[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur aléas climatiques, émissions de GES, dérèglement climatique, Accord de Paris, rapport du Giec & COP27 (vendredi 25 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Ven 25 Mar 08:34:44 CET 2022


Bonjour à tous,

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1- Présidentielle 2022 : le climat, ligne de clivage entre les candidats <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/14/presidentielle-2022-le-climat-ligne-de-clivage-entre-les-candidats_6117377_3244.html>, Le Monde, 14/03/22, 12h30 
2- Publicité : des vols neutres en carbone et de l'essence zéro émission... quand le greenwashing est "institutionnalisé" <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/publicite-des-vols-neutres-en-carbone-et-de-l-essence-zero-emission-quand-le-greenwashing-est-institutionnalise-150654.html>, Novethic, 15/03/22
3- Les incendies de forêt sont 4 fois plus importants et 3 fois plus fréquents depuis 20 ans ! <https://www.futura-sciences.com/planete/breves/foret-incendies-foret-sont-4-fois-plus-importants-3-fois-plus-frequents-depuis-20-ans-6100/>, Futura-sciences, 18/03/22, 12h07
4- A Dunkerque, dans la première usine sidérurgique d'Europe, le pari du captage du CO2 <https://www.lepoint.fr/societe/a-dunkerque-dans-la-premiere-usine-siderurgique-d-europe-le-pari-du-captage-du-co2--18-03-2022-2468761_23.php>, AFP, 18/03/22, 20h12
5- Réchauffement climatique : de combien de mètres va s’élever l’océan après fonte complète du Groenland ? <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/fonte-glaces-rechauffement-climatique-metres-va-elever-ocean-apres-fonte-complete-groenland-97361/>, Futura-sciences, 18/03/22
6- Reportage. Au Mali, les agriculteurs tentent de résister au changement climatique <https://reporterre.net/Au-Mali-les-agriculteurs-tentent-de-resister-au-changement-climatique>, Reporterre, 19/03/22, 20h06
7- L'Antarctique à plus de 30°C au-dessus de la normale cette semaine <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-antarctique-a-plus-de-30-c-au-dessus-de-la-normale-cette-semaine_162296>, AFP, 19/03/22, 21:40
8- Exclusif. Présidentielle : des ONG environnementales ont évalué les programmes des candidats pour le climat <https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-presidentielle-des-ong-environnementales-ont-evalue-les-programmes-des-candidats-pour-le-climat-4100524>, Le JDD, 19/03/22, 23h12
9- La fonte du permafrost menace de relâcher des microbes et du carbone <https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-fonte-permafrost-menace-relacher-microbes-carbone-83908/>, Futura-sciences, 19/03/22
10- Climat : le monde étudie les solutions pour éviter d'aller "les yeux fermés vers la catastrophe" <https://information.tv5monde.com/info/climat-le-monde-etudie-les-solutions-pour-eviter-d-aller-les-yeux-fermes-vers-la-catastrophe>, AFP, 21/03/22, 14:00
11- Décryptage. « C’est sidérant » : l’Antarctique touchée par une vague de chaleur exceptionnelle <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/22/c-est-siderant-l-antarctique-touchee-par-une-vague-de-chaleur-exceptionnelle_6118546_3244.html>, Le Monde, 22/03/22, 03h23 
12- Réchauffement climatique : Ces régions du monde ne seront plus vivables en 2050, selon la Nasa <https://www.20minutes.fr/planete/3257519-20220322-rechauffement-climatique-regions-monde-plus-vivables-2050-selon-nasa>, 20 Minutes avec agence, 22/03/22, 15h54
13- Records de température en Antarctique : qu'est-ce qu'une rivière atmosphérique ? <https://information.tv5monde.com/info/records-de-temperature-en-antarctique-qu-est-ce-qu-une-riviere-atmospherique-449672>, TV5Monde,  22/03/22, 18:22
14- Faute de pluie, le Chili doit repenser son approvisionnement en eau <https://information.tv5monde.com/info/faute-de-pluie-le-chili-doit-repenser-son-approvisionnement-en-eau-449694>, AFP, 22/03/22, 19:00
15- 61% des Français de 20 à 29 ans <https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1091.html>, Actu-environnement, Chiffre du jour, 22/03/22
16- Au Maroc, une sécheresse inédite fait craindre une pénurie d'eau potable <https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/meteo/maroc-une-secheresse-inedite-fait-craindre-une-grave-penurie-d-eau_162344>, Sciences et Avenir avec AFP, 23/03/22, 10h53
17- Six collectivités primées pour leurs actions exemplaires d'adaptation au changement climatique <https://www.actu-environnement.com/ae/news/six-collectivites-primees-life-artisan-action-exemplaire-adaptation-changement-climatique-39319.php4>, Actu-environnement, 23/03/22, 13h25
En audio
18- Podcast. Changement climatique : aux Maldives, la peur de couler <https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/03/23/changement-climatique-aux-maldives-la-peur-de-couler_6118693_5463015.html>, Le Monde, 23/03/22, 05h00 
En images
19- Les six comportements à adopter pour sauver la planète en une infographie <https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/trois-vetements-neufs-par-an-un-long-courrier-tous-les-8-ans-moins-de-viande-voici-six-comportements-a-adopter-pour-sauver-la-planete-150663.html>, Novethic, 18/03/22
Une annonce
20- Dépendance énergétique mise en lumière par la guerre en Ukraine, et autres actualités <https://mailchi.mp/carbone4/les-actualites-de-carbone4-fevrier2022-4858897?e=e8bc95ac27>, Carbone 4, Lettre d’actualité du 21/03/22

Bien à vous,
Florence

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DÉCRYPTAGES DU JOUR : A moins d’un mois du premier tour des présidentielles, journalistes et ONG ont analysé et évalué les programmes rendus publics des candidats en matière climatique. (cf. item 1 & 8)
CONTRESENS DU JOUR : Alors que la loi climat prévoyait une restriction du terme de "neutralité carbone", utilisé à tort et à travers par les entreprises dans les publicités, le décret d'application qui sera bientôt publié est une "véritable machine à écoblanchiment décomplexé". (cf. item 2)
SIDÉRATION DU JOUR : L’est de l’Antarctique a connu un épisode de chaleur sans précédent qui a choqué la communauté scientifique, avec des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison dans une zone connue pour être des plus inhospitalières. (cf. item 7, 11, suite & 13)
IMPACTS DU JOUR : — En raison du réchauffement climatique, les glaces du Groenland pourraient contribuer à une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des prochains siècles. (cf. item 5)
— Sécheresse, inondations, avancée du désert... Le Mali subit de plein fouet les effets du changement climatique. Dans le sud du pays, les agriculteurs d’un village peinent à nourrir tous les habitants. Et la situation risque d’empirer. (cf. item 6)
— La fonte du pergélisol, ou permafrost, s'accélère avec le réchauffement climatique au point que bactéries, virus et particules carbonées pourraient être relâchés dans l’atmosphère. (cf. item 9)
— La Nasa a dévoilé une carte du monde montrant les régions devenues inhabitables d’ici 2050 en raison du réchauffement climatique. (cf. item 12)
— Le lac Peñuelas est l'une des principales sources d'approvisionnement en eau de la région de Valparaiso, dans le centre du Chili. Mais après 12 années de faibles précipitations et le catastrophique hiver 2021, le plus sec jamais enregistré, il disparait irrémédiablement. (cf. item 14)
— Le Maroc est frappé de plein fouet par sa pire sécheresse depuis près de 40 ans. Cette catastrophe fait craindre une sévère pénurie d'eau potable cette année, conséquence du changement climatique et d'une gestion hydrique inefficiente. (cf. item 16)
CHIFFRES DU JOUR : — Entre 1984 et 2018, plus de 28.000 feux de forêt ont été enregistrés aux États-Unis. Depuis 2000 et en conséquence du réchauffement climatique, les incendies sont devenus plus importants, plus fréquents et plus répandus dans le pays. (cf. item 3)
— 61%, c’est la proportion des jeunes Français (20-29 ans) qui s’attendent à devoir déménager dans une autre région ou un autre pays en raison du changement climatique, selon l’édition 2021-2022 de l’enquête sur le climat de la Banque européenne d’investissement (BEI). (cf. item 15)
— Aux Maldives, 80 % du territoire n’excède pas un mètre d’altitude et est directement menacé par la montée des eaux. (cf. item 18)
ALTERNATIVES DU JOUR : — A Dunkerque, dans la plus grande usine d'acier d'Europe, ArcelorMittal teste le captage du CO2 émis par sa propre activité industrielle, responsable du réchauffement climatique. (cf. item 4)
— Les représentants des Etats ont commencé l'examen du nouveau rapport du Giec sur les solutions pour réduire les émissions, préparé par 278 chercheurs de 65 pays, et qui doit être publié le 4 avril à l'issue de deux semaines d'âpres discussions. (cf. item 10)
— Les solutions fondées sur la nature sont au cœur des approches de restauration de territoires exposés à des risques de chaleurs extrêmes, de submersion marine et de pertes de récoltes qui affectent désormais toutes les régions françaises. (cf. item 17)
— Une nouvelle étude britannique révèle six actions qui pourraient faire toute la différence pour maintenir la température sous 1,5°C. (cf. item 19)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
> Plan de relance, loi climat... Décryptage et propositions pour des avancées écologiques et sociales qui comptent <http://www.fondation-nature-homme.org/sites/default/files/presse/dp-plan-relance-fnh.pdf>
> Le temps est venu de poser les premières pierres d’un nouveau monde <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/le-temps-est-venu-lappel-de-nicolas-hulot-pour-poser-les-premieres-pierres-dun-nouveau-monde/>
> 10 mesures pour juger de la pertinence des programmes des candidats aux élections municipales <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/ecolos-et-sociales-les-prochaines-municipales>
> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
> Guide en ligne. 7 propositions pour contribuer au grand débat national <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/7-propositions-pour-contribuer-au-grand-debat-national/>
> Pétition. L’Affaire du Siècle. Climat : stop à l’inaction, demandons justice ! <https://laffairedusiecle.net/>
> Let’sbio ! Le Bonus cantine Bio et Locale <https://www.letsbio.org/>
> 30 gestes et astuces pour réduire sa conso d’énergie <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/economies-denergie-au-quotidien-trucs-et-astuces-pour-depenser-moins/>
> Groupe Facebook "Infos et astuces pour économiser l’énergie <https://www.facebook.com/groups/208132273169772/?utm_campaign=GE2018&utm_medium=E5&utm_source=GE2018E516>"
> Une collection de vidéos pour décrypter les enjeux écologiques et climatiques <https://www.youtube.com/playlist?list=PLh--7obE3XQ4Ku7J6VzsvlsKayQqvJTq9>
> Pétition. TAFTA, CETA : des traités climaticides qui menacent nos démocraties. <http://fondation-nicolas-hulot.org/action/tafta-ceta-des-traites-climaticides-qui-menacent-nos-democraties/?_ga=1.254849352.1537587716.1214298697>
> Crèches : arrêtons d’intoxiquer nos enfants <https://www.youtube.com/watch?v=FMjygtDmPSM>
> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Présidentielle 2022 : le climat, ligne de clivage entre les candidats, Le Monde, 14/03/22, 12h30 
Audrey Garric et Stéphane Mandard

