[revue-presse-FNH] Petite revue de presse centrée sur agriculture (dont OGM), alimentation, forêt, pêche, apiculture et jardinage (lundi 28 mars)

Florence de Monclin f.demonclin at fnh.org
Lun 28 Mar 08:00:37 CEST 2022


Bonjour à tous,

Un petit tour d'horizon avec deux possibilités d'accès aux dépêches et articles suivants : 
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1- Nouvelles menaces sur l’Amazonie brésilienne <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/15/nouvelles-menaces-sur-l-amazonie-bresilienne_6117609_3244.html>, Le Monde, 15/03/22, 16h49
2- Reportage. Dans les forêts landaises, les coupes rases ont toujours la cote <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/17/dans-les-forets-landaises-les-coupes-rases-ont-toujours-la-cote_6117825_3244.html>, Le Monde, 17/03/22, 05h15
3- Réchauffement, biodiversité, rentabilité : les forêts confrontées à de multiples défis <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/17/rechauffement-biodiversite-rentabilite-les-forets-confrontees-a-de-multiples-defis_6117891_3244.html>, Le Monde, 17/03/22, 10h31 
4- Desserts éthiques, produits de saison et créativité : voici cinq nouvelles pâtissières à suivre <https://www.lejdd.fr/Culture/Gastronomie/desserts-ethiques-produits-de-saison-et-creativite-voici-cinq-nouvelles-patissieres-a-suivre-4100042>, Le JDD, 17/03/22, 22h00
5- Emmanuel Macron confirme le tournant vers une agriculture du « produire plus » <https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/18/election-presidentielle-2022-macron-confire-le-tournant-vers-une-agriculture-du-produire-plus_6118079_6059010.html>, Le Monde, 18/03/22, 11h13
6- Les déchets alimentaires vont être collectés dans 4 communes de l'Eurométropole de Strasbourg <https://www.francebleu.fr/infos/environnement/les-dechets-alimentaires-vont-bientot-etre-collectes-dans-l-eurometropole-de-strasbourg-1647607992>, France bleu Alsace, 18/03/22, 17:25
7- Les ventes de pesticides ont entamé leur décrue, mais elles restent importantes <https://www.actu-environnement.com/ae/news/ventes-pesticides-decrue-importantes-etat-des-lieux-39293.php4>, Actu-environnement, 18/03/22
8- Chronique. « Vouloir produire plus au nom de l’indépendance agricole, c’est comme vouloir mettre plus d’automobiles sur les routes au nom des économies d’énergie » <https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/19/vouloir-produire-plus-au-nom-de-l-independance-agricole-c-est-comme-vouloir-mettre-plus-d-automobiles-sur-les-routes-au-nom-des-economies-d-energie_6118199_3232.html>, Le Monde, 19/03/22, 05h46
9- En Tunisie, cuisine nomade et innovation pour revivifier une oasis <https://www.goodplanet.info/2022/03/27/en-tunisie-cuisine-nomade-et-innovation-pour-revivifier-une-oasis/>, AFP, 20/03/22, 13:00
10- A Madrid, 150.000 agriculteurs et éleveurs manifestent contre la hausse des prix des carburants <https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220320-a-madrid-150-000-agriculteurs-et-%C3%A9leveurs-manifestent-contre-la-hausse-des-prix-des-carburants>, AFP, 20/03/22, 22:00
11- Chercheurs et agriculteurs coopèrent pour diminuer la dépendance aux produits chimiques <https://information.tv5monde.com/info/chercheurs-et-agriculteurs-cooperent-pour-diminuer-la-dependance-aux-produits-chimiques-449661>, AFP, 22/03/22, 17:00
12- Décryptage. Guerre en Ukraine : pas de retour en arrière sur la réduction des pesticides <https://www.fnh.org/guerre-ukraine-retour-en-arriere-reduction-pesticides/>, Fondation pour la Nature et l’Homme, 22/03/22
13- Grippe aviaire : déjà dix millions de volailles abattues en France <https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/23/grippe-aviaire-deja-dix-millions-de-volailles-abattues-en-france_6118773_3244.html>, Le Monde avec AFP, 23/03/22, 12h16
