une autre, essentielle : quels enseignements en tirer ? Dans l’avalanche d’études sur le sujet, de plus en plus de travaux sortent des classiques suivis d’espèces et inventaires de biodiversité, et utilisent l’ADNe comme un outil pour éclairer des problématiques plus globales.
« Il y a encore quelques années, il fallait compter plusieurs centaines d’euros pour analyser un échantillon, aujourd’hui on peut le faire pour moins de dix euros. C’est évident que cela démocratise la technique et permet de l’envisager pour des applications plus diverses », rappelle l’ingénieur de recherche à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) Maxime Galan, impliqué dans de nombreuses études utilisant l’ADNe.
En guise d’échelle, le premier séquençage d’un génome humain, achevé en 2003, a coûté 2,7 milliards de dollars. Ce même séquençage se ferait aujourd’hui pour moins de mille dollars. Ce qui était au départ une technologie réservée aux grosses équipes à la tête d’un budget conséquent devient donc désormais presque un outil comme un autre.
Etudier le régime alimentaire de la chauve-souris
Maxime Galan l’a par exemple utilisé pour étudier l’écologie d’une chauve-souris dans l’ouest de la France, le grand rhinolophe. Plus précisément, les variations de son régime alimentaire selon son environnement. L’équipe française a pour cela comparé l’ADN présent dans le guano de six colonies distantes de chauves-souris, retrouvant par le menu toutes les espèces d’insectes dévorés. « Nous avons ainsi identifié un régime alimentaire principal, commun à toutes les colonies, et un régime secondaire plus opportuniste, lié au milieu de vie des animaux », résume Maxime Galan.
Autre exemple, l’ingénieur a également participé à une série de travaux menés dans les champs de mil, au Sénégal. L’ADNe a patiemment permis de retracer les liens complexes de prédation et de parasitisme de dizaines d’espèces – insectes, araignées, oiseaux, parasites… – au sein de cet écosystème bien particulier, révélant par là même les ennemis naturels de la chenille mineuse de l’épi du mil, principal ravageur de cette céréale.
Dans le même ordre d’idée, plusieurs équipes utilisent aujourd’hui l’ADNe pour décrire des réseaux de pollinisation, à la base de tous les écosystèmes. Autrement dit, comprendre quels animaux butinent quelles plantes. Pour cela, certains récupèrent et identifient sur les insectes volants l’ADN des plantes visitées, quand d’autres retrouvent à l’inverse de l’ADN d’insecte directement sur les fleurs. Mieux, il est possible d’identifier les fleurs butinées par les abeilles d’une ruche à travers l’ADN contenu dans un pot de miel… voire de retrouver la trace des petits insectes qui produisent du miellat (comme les pucerons) que les abeilles récupèrent parfois entre deux fleurs. De quoi dresser les prémices d’un inventaire de biodiversité à partir de quelques cuillères de miel…
« Actuellement, il y a aussi un vrai essor sur l’aspect quantitatif de l’ADNe, qui risque de prendre de l’ampleur dans les années à venir, ajoute Pierre Taberlet. Il s’agit de voir si la quantité d’ADN récupéré est révélatrice de l’abondance des espèces présentes. » Cette corrélation pourrait par exemple permettre, au moyen d’un prélèvement d’eau dans un lac, non seulement d’inventorier les poissons y vivant, mais également d’identifier les espèces les plus abondantes. Pour l’heure, les résultats varient encore beaucoup d’une expérience à l’autre selon les espèces ciblées, et la plupart des études trouvant une telle corrélation sont menées en laboratoire, pas en milieu naturel.
Quelques travaux commencent pourtant à montrer tout l’intérêt de cet axe de recherche. En 2019, une équipe japonaise décrivait par exemple comment elle avait pu étudier finement les grandes migrations du shishamo, un poisson endémique d’Hokkaido remontant les rivières à la manière des saumons. L’ADNe dans ces rivières avait permis aux chercheurs de localiser l’espèce, mais aussi d’estimer la masse de poissons sur chaque site, confirmée par des comptages manuels en parallèle.
Enfin, ADNe et métabarcoding démontrent depuis quelques années leur intérêt dans un domaine plutôt inattendu : la qualité de l’air, de l’eau et des sols. Plusieurs équipes ont déjà mis en lumière les possibilités de suivi de divers allergènes présents dans l’air : pollen, spores de champignons ou micro-organismes.
Sous l’eau, l’impact de la pisciculture a été évalué en Ecosse à proximité de grandes fermes d’élevage de saumons en révélant, à travers l’ADNe, une baisse de la diversité en foraminifères, des organismes aquatiques unicellulaires. En Norvège, c’est la composition de la petite faune invertébrée marine, inventoriée grâce au métabarcoding, qui a permis d’évaluer l’impact de puits de pétrole offshore. Il faut dire que de nombreux organismes, en particulier certaines bactéries, s’avèrent être de parfaits indicateurs de certains polluants : leur présence – ou au contraire leur absence – peut ainsi révéler une fuite de pétrole, une contamination aux métaux lourds et même la présence de déchets radioactifs.
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Plus globalement, l’ADNe devient depuis peu un instrument d’évaluation de la qualité des sols particulièrement prisé. « Il y a aujourd’hui une énorme demande qui vient de tous les côtés : des industriels, des pouvoirs publics, du monde agricole… », note Aurélie Bonin. Cette ancienne thésarde de Pierre Taberlet, aujourd’hui passée dans le privé, est directrice générale de la société d’analyse Argaly, dont l’ADNe du sol est l’une des spécialités. « Nous avons plusieurs projets en cours avec des industriels qui veulent surveiller des processus de dépollution de sols. Sur des terres qui ont été excavées, traitées, où la vie a presque totalement disparu, l’ADNe permet de suivre le retour progressif du vivant. »
Restauration des sols
La société Argaly vient notamment de lancer un projet avec l’Agence de la transition écologique (Ademe) sur l’évaluation de plusieurs chantiers de restauration des sols en France. A Bordeaux par exemple, c’est un ancien site industriel qui ambitionne de se transformer en parc urbain.
« Pour ce genre de suivi, nous nous focalisons sur plusieurs types d’organismes du sol, notamment des espèces dites “clé de voûte”, qui tiennent un rôle central dans l’organisation et l’équilibre du milieu. Si l’on trouve beaucoup de vers de terre par exemple, cela sera révélateur d’un sol bien aéré, avec beaucoup de matière organique, favorable au développement de plantes. » A l’université de Genève, en Suisse, une équipe tente d’effectuer ce même travail avec une intelligence artificielle, l’entraînant à évaluer la qualité intrinsèque d’un échantillon de sol ou d’eau en se basant sur les traces ADN qu’il contient.