A moins d’un mois du premier tour, « Le Monde » a décrypté les programmes rendus publics en matière climatique. Si une grande partie de la gauche en fait un axe majeur de réforme et prône une évolution des comportements, la droite défend une vision tournée vers la technologie, et l’extrême droite minimise le sujet. 
« Look up ! » A moins d’un mois du premier tour de l’élection présidentielle, plusieurs dizaines de milliers de personnes ont marché un peu partout en France, samedi 12 mars, pour réclamer que la campagne électorale se préoccupe de « l’urgence climatique ». Un écho aux protagonistes du film Don’t Look upconfrontés à une comète qui s’apprête à anéantir l’humanité. « Il y a une forme de déni de débat démocratique sur le climat, malgré la forte attente de la population », estime la climatologue Valérie Masson-Delmotte, présente à la marche.
> Lire aussi Pourquoi la crise climatique ne parvient pas à émerger dans la campagne présidentielle
Si le climat est très peu présent dans les débats, qu’en est-il dans les programmes ? Le Monde a sollicité les équipes de campagne (seule celle de la candidate du Rassemblement national, Marine Le Pen, n’a pas répondu) et passé au crible les propositions des huit principaux candidats pour lutter contre le dérèglement climatique.
Elles sont parfois bien cachées (le « programme environnement » du candidat de Reconquête !, Eric Zemmour, tient sur un feuillet, quand son « programme automobiliste » se décline sur cinq pages) voire introuvables (parmi les « 22 mesures pour 2022 » de Marine Le Pen, pas une seule ne concerne la question climatique et aucun « livret thématique » ne lui est consacré, à la différence du tourisme ou de la protection animale). Le projet pour la France de Valérie Pécresse (Les Républicains, LR) n’oublie pas le sport mais fait pour l’heure l’impasse sur le climat : « C’est une question de jours », assure Jean Rottner, l’un de ses conseillers « urgence écologique » et président du conseil régional du Grand-Est, qui en a donné les grandes lignes au Monde.
A contrario, les réponses à la crise écologique constituent la colonne vertébrale des projets portés par Yannick Jadot (Europe Ecologie-Les Verts, EELV), Jean-Luc Mélenchon (La France insoumise, LFI) et, dans une moindre mesure, Anne Hidalgo (Parti socialiste, PS), qui imbriquent les problématiques écologiques et sociales. Sur les 180 propositions du candidat communiste, Fabien Roussel, près d’une trentaine visent à « relever l’enjeu climatique ». Quant à Emmanuel Macron, l’un de ses « relais transition écologique », le député (La République en marche, LRM) de l’Isère Jean-Charles Colas-Roy assure qu’elles trouveront toute leur place dans le programme que le candidat doit dévoiler prochainement et qu’elles dessineront les contours d’« une grande nation écologique » tout juste esquissée dans sa récente lettre aux Français.
> Lire aussi « Plus d’excuses ni de greenwashing » : après le rapport du GIEC, de nouveaux appels au sursaut
Un clivage droite-gauche « bien plus clair que par le passé »
Un constat se dégage : « L’écologie fait apparaître un clivage entre droite et gauche, en termes d’ambition, bien plus clair que par le passé », relève le politologue Daniel Boy, directeur de recherche au Cevipof. Alors qu’à l’extrême droite, « le climat n’est pas un sujet », LR et LRM proposent une « réponse technologique sans remise en cause des modes de vie, qui ne permettra pas d’atteindre les objectifs climatiques », évalue Anne Bringault, coordinatrice des programmes au Réseau Action Climat. « Le lien de causalité entre un système économique basé sur les énergies fossiles et la crise climatique est escamoté par tous les candidats, de Macron à Zemmour », abonde Clément Sénéchal, chargé de mission climat à Greenpeace France.
Finalement, seuls EELV, LFI, et le PS détaillent des « mesures complètes permettant de lutter contre le changement climatique dans un esprit de justice sociale », estime Anne Bringault. En particulier, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon montrent « une volonté de réarticuler l’ordre économique et social autour de l’impératif climatique, plutôt que d’en faire une réflexion annexe ou une case à cocher en bas du programme », selon Clément Sénéchal.
Illustration de cette place centrale, Yannick Jadot (tout comme Anne Hidalgo) souhaite instaurer une « règle d’or climatique », c’est-à-dire considérer toutes les décisions au regard de leur empreinte carbone, et inscrire la protection du climat dans la Constitution – l’une des demandes de la convention citoyenne pour le climat.
Jean-Luc Mélenchon, qui fait de la planification écologique le pivot de son projet, défend, lui, une « règle verte » (ne pas prélever dans la nature plus de ressources qu’elle ne peut reconstituer), également inscrite dans la norme suprême. Tous les trois portent un ISF climatique, un impôt de solidarité sur la fortune qui inclurait l’empreinte carbone des avoirs financiers.
Valérie Pécresse, dont la lutte contre le dérèglement climatique s’inscrit dans la « réindustrialisation » de la France, défend de son côté une « croissance durable », qui s’appuierait sur le recyclage, la production locale, et des « innovations de rupture », avance Jean Rottner, comme l’hydrogène ou le captage et le stockage du CO2. Une approche voisine de celle revendiquée par Emmanuel Macron durant son quinquennat.
Exception notable à ce clivage droite gauche, celle du communiste Fabien Roussel dont « le discours reprend le thème ancré à droite de “l’écologie punitive” », note Daniel Boy, auquel le candidat oppose son « pragmatisme ». « Nous devons faire en sorte que la France des jours heureux s’engage dans la révolution écologique, mais sans en faire pâtir ceux qui vivent déjà difficilement », a ainsi déclaré le candidat, tout en promettant de reprendre « 90 % » des propositions de la convention citoyenne sur le climat.
Fabien Roussel s’exprimait lors du premier débat consacré au climat, organisé par les ONG de « l’affaire du siècle », dimanche 13 mars, sur Twitch, les chaînes de télévision ayant refusé de l’organiser. « Il tente de reconquérir un électorat populaire qui hésite souvent avec l’extrême droite, n’est pas séduit par l’écologie, et est davantage préoccupé par l’emploi », analyse Daniel Boy.
Un front pronucléaire large et hétéroclite
L’examen des objectifs climatiques confirme ces divergences. Alors que l’extrême droite n’aborde pas le sujet, Emmanuel Macron et Valérie Pécresse plaident pour une accélération des efforts afin d’appliquer le nouvel objectif européen de − 55 % d’émissions d’ici à 2030. Jean-Luc Mélenchon et Yannick Jadot vont plus loin, en proposant de viser − 65 %, le premier à l’échelle française, le second à l’échelle européenne.
Les mesures proposées pour limiter les émissions du secteur de l’énergie, et en particulier d’électricité, illustrent les différences d’approche. D’un côté, une grande partie de la gauche défend l’atteinte de 100 % d’énergies renouvelables et une sortie de l’atome, plus ou moins rapide, en raison des risques en termes de sûreté, rendus très concrets par la guerre en Ukraine, et de la question non résolue de la gestion des déchets. De l’autre, un front pronucléaire large et hétéroclite se dessine. Emmanuel Macron, qui avait débuté son mandat en fermant la centrale de Fessenheim, a décidé de relancer massivement le nucléaire, avec la construction de six EPR 2, ainsi que la prolongation de la durée de vie de « tous les réacteurs qui peuvent [le supporter] ». Il souhaite également développer fortement le solaire et l’éolien en mer.
> Lire aussi « Notre addiction aux énergies fossiles nourrit le réchauffement climatique et finance la guerre qui nous menace »
Fabien Roussel se rapproche de cette position : il prône la construction d’au moins six nouveaux EPR et un moratoire sur la fermeture des quatorze réacteurs qui était prévue d’ici à 2035. De la même manière, Valérie Pécresse souhaite supprimer l’objectif de baisse du nucléaire à 50 % du mix électrique, lancer la construction de six EPR dont quatre à démarrer d’ici à 2035, développer l’hydroélectricité et permettre aux habitants de refuser des projets éoliens.
Eric Zemmour va plus loin en revendiquant « au moins » quatorze EPR supplémentaires et la prolongation de la durée de vie des réacteurs actuels jusqu’à au moins 60 ans. A l’instar de son rival d’extrême droite, Marine Le Pen propose d’« arrêter les projets éoliens et de démanteler progressivement les parcs existants ».
Le domaine des transports, principal secteur émetteur du pays (31 % des rejets carbonés), fait apparaître un consensus sur la nécessité d’électrifier le parc automobile « mais pas sur la vitesse à laquelle on fait la transition de cette industrie, qui est l’un des enjeux-clés pour le climat », note Anne Bringault. Le 7 mars, à Poissy (Yvelines), Emmanuel Macron a annoncé qu’il voulait « démultiplier » les primes à la conversion dont environ un million d’automobilistes ont bénéficié pendant le quinquennat pour acheter un véhicule moins polluant.
Seul Yannick Jadot souhaite mettre fin à la vente des voitures thermiques dès 2030, tandis qu’Emmanuel Macron et Valérie Pécresse s’en tiennent à l’objectif actuel de 2040. « Jean-Luc Mélenchon, Anne Hidalgo et Fabien Roussel ne s’expriment pas sur la fin de vente des véhicules essence et diesel de manière explicite », poursuit Anne Bringault. Le candidat communiste se démarque une fois encore à gauche : il propose d’accorder la prime à la conversion, y compris pour l’acquisition de véhicules essence et diesel récents (Crit’air 2) quand elle exclut ces derniers aujourd’hui.
En finir avec les « passoires thermiques »
La voiture reste centrale dans beaucoup de programmes et « très peu de candidats assument de réduire véritablement sa place, même avec un accompagnement », note Lucile Schmid, vice-présidente du think tank La Fabrique écologique, un « malaise » hérité du conflit des « gilets jaunes ». Une partie des candidats évoquent toutefois des mesures en faveur du vélo (Yannick Jadot propose d’en fournir un à chaque jeune, Valérie Pécresse veut augmenter à 500 euros la prime à l’achat d’un vélo à assistance électrique pour tous les Français), et la majorité se prononce en faveur des transports en commun (Fabien Roussel souhaite leur gratuité en milieu urbain).
A l’exception de l’extrême droite, la plupart des candidats défendent des investissements massifs dans le ferroviaire, notamment au bénéfice des « petites lignes ». Enfin, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon proposent d’interdire les lignes aériennes lorsque le trajet en train dure moins de quatre heures, comme le préconisait la convention citoyenne pour le climat.
Pour l’agriculture, autre grand secteur émetteur de gaz à effet de serre, Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon défendent tous deux, avec des différences sur les dates, 100 % de produits bio, locaux et moins carnés dans la restauration collective, la baisse du cheptel bovin ou la sortie de l’élevage industriel.
Valérie Pécresse propose de rémunérer les services environnementaux rendus par les agriculteurs, par la vente de crédits carbone, une idée également défendue par Emmanuel Macron. A ce stade, elle n’a en revanche pas de proposition spécifique concernant l’élevage – la principale source d’émissions –, pas plus que Marine Le Pen ou Eric Zemmour. Tous deux désirent développer globalement le bio, le local et favoriser les produits français.
Point de consensus, les candidats appellent tous à accélérer la rénovation des bâtiments. Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Fabien Roussel promettent un plan massif, respectivement de 5 milliards d’euros par an, 10 milliards et jusqu’à 20 milliards, avec l’ambition d’en finir avec les « passoires thermiques ». La candidate du PS veut instaurer une « prime climat » pour permettre « la rénovation complète » de 760 000 logements privés par an. Emmanuel Macron mise aussi sur la rénovation de 700 000 logements par an. Quant à Valérie Pécresse, elle veut doubler le rythme actuel des rénovations énergétiques dites « performantes » des logements, avec des aides transférées aux régions, et atteindre 50 % de bâtiments publics rénovés d’ici à 2030.
> Lire aussi Les passoires thermiques, sujet crucial de la loi Climat à l’Assemblée nationale
Enfin, Marine Le Pen souhaite mettre en place un plan de réhabilitation de l’habitat ancien et propose de subventionner le remplacement des chaudières à fioul par des pompes à chaleur électriques. « La grande différence entre les candidats porte sur les moyens alloués à la rénovation. Seule la gauche et les écologistes font des propositions précises sur le financement, la formation [des artisans] et l’accompagnement des ménages », indique Anne Bringault.
Le financement, nerf de la guerre
Le nerf de la guerre de la transition écologique réside dans son financement. L’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) a évalué les budgets climat d’Anne Hidalgo, Yannick Jadot, Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Valérie Pécresse et Eric Zemmour afin de « tester la cohérence de leur stratégie ». Ils présentent de fortes disparités. Seuls trois candidats, Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et, dans une moindre mesure, Anne Hidalgo sont « prêts » et arrivent devant les électeurs avec « des propositions qui relèvent en grande partie les défis budgétaires clés » (énergie, rénovation, alimentation, etc.) identifiés par l’I4CE, analyse Charlotte Vailles, sa cheffe de projet industrie, énergie et climat.
Valérie Pécresse, elle, n’a pas, dans l’immédiat, de budget complet et chiffré mais« nous voyons se dessiner une stratégie de financement de la transition », affirme Charlotte Vailles. Marine Le Pen et Eric Zemmour n’ont quant à eux « ni l’un ni l’autre ». L’I4CE analysera le budget climat du candidat Macron lorsqu’il sera disponible : « Il sera ambitieux et responsable, crédible dans sa mise en œuvre », promet Jean-Charles Colas-Roy.
Sans surprise, les stratégies de financement sont contrastées. Jean-Luc Mélenchon, Yannick Jadot et Anne Hidalgo assument une forte intervention de l’Etat, en proposant une hausse des investissements publics de 45 milliards, 25 milliards et 14 milliards d’euros par an respectivement, et un renforcement du cadre réglementaire et fiscal. « Cela pose des questions d’acceptabilité », prévient l’I4CE. A l’inverse, Valérie Pécresse veut mobiliser l’épargne en créant un Livret vert (fusion des livrets A et de développement durable) qui permettrait d’affecter 120 milliards d’euros à la transition écologique, selon son équipe. « On peut douter que cela soit suffisant, notamment pour la rénovation des logements »,estime le think tank. Fabien Roussel, dont le programme n’a pas été analysé par l’institut, promet quant à lui un « fonds écologique et social » de 140 milliards d’euros abondé par le public, le privé et la création monétaire.
L’I4CE note toutefois des consensus, comme la volonté de supprimer progressivement les subventions aux énergies fossiles, la transparence sur l’usage des recettes de la fiscalité écologique et l’accompagnement des ménages – des « héritages » de la crise des « gilets jaunes », note Benoît Léguet, le directeur de l’I4CE.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : le fossé se creuse entre Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon au sujet de l’embargo des hydrocarbures russes
Les positions des candidats évolueront-elles devant la guerre en Ukraine, qui illustre le danger de la dépendance aux énergies fossiles et relance le débat sur la sobriété énergétique ? Cette question, présente chez Yannick Jadot, irrigue le programme de Jean-Luc Mélenchon, qui veut diviser par trois la consommation d’énergie primaire d’ici à 2050. Valérie Pécresse se prononce pour « la chasse au gaspi ». Le président candidat, quant à lui, a prévenu qu’il faudrait diminuer de 40 % la consommation énergétique d’ici à 2050. « Sobriété n’est pas décroissance », commente son « relais » Jean-Charles Colas-Roy.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/14/presidentielle-2022-le-climat-ligne-de-clivage-entre-les-candidats_6117377_3244.html>
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2- Publicité : des vols neutres en carbone et de l'essence zéro émission... quand le greenwashing est "institutionnalisé", Novethic, 15/03/22
Marina Fabre Soundron