14- Reportage. En Tunisie, le renouveau des semences paysannes <https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/23/en-tunisie-le-renouveau-des-semences-paysannes_6118836_3212.html>, Le Monde Afrique, 23/03/22, 18h00
15- Sécurité alimentaire : scientifiques et ONG appellent à accélérer la transition agricole <https://www.linfodurable.fr/politique/scientifiques-et-ong-appellent-accelerer-la-transition-agricole-31460>, L’Info Durable, 23/03/22
16- PAC : les plans stratégiques nationaux ne seraient pas à la hauteur des ambitions environnementales de la Commission européenne <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pac-les-plans-strategiques-nationaux-ne-seraient-pas-a-la-hauteur-des-ambitions-environnementales-de-la-commission-europeenne/>, EurActiv, 23/03/22
17- Energie, matière premières, engrais : les impacts de la guerre sur l’agriculture française <https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/energie-matiere-premieres-engrais-les-impacts-de-la-guerre-sur-lagriculture-francaise/?fr=operanews>, EurActiv, 23/03/22
18- Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” » <https://www.lemonde.fr/le-monde-passe-a-table/article/2022/03/24/lucile-leclair-j-ai-eu-tres-vite-cette-certitude-que-l-on-vote-avec-sa-fourchette_6119003_6082232.html>, Le Monde, 24/03/22, 18h19 
En audio
19- Podcast. Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération (2/5) <https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/03/24/podcast-alimentation-produire-et-nourrir-nouvelle-generation-2-5_6118955_4401467.html>, Le Monde Campus, 24/03/22, 15h03 
En images
20- La reconquête des terres agricoles en Bretagne <https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/la-reconquete-des-terre-agricole-en-bretagne-28068354.html>, TF1, journal de 20h, 16/03/22
21- En Afrique, un risque élevé de pénuries alimentaires <https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/en-afrique-un-risque-eleve-de-penuries-alimentaires_5042209.html>, France 3, Le 23h, 23/03/22

Bien à vous,
Florence

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MENACE DU JOUR : Alors que la déforestation a atteint des records en février au Brésil, le gouvernement veut faire passer une loi autorisant l’exploitation de ressources dans les territoires indigènes. (cf. item 1)
REPORTAGE DU JOUR : Alors que la pratique des coupes rases est de plus en plus critiquée, les sylviculteurs du Sud-Ouest défendent le fait d’abattre des parcelles entières de pins maritimes, qui sont ensuite replantées. (cf. item 2)
ANNONCE DU JOUR : En conclusion des assises du bois et de la forêt, plusieurs mesures destinées à mieux gérer et adapter ce milieu ont été annoncées. (cf. item 3)
SMILEY DU JOUR : En restaurant ou en boutique, cinq jeunes femmes défendent une pâtisserie éthique et créative. (cf. item 4)
CONFIRMATION DU JOUR : Si le Président candidat n’a pas parlé de biodiversité, de pollution, de transports…, il a développé ses intentions sur la question agricole en confirmant son tournant en faveur du « produire plus ». (cf. item 5)
RECULS DU JOUR : — La stratégie européenne de « la Ferme à la Fourchette » qui prévoit une baisse de 50 % des pesticides d'ici 2030 est remise en cause avec la guerre en Ukraine. (cf. item 12 & suite)
— Les plans stratégiques nationaux (PSN) de la Politique agricole commune (PAC) laissent à désirer, estime le commissaire européen à l’Agriculture qui a déclaré que la majorité d’entre eux ne sont pas à la hauteur des ambitions environnementales de l’exécutif européen. (cf. item 16)
QUESTIONNEMENT DU JOUR : La menace de pénurie alimentaire liée à la guerre en Ukraine justifie-t-elle de retarder la transition vers une agriculture plus verte en Europe ? Non, répondent des scientifiques et des ONG, qui appellent au contraire à aller plus vite vers des systèmes plus résistants et plus justes. (cf. item 8, 12, 15 & 17)