Pour Aurélie Bonin, voir l’ADN environnemental ainsi poussé bien loin de ses domaines d’application initiaux n’est finalement pas si étonnant. « Je crois que c’est souvent le cas en science quand apparaît un nouvel outil : il y a au début une forme d’excitation durant laquelle on teste ses possibilités, puis, lorsque la technologie devient plus mature, on s’en sert pour répondre à de nouvelles questions. Aujourd’hui, faire l’inventaire des poissons dans une rivière avec l’ADNe n’intéresse plus grand monde en science fondamentale, si l’on ne va pas plus loin que ça. » Partant de ce principe et au vu de l’intérêt toujours grandissant des chercheurs pour le domaine, l’ADN environnemental devrait encore réserver quelques belles surprises dans les années à venir.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/15/sequencer-l-adn-de-l-environnement-une-technique-qui-fait-sa-revolution_6117518_1650684.html>
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12- En Méditerranée, dauphins et oiseaux à l'ombre des futures éoliennes géantes, AFP, 16/03/22, 19h32

Un reportage de l'AFP auprès de l'ONG Les peuples de la mer qui répertorie la faune au large de Port-Leucate, où un parc d'éolienne doit être installé en 2023.
Dauphins, pingouins, grues survolant l'eau bleue par centaines... Le voilier Thera i Luna part chaque semaine de Port-Leucate, dans l'Aude, à la rencontre d'animaux susceptibles de cohabiter avec des dizaines d'éoliennes géantes en Méditerranée.
Sous le soleil matinal, dans le sillage d'un chalutier survolé par une myriade d'oiseaux, une douzaine de grands dauphins bondissent au loin parmi les vagues. 
Les cétacés hésitent à s'approcher du Thera i Luna, voilier de 13 mètres de l'ONG Les peuples de la mer, à bord duquel trois experts sont venus répertorier la faune du secteur. 
"Il faut être patient. Ils vont s'habituer à nous et venir" vers le bateau, prédit Serge Briez, fondateur de l'association, qui tient la barre, les yeux rivés vers le large. Ses coéquipiers, l'ornithologue Alexandre Hamon et Sonia Gara, de l'association de protection des cétacés Breach, se pressent alors vers la proue, jumelles et appareil photo en main.
Ces passionnés de la mer entendent compléter des études, selon eux très insuffisantes, quant au possible impact des éoliennes sur la faune, et ils espèrent que leurs recherches seront prises en compte par les constructeurs. 
- Observer pour mieux protéger -
Les grands dauphins, pouvant peser quelques centaines de kilos et mesurer jusqu'à quatre mètres, se montrent rarement.
Mais cette fois, la chance sourit aux marins du Thera i Luna: les cétacés sont là. Mieux encore, ils finissent par s'approcher du voilier et caracolent le long de la coque.
Au large de Leucate, "la présence du grand dauphin était méconnue jusqu'à ce que Breach démarre des études sur la zone à partir de 2007", indique Sonia Gara.
"C'est rare de pouvoir les observer comme ça pendant deux heures", se réjouit Serge Briez, soulignant "l'intelligence" de cette espèce protégée.
En toile de fond, les sommets enneigés du massif pyrénéen du Canigou complètent un décor de carte postale.
Sonia Gara regarde attentivement les mammifères marins, au gré de leurs plongeons : "On identifie les individus par leur aileron dorsal. Chaque aileron est unique. C'est l'équivalent de l'empreinte digitale chez les humains", ce qui permet de les recenser et de suivre leurs déplacements en Méditerranée.
Après l'émerveillement de cette rencontre, les trois navigateurs poursuivent leur tâche, répertorient d'autres animaux, dont nombre d'oiseaux, au cours de cette sortie en mer qui durera une dizaine d'heures.
Grues, petits pingouins, puffins, mouettes tridactyles... l'ornithologue les inscrit consciencieusement sur sa tablette afin d'alimenter aussi le portail naturaliste Faune France.
Puis le bateau rejoint la "bouée d'observation" marquant le lieu où un parc expérimental d'éoliennes doit être installé l'année prochaine, à une quinzaine de kilomètres au large de Leucate.
- Impact réél "méconnu" -
Comme sur deux autres sites pilotes, attendus au large de Gruissan (Aude) et de Port-Saint-Louis-du-Rhône (Bouches-du-Rhône), cela permettra de compléter les recherches, et même d'en effectuer d'autres quant au comportement des animaux, inédites jusque là.
Ainsi des capteurs permettront pour la première fois de repérer jour et nuit le passage d'oiseaux susceptibles de heurter les pales, explique Serge Briez, près du point où devraient émerger les flotteurs géants sur lesquels reposeront les éoliennes expérimentales.
Sans attendre les résultats glanés sur ces futurs sites, le Premier ministre Jean Castex a lancé lundi deux appels d'offres pour construire à l'horizon 2030 deux parcs éoliens flottants en Méditerranée, qui pourraient alimenter un million de personnes en électricité.
Or, à l'issue du débat public, organisé entre juillet et octobre derniers sur ce thème, de nombreuses voix s'étaient élevées pour demander un report de ces sites à vocation commerciale.
"Nous ne sommes pas opposés aux projets d'éoliennes en mer, mais les études préalables sont faibles ou pas réalisées", argue Serge Briez.
Soulignant que l'impact réel sur la faune "reste méconnu", il estime qu'il faudrait "encore plusieurs années de recherches" pour évaluer correctement les conséquences d'une implantation d'éoliennes.
Et le fondateur des Peuples de la mer s'inquiète de "l'accumulation des activités humaines : la pêche, les loisirs et maintenant les éoliennes" qui modifient "les zones de repos, de silence et de nourrissage", et peuvent "provoquer le déclin d'une espèce fragile" comme le grand dauphin.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/en-mediterranee-dauphins-et-oiseaux-a-l-ombre-des-futures-eoliennes-geantes_162236>
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13- Equateur : le "doux" chant d'un crapaud réputé muet depuis un siècle, AFP, 16/03/22, 20:00
Paola López

Un son aigu dans la forêt a attiré l'attention du biologiste équatorien Jorge Brito. Il pensait qu'il s'agissait d'un grillon mais en s'approchant il est tombé sur une espèce de crapaud au nez proéminent que la science croyait muet depuis sa découverte il y a un siècle.
"Bien qu'il n'ait pas gonflé son sac uvulaire, on pouvait voir un petit scintillement" sur son menton, raconte Jorge Brito, de l'Institut national de la biodiversité (Inabio), expliquant que son attention a été captivée par "ce chant particulier".
Son collègue Diego Batallas, choriste au conservatoire avant de devenir biologiste, a enregistré le coassement en laboratoire et le qualifie de "très doux", "similaire à celui d'un oiseau, a une fréquence entre le grave et l'aigu".
Ils ont tous deux publié en février les résultats de leur découverte dans la revue Neotropical Biodiversity démentant ainsi l'idée que la Rhinella festae, "une espèce dépourvue de fentes vocales et de sacs vocaux, qui sont, anatomiquement, liés à la production vocale", ne coassait pas, explique M. Batallas.