Alors que la loi climat prévoyait une restriction du terme de "neutralité carbone", utilisé à tort et à travers par les entreprises dans les publicités, le décret d'application qui sera bientôt publié est une "véritable machine à écoblanchiment décomplexé", note le cabinet Carbone 4. Une déception pour les défenseurs de l'environnement alors que les allégations de "neutralité carbone" perdent de plus en plus leurs sens, au point de se retourner contre les entreprises.
Une entreprise peut-elle affirmer dans une publicité que sa livraison est neutre en carbone, que sa station-service est zéro carbone ou qu’elle la première compagnie aérienne "zéro émission nette de CO2" ? C’est ce que doit trancher le décret d’application de la loi relative à l’encadrement des allégations de "neutralité carbone". L’été dernier, dans le cadre de la loi climat, les Parlementaires avaient en effet adopté un projet interdisant d’affirmer dans une publicité "qu’un produit ou un service est neutre en carbone ou d’employer toute formulation de signification ou de portée équivalente à moins que l’annonceur rende aisément disponible" plusieurs éléments. 
Les entreprises peuvent en effet échapper à cette règle si elles fournissent un bilan d’émissions de gaz à effet de serre intégrant les émissions directes ou indirectes du produit ou du service, si elles présentent une démarche de réduction des émissions ou encore les modalités de compensation des émissions résiduelles. Des conditions déjà très critiquées par des spécialistes, dont le cabinet Carbone 4, qui évoque une "véritable machine à éco-blanchiment décomplexé". "Le seul espoir était que le décret d’application de la loi fixe des niveaux d’exigences suffisamment ambitieux pour les critères en question, afin de créer les bons garde-fous", écrit dans une note César Dugast, coresponsable du pôle neutralité carbone du cabinet. Or, cela semble loin d’être le cas. 
>> Suite à lire à :
<https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/publicite-des-vols-neutres-en-carbone-et-de-l-essence-zero-emission-quand-le-greenwashing-est-institutionnalise-150654.html>
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3- Les incendies de forêt sont 4 fois plus importants et 3 fois plus fréquents depuis 20 ans !, Futura-sciences, 18/03/22, 12h07
Nathalie Mayer, journaliste