EXTENSION DU JOUR : Après expérimentation, le système de collecte des déchets alimentaires va être étendu cette année aux 4 communes de l'agglomération de Strasbourg. (cf. item 6)
DÉCRUE DU JOUR : Durant la dernière décennie, les volumes de pesticides vendus ont un peu diminué en France mais les niveaux restent élevés. (cf. item 7)
UNICITÉ DU JOUR : La palmeraie c'est "la permaculture avant l'heure : une culture à trois étages, avec le palmier qui protège l'arbre fruitier, le fruitier qui protège le potager, c'est naturel dans une oasis". (cf. item 9)
MANIF DU JOUR : Quelque 150.000 agriculteurs et éleveurs ont manifesté à Madrid pour exiger du gouvernement des mesures pour juguler la hausse des prix, notamment des carburants, et la baisse de la rentabilité des exploitations. (cf. item 10)
ALTERNATIVES DU JOUR : — Dans les Deux-Sèvres, des scientifiques accompagnent les agriculteurs volontaires pour réduire l'usage de pesticides et d'engrais chimiques, polluants de l'eau et dont les prix explosent. (cf. item 11)
— Les semences paysannes, parce qu’elles sont bien adaptées au terroir tunisien, sont mises en avant comme l’une des alternatives pour mieux faire face au choc de réduction de production ou de ralentissement des importations, et revenir à une agriculture plus adaptée au changement climatique. (cf. item 14)
— Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher. Il a installé son exploitation bio sur une petite surface dans le Perche en Normandie. (cf. item 19)
— En pleine ville de Lorient, une exploitation agricole d'un hectare est consacrée à la culture maraîchère. Montée il y a trois ans sur un terrain communal, cette ferme urbaine dégage aujourd'hui suffisamment de chiffre d'affaires pour rémunérer deux personnes à plein temps. Une activité économiquement viable qui sert également à limiter l'urbanisation. (cf. item 20)
FLAMBÉES DU JOUR : — Avec dix millions de volailles abattues en France, la brusque flambée des contaminations d’élevages par le virus H5N1, principalement en Vendée, fait de cet épisode le plus sévère qu’ait connu le pays. (cf. item 13)
— Avec la guerre en Ukraine, les étals de marché de la RDC ou du Nigéria sont pleins mais les prix des denrées alimentaires sont en très forte augmentation, notamment la farine, le maïs et le sucre. (cf. item 21)
CITATION DU JOUR : "La terre est un organisme vivant, et, quand elle est gérée à distance par une entreprise, il n’y a plus de lien entre l’homme et la terre, plus de responsabilité ni de soin." Lucile Leclair, journaliste et autrice (cf. item 18)
NOTRE ACTU : A suivre sur notre site Internet <http://www.fondation-nature-homme.org/>, Facebook <https://www.facebook.com/FondationNH/>, Twitter <https://twitter.com/fondationNH> ou Instagram <https://www.instagram.com/fondationNH/>.
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> Baromètre des mobilités du quotidien - Coût, manque d'alternatives : les Français prisonniers de la voiture <http://www.fondation-nature-homme.org/magazine/cout-manque-dalternativesles-francais-prisonniers-de-leur-mode-de-transport>
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> L'APPEL DES SOLIDARITÉS porté par plus de 80 ONG & associations de tous horizons <http://www.comite21.org/reseau-adherents/actualites.html?id=11056>
> 2nd édition de My Positive Impact : les 6 lauréats du public et les 3 lauréats du jury <https://www.fondation-nicolas-hulot.org/trophees-pour-le-climat-my-positive-impact/>
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1- Nouvelles menaces sur l’Amazonie brésilienne, Le Monde, 15/03/22, 16h49
Anne Vigna (Rio de Janeiro, correspondance)

Alors que la déforestation a atteint des records en février, le gouvernement veut faire passer une loi autorisant l’exploitation de ressources dans les territoires indigènes. 