Cet amphibien de la famille des Bufonidae, inscrit sur la liste des animaux quasi-menacés de l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), a la peau brune et rugueuse, mesure de 45 et 68 millimètres et se caractérise par une proéminence nasale. 
Il habite dans les massifs amazoniens de Cutucu et Condor, entre Equateur et Pérou.
Leur découverte ne se limite pas à la seule Rhinella festae. 
Car le fin filet de son émis prouverait que toutes les espèces de crapauds, même celles réputées muettes, puissent chanter.
"Il est très probable qu'il existe des espèces qui sont passées inaperçues et qui, en raison de processus évolutifs que nous ignorons, n'ont pas besoin que leurs sons soient entendus au loin", dit M. Batallas.
Il estime que le son émis par la Rhinella festae est une annonce, comme s'il s'agissait d'une carte de visite. 
Car chez d'autres espèces, le coassement est associé à la parade nuptiale et la défense d'un territoire.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220316-equateur-le-doux-chant-d-un-crapaud-réputé-muet-depuis-un-siècle>
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14- Japon : 4 morts et plus de 100 blessés dans un violent séisme de magnitude 7,4, AFP, 17/03/22, 06:00
Harumi Ozawa & Charly Triballeau

Quatre personnes ont été tuées et plus de cent autres blessées lors d'un violent séisme de magnitude 7,4 qui a secoué mercredi soir l'est du Japon, provoquant un avertissement au tsunami sur la côte nord-est du pays.
Le tremblement de terre a fait dérailler un train, sans faire de victimes, ouvert des fissures sur des autoroutes et renversé des étalages dans des magasins. 
Mais les dégâts ont semblé relativement mineurs par rapport à la puissance du séisme qui a affecté principalement les départements de Fukushima et Miyagi, dans le nord-est du Japon.
Jeudi matin, Hirokazu Matsuno, porte-parole du gouvernement, a fait état de quatre morts et 107 blessés.
Selon l'Agence météorologique japonaise (JMA), l'hypocentre de la secousse survenue mercredi à 23H36 (14H36 GMT), réévaluée à 7,4 (contre 7,3 initialement), se trouvait à 60 km de profondeur sous l'océan Pacifique au large du département de Fukushima, où une centrale nucléaire avait été ravagée par un tsunami en 2011.
La JMA a émis dans la foulée un avertissement pour des vagues d'un mètre de hauteur. Des vagues de 30 cm ont finalement été mesurées à Ishinomaki (département de Miyagi), selon l'agence, qui avait appelé les habitants à s'éloigner du front de mer. L'avertissement au tsunami a été levé jeudi matin.
"La police et les services de secours ont reçu de nombreux appels à Fukushima et à Miyagi", avait déclaré dans la nuit M. Matsuno, en invitant la population à rester vigilante en prévision de nouvelles secousses.
De petites répliques ont été enregistrées tout au long de la nuit. Des consignes d'évacuation vers des refuges ont été diffusées dans certaines localités.
"Suivez s'il vous plaît les informations concernant le séisme, restez à l'écart de la côte et prenez des mesures pour vous protéger", avait aussi recommandé le Premier ministre japonais Fumio Kishida.
Un membre des secours de la ville d'Ishinomaki a déclaré à l'AFP avoir été réveillé par "une secousse extrêmement violente".
"J'ai entendu le sol gronder. Plutôt que de ressentir de la peur, le souvenir du tremblement de terre (de 2011) m'est revenu", a-t-il ajouté.
Aucune anomalie n'a été détectée à la centrale nucléaire de Fukushima Daiichi, sévèrement endommagée en 2011 par le gigantesque tsunami provoqué par un séisme de magnitude 9, selon l'Agence japonaise de sûreté nucléaire (NRA).
Dans l'autre centrale nucléaire du département, Fukushima Daini, également arrêtée depuis 2011, ainsi que dans la centrale d'Onagawa (département de Miyagi), des pompes pour des piscines de refroidissement du combustible usagé ont brièvement cessé de fonctionner, mais elles ont rapidement été remises en état de marche, a précisé ultérieurement la NRA.
- Déraillement d'un shinkansen -
Le tremblement de terre, fortement ressenti y compris à Tokyo, a initialement privé d'électricité plus de deux millions de foyers à Tokyo et ses départements voisins, selon l'opérateur Tokyo Electric Power (Tepco), mais le courant a été totalement rétabli quelques heures plus tard.
Quelque 4.000 foyers étaient en revanche toujours privés d'électricité dans le nord-est jeudi midi, selon la compagnie Tohoku Electric Power.
La compagnie ferroviaire JR East a signalé des perturbations importantes sur son réseau. Un shinkansen, le train à grande vitesse japonais, a notamment déraillé au nord de la ville de Fukushima avec 78 personnes à bord, sans faire de blessés.
Et dans la ville de Sendai (nord-est), un pan de mur s'est écroulé sur le site du château historique d'Aoba.
Le Japon, toujours hanté par le 11 mars 2011, avait observé une minute de silence vendredi en mémoire de cette catastrophe majeure.
Le désastre avait fait plus de 18.500 morts et disparus - essentiellement à cause du tsunami - et forcé plus de 165.000 personnes du département de Fukushima à évacuer leurs foyers à cause des émissions radioactives de la centrale nucléaire endommagée, où les coeurs de trois réacteurs avaient fondu.
Les autorités locales recensent encore aujourd'hui 33.365 personnes déplacées, dont 80% vivent hors du département de Fukushima.
"C'est vraiment ironique", a déclaré jeudi Yoshinari Kiwaki, 62 ans, employé dans un supermarché de la ville de Shiroishi. "Il y a exactement un an, on a eu un séisme similaire qui était en fait une réplique de la catastrophe de 2011". 
Situé au carrefour de plusieurs grandes plaques tectoniques sur la "ceinture de feu" du Pacifique, le Japon est régulièrement touché par des tremblements de terre et a de strictes normes de construction pour que ses bâtiments soient capables de résister à de fortes secousses.
<https://www.leparisien.fr/faits-divers/tremblement-du-terre-au-japon-4-morts-et-plus-de-100-blesses-dans-un-violent-seisme-de-magnitude-74-17-03-2022-7N6PCNEVAJGFHIIR3Y2T5LXYOU.php>
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15- Reportage. « On connaît nos meutes » : bataille de chiffres autour du nombre de loups en France, Le Monde, 19/03/22, 04h50
Angela Bolis (Col de la Chante, Isère, envoyée spéciale)

Le suivi national des loups a été vivement remis en cause par les syndicats de la chasse et de l’élevage, jugeant leur nombre sous-estimé. En Isère, l’OFB s’efforce de remobiliser son réseau pour collecter un maximum d’indices liés au canidé.