Entre 1984 et 2018, plus de 28.000 feux de forêt ont été enregistrés aux États-Unis. Sur des images satellites ou consignés dans des historiques. Des chercheurs de l’université du Colorado (États-Unis) ont étudié ces données. Et ils en concluent que depuis 2000, comme une conséquence du réchauffement climatique, les incendies sont devenus plus importants, plus fréquents et plus répandus dans le pays.
La moyenne des surfaces brûlées chaque année par les feux de forêt est passée, dans l'ouest des États-Unis, d'environ 4.000 km2 sur les deux décennies avant 2000 à plus de 14.000 km2 sur les deux décennies après 2000. Dans les Grandes Plaines, elle est passée de 1.200 km2 brûlés à quelque 3.300 km2.
La fréquence des feux de forêt a doublé dans l'ouest et dans l'est. Et même quadruplée dans les Grandes Plaines.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/breves/foret-incendies-foret-sont-4-fois-plus-importants-3-fois-plus-frequents-depuis-20-ans-6100/>
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4- A Dunkerque, dans la première usine sidérurgique d'Europe, le pari du captage du CO2, AFP, 18/03/22, 20h12

Jaunes et rutilants, les tuyaux courent le long des boyaux de métal qui ont aspiré les fumées du haut fourneau.
A Dunkerque, dans la plus grande usine d'acier d'Europe, ArcelorMittal teste le captage du CO2 émis par sa propre activité industrielle, responsable du réchauffement climatique.
Au lieu d'être relâché dans l'atmosphère ou récupéré pour chauffer des bâtiments, le gaz sidérurgique est acheminé dans les tuyaux jaunes jusqu'à une tour métallique toute neuve, une "colonne d'absorption et de régénération" d'une vingtaine de mètres de haut.
Là, le gaz est filtré à travers un dédale de tuyaux et de colonnes remplies d'un solvant.
Séparé de l'azote, le dioxyde de carbone (CO2) est isolé, et finalement capturé.
L'enjeu de cette usine à gaz flambant neuve est de pouvoir continuer à produire de l'acier sans émettre de dioxyde de carbone (CO2).
Un objectif d'autant plus impératif que les scientifiques du GIEC qui se réunissent à partir de lundi prédisent que le seuil de réchauffement de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle pourrait être atteint autour de 2030.
A terme, l'objectif du deuxième sidérurgiste mondial est de parvenir à la neutralité carbone en 2050. D'ici à 2030, il a affiché son ambition de réduire ses émissions de 25 % au plan mondial, et de 35 % en Europe.
En France, il prévoit d'avancer plus vite, en réduisant ses émissions de 40 % d'ici à 2030, grâce à de substantielles aides publiques issues du plan de relance post-covid.
Une tâche énorme. Car pour chaque tonne d'acier incandescent produite, le groupe émet "1,8 tonne de CO2", rappelle à l'AFP Emmanuel Deneuville, directeur du programme décarbonation d'ArcelorMittal France.
>> Suite à lire à :
<https://www.lepoint.fr/societe/a-dunkerque-dans-la-premiere-usine-siderurgique-d-europe-le-pari-du-captage-du-co2--18-03-2022-2468761_23.php>
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5- Réchauffement climatique : de combien de mètres va s’élever l’océan après fonte complète du Groenland ?, Futura-sciences, 18/03/22
Karine Durand, Spécialiste météo extrême et environnement

En raison du réchauffement climatique, les glaces du Groenland pourraient contribuer à une élévation du niveau de la mer de plusieurs mètres au cours des prochains siècles. Cependant, les efforts d'atténuation du réchauffement climatique pourraient largement réduire ce risque si les émissions de gaz à effet de serre sont limitées. 
L'un des plus graves effets du changement climatique est la hausse du niveau de la mer, en grande partie liée à la fonte des glaciers et des calottes glaciaires. Cette hausse du niveau de la mer conduira nécessairement à la submersion de nombreuses terres habitées, et donc à l'explosion du nombre de réfugiés climatiques.
L'Université de Cambridge a simulé l'évolution des glaces du Groenland jusqu'à l'an 3000 pour comprendre l'impact du changement climatique du XXIe siècle sur les siècles suivants. Les professeurs de l'Université ont utilisé le modèle international ISMIP6 (Ice Sheet Model Intercomparison Project for the Coupled Model Intercomparison Project Phase 6) pour étudier plusieurs scénarios : douze configurations dans lesquelles le réchauffement continue de manière ininterrompue jusqu'à l'an 3000 de la même manière qu'il évolue actuellement jusqu'en 2100, et deux autres hypothèses dans lesquelles les émissions de gaz à effet de serre sont en diminution jusqu'en 3000. Les chercheurs ont utilisé les projections climatiques disponibles jusqu'en 2100, au vu de la tendance actuelle des émissions de gaz à effet de serre. Ces 20 dernières années, l'intensité de la fonte des glaces s'est produite six fois plus vite que le rythme estimé avant la révolution industrielle.  
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/fonte-glaces-rechauffement-climatique-metres-va-elever-ocean-apres-fonte-complete-groenland-97361/>
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6- Reportage. Au Mali, les agriculteurs tentent de résister au changement climatique, Reporterre, 19/03/22, 20h06
Céline Legay et Paloma Laudet, Région de Koulikoro (Mali), reportage

Sécheresse, inondations, avancée du désert... Le Mali subit de plein fouet les effets du changement climatique. Dans le sud du pays, les agriculteurs d’un village peinent à nourrir tous les habitants et cherchent des solutions. Mais la situation risque d’empirer.
Drapée dans son étoffe bigarrée, Awa longe doucement les rangées de laitues, oignons et autres légumes. Malgré ses 70 printemps passés, la maraîchère continue d’œuvrer dans ce potager qu’elle partage avec d’autres cultivatrices. En ce début d’année, le constat est sans appel : « Les récoltes ne sont pas bonnes, souffle-t-elle. Malgré nos prières, la pluie n’a pas été suffisante l’an dernier. Aujourd’hui, nos réserves d’eau sont trop minces et la terre n’est pas favorable à la culture. » Adossée au puits quelques mètres plus loin, Nayouma acquiesce. « Je puise depuis tôt ce matin, mais le niveau est très bas. Je suis fatiguée. »
Nous sommes à Ndjinina, village malien d’une centaine d’âmes situé à près de 130 kilomètres de Bamako, la capitale. Dans cette localité rurale, tout le monde ou presque dépend de l’agriculture et de l’élevage pour se nourrir et espérer générer un petit revenu. Une vulnérabilité face à la météo, exacerbée ces dernières années par les irrégularités saisonnières observées dans cette zone semi-aride, par essence en proie à la sécheresse, mais également dans le reste du pays.
« Quand j’ai commencé il y a dix ans, tout était plus simple, témoigne Awa. Aujourd’hui les cultures sont plus souvent gâchées à cause du manque d’eau ou des inondations. C’est désormais très difficile d’en vivre. Le peu que nous récoltons sert à nourrir nos familles, et encore, c’est insuffisant. Je ne gagne plus d’argent grâce à cette activité. »
>> Suite à lire à :
<https://reporterre.net/Au-Mali-les-agriculteurs-tentent-de-resister-au-changement-climatique>
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7- L'Antarctique à plus de 30°C au-dessus de la normale cette semaine, AFP, 19/03/22, 21:40

L'est de l'Antarctique a enregistré cette semaine des températures exceptionnellement élevées, plus de 30°C au-dessus de la normale, ont indiqué des experts sur Twitter.
La base de recherche de Concordia, installée sur le Dome C du plateau antarctique à plus de 3.000 mètres d'altitude, a enregistré vendredi une "chaleur" record de -11,5°C, "record absolu tous mois confondus, battant les -13,7°C du 17 décembre 2016", a twitté Etienne Kapikian, prévisionniste chez Météo-France.
Alors que les températures devraient avoir chuté avec la fin de l'été austral, la base Dumont d'Urville, installée elle sur la côte de la Terre Adélie, a établi un record de douceur pour un mois de mars, avec +4,9°C, et une température minimale record de +0,2°C le 18 mars.
"Les journées sans gel sont occasionnelles à (Dumont d'Urville), mais elles ne s'étaient jamais produites après le 22 février (en 1991)", a noté sur Twitter Gaëtan Heymes, de Météo-France.
Il a décrit un "événement historique de douceur sur l'est" du continent glacé, avec des températures de 30 à 35°C au-dessus des normales saisonnières.
"C'est le moment où les températures devraient rapidement chuter, depuis le solstice d'été en décembre", a noté Jonathan Wille, chercheur à l'institut des géosciences de l'environnement à Grenoble.
"Cette vague de chaleur dans l'Antarctique change ce que nous pensions possible pour la météo antarctique", a-t-il ajouté sur Twitter.
Même s'il n'est pas possible au moment précis où un événement se produit de l'attribuer au changement climatique, un des signes les plus clairs du réchauffement de la planète est la multiplication et l'intensification des vagues de chaleur.
Les pôles se réchauffent encore plus vite que la moyenne de la planète qui a gagné en moyenne environ +1,1°C depuis l'ère pré-industrielle.
Cette vague de chaleur dans l'est de l'Antarctique intervient alors que fin février, la banquise de l'Antarctique avait atteint sa superficie la plus petite enregistrée depuis le début des mesures satellites en 1979, avec moins de 2 millions de km2, selon le centre de recherche américain National Snow and Ice Data Center.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/l-antarctique-a-plus-de-30-c-au-dessus-de-la-normale-cette-semaine_162296>
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8- Exclusif. Présidentielle : des ONG environnementales ont évalué les programmes des candidats pour le climat, Le JDD, 19/03/22, 23h12
Anne-Charlotte Dusseaulx & Arthur Nazaret