Tous les prétextes semblent aujourd’hui valables, aux yeux du gouvernement brésilien et de ses alliés au Congrès, pour exploiter l’Amazonie. Cette fois, c’est la guerre en Ukraine et la dépendance de l’agriculture brésilienne envers les engrais russes qui justifient le passage en force d’un projet de loi particulièrement inquiétant pour les défenseurs de la forêt. Le 9 mars, les députés ont approuvé à une forte majorité (279 votes pour et 180 contre) l’examen en urgence d’un texte de loi autorisant l’exploitation des ressources naturelles – minerais, pétrole, gaz, barrages – dans les territoires indigènes.
> Lire aussi La capacité de régénération de l’Amazonie mise à mal par le dérèglement climatique
Le texte sera voté à la mi-avril après avoir été examiné par un groupe de travail et non pas discuté en commissions, comme c’est la règle. « Son approbation est probable à la Chambre des députés et les sénateurs vont subir également une forte pression pour organiser un vote rapide », craint le biologiste Romulo Batista, porte-parole de la campagne Amazonie chez Greenpeace. Car, si l’on en croit le président, il y a urgence. Une semaine après le début des hostilités en Ukraine, Jair Bolsonaro martelait dans les médias : « Notre sécurité alimentaire est en jeu, et nous devons prendre des mesures pour ne pas dépendre de l’extérieur pour une ressource comme le potassium que nous avons en abondance. »
« Argument fallacieux » de Bolsonaro
Or, s’il est vrai que le Brésil importe plus de 80 % des engrais qu’il utilise – principalement destinés aux exportations agricoles –, il est faux de dire que la sécurité alimentaire est menacée et que la solution pour réduire la dépendance se trouve dans les territoires indigènes. Selon une étude de l’université fédérale du Minas Gerais, les gisements de potassium du Brésil ne se trouvent pas dans ces territoires. Il existerait bien une réserve estimée à 255 millions de tonnes de potassium dans des terres non reconnues comme indigènes dans le sud-ouest de l’Amazonie. Mais, surtout, il y en aurait 838 millions de tonnes dans le sud-est du pays, au Minas Gerais, où l’exploitation serait beaucoup plus rentable et moins destructrice qu’en Amazonie.
> Lire aussi Brésil : inquiétante ruée vers l’or en Amazonie
« L’argument de Bolsonaro sur les engrais est totalement fallacieux. Ce que le président veut légaliser avec cette loi, c’est l’exploitation de l’or, qui est une de ses obsessions depuis des décennies », ajoute Romulo Batista. La légalisation de cette activité minière fait craindre le pire à ceux qui l’étudient. Les ONG estiment que près de 20 000 mineurs cherchent illégalement de l’or sur le territoire du peuple Yanomami, et que plus de 600 kilomètres du fleuve Tapajos sur les terres des Munduruku ont été pollués au mercure en cinq ans, ce qui correspond à un désastre sans précédent dans la région.
« On voit l’orpaillage comme une activité artisanale à petite échelle, mais, au Brésil, cela a pris une tout autre dimension. C’est plutôt une industrie qui contrôle l’extraction et le raffinage de l’or et possède aussi des sociétés d’aviation et de commercialisation », explique Larissa Rodrigues, qui a coordonné plusieurs études sur le sujet pour l’ONG Instituto Escolhas.
Selon leurs estimations, la moitié de l’or exporté par le Brésil est issue de l’orpaillage. Les ONG brésiliennes demandent à l’Union européenne d’inclure le Brésil dans la liste des pays qui doivent prouver la provenance des minerais selon un règlement approuvé en 2017 par le Parlement européen. Selon eux, la mesure serait particulièrement efficace pour ralentir l’orpaillage et sauver la forêt.