Lorsqu’on arrive en haut du col de la Chante, dans le sud de l’Isère, la vue plonge de l’autre côté du massif dans un vallon couvert de forêts sombres. En face, le massif du Dévoluy, derrière, le Vercors. Et là, exactement au milieu du col, sur l’herbe rase des pâturages, une crotte de loup. « Tout concorde : son diamètre, les poils, les petits os dedans… Et sa position : c’est un endroit stratégique pour marquer son territoire, observe Pascal Begon, chef de brigade à l’Office français de la biodiversité (OFB). La meute traverse ici pour changer de massif et chasser les cervidés, ils sont plus bas dans la vallée en ce moment. »
En cette fin d’hiver, la neige fond et les chances d’y trouver des empreintes s’amenuisent. Restent les rares observations directes de l’animal, et les traces biologiques : fèces, urine, poils, carcasses de proie… En 2021, 3 447 indices ont ainsi été collectés dans le cadre du suivi de la population de loups en France. En plus des prospections de ses agents, l’OFB s’appuie sur un réseau de quelque 4 500 correspondants, formés à l’art du pistage et au protocole de collecte d’indices. « On connaît nos meutes sur le territoire, mais ça évolue vite : certaines changent de versant, d’autres arrivent… On n’a pas les moyens de tout suivre, explique Philippe Chabot, de la brigade Sud-Isère de l’OFB. Donc on travaille avec des chasseurs, des éleveurs, des forestiers, quelques naturalistes, des gens du coin qu’on connaît et qui nous font remonter les informations. »
> Lire aussi  En Indre-et-Loire, un loup et beaucoup de flou
Depuis quelque temps cependant, la méfiance s’est insinuée chez certains correspondants. Selon eux, les chiffres de l’OFB – qui a dénombré autour de 624 loups en 2021 – seraient faux, largement sous-estimés. Cet automne, plusieurs syndicats d’agriculteurs, d’éleveurs et de chasseurs se sont emparés de la controverse, à l’échelon tant local que national. « L’OFB nous ment », a proclamé Christiane Lambert, la présidente de la FNSEA, le premier syndicat agricole en France, réclamant un « comptage contradictoire » par les éleveurs et les chasseurs. En écho, le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, a estimé en octobre qu’il fallait « revoir la façon de compter les loups »… tandis que les associations environnementales boycottaient les réunions du groupe national loup, dénonçant une vaste campagne de désinformation.
« Incompréhension de ce qu’il faut attendre »
Derrière cette bataille de chiffres, l’enjeu est clair : de cette estimation de la population lupine dépend directement le nombre d’individus abattus chaque année. Le seuil de prélèvement est de 19 % des effectifs, soit 118 loups en 2021. La hausse des tirs dérogatoires – qui visent, selon la doctrine française, à défendre les troupeaux sans compromettre le bon état de la population de cette espèce protégée – est une revendication courante dans les milieux de l’élevage et de la chasse.
Dans la Drôme, la Fédération départementale des chasseurs (FDC) a pris le sujet à bras-le-corps. « La vraie question pour nous et pour les éleveurs, c’est : à quoi ça sert de transmettre encore les indices de présence du loup ? Est-ce que ça va faire bouger les lignes, est-ce qu’on va enfin obtenir une juste régulation de l’espèce ? », s’interroge Michel Sanjuan, chargé du loup à la FDC 26. D’après lui, les chasseurs ont déjà repéré quatre meutes là où l’OFB en dénombrait une seule, grâce à une campagne de hurlements provoqués (les loups et louveteaux répondant aux appels des humains).
« On a plus de 70 pièges photos, on connaît bien le terrain. Et il faut voir l’explosion des attaques sur les troupeaux et la faune sauvage : aujourd’hui, il y a clairement trop de loups », argue-t-il encore. Cet été, la fédération veut lancer une nouvelle opération de hurlements d’une ampleur inédite, mobilisant plus de 1 500 personnes pendant une nuit dans tout le département, pour livrer sa propre estimation.
Au même moment, la fédération des chasseurs de Haute-Savoie a lancé une autre initiative de comptage avec un drone à caméra thermique, subventionnée par la région. Des opérations réalisées en coopération avec l’OFB, assurent les chasseurs. L’établissement public, de son côté, se dit ouvert à tout nouvel indice de présence du loup… à condition qu’il réponde aux critères scientifiques.
> Lire aussi Dans les vallées alpines, hurler avec les loups pour mieux les repérer
« Il y a souvent une incompréhension de ce qu’il faut attendre de la méthode de suivi du loup : ce n’est pas un comptage exhaustif, qui serait totalement impossible. C’est une estimation, qui permet de suivre l’évolution de la population », défend Loïc Obled, directeur général délégué à l’OFB. Elaborée depuis quinze ans avec le CNRS, cette méthode d’analyse statistique s’appuie sur l’identification d’individus à partir de leur ADN, grâce aux indices récoltés, et sur le calcul d’une probabilité de détection des loups. « Ce n’est peut-être pas parfait, mais ce modèle est reconnu par la communauté scientifique comme l’un des plus fiables au monde », affirme M. Obled.
« Une action collective »
Au-delà de ces considérations techniques, c’est sur un tout autre terrain que l’OFB et l’Etat entendent surtout désamorcer cette « rupture de confiance affichée », selon les termes du préfet Jean-Paul Célet, référent national sur le loup. Fin 2021, des réunions des comités loup ont été organisées dans tous les départements concernés, avec un objectif : remobiliser le réseau de correspondants, et surtout les éleveurs et les chasseurs. « On leur a proposé de mieux coopérer pour récolter le plus d’indices de présence possible, et de jouer la pleine transparence », explique M. Célet. L’OFB s’est engagé à faire un retour rapide à ceux qui envoient des indices – souvent frustrés de ne pas savoir, ou trop tard, si ceux-ci ont bien été pris en compte. L’office a aussi promis de former davantage de correspondants.
Retour en Isère. Ce 3 mars, une formation supplémentaire a justement été ajoutée au planning. Dans une salle du Relais de Chantelouve, face au tableau et à un spécimen de loup empaillé, sont réunis une vingtaine de participants : chasseurs, lieutenants de louveterie, agriculteurs, naturalistes, agents de parcs naturels, membres d’associations environnementales… « On a une bonne représentativité, c’est l’occasion d’échanger pour des gens qui ne se rencontrent pas vraiment d’habitude », souligne Florie Bazireau, animatrice du réseau loup-lynx de l’OFB en région Auvergne-Rhône-Alpes. Au programme de ces deux jours intensifs : comment collecter un échantillon d’urine ; transmettre le témoignage d’un habitant qui a vu un loup ; ou reconnaître les empreintes d’une meute, parfaitement alignées dans la neige…
Dans la salle, le discours se veut neutre et technique. L’ambiance est conviviale, les polémiques laissées au vestiaire. Florie Bazireau mobilise les troupes : « Le suivi du loup est une action collective qui dépend des forces vives sur le terrain. On a tous le même objectif, qu’il soit le plus proche de la réalité possible, mais il faut nous transmettre les infos », lance-t-elle. Derrière cette unité de circonstance, les motivations des futurs correspondants sont néanmoins très différentes.