Les principales ONG environnementales réunies dans le Réseau Action Climat ont décrypté les programmes des candidats à l'élection présidentielle et attribuent leurs bonnes et mauvaises notes.
Des candidats sur le gril. Alors que la question climatique peine à émerger dans le débat présidentiel , le Réseau Action Climat (RAC), qui regroupe une trentaine d’associations (Action contre la faim, Fondation pour la Nature et l’Homme, France Nature Environnement, Greenpeace, Oxfam, Secours catholique, WWF), s’est livré à une étude en profondeur des principaux programmes en la matière. Feux vert, orange ou rouge viennent sanctionner chacun des sept axes retenus : transport, industrie, agriculture, logement, énergie, international, finance. Le JDD vous révèle ce classement en exclusivité.
• Yannick Jadot : six feux verts et un feu orange
Le candidat écologiste est-il à la hauteur sur le climat ? Oui, répond le RAC. À un point près, puisque Yannick Jadot n’obtient qu’un feu orange sur l’international. Le RAC estime qu’il « reste vague concernant l’arrêt du financement des énergies fossiles à l’étranger ». Pour le reste, rien à redire : « résolument ambitieux » sur les transports, « programme complet et précis » sur l’agriculture et l’alimentation, « feuille de route claire » sur les énergies renouvelables… Quelques axes d’amélioration sont notifiés : « Des mesures un peu plus précises auraient pu être développées pour le soutien aux élevages durables », peut-on lire.
• Jean-Luc Mélenchon : six feux verts et un feu orange
Depuis sa première candidature à la présidentielle, Jean-Luc Mélenchon ne cesse de montrer patte verte. Le RAC semble y être sensible : il salue notamment sa volonté de limiter le trafic aérien et de « diminuer le recours à la voiture individuelle ». Alors que le thème de l’alimentation a émergé dans cette campagne, le RAC se félicite de son objectif de 100 % de bio et de local dans les cantines scolaires. « Il est le seul candidat à proposer un objectif de réduction de 50 % de la consommation moyenne de protéines animales », ajoute le rapport. Seul bémol, avec un feu orange : l’international. Le candidat ne dit rien sur l’aide aux pays du Sud touchés par des dégâts irrémédiables liés au changement climatique.
• Valérie Pécresse : sept feux rouges
Valérie Pécresse aurait-elle tout faux ? Pas totalement. Sur les transports, le RAC reconnaît que la candidate propose « un nombre important de mesures » mais qu’elles « ne sont pas à la hauteur ». À plusieurs reprises, un manque de précision est pointé du doigt : ses propositions sont « peu détaillées » sur la décarbonation de l’industrie ou sur le doublement promis du rythme actuel de rénovation énergétique des logements. La volonté de contrôler l’éolien risque par ­ailleurs « de restreindre cette énergie », s’inquiète l’organisation, qui note aussi « les rares mesures​ » de la candidate pour « verdir le budget de l’État ».
• Emmanuel Macron : sept feux rouges
« Incomplet », « parcellaire » : le jugement est sévère. Seules, ou presque, la planification écologique et la taxe carbone aux frontières retiennent positivement l’attention du RAC. Le volet transports ? Emmanuel Macron  « passe à côté de l’enjeu de la réduction des émissions du secteur », avec un programme « uniquement tourné vers le ­véhicule électrique ». La rénovation des logements ? « Très en deçà du minimum ». Le RAC regrette aussi qu’il n’y ait « aucune mesure de politique climatique internationale » et que le candidat ne s’intéresse pas au « verdissement du budget de l’État ». « Les programmes de Pécresse et Macron sont très proches, les différences sont dans les non-dits », estime Anne Bringault, coordinatrice des programmes du Réseau Action Climat.
• Marine Le Pen : sept feux rouges
C’est peu de dire que Marine Le Pen n’a pas convaincu. Avec sa réduction de la TVA sur les carburants, son programme en matière de transports est « incompatible avec les objectifs nationaux de baisse des émissions de gaz à effet de serre » de ce secteur. Pis, « la transition environnementale de l’industrie lourde est inexistante »,souligne le RAC. Dans le domaine de l’agriculture, « rien n’est proposé pour accélérer la transition agroécologique et fournir une alimentation saine ». Alors que le RAC préconise d’aller vers les énergies 100 % renouvelables, il regrette que Le Pen compte « démanteler » les éoliennes et s’appuyer « uniquement​ » sur l’industrie nucléaire.
• Éric Zemmour : sept feux rouges
Une expression revient à plusieurs reprises : « aucune mesure n’est proposée pour… ». C’est le cas pour la transition agroécologique, pour la diplomatie climatique ou pour un « verdissement du budget de l’État ». Dans le secteur des transports, le projet d'Éric Zemmour est « incompatible avec les objectifs nationaux de baisse des émissions de gaz à effet de serre​ ». Sa proposition d’augmenter les vitesses autorisées est vue comme « néfaste pour le climat ». Quant à la rénovation des logements, le candidat demeure en « complet décrochage par rapport à l’importance des enjeux en la matière​ ».
• Anne Hidalgo et Fabien Roussel entre orange et rouge
Le programme d’Anne Hidalgo est jugé trop imprécis. Le candidat communiste Fabien Roussel obtient cinq feux orange et deux rouges. Il lui est notamment reproché de ne rien prévoir, dans la restauration collective, « pour favoriser une alimentation moins carnée ».
<https://www.lejdd.fr/Politique/exclusif-presidentielle-des-ong-environnementales-ont-evalue-les-programmes-des-candidats-pour-le-climat-4100524>
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9- La fonte du permafrost menace de relâcher des microbes et du carbone, Futura-sciences, 19/03/22
Dorian De Schaepmeester, rédacteur scientifique

La fonte du pergélisol, ou permafrost, s'accélère avec le réchauffement climatique. Au cœur de ces étendues glacées que l'on peut observer dans certaines régions du monde, bactéries, virus et particules carbonées pourraient être lâchés dans l'atmosphère, selon un article publié par le Jet Propulsion Laboratory (JPL).
La crise climatique n'est pas seulement responsable de la montée des eaux, mais aussi de l'augmentation de carbone dans l'atmosphère et peut-être bientôt de microbes. Dans un article publié le 9 mars 2022, le Jet Propulsion Laboratory (JPL), antenne de la Nasa en charge de missions d'exploration spatiale telles que Perseverance ou Curiosity, explique que la fonte du pergélisol pourrait libérer dans l'atmosphère de fortes doses de particules carbonées et des bactéries, virus et microbes. Cette analyse se base sur une étude publiée dans la revue Nature le 11 janvier 2022, portant un regard sur les émissions de carbone dans le cercle polaire arctique. Au cours du XXIesiècle, la fonte pourrait réellement devenir une véritable bombe à retardement climatique et biologique.
>> Suite à lire à :
<https://www.futura-sciences.com/planete/actualites/rechauffement-climatique-fonte-permafrost-menace-relacher-microbes-carbone-83908/>
En savoir plus :
> Thawing Permafrost Could Leach Microbes, Chemicals Into Environment <https://www.jpl.nasa.gov/news/thawing-permafrost-could-leach-microbes-chemicals-into-environment>, Nasa – Jet Propulsion Laboratory (JPL), March 9, 2022
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10- Climat : le monde étudie les solutions pour éviter d'aller "les yeux fermés vers la catastrophe", AFP, 21/03/22, 14:00
Amélie Bottollier-Depois