> Lire aussi Au Brésil, la déforestation de l’Amazonie, résultat de la politique de Jair Bolsonaro
Record de déforestation
D’autant que la déforestation de l’Amazonie continue de battre des records. Selon les dernières alertes du système d’observation Deter, à partir d’images satellites, 199 kilomètres carrés ont été déboisés en février, ce qui représente une augmentation de 62 % par rapport à février 2021 et un record inédit depuis que le système Deter a été mis en route en 2015.
Ces alertes réalisées chaque mois et destinées en particulier aux services de police pour identifier les foyers de déboisement sont moins fiables que les images satellites issues du système Prodes, qui sont publiées une fois par an, en août, et récapitulent les douze derniers mois de déforestation. « La résolution des images du système Deter est moindre que celle du système Prodes. A cela, il faut ajouter que les conditions météorologiques actuelles, en saison des pluies, n’identifient pas certaines zones cachées par les nuages. Donc cette déforestation déjà très importante peut en réalité être encore plus étendue », considère Luis Maurano, coordinateur du programme déforestation de l’Amazonie à l’Institut national de recherches spatiales.
Depuis que le Brésil calcule la déforestation en 1998, chaque année électorale est synonyme de records pour les coupes du bois. Le Brésil renouvelle cette année son président, les gouverneurs et les parlementaires fédéraux. « Ce n’est pas le moment d’embêter les électeurs avec des amendes, tout le monde a un peu tendance à fermer les yeux », décrit Romulo Batista. Cela signifie qu’en Amazonie, orpailleurs, bûcherons, éleveurs, agriculteurs risquent de ne pas chômer ces prochains mois.
> Lire aussi Or jaune contre or vert : en Guyane, l’Amazonie prise en étau entre l’attrait des pépites et la protection de la biodiversité
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/15/nouvelles-menaces-sur-l-amazonie-bresilienne_6117609_3244.html>
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2- Reportage. Dans les forêts landaises, les coupes rases ont toujours la cote, Le Monde, 17/03/22, 05h15
Perrine Mouterde (Soustons, Léon, Landes, envoyée spéciale)

Alors que la pratique est de plus en plus critiquée, les sylviculteurs du Sud-Ouest défendent le fait d’abattre des parcelles entières de pins maritimes, qui sont ensuite replantées.
Des pins maritimes, il ne reste ici que les souches. Tout autour, le sol est recouvert d’ajoncs, de bruyères, de vieilles branches et de jeunes plants. Jean-Noël Mesplède désigne la parcelle de 7 hectares sur laquelle une abatteuse a œuvré fin 2020. « La coupe rase n’a pas traumatisé le sol outre mesure, assure cet expert, qui gère la propriété pour un groupement forestier. Je mets au défi quiconque de trouver des traces d’érosion, et pourtant le secteur est en pente. »
En haut de la dune, située à quelques kilomètres de l’océan Atlantique sur la commune de Soustons, des chênes-lièges épargnés par la coupe profitent du soleil. D’ici à deux ans, des pins maritimes seront replantés en ligne droite. Peut-être la « dernière plantation » de Jean-Noël Mesplède avant la retraite. Lui est né dans ce massif des Landes, qui s’étend sur un million d’hectares sur trois départements du Sud-Ouest. Les hauts pins et les trouées régulières ont toujours fait partie de son paysage.
Au niveau national, la pratique des coupes rases, qui consiste à abattre la totalité des arbres d’une parcelle avant d’en planter de nouveau, est pourtant de plus en plus critiquée.
Des députés et des candidats à la présidentielle, comme l’écologiste Yannick Jadot ou l’« insoumis » Jean-Luc Mélenchon, demandent qu’elles soient davantage encadrées, voire interdites. Dans le Morvan ou le Limousin, des citoyens se mobilisent pour tenter de les empêcher. Les scientifiques ont démontré qu’elles pouvaient avoir des impacts négatifs sur la biodiversité et le climat – tassement des sols, risques d’érosion, déstabilisation des écosystèmes… Les forêts diversifiées, en matière d’essence et d’âge des arbres, sont aussi plus résilientes que les plantations monospécifiques face au réchauffement et aux attaques de parasites.