> Lire aussi La population de loups gris progresse en France, mais à un rythme plus lent
Julien Van Ee, éleveur de brebis et membre de la Confédération paysanne, est là pour mieux comprendre le prédateur : « Je veux savoir à qui j’ai affaire, comment il fonctionne, et comment le repérer. » A ses côtés, Hubert Avril, arboriculteur membre de la FNSEA, est venu « pour essayer de corriger le nombre de loups, pour être plus précis dans les tirs autorisés ». Quant à Baptiste Mure, ingénieur écologue et naturaliste, il est pris d’un doute : « Je voulais améliorer ma connaissance et la cohabitation avec le loup, je ne suis pas là pour contribuer à un comptage qui vise à augmenter les prélèvements ! »
L’ombre des tirs, une fois encore, plane sur le suivi des loups. Autre sujet de controverse à part entière, leur efficacité pour protéger les troupeaux a été étudiée dans une thèse soutenue en novembre 2021 par Oksana Grente, du Centre d’écologie fonctionnelle et évolutive et de l’OFB – première étude française sur le sujet. Conclusion : dans les trois mois suivant le tir, la prédation diminue dans le secteur pour seulement un tiers des massifs étudiés, elle stagne pour une bonne moitié d’entre eux, et augmente pour le dernier. Seule constante : les tirs ne permettent jamais de la faire cesser totalement.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/20/on-connait-nos-meutes-bataille-de-chiffres-autour-du-nombre-de-loups-en-france_6118304_3244.html>
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16- Les Etats en quête d’un accord sur la biodiversité en haute mer, Le Monde, 19/03/22, 10h35 
Martine Valo

La quatrième session de négociation autour d’un futur traité sur le grand large n’a pas abouti, mais une nouvelle étape se profile. 
Pas de traité international prêt à être ratifié, mais pas non plus de renoncement à s’entendre entre Etats sur la façon de préserver la biodiversité océanique en haute mer. Si la quatrième – et théoriquement dernière – conférence intergouvernementale sur le grand large, qui a pris fin vendredi 18 mars à New York, ne se conclut sur rien de définitif, elle s’achève néanmoins sur une note optimiste. « Ce sont des discussions longues, techniques, mais qui se passent bien,relate Olivier Poivre d’Arvor, ambassadeur français des pôles et des enjeux maritimes. Il n’y a pas de blocage malgré le contexte géopolitique actuel. Une cinquième session devrait probablement avoir lieu cet été, elle sera conclusive avant la fin de 2022. »
Ces deux semaines de négociation font même plutôt figure d’un nouveau démarrage, puisqu’elles ont donné lieu à de véritables débats entre diplomates, à des échanges techniques, des esquisses de compromis et des partenariats stratégiques, plutôt qu’à de simples déclarations solennelles de la part d’Etats opposés ou favorables à l’ajout d’un volet environnemental à la Convention des Nations unies sur le droit de la mer.
> Lire aussi A Brest, de nombreux engagements pour l’océan, et quelques mesures concrètes
Ce texte fondamental, signé en 1982, ne comporte presque rien sur ce chapitre. Pour l’ONU, il était temps d’y remédier, à la fois parce que progresse la conscience de l’importance du monde marin pour la vie sur cette planète, mais aussi parce que cette part gigantesque de l’océan, située au-delà des zones dépendant des juridictions de pays côtiers, est de plus en plus fréquentée. Transport maritime, pêche, pose de câbles sous-marins, recherche scientifique, exploration des grands fonds, les activités s’y multiplient. Mais sans règle juridique protégeant la vie marine, qui se révèle plus intense qu’on ne l’imaginait il y a quelques décennies.
« Accélérer le travail »
L’ONU en discute donc depuis… 2006 et a fini par entamer un cycle de négociation en 2018, que le Covid-19 est venu freiner. Le futur traité international doit prendre la forme d’un outil juridique contraignant qui porte sur quatre piliers. Pour la préservation de la biodiversité, il s’agit de définir des « outils de gestion par zone », en particulier des aires marines protégées en haute mer, et d’instaurer l’obligation de conduire des études d’impact environnemental pour tous travaux à partir d’un seuil qui reste à définir. Le second versant répond à une tout autre ambition : celle d’une « utilisation durable de la biodiversité marine », autrement dit de s’organiser afin de tirer parti dans le futur des richesses de ce patrimoine commun. Les pays en développement n’ayant pas les mêmes moyens d’y parvenir que les pays plus riches, il est dit que l’exploitation des ressources génétiques devra donner lieu à un partage des bénéfices, et que des aides au « renforcement des capacités » dans le domaine des sciences et du transfert des technologies marines devront être envisagées.
Pour se donner une chance d’aboutir, les Etats avaient écarté d’emblée les principaux sujets qui fâchent : la pêche et les ressources minérales des fonds marins. Même avec ces impasses d’importance, le traité sur la haute mer peut apparaître comme une source inépuisable de désaccords. Cependant, la présidente de la conférence intergouvernementale, Rena Lee, a affirmé qu’elle attendait avant tout des négociateurs des directions précises, les détails opérationnels pouvant être arrêtés ultérieurement. Lors de la session précédente, en 2019, elle avait aussi souligné auprès des délégués que plus de 1 million d’espèces, dont 33 % des coraux récifaux et un tiers des mammifères marins, pourraient disparaître au cours de leur vie. Façon claire de dire qu’il y a urgence.
> Lire aussi Biodiversité en haute mer : « Donnons des droits au plancton pour rendre visible son activité »
Ce sentiment est largement partagé. Il faut « accélérer le travail », a proclamé dans un communiqué une coalition d’une dizaine d’ONG importantes, comme Greenpeace, le WWF, la fondation Pew, etc. Pour sa part, la ministre française de la transition écologique, Barbara Pompili, s’est rendue à New York le 9 mars, où elle a animé une réunion ministérielle avec le commissaire européen à l’environnement, aux océans et à la pêche, Virginijus Sinkevicius, afin d’insister sur l’importance du traité à venir. Une alliance créée au sommet de Brest en février et regroupant quarante-six Etats, dont les Vingt-Sept, porte le même message.