Au moment où la guerre en Ukraine met en lumière des économies accros aux hydrocarbures, 195 pays se penchent à partir de lundi sur les scénarios pouvant permettre de limiter le réchauffement de la planète et éviter d'aller "les yeux fermés vers la catastrophe climatique".
Après plus d'un siècle et demi de développement consacrant les énergies fossiles, la planète a gagné environ +1,1°C en moyenne par rapport à l'ère pré-industrielle, multipliant déjà canicules, sécheresses, tempêtes ou inondations dévastatrices.
La mise en garde lancée lundi par le secrétaire général des Nations unies juste avant l'ouverture de deux semaines de négociations des experts climat de l'ONU (Giec) est plus saisissante que jamais.
"Nous marchons les yeux fermés vers la catastrophe climatique" et "si nous continuons comme ça, nous pouvons dire adieu à l'objectif de 1,5°C. Celui de 2°C pourrait aussi être hors d'atteinte", a déclaré Antonio Guterres, en référence aux objectifs de l'accord de Paris.
La dépendance des économies mondiales aux énergies fossiles est "une folie", a-t-il insisté, dans un message vidéo lors d'une conférence organisée par The Economist.
Les représentants des Etats ont commencé l'examen du nouveau rapport du Giec sur les solutions pour réduire les émissions, préparé par 278 chercheurs de 65 pays, et qui doit être publié le 4 avril à l'issue de deux semaines d'âpres discussions uniquement en ligne, et à huis clos.
Dans le premier volet de son rapport publié en août 2021, le Giec pointait du doigt l'accélération du réchauffement, prédisant que le seuil de +1,5°C par rapport à l'ère pré-industrielle pourrait être atteint déjà autour de 2030.
Le deuxième, fin février, dressait un tableau plus que sombre des impacts passés, présents et futurs sur la population et les écosystèmes, soulignant que retarder l'action réduisait les chances d'un "avenir vivable".
Le troisième opus va se pencher sur les chemins possibles pour freiner le réchauffement, en déclinant les possibilités par grands secteurs (énergie, transport, industrie, agriculture...) sans oublier les questions d'acceptabilité sociale et la place des technologies comme le captage et le stockage du carbone.
"On parle de transformation de grande ampleur de tous les grands systèmes : énergétiques, de transports, d'infrastructures, de bâtiments, agricole et alimentaire", a expliqué à l'AFP l'économiste du climat Céline Guivarch, une des auteurs du rapport.
- "Hors sujet" -
Des transformations majeures qu'il faut "enclencher dès maintenant" si on veut pouvoir atteindre la neutralité carbone à l'horizon 2050, a-t-elle ajouté.
"Un nouveau délai dans l'action mondiale n'est pas une option", a insisté lundi lors de l'ouverture de la session le patron du Giec Hoesung Lee.
Ces questions qui touchent à l'organisation même de nos modes de vie, de consommation et de production risquent d'entraîner de vives discussions au cours de ces deux semaines où les 195 Etats vont passer au crible ligne par ligne, mot par mot, le "résumé pour les décideurs", condensé des milliers de pages du rapport scientifique.
Dans un contexte rendu encore plus sensible par l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
"C'est un rapport crucial publié à un moment crucial où les Etats, les entreprises et les investisseurs recalibrent leurs plans pour accélérer la sortie rapide des énergies fossiles et la transition vers des systèmes alimentaires durables et plus résilients", commente Kaisa Kosonen, de Greenpeace.
Alors que selon l'ONU, les engagements actuels des États, s'ils étaient respectés, mèneraient vers un réchauffement "catastrophique" de +2,7°C, les signataires de l'accord de Paris sont appelés à renforcer leurs ambitions d'ici la conférence sur le climat COP27, en Egypte en novembre.
Mais après une COP26 qui s'est terminée sur un "optimisme naïf", pour Antonio Guterres, la guerre en Ukraine pourrait à l'inverse faire dérailler encore plus l'action en faveur du climat. Avec des politiques de remplacement des hydrocarbures russes qui risquent de "créer une dépendance à long terme aux fossiles, et rendre impossible de limiter le réchauffement à +1,5°".
"Les années 2020 doivent être celles de l'action", a plaidé la patronne de l'ONU-Climat Patricia Espinosa. "Si les dirigeants mondiaux, publics et privés, ne font pas de progrès pour mettre en place des plans climat clairs dans les deux prochaines années, les plans (de neutralité carbone) pour 2050 pourraient être hors sujet".
<https://information.tv5monde.com/info/climat-le-monde-etudie-les-solutions-pour-eviter-d-aller-les-yeux-fermes-vers-la-catastrophe>
En savoir plus : 
> AR6 Climate Change 2022 : Mitigation of Climate Change <https://twitter.com/CelineGuivarch/status/1504716214794346498/photo/1>, par Celine Guivarch, autrice du sixième rapport du GIEC, 18/03/22
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11- Décryptage. « C’est sidérant » : l’Antarctique touchée par une vague de chaleur exceptionnelle, Le Monde, 22/03/22, 03h23 
Audrey Garric

Des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison ont été enregistrées la semaine dernière sur le continent blanc. 
Coup de chaud sur la région la plus froide au monde. En fin de semaine, l’est de l’Antarctique a connu un épisode de chaleur sans précédent qui a choqué la communauté scientifique, avec des températures jusqu’à 40 °C supérieures aux normales de saison dans une zone connue pour être des plus inhospitalières.
« C’est sidérant, et c’était totalement inconcevable jusqu’à la semaine dernière »,réagit Gaétan Heymes, météorologue à Météo-France. Le scientifique, qui a passé un an en Antarctique, compare l’amplitude du phénomène à celle du dôme de chaleur qui avait touché le nord-ouest du continent américain en juin 2020, avec près de 50 °C au Canada. « Cet événement totalement inédit change définitivement ce que nous pensions être possible en matière de climat antarctique », abonde Jonathan Wille, chercheur post-doctorant étudiant la météorologie polaire à l’Institut des géosciences de l’environnement, à Grenoble.
Il faut s’imaginer un instant l’intérieur du continent blanc battu par des vents glacés, à plus de 3 000 mètres d’altitude, où les températures oscillent entre – 50 °C et – 55 °C à cette période de l’année. Le 18 mars, elles ont atteint – 11,5 °C sur la base scientifique franco-italienne Concordia et – 17,7 °C sur la base russe Vostok. De quoi battre très largement (de 15 °C) les précédents records pour le mois de mars ; mais il s’agit également du maximum jamais enregistré, toutes saisons confondues, à Concordia.
Sur le littoral, où le climat est plus doux, le thermomètre a grimpé jusqu’à 4,8 °C sur la base française de Dumont-d’Urville, et 5,6 °C à la station australienne Casey, un record également pour le mois de mars. « Toutes ces températures sont dignes du milieu de l’été austral, alors qu’en ce moment, au contraire, le thermomètre chute et on va se diriger vers la nuit polaire », note Gaétan Heymes.
Une « rivière atmosphérique » en cause
Au même moment, à l’autre extrémité du globe, l’Arctique a également connu des records de chaleur, avec des températures supérieures de 30 °C aux normales de saison, en raison d’une forte dépression qui a pompé l’air chaud provenant du sud. Le pôle Nord se réchauffe en moyenne trois fois plus vite que le reste du monde sous l’effet d’un cercle vicieux appelé « amplification arctique » : en fondant, la glace et la neige, très réfléchissantes, sont remplacées par de l’océan ou de la végétation, plus sombres, qui absorbent davantage les rayons du soleil. Il en découle une hausse des températures de l’air et de l’eau qui, à leur tour, accélèrent la fonte. « Il y a beaucoup moins de boucles de rétroactions en Antarctique et la tendance des dernières décennies y a plutôt été celle d’un refroidissement dans l’est du continent blanc », rappelle Gaétan Heymes.
Comment expliquer alors cette vague de chaleur ? Elle a été entraînée par ce que les scientifiques appellent une « rivière atmosphérique », un étroit corridor chargé en vapeur d’eau qui circule entre 5 000 et 8 000 mètres d’altitude et qui a traversé l’océan austral depuis l’Australie, avant de toucher un tiers du continent antarctique. « La vapeur, un gaz à effet de serre, a augmenté la chaleur au-dessus du continent. Cela a été accentué par la présence d’un dôme de chaleur, un blocage anticyclonique qui a isolé la masse d’air », explique Gaétan Heymes. Les très fortes chaleurs de la mi-mars dans l’ouest de l’Australie ont « probablement renforcé » la « rivière atmosphérique », ajoute-t-il.
Ce phénomène est survenu alors que la banquise de l’Antarctique a atteint fin février sa superficie la plus petite enregistrée depuis le début des mesures satellites, en 1979. « Il faudra étudier s’il y a une corrélation, mais la disparition de la glace de mer réduit l’effet albédo [le réfléchissement des rayons du soleil], et augmente les échanges de chaleur entre océan et atmosphère », indique encore Gaétan Heymes. La vague de chaleur a pris fin lundi 21 mars, avec des températures qui sont restées élevées sans être extrêmes.
Pluies et chutes de neige
Il est encore trop tôt pour établir un lien avec le changement climatique. « Nous cherchons à savoir si cela restera un événement anormal, qui arrive de temps à autre, ou si cela préjuge du futur dans un monde réchauffé », expose Jonathan Wille. A l’avenir, une atmosphère plus chaude pourra contenir plus d’humidité, ce qui pourrait se traduire par des « rivières atmosphériques » plus nombreuses ou plus intenses.
La vague de chaleur n’a pas eu de conséquence négative au-delà d’accroître les pluies et les chutes de neige. Elle a touché l’est de l’Antarctique, une région moins sensible au réchauffement que l’ouest du continent, où des glaciers géants sont au bord de points de bascule. « Mais avec la hausse des températures, des rivières atmosphériques pourraient engendrer plus de fonte que de chutes de neige et entraîner un bilan de masse négatif de la surface de l’Antarctique, comme c’est le cas au Groenland », prévient Jonathan Wille.
> Lire aussi Le réchauffement climatique déstabilise plus que jamais les pôles
« Les modèles climatiques ne saisissent toujours pas l’ensemble des mécanismes qui sous-tendent les phénomènes météorologiques extrêmes et leur lien avec le changement climatique, explique le climatologue Michael Mann, directeur du Earth System Science Center de l’université d’Etat de Pennsylvanie. Nous continuons donc à voir des surprises comme celle-ci, des surprises malvenues. »
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/22/c-est-siderant-l-antarctique-touchee-par-une-vague-de-chaleur-exceptionnelle_6118546_3244.html>
Sur le même sujet : 
> Arctique et Antarctique : une vague de chaleur sans précédent et simultanée s’abat sur les pôles <https://www.novethic.fr/actualite/environnement/climat/isr-rse/arctique-et-antarctique-une-vague-de-chaleur-sans-precedent-et-simultanee-s-abat-sur-les-poles-150668.html>, Novethic, 21/03/22
> L’Antarctique est en proie à une vague de chaleur inédite <https://vert.eco/articles/lantarctique-est-en-proie-a-une-vague-de-chaleur-inedite>, Vert.eco, 21/03/22
> "C'est extrêmement terrifiant" : quatre questions sur le record de chaleur en Antarctique <https://www.franceinter.fr/environnement/c-est-extremement-terrifiant-quatre-questions-sur-le-record-de-chaleur-en-antarctique>, France Inter, 22/03/22, 13h14
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12- Réchauffement climatique : Ces régions du monde ne seront plus vivables en 2050, selon la Nasa, 20 Minutes avec agence, 22/03/22, 15h54