Des arbres de plus en plus jeunes
Mais, dans les Landes, le modèle coupes-plantations demeure bien enraciné. « Nous ne renoncerons jamais aux coupes rases », a ainsi prévenu le président du Syndicat des sylviculteurs du Sud-Ouest (Sysso), Vincent Dorlanne, en septembre 2021, en dénonçant des « attaques sournoises » contre cette pratique. « Quand vous faites quelque chose depuis des décennies et qu’on vient vous dire que c’est mal, vous êtes heurtés, explique Bruno Lafon, président d’honneur du Sysso. Tout ne peut pas être régi de la même façon. Ici, c’est une forêt de production : on ne récolte pas des asperges tous les ans, mais des pins tous les trente ans. Les coupes rases, ce n’est pas un sujet ! »
Essence indigène des Landes de Gascogne, le pin maritime gagne du terrain au XIXe siècle, lorsque Napoléon III impose des boisements pour assécher les marais. Sur ce sol sableux et acide, l’un des plus pauvres au monde, le pin est l’un des seuls arbres à pousser. A l’époque, l’économie de la résine connaît un véritable essor ; la région fournit également des poteaux à l’Europe entière.
Aujourd’hui, le massif, composé à 80 % de pins et quasiment entièrement détenu par des propriétaires privés, fournit 6 millions de mètres cubes de bois par an, soit plus de 15 % de la récolte nationale commercialisée. « Le massif s’est toujours adapté au marché et aux demandes des consommateurs », assure Stéphane Viéban, le directeur général d’Alliance Forêts Bois, le premier groupe forestier français.
A l’entrée de la scierie Lesbats, les camions chargés de grumes (les troncs des arbres abattus) défilent. Environ 500 tonnes de bois récolté dans les environs y sont amenées chaque jour. Une fois transformé, il repartira vers des entreprises situées dans un rayon de 300 kilomètres, pour alimenter principalement les secteurs de la construction, de la décoration et de l’emballage. A la tête de l’entreprise familiale implantée à Léon depuis quatre générations, Paul Lesbats dit lui aussi ressentir un certain sentiment d’injustice face aux critiques, qu’il juge souvent incohérentes. « Cette forêt est une énorme richesse écologique, économique et sociétale, assure-t-il. Il y a un besoin de bois dans le monde entier ! Faire des charpentes permet de stocker du carbone et de remplacer l’acier ou le béton. »
Il reconnaît toutefois observer avec inquiétude la tendance à récolter les arbres de plus en plus jeunes. Sur les terrains de sa famille, les pins ne sont pas rasés avant d’avoir atteint une soixantaine d’années. « L’abatteuse qui passe une fois tous les cinquante ou soixante ans, ce n’est pas grave, estime Paul Lesblats. Par contre, les coupes rases sont dangereuses si le cycle est trop court et que les sols n’ont pas le temps de se régénérer. »
Protection des feuillus
Chaque année, ces coupes concernent 2 % du massif des Landes et des parcelles de 5 hectares en moyenne. Autour des surfaces mises à nu, d’autres parcelles de pins d’âges différents permettent de composer une forêt dite « mosaïque ». « On fait une coupe tous les cinquante ans, on n’utilise aucun pesticide, on fait des travaux mécaniques uniquement tous les cinq à dix ans, on fonctionne en circuit court pour la transformation du bois… On considère que c’est un modèle hyperextensif, mais c’est une forêt cultivée », ajoute Stéphane Latour, le directeur de l’interprofession Fibois Landes de Gascogne.