« A mon avis, les pays se disent qu’il est temps de conclure, car ils ont désormais un autre traité sur leurs agendas, celui qu’ils viennent de lancer sur la pollution plastique », note Julien Rochette, qui dirige le programme océan de l’Institut du développement durable et des relations internationales. Ce centre de réflexion suit de très près l’architecture que pourrait prendre le futur traité. Celui-ci devrait donner naissance à une nouvelle Conférence des parties, à un conseil scientifique, un secrétariat, un mode de contrôle. Toute la question est de savoir de quelles marges de manœuvre disposeront ces futures institutions.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/19/les-etats-en-quete-d-un-accord-sur-la-biodiversite-en-haute-mer_6118236_3244.html>
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17- Chronique. Ces rapaces plombés par la chasse, Le Monde, maj le 21/03/22 à 05h09
Nathaniel Herzberg

L’intoxication au plomb prive le ciel européen de 6 % de ses oiseaux de proie, et même de 13 % de ses aigles royaux, selon des chercheurs britanniques. Avec pour seules responsables les munitions des chasseurs.
Les plombs de chasse tuent. La belle affaire, direz-vous. N’est-ce pas là leur raison d’être ? Sauf que les tirs des chasseurs ne tuent pas seulement leurs cibles. Elles empoisonnent aussi toute la chaîne alimentaire. Là encore, le constat n’est pas neuf et la littérature est abondante. En 1919, il y a donc plus d’un siècle, des chercheurs américains avaient déjà montré comment les munitions perdues retombées dans les étangs intoxiquaient les canards et autres oiseaux aquatiques sauvages qui les ingéraient. Plus récemment, l’Agence européenne des produits chimiques avait estimé, en 2018, que les 30 000 à 40 000 tonnes de plomb dispersées chaque année en Europe par la chasse et le tir sportif représentaient un danger pour de nombreuses espèces animales, humains compris.
Pourtant, on peinait jusqu’ici à chiffrer les dégâts. Ou, pour le dire de façon plus optimiste, les bénéfices que pourrait présenter une substitution des munitions actuelles par des projectiles non polluants.
Une équipe de chercheurs britanniques vient de s’en charger, pas sur l’ensemble de la faune, tâche herculéenne, mais sur vingt-deux espèces de rapaces. Et le résultat, publié mardi 15 mars dans la revue Science of the Total Environment, apparaît saisissant : en moyenne, le seul changement de projectiles permettrait d’augmenter de 6 % le nombre d’oiseaux de proie dans le ciel européen.
Le choix de rapaces ne tient évidemment pas du hasard. Une partie de ces oiseaux emblématiques sont des charognards, d’autres n’hésitent pas à se nourrir de façon épisodique d’animaux morts ou blessés par les plombs ou les balles. En 2015, une étude réalisée dans les Pyrénées a ainsi attribué à l’ingestion de polluants, essentiellement pesticides et plomb, pas moins de 24 % de la mortalité chez les vautours fauves et les milans royaux. « Ils sont parmi les espèces les plus protégées en Europe, donc établir le bénéfice d’un changement de munitions chez eux présente un intérêt évident », souligne Rhys Green, professeur de science de la conservation à l’université de Cambridge et premier auteur de l’étude.
> Lire aussi Plus de la moitié des oiseaux sauvages en mauvais état de conservation dans l’UE
Un fléau mondial
Le bénéfice global de 6 % cache de grandes disparités. Chez les aigles royaux, le gain de population serait de 13 %, de 12 % pour le vautour fauve, il atteindrait 14 % chez les pygargues à queue blanche. « Ces espèces sont particulièrement affectées car elles se reproduisent tard, font peu de petits, vivent longtemps, poursuit le chercheur. En plus, elles se nourrissent, régulièrement ou occasionnellement, de carcasses d’animaux morts que les chasseurs n’ont pas retrouvées, oiseaux, canards, lapins, chevreuils… Mais en s’attaquant à des animaux blessés, des rapaces non charognards sont également affectés. » Ainsi, la population d’autours des palombes pourrait croître de 6 %, celles de faucons pèlerins et de busards des marais de 3 %. Le gain pour les buses variables serait plus modeste, 1,5 %, mais cela représenterait quand même 22 000 individus, soulignent les chercheurs.
Un fléau mondial. Une vaste étude, publiée le 17 février dans Science, a ainsi analysé des échantillons américains provenant de 1 200 aigles royaux et pygargues à tête blanche, morts et vivants. Près de la moitié souffrait d’empoisonnement chronique au plomb.
Depuis des années, les lobbys de la chasse contestent la responsabilité de leurs munitions. L’étude européenne ne laisse pourtant guère de doute. « La corrélation entre la densité de chasseurs dans un pays et la proportion de rapaces empoisonnés nous a nous-mêmes surpris tant elle est claire », indique Debbie Pain, du département de zoologie de Cambridge.
L’Agence européenne des produits chimiques songerait à une interdiction définitive. Imposer des munitions de substitution, à base d’acier ou de cuivre. L’article des scientifiques britanniques pourrait l’inspirer. Comme l’exemple du Danemark qui, avec les Pays-Bas, a banni les munitions au plomb en 1996 : autrefois parmi les plus intoxiqués d’Europe, les rapaces y volent désormais sans plomb.
<https://www.lemonde.fr/sciences/article/2022/03/20/ces-rapaces-plombes-par-la-chasse_6118358_1650684.html>
En savoir plus :
> The impact of lead poisoning from ammunition sources on raptor populations in Europe <https://www.sciencedirect.com/science/article/abs/pii/S0048969722011093?via=ihub>, Science of The Total Environment, 16 March 2022
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18- Election présidentielle 2022 : la condition animale, un sujet plus visible dans la campagne, Le Monde, 23/03/22, 08h19 
Abel Mestre et Mathilde Gérard

Mentionné dans la quasi-totalité des programmes des candidats, le bien-être animal est désormais pris au sérieux, même si l’investissement des partis est à géométrie variable. 
Ils ont gagné une place dans les programmes des candidats. Marginalisés il y a encore cinq ans, les animaux et les souffrances qui leur sont infligées font désormais l’objet d’une considération accrue des prétendants à l’Elysée. Dans la quasi-totalité des projets, on trouve mention de la condition animale : du plus expéditif, Emmanuel Macron, qui n’y consacre qu’une ligne sur vingt-quatre pages, aux plus bavards, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon, qui y consacrent des chapitres entiers de leur projet. La campagne a même vu l’avocate Hélène Thouy, investie par le Parti animaliste, défendre un programme intégralement tourné vers la défense des animaux. Si elle n’a pas obtenu les 500 parrainages requis pour se présenter devant les Français, sa candidature a néanmoins contribué à rendre le sujet plus visible, conduisant ses concurrents à abattre leurs cartes.
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« C’est la première campagne pour laquelle la condition animale est un thème sur lequel les candidats sont attendus », constate Melvin Josse, représentant de la plate-forme « Engagement animaux 2022 », qui regroupe une trentaine d’ONG de protection animale (SPA, Fondation Brigitte Bardot, CIWF, Welfarm…) associées pour faire valoir des demandes communes auprès des candidats. « Jusqu’à récemment, on ne pouvait pas vraiment différencier droite et gauche, puisque aucun camp ne s’engageait réellement, analyse-t-il. Or, pendant le quinquennat écoulé, une partie de la gauche, notamment La France insoumise (LFI) et Europe Ecologie-Les Verts (EELV), s’est clairement positionnée pour la cause animale. 