Ça chauffe. Certains Etats américains seraient concernés d’ici 2070 si rien n’est fait contre le changement climatique
La Nasa a dévoilé le 9 mars dernier une carte du monde montrant les régions devenues inhabitables d’ici 2050. En cause : le réchauffement climatique, après que l’ONU a confirmé une hausse de 1,5 °C de  la température par rapport à l’ère préindustrielle.
Dans trente ans, il sera ainsi très difficile de vivre au sud de l’Asie ou dans le golfe Persique où se trouvent notamment l’Iran, le Koweït ou Oman, rapporte CNews. Idem pour les pays bordant la mer Rouge comme l’Egypte, l’Arabie saoudite, le Soudan, l’Ethiopie, la Somalie ou le Yémen. En 2070, le Brésil et certains Etats américains du Midwest seront aussi concernés.
>> Suite à lire à :
<https://www.20minutes.fr/planete/3257519-20220322-rechauffement-climatique-regions-monde-plus-vivables-2050-selon-nasa>
En savoir plus :
> Too Hot to Handle : How Climate Change May Make Some Places Too Hot to Live <https://climate.nasa.gov/ask-nasa-climate/3151/too-hot-to-handle-how-climate-change-may-make-some-places-too-hot-to-live/>, Nasa – Gloval Climate Change, March 9, 2022, 11:41
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13- Records de température en Antarctique : qu'est-ce qu'une rivière atmosphérique ?, TV5Monde,  22/03/22, 18:22
Séraphine Charpentier

C'est du jamais vu à la base de recherche Concordia, perchée à 3.000 mètres d’altitude. La température sur le plateau antarctique n'affichait que -11,5 degrés au lieu des - 55 degrés d’ordinaire enregistrés sur le plateau Antarctique. Sur le littoral, les températures étaient dignes de l’été austral. Le thermomètre enregistrait 4,8 °C sur la base française de Dumont-d’Urville et 5,6 °C à la station australienne Casey. 
La communauté scientifique elle-même ne pensait pas une telle vague de chaleur possible dans la partie est de l'Antarctique. « C’est totalement anormal et choquant. J’ai découvert l’événement jeudi 17 avril, avant qu’il n’atteigne son maximum et j’ai été vraiment surpris par son ampleur. Je ne pensais pas que c’était possible en 2022 d’avoir des températures aussi anormalement élevées » confie le météorologue à Météo-France Gaétan Heymes.
À quoi ce phénomène est-il dû ? 
>> Suite à lire à :
<https://information.tv5monde.com/info/records-de-temperature-en-antarctique-qu-est-ce-qu-une-riviere-atmospherique-449672>
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14- Faute de pluie, le Chili doit repenser son approvisionnement en eau, AFP, 22/03/22, 19:00

Le lac Peñuelas est l'une des principales sources d'approvisionnement en eau de la région de Valparaiso, dans le centre du Chili. Mais après douze années de faibles précipitations et le catastrophique hiver 2021, le plus sec jamais enregistré, il disparait irrémédiablement.
Seule une grande piscine résiste à une de ses extrémités. Alentours, des milliers de squelettes de silures et de carpes jonchent le sol, dépecés par des corbeaux, mouettes et hérons qui n'auront bientôt plus rien à pêcher.
"Beaucoup de réservoirs à eau n'ont pas pu se remplir, alors, année après année, ils perdent en volume (...) On le constate dans de nombreux aquifères de toute la région, les niveaux diminuent", déplore James McPhee, directeur du Centre avancé des technologies de l'eau du Chili.
Avec celui de Los Aromos rempli à 46% de sa capacité, soit 16 millions de mètres cubes, le lac Peñuelas est censé assurer l'alimentation en eau de près de deux millions d'habitants du Grand Valparaiso. Mais aujourd'hui la réserve d'eau du Peñuelas n'est plus que de 170.000 m3, soit 0,2% de sa capacité (95 millions de m3), selon l'entreprise locale de distribution et de traitement des eaux potables de Valparaiso (Esval).
La ville classée au patrimoine mondial sur les rives du Pacifique, à 120 kilomètres de Santiago, fait partie des 50% des municipalités du Chili officiellement déclarées en pénurie d'eau.
Dans ces 188 communes qui concentrent plus de 8,5 millions d'habitants (47,5% de la population) tant au nord qu'au centre et au sud du pays, des mesures contraignantes ont été prises : interdiction de prélèvements d'eau de surface ou souterraine et optimisation de la ressource dans l'agriculture. Dans les zones rurales les plus affectées par la sécheresse, l'eau est distribuée par des camions-citernes.
"Nous ne pouvons pas faire en sorte qu'il pleuve plus ou qu'il y ait plus de neige mais nous avons pris des mesures pour une meilleure gestion de l'eau", indique Cristian Nuñez, directeur adjoint de la Direction générale de l'eau, dépendant du ministère des Travaux publics.
- Trois autres décennies de sécheresse -
Dans l'hémisphère sud, le centre et le sud du Chili, mais aussi la Nouvelle-Zélande et Madagascar, connaissent un tiers de précipitations de moins qu'il y a 40 ans, selon l'expert en changement climatique de l'Université de Santiago, Raul Cordero.
Il juge "très probable que des hivers hyper-arides", tel celui de 2021 au Chili avec un déficit de précipitations de 75% et de près de 100% des chutes de neige, "se reproduiront beaucoup plus fréquemment" ailleurs.
"Ce qui a été fait jusqu'à présent est un appel à la conscience et à la bonne volonté, mais cela ne suffit pas (...) D'une manière ou d'une autre, nous ne devrons plus être dépendants des précipitations", estime M. Cordero.
La solution : "disposer d'un éventail d'options comme le dessalement de l'eau de mer, l'exploration des aquifères de roche fracturée, la réutilisation des eaux usées, eaux d'égout ou eaux grises, qui peuvent être utilisées pour certains usages", avance M. McPhee.
D'autant que "la situation n'est pas susceptible de s'améliorer à court et à moyen terme", alerte M. Cordero. "Nous sommes confrontés, au mieux, à une trentaine d'années au cours desquelles les précipitations pourraient continuer à diminuer".
Selon l'universitaire, "nous allons continuer à connaître un processus de désertification dans la zone centrale (du Chili), et la seule façon d'arrêter ce processus est de limiter les effets du réchauffement climatique, et la seule façon est que le monde, et pas seulement le Chili, abandonne les combustibles fossiles".
Car à l'échelle mondiale "les besoins en eau vont considérablement augmenter pour la consommation domestique" (toilettes, douche) en raison de la croissance démographique et l'urbanisation, prévient le Centre d’Information sur l’Eau (C.I.eau).
Mais surtout "d’autres besoins indirects vont également exploser, notamment ceux liés au secteur agricole", très gourmand en eau avec près de 70% de la consommation, loin devant l’industrie (20%) et les utilisations domestiques (10%).
<https://information.tv5monde.com/info/faute-de-pluie-le-chili-doit-repenser-son-approvisionnement-en-eau-449694>
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15- 61% des Français de 20 à 29 ans, Actu-environnement, Chiffre du jour, 22/03/22

C’est la proportion des jeunes Français qui s’attendent à devoir déménager dans une autre région ou un autre pays en raison du changement climatique, selon l’édition 2021-2022 de l’enquête sur le climat de la Banque européenne d’investissement (BEI). Ces jeunes adultes doutent également de la pérennité de leur emploi : près de la moitié d’entre eux (45 %) craignent de le perdre en raison de son incompatibilité avec la lutte contre le changement climatique (20 points de plus que la moyenne nationale, à 25 %).
<https://www.actu-environnement.com/dit-aujourdhui/1091.html>
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16- Au Maroc, une sécheresse inédite fait craindre une pénurie d'eau potable, Sciences et Avenir avec AFP, 23/03/22, 10h53