A une centaine de kilomètres de là, Jacques Hazera est lui aussi entouré de pins, mais pratique une sylviculture différente. Depuis une quinzaine d’années, cet expert forestier n’a quasiment effectué aucune coupe rase et donne la priorité à la régénération naturelle plutôt qu’aux plantations. S’il en est encore au stade de l’expérimentation, il assure que les résultats sont prometteurs. « Les semis parviennent à grandir sous le couvert des adultes, mais il faut les aider, doser la lumière qui arrive, explique-t-il. Ce type de sylviculture permet de diminuer drastiquement les dépenses et d’améliorer la qualité des peuplements. On conserve aussi la génétique, les habitats, l’ambiance forestière… »
Cet exemple pourrait-il un jour faire tache d’huile ? « Il est possible de faire autrement que le modèle coupes-plantations, même dans les Landes, mais cela demande beaucoup plus d’expertise et d’intervention humaine, estime Laurent Augusto, directeur de recherche au département écologie des forêts à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae) de Bordeaux. Avec une forêt irrégulière, vous contrôlez moins la standardisation et la qualité du produit. »
Selon le chercheur, qui participe à une expertise scientifique sur les coupes rases, les sols sableux et plats des Landes sont peu susceptibles d’être sujets au tassement et à l’érosion. « Les coupes rases ne posent pas de réel problème ici, mais il ne faut surtout pas exporter et généraliser ce modèle », note aussi Sylvain Delzon, biologiste écologue à l’Inrae.
> Lire aussi Forêt : « Les coupes peuvent favoriser l’installation de peuplements plus résistants au changement climatique »
En parallèle des Assises de la forêt et du bois, dont les conclusions ont été rendues mercredi 16 mars, le sujet des coupes rases a vivement opposé, ces derniers mois, le Sysso à l’ONG Canopée, mobilisée contre cette pratique. « Les syndicats du Sud-Ouest, très puissants, bloquent le débat au niveau national sur les coupes rases, dénonce Sylvain Angerand, le coordinateur des campagnes. Il faut que le modèle pratiqué sur les plateaux sableux évolue car il n’est pas durable et épuise la biodiversité, et il faut surtout que les derniers lambeaux de feuillus des Landes ne soient plus rasés ! »
> Lire aussi Vincent Magnet, engagé pour la protection des forêts : « Faire, ça aide à supporter ce qui est insupportable »
Les sylviculteurs assurent que leurs pratiques ont déjà changé et que les feuillus sont conservés, voire favorisés à la lisière des parcelles. Pour eux, l’enjeu est ailleurs. Il faudra observer les effets du réchauffement climatique, même si le pin maritime résiste jusqu’ici plutôt bien. Surveiller aussi l’avancée du nématode du pin, un parasite particulièrement destructeur. Et celle des défrichements, non pas pour faire de la place à de jeunes plants mais pour implanter des infrastructures urbaines ou des installations photovoltaïques. En vingt ans, près de 20 000 hectares d’arbres ont disparu dans le massif.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/17/dans-les-forets-landaises-les-coupes-rases-ont-toujours-la-cote_6117825_3244.html>
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3- Réchauffement, biodiversité, rentabilité : les forêts confrontées à de multiples défis, Le Monde, 17/03/22, 10h31 
Perrine Mouterde

Plusieurs mesures destinées à mieux gérer et adapter ce milieu ont été annoncées en conclusion des assises du bois et de la forêt, mercredi 16 mars. 
Quelque 300 propositions, et déjà de premières annonces et de grandes orientations. La clôture des Assises du bois et de la forêt, mercredi 16 mars, a permis aux participants de résumer leurs attentes et au gouvernement de commencer à y répondre. Ces consultations, auxquelles 480 personnes ont pris part, avaient débuté en octobre 2021 sous l’égide de plusieurs ministères (agriculture, biodiversité, industrie et logement). Leur objectif était d’apporter des réponses « concrètes et opérationnelles » pour faire face aux multiples défis auxquels sont confrontées la forêt et la filière bois : leur contribution à l’atteinte de la neutralité carbone, l’adaptation face au dérèglement climatique, la préservation de la biodiversité mais aussi le développement industriel pour mettre sur pied une filière compétitive.