A droite et à l’extrême droite, le sujet est défendu par quelques élus mais suscite l’embarras. « Leurs appareils politiques ont du mal à se positionner, poursuit M. Josse, pris en tenaille entre un sujet qu’ils perçoivent comme important et la volonté de ne pas froisser des intérêts économiques ou une partie de leur électorat. »
> Lire aussi « Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale »
Marine Le Pen consacre ainsi treize pages de son programme aux animaux dans un livret thématique spécifique, sans s’engager sur le terrain de la chasse et de l’élevage (hormis sur la question de l’abattage sans étourdissement, qu’elle souhaite interdire) ; Valérie Pécresse ou Eric Zemmour disent vouloir lutter contre les maltraitances et les abandons, mais ne remettent pas en cause les conditions d’élevage des animaux et défendent fermement la chasse : une « tradition ancestrale (…) transmise de père en fils, de mère en fille », a déclaré Valérie Pécresse devant la Fédération nationale des chasseurs, mardi 22 mars ; un « art de vivre français » pour M. Zemmour, qui s’exprimait lors du même « grand oral ». Ce dernier, qui ne cache pas son agacement face aux « activistes animalistes », souhaite par ailleurs maintenir la présence d’animaux sauvages dans les cirques, allant à l’encontre de la loi adoptée sur le sujet en novembre 2021.
Position ambiguë du candidat Macron
Le positionnement d’Emmanuel Macron reste par ailleurs difficile à saisir. La fin de son quinquennat a été marquée par plusieurs avancées – interdiction de la castration à vif des porcelets et du broyage des poussins, interdiction des spectacles de faune sauvage et de l’élevage d’animaux pour la fourrure… –, mais le gouvernement sortant a également pris des mesures favorables aux chasseurs (baisse du prix du permis de chasse et dérogations accordées à certaines chasses traditionnelles).
Son programme se contente d’appeler à un meilleur accueil des animaux abandonnés : une mesure peu ambitieuse, qui surprend alors que sa majorité compte plusieurs élus très engagés sur cette question. « On doit faire des choix sur les grandes priorités de politique publique, explique ainsi Aurore Bergé, députée des Yvelines et présidente déléguée du groupe La République en marche (LRM) à l’Assemblée nationale. Mais d’ici à la fin de la campagne, toutes les thématiques, dont le bien-être animal, seront développées. »
> Lire aussi Un quinquennat très attentif aux chasseurs, moins à la protection de la nature
Pour une partie de l’électorat, les engagements des candidats en la matière pourraient peser sur leur choix de vote. En 2019, lors des élections européennes, le Parti animaliste avait créé la surprise, en obtenant 2,2 % des voix. Un score qui a attiré l’attention. « La carte du vote animaliste aux européennes de 2019 ressemble à celle du vote pour le Rassemblement national, observe Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l’IFOP. C’est un vote périurbain avec une importance certaine dans le littoral varois et les Alpes-Maritimes. Le meilleur score de la liste est en Haute-Marne. » Un constat à rebours de l’image d’un vote des classes privilégiées des centres-villes.
Mouvement associatif et militant
La condition animale s’est aussi installée dans le débat public à la faveur d’un plaidoyer plus systématique des associations. A travers plusieurs initiatives récentes, elles ont mis en commun leurs revendications pour les porter auprès des politiques : demande d’un référendum d’initiative populaire pour les animaux (qui n’a pas abouti), ou initiative citoyenne européenne pour une interdiction des cages dans les élevages, qui a reçu un avis positif de la Commission européenne. « Des associations ont contribué à faire de cette question un enjeu politique, souligne M. Fourquet. Auparavant, cette question était très peu idéologisée. »
Cédric Villani, qui conseille sur la question le candidat écologiste Yannick Jadot, abonde : « Les politiques ont suivi la prise de conscience citoyenne. Nous sommes dans un moment culturel où l’on redécouvre l’animal en tant que sujet. Le combat écologiste, c’est aussi le respect et la sauvegarde du vivant », avance-t-il. Anna Maillard, l’autre référente condition animale de M. Jadot, prône quant à elle des « coalitions d’action avec les associations animalistes » pour mener des combats à leurs côtés.
Ce climat plus favorable à la cause animale tient aussi à un renouvellement militant de certains partis, qui comptent des élus plus jeunes, plus féminins et davantage issus de la société civile. Pour Aurore Bergé, cela explique la dichotomie existant sur le sujet entre « vieux » partis et formations plus récentes, comme LRM, EELV ou LFI. « Leurs militants ont souvent commencé dans des associations, leur engagement est profond », veut-elle croire.
> Lire aussi « Jamais nous n’avons enfermé et tué autant d’animaux qu’aujourd’hui en France, dans des conditions souvent épouvantables »
Pas question, en revanche, pour LFI et EELV de se retrouver dans le même camp que LRM. « Deux candidats ont un programme qui tient la route sur la question : Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon », fait valoir Cédric Villani. Bastien Lachaud, député de Seine-Saint-Denis, porte la défense des animaux au sein de La France insoumise. Pour lui, c’est M. Mélenchon « le candidat animaliste ». « Il en parlait déjà en 2017. On a défendu des propositions de lois, des amendements sur le sujet. Un livret thématique sera consacré à cette question », promet-il. Selon M. Lachaud, c’est une porte d’entrée dans l’engagement politique des plus jeunes, à l’image des marches pour le climat. « La jeunesse est plus ouverte qu’il y a dix ou quinze ans. On prend conscience de ce qui nous entoure. L’intérêt général humain est lié à la nature, donc aux animaux. »
Une politique de « conciliation » pour Le Pen
Cependant, la gauche n’a pas le monopole de la question animale. A l’extrême droite également cette question est mise en avant, avec, cependant, des particularités. « Cela a toujours été une problématique importante chez nous, cela répond à l’enracinement, à la ruralité », avance Jean-Philippe Tanguy, directeur adjoint de la campagne de Marine Le Pen. La candidate joue sur cette question pour renforcer sa stratégie dite de dédiabolisation, se mettant en scène avec ses nombreux chats (elle-même a un diplôme d’éleveuse), et rappelle régulièrement la proximité de sa famille avec Brigitte Bardot.
Cependant, dans les faits, Mme Le Pen prône une politique de « conciliation », ne voulant rien faire qui pourrait froisser son électorat traditionnel. Pour les lepénistes, aucune contradiction à cela. « On ne botte pas en touche, on veut trouver des solutions. On ne veut pas faire de cette question un sujet d’affrontement », poursuit encore M. Tanguy. « Quand on entend le RN vouloir seulement interdire l’abattage rituel sans une réflexion plus globale, on comprend que c’est la stigmatisation d’un culte », tacle, pour sa part, M. Villani.