Le royaume est frappé de plein fouet par sa pire sécheresse depuis près de 40 ans. Cette catastrophe fait craindre une sévère pénurie d'eau potable cette année, conséquence du changement climatique et d'une gestion hydrique inefficiente.
"Le pays n'a pas enregistré une telle situation depuis le début des années 80", a indiqué à l'AFP Abderrahim Hendouf, spécialiste des politiques de l'eau. Si par le passé, la sécheresse - récurrente au Maroc - touchait principalement les régions rurales et le secteur agricole, elle pèse actuellement sur "l'approvisionnement en eau potable en zone urbaine", a récemment prévenu le ministre de l'Équipement et de l'Eau, Nizar Baraka, devant les députés. Soumis de longue date aux variations climatiques, le pays subit un sévère déficit pluviométrique depuis septembre 2021 et une baisse alarmante des réserves des barrages de près de 89% par rapport à la moyenne annuelle, selon les statistiques officielles.
Ce déficit est "un indicateur inquiétant même s'il a été résorbé par des mesures préventives, afin d'éviter les pénuries d'eau", a reconnu Abdelaziz Zerouali, directeur de la Recherche et de la Planification de l'eau, dans un entretien télévisé. Deux grandes villes, Marrakech (sud), capitale touristique, et Oujda (est), ont évité le pire en ayant recours depuis fin décembre à la nappe phréatique pour assurer leur approvisionnement.
"Changement climatique réel"
Pour contenir les effets dévastateurs de la sécheresse, le gouvernement a débloqué à la mi-février un programme d'aide au secteur agricole -- premier contributeur du PIB (14%) devant le tourisme et l'industrie et principale source d'emplois en milieu rural -- de près d'un milliard d'euros. Mais à long terme, il est "nécessaire de changer notre vision sur la question de l'eau. Le changement climatique est réel et nous devons nous préparer pour y faire face", a alerté M. Zerouali lors d'une conférence sur"le droit à l'eau" à Rabat.
Avec seulement 600 mètres cubes d'eau par habitant et par an, le Maroc se situe largement sous le seuil de la pénurie hydrique. A titre de comparaison, la disponibilité en eau était quatre fois supérieure à 2.600 m3 dans les années 1960. Au-delà des facteurs environnementaux, "la forte demande en eau" et "la surexploitation des nappes phréatiques" contribuent à faire pression sur les ressources hydriques, souligne le ministre Nizar Baraka. Dans un article pour l'Institut marocain d'analyse des politiques (MIPA), la chercheuse Amal Ennabih estime que la rareté de l'eau est "profondément liée à la façon dont cette ressource est utilisée pour l'irrigation, consommant environ 80% de l'eau du Maroc chaque année".
Une situation d'autant plus alarmante que 10% seulement des terres agricoles sont irriguées, relève l'expert Abderrahim Hendouf, qui plaide pour une réduction du poids excessif du secteur agricole dans l'économie marocaine.
"Retards"
Le royaume chérifien mise principalement sur le dessalement de l'eau de mer pour remédier au déficit hydrique, un procédé polluant à cause de la saumure produite. Mais la mise en chantier du programme est confrontée à "des retards". La station de dessalement de Casablanca est toujours en chantier et la mégapole économique est menacée d'un déficit en eau dès 2025. Autre exemple : le retard de livraison de l'usine de dessalement de la station balnéaire de Saïdia (nord-est) a "provoqué une pénurie" dans les villes environnantes, selon M. Baraka.
Par ailleurs, la construction de 15 barrages prend aussi du retard. La menace d'un déficit en eau potable planait également sur la ville touristique d'Agadir, à hauteur de 70% en mars par rapport à ses besoins. Un risque évité grâce notamment à la nouvelle station de dessalement de ce chef-lieu de la plus importante région agricole du Maroc, selon des chiffres officiels. Les mesures draconiennes imposées à Agadir à l'automne 2020 - l'eau des robinets était coupée la nuit - ne sont aujourd'hui plus qu'un mauvais souvenir.
<https://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/meteo/maroc-une-secheresse-inedite-fait-craindre-une-grave-penurie-d-eau_162344>
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17- Six collectivités primées pour leurs actions exemplaires d'adaptation au changement climatique, Actu-environnement, 23/03/22, 13h25
Agnès Sinaï

Les solutions fondées sur la nature sont au cœur des approches de restauration de territoires exposés à des risques de chaleurs extrêmes, de submersion marine et de pertes de récoltes qui affectent désormais toutes les régions françaises.
« Cela fait plusieurs années que l'on constate le recul du trait de côte dans cette partie de la Guadeloupe. Ainsi, la plage de l'anse Maurice a perdu 60 mètres », expose Noémie Videau, chargée de projet risques naturels et biodiversité à l'Office national des forêts (ONF). « À l'ONF, on travaille sur la forêt littorale indigène, autrefois présente sur ces grèves ; on replante et on met en place des enclos de régénération. » Ces plages boisées et leurs récifs, exposés aux houles cycloniques, représentent des situations littorales typiques des Antilles. La reconstitution d'espèces arbustives est un exemple de ces solutions fondées sur la nature actuellement mobilisées pour enrayer la dégradation du trait de côte, en collaboration avec les élus et les habitants. « Le but est que ces enclos puissent être reproductibles dans les autres pays caribéens », résume Noémie Videau.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/six-collectivites-primees-life-artisan-action-exemplaire-adaptation-changement-climatique-39319.php4>
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En audio
18- Podcast. Changement climatique : aux Maldives, la peur de couler, Le Monde, 23/03/22, 05h00 
Jeanne Boëzec

Aux Maldives, 80 % du territoire n’excède pas un mètre d’altitude et est directement menacé par la montée des eaux. Audrey Garric, journaliste au « Monde », s’est rendue dans l’archipel. Elle nous raconte dans ce podcast comment cet Etat de l’océan Indien se prépare aux effets du réchauffement climatique. 
C’est un nouveau rapport alarmant sur le climat qu’a publié le GIEC à la fin de février – plus précisément, le deuxième volet d’un rapport en trois parties. Cette fois, le Groupe d’experts intergouvernemental sur le climat estime que les effets du réchauffement sont généralisés, souvent irréversibles, et que s’y adapter est essentiel.
Quelques jours avant cette nouvelle publication, notre journaliste Audrey Garric, qui suit les questions climatiques pour Le Monde, s’est rendue aux Maldives pour un reportage.
Dans cet épisode du podcast « L’Heure du Monde », elle nous raconte comment cet archipel de l’océan Indien, dont on connaît surtout les images de cartes postales, subit les effets du changement climatique et tente déjà de s’y adapter.
> Un épisode produit par Jeanne Boëzec, réalisé par Amandine Robillard et présenté par Morgane Tual à écouter à :
<https://www.lemonde.fr/podcasts/article/2022/03/23/changement-climatique-aux-maldives-la-peur-de-couler_6118693_5463015.html>
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En images
19- Les six comportements à adopter pour sauver la planète en une infographie, Novethic, 18/03/22
Concepcion Alvarez

Alors que l'utilité des écogestes est régulièrement remise en cause, une nouvelle étude britannique révèle six actions qui pourraient faire toute la différence pour maintenir la température sous 1,5°C. Il s'agit d'actions individuelles à mettre en place dans les pays les plus riches. Et l'impact pourrait être significatif, puisqu'il correspondrait à un quart de l'effort nécessaire d'ici 2030.
Des événements météorologiques extrêmes qui se multiplient et s’intensifient, des rapports scientifiques de plus en plus alarmants qui se succèdent, et un sentiment d’impuissance qui grandit… Pour "réveiller" les citoyens, un nouveau mouvement climatique vient de voir le jour au Royaume-Uni. Baptisé "Take the jump" (Faites-le saut), il se veut optimiste et joyeux. Il entend ainsi remobiliser les citoyens alors que les discours sur l’inutilité des écogestes se sont multipliés ces dernières années, freinant la transition écologique.
Alors que l’on peut vite se sentir démuni face à l’ampleur du défi, sans savoir réellement par où commencer, The Jump propose six actions à adopter pour limiter le réchauffement de la planète. Surtout, son discours est très déculpabilisant : l’objectif est de commencer, d’essayer, peut-on lire sur le site Internet du mouvement, car chaque action, même la plus minime, a un impact. Les citoyens des pays les plus riches, car ce sont bien eux qui sont ciblés ici, pourraient ainsi fournir jusqu’à un quart des réductions nécessaires d’émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030 dans un scénario 1,5°C en adoptant ces "six changements de vie ».
> Infographie à voir à :
<https://www.novethic.fr/actualite/infographies/isr-rse/trois-vetements-neufs-par-an-un-long-courrier-tous-les-8-ans-moins-de-viande-voici-six-comportements-a-adopter-pour-sauver-la-planete-150663.html>
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20- Dépendance énergétique mise en lumière par la guerre en Ukraine, et autres actualités, Carbone 4, Lettre d’actualité du 21/03/22

Découvrez les dernières actualités, analyses et publications de Carbone 4. N'hésitez pas à nous contacter pour en savoir plus sur nos pôles d'expertise et méthodes d'accompagnement, du diagnostic au plan d’actions.
ARTICLES
• Transition énergétique : combien de guerres avant d'agir ? 
La guerre déclenchée par Vladimir Poutine nous rappelle froidement notre manque d’anticipation, de vision et de courage sur notre indépendance énergétique, qui nous paralyse alors sur la scène géopolitique. Elle nous rappelle également la double dimension de la transition énergétique : en amont, notre dépendance aux énergies fossiles et, en aval, le changement climatique que provoque leur combustion.
Alexandre Joly, manager chez Carbone 4, détaille dans cette analyse la dépendance de la France, et plus encore de l'Europe, aux énergies fossiles Russes, et met en lumière l'importance d'atteindre à tout prix la souveraineté énergétique. Pas le choix : soit on est proactif et on planifie avec ambition soit on subit. Et plus on attend, plus il devient difficile de réussir notre transition.
> Lire l’article <https://carbone4.us1.list-manage.com/track/click?u=a40abcd1e1ceb29edb989929e&id=e89d8608eb&e=e8bc95ac27>
• Consommer moins d’énergie : la meilleure arme pour se passer du pétrole et du gaz russe en un temps record
Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, les propositions pour répondre à la crise énergétique se multiplient, tel le “plan de résilience économique et sociale” du gouvernement. Mais ces mesures ne s’attaquent pas réellement à la réduction de notre dépendance aux importations d’énergies fossiles.
Alors comment nous affranchir du gaz et du pétrole russe en France ? 
> Lire l’article <https://carbone4.us1.list-manage.com/track/click?u=a40abcd1e1ceb29edb989929e&id=ebdd51139c&e=e8bc95ac27>
>> Suite à lire à :
<https://mailchi.mp/carbone4/les-actualites-de-carbone4-fevrier2022-4858897?e=e8bc95ac27>
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