Face aux craintes de récupération politique, les candidats sont attendus sur la sincérité de leurs promesses. « Il faut faire attention à ce que la condition animale ne serve pas juste d’attrape-voix », avertit l’ex-candidate du Parti animaliste, Hélène Thouy, qui ne donnera aucune consigne de vote. Les associations, elles, mettent en garde contre certaines opérations de communication. Récemment, Eric Zemmour a souhaité pouvoir visiter un refuge pour animaux, désormais un passage quasi obligé pour un politique en campagne. Refus de la Fondation Brigitte Bardot, qui a demandé au candidat d’extrême droite de d’abord s’engager sur des mesures concrètes.
<https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/23/election-presidentielle-2022-la-condition-animale-un-sujet-plus-visible-dans-la-campagne_6118681_6059010.html>
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19- Entretien. « Le prochain président, quel qu’il soit, fera plus pour la condition animale », Le Monde, 23/03/22, 14h56
Propos recueillis par Mathilde Gérard

Pour la philosophe Corine Pelluchon, la domination de l’humain sur la nature et les autres êtres vivants est aujourd’hui questionnée. Un mouvement auquel n’échappent pas les candidats à l’élection présidentielle, qui portent une attention inédite au bien-être animal.
La philosophe Corine Pelluchon, professeure à l’université Gustave-Eiffel et autrice de Manifeste animaliste. Politiser la cause animale (Alma éditeur, 2016, réédité chez Rivages poche en 2021), analyse la place accordée aux animaux dans la campagne présidentielle.
La quasi-totalité des candidats à l’élection présidentielle mentionnent la condition animale dans leur programme. Le sujet a-t-il acquis une légitimité politique ?
Oui, la population attend des réponses concrètes, une amélioration substantielle de la condition animale et cette question n’est plus périphérique. La première raison tient à ce que la condition animale n’est pas seulement importante pour les animaux : elle a aussi une dimension stratégique, car la violence envers les animaux est le miroir d’un modèle de développement aberrant sur le plan environnemental, sanitaire et social.
Le bien-être animal n’est pas séparable de la transition vers un modèle plus soutenable et plus juste. La deuxième raison est que l’attention au bien-être animal témoigne d’une révolution anthropologique dans la manière dont l’humain pense son rapport aux autres êtres sensibles. L’humain n’est pas comme les autres vivants, mais il n’est pas non plus extérieur à la nature. L’avenir, c’est de reconsidérer notre place dans la nature, et nos devoirs ou notre responsabilité à l’égard des autres vivants.
> Lire aussi Election présidentielle 2022 : la condition animale, un sujet plus visible dans la campagne
La condition animale a-t-elle une « couleur » politique ?
La cause animale est aussi la cause de l’humanité, et elle est universelle. De fait, certains partis s’en emparent davantage que d’autres, mais elle appartient à tous. Un consensus se forme sur plusieurs sujets, même si tout le monde n’a pas le même horizon.
Je trouve la campagne actuelle intéressante, avec des propositions de la part de plusieurs candidats. Est-ce qu’il y a de l’opportunisme ? Oui, et c’est normal dans une campagne présidentielle. Cependant, les politiques font partie de la société, qui, dans sa grande majorité, reconnaît que cette question est importante, et ils le comprennent. Je suis persuadée que le prochain président, quel qu’il soit, fera plus de choses pour la condition animale.
> Lire aussi En quelques années, le bien-être animal est devenu une cause politique
Certains sujets, comme la chasse ou l’élevage, restent très clivants…
Pour mettre fin aux cages ou à l’élevage intensif, il faut remettre en cause des structures économiques en place. Il est vrai que la critique du capitalisme est plus facilement portée par la gauche que par la droite, mais presque tous admettent que le modèle actuel de production est problématique.
Quant à la chasse à courre et à la corrida, on touche à des représentations de la virilité et à une image de la puissance de l’humain sur la nature qui construisent l’identité de certains groupes. D’où les résistances. Cependant, on ne peut pas défendre l’empathie et le « care » [souci de l’autre] et tolérer le spectacle d’animaux suppliciés.
Notre rapport aux animaux met en question nos schémas de domination. C’est cela qui est en jeu, comme dans d’autres combats – l’écologie ou le féminisme –, ce qui ne veut pas dire qu’il faille les confondre : chaque combat a son autonomie, mais leur point commun est la dénonciation de la domination des autres, notamment du corps des autres.
Les défenseurs de certaines pratiques de chasse ou de gavage invoquent souvent l’argument de la tradition…
Les traditions sont marquées par ce qui nous a été enseigné depuis des siècles – à savoir que l’humain domine la nature –, et ces représentations socialement construites épousent aussi les hiérarchies sociales. Certains se cramponnent à ces repères identitaires, mais il y a bien des traditions que nous sommes contents d’avoir supprimées. Comment y arrive-t-on ? L’abolition de la peine de mort a nécessité du courage, et elle s’inscrivait dans un progrès moral. Aujourd’hui, la suppression de certaines pratiques cruelles pour les animaux doit être portée à l’agenda politique. Il ne faut pas pour autant mépriser ceux pour qui ces pratiques ont un sens.
L’écologie bouscule notre rapport nature-culture, tout comme le féminisme remet en question bien des schémas. Je crois au progrès : le progrès, dans le passé, cela a été les droits de l’homme et l’égalité hommes-femmes. La prise en compte des intérêts des animaux, c’est la prochaine étape. Cela ne veut pas dire qu’on va tous devenir végans, mais que l’amélioration substantielle de la condition animale est un enjeu moral, olitique et civilisationnel.
<https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/23/le-prochain-president-quel-qu-il-soit-fera-plus-pour-la-condition-animale_6118758_6059010.html>
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Une publication
20- L’enquête sauvage, d’Anne-Sophie Novel, Editions La Salamandre, 09/03/22

Dans son nouveau livre édité par la Salamandre et le mouvement Colibris, la journaliste Anne-Sophie Novel est partie à la rencontre d'experts sur le terrain qui œuvrent pour la biodiversité, mais aussi des naturalistes passionnés, des sportifs, des éducateurs ou encore des photographes animaliers. Au terme d'une investigation de plus d'un an, elle livre une somme de savoirs, de témoignages et d’expériences qui donnent envie de repenser son rapport au vivant, le sens de sa vie et les limites de notre modèle actuel.
L’enquête sauvage, d’Anne-Sophie Novel, Editions La Salamandre, 09/03/22, ISBN : 978-2-88958-442-0, EAN : 9782889584420, 251 pages, 19,99 €.
> En savoir plus :
<https://www.salamandre.org/article/lenquete-sauvage-pourquoi-et-comment-renouer-avec-le-vivant/>
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