« Ces défis sont de taille mais leur atteinte n’est pas hors de portée », a affirmé le ministre de l’agriculture. Pour y parvenir, Julien Denormandie et la secrétaire d’Etat à la biodiversité, Bérangère Abba, ont annoncé plusieurs mesures. En matière de gouvernance d’abord, la composition du Conseil supérieur de la forêt et du bois sera élargie à des organismes de recherche, des acteurs de la filière et des ONG. Pour disposer de connaissances solides sur l’état des forêts et mieux anticiper les changements à venir, des moyens supplémentaires doivent être accordés à la recherche et un Observatoire national de la forêt, géré par l’Institut national de l’information géographique et forestière (IGN), sera mis en place début 2023.
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Surtout, le gouvernement a annoncé vouloir pérenniser les efforts de renouvellement forestier, qui consistent à accompagner financièrement les propriétaires pour les inciter à améliorer la qualité des peuplements jugés à faible valeur économique et environnementale, et à mieux préparer leurs forêts aux conséquences du réchauffement. Le volet forestier du plan France Relance lancé fin 2020 a consacré 150 millions d’euros à ce renouvellement, pour planter environ 50 millions d’arbres en deux ans. A compter de 2024, ce sont 100 à 150 millions d’euros qui devraient y être consacrés chaque année, grâce à une mobilisation de fonds publics et privés. « Cette pérennisation des moyens est une avancée majeure et structurante », a insisté Julien Denormandie.
Un contexte de grande incertitude
Dans un rapport publié mercredi, l’ONG Canopée Forêts vivantes, qui a participé aux assises, critique toutefois le manque d’ambition environnementale du plan lancé en 2020. Elle affirme notamment que les financements publics ont été massivement alloués à des opérations de coupes rases et à la plantation de résineux, en particulier le douglas, même dans des forêts bien portantes. « Notre investigation révèle le décalage entre la communication du gouvernement et la réalité : présenté comme un plan d’adaptation des forêts au changement climatique, ce plan est davantage un plan d’adaptation de la forêt aux besoins de l’industrie », juge Bruno Doucet, chargé de campagnes qui a coordonné ce document.
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Selon le ministère de l’agriculture, la majorité des surfaces sur lesquelles ont été plantés des résineux étaient couvertes d’épicéas (un autre résineux) victimes de la crise du scolyte, un minuscule insecte qui a détruit des dizaines de milliers d’hectares de forêts. Il assure également que les efforts de diversification des essences sont « assez élevés », chez les propriétaires forestiers mais aussi au sein de l’Office national des forêts (ONF), qui gère les forêts publiques. A partir de 2024, le seuil à partir duquel un taux minimum de diversification des essences de 20 % est imposé sera également abaissé de 10 à 4 hectares. « Le fait que la diversification soit un levier important pour la résilience des forêts a été identifié, il faut que l’on avance là-dessus », a souligné Julien Denormandie.
Lors de la présentation de leur rapport issu des consultations, qui liste plusieurs centaines de propositions, les présidents des quatre groupes de travail ont également insisté sur la nécessité de consolider la situation des opérateurs publics que sont l’ONF et le Centre national de la propriété forestière, de privilégier des approches systémiques de la forêt ou encore de revaloriser les métiers de la filière.
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Ils ont également appelé à ce que le dialogue lancé par ces assises se poursuive. « Le fait que la résilience des forêts passe par la protection des sols et de la biodiversité est partagé mais il n’y a pas de consensus sur les pratiques sylvicoles, dans un contexte de grande incertitude face au changement climatique », a ainsi rappelé Meriem Fournier, directrice du centre Grand-Est Nancy de l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae). Dans un communiqué commun, six ONG de protection de la nature saluent un « dialogue inédit » et de « premières avancées concrètes » tout en regrettant que des sujets soient restés en suspens, tels que l’utilisation de produits chimiques de synthèse en forêt ou l’encadrement des coupes rases de grandes tailles.
« On disait jusqu’ici que les forêts étaient le parent pauvre des politiques publiques, on espère désormais qu’elles seront au cœur des politiques de résilience », a souhaité de son côté la députée La République en marche Anne-Laure Cattelot, qui a présidé l’un des groupes de travail.
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/17/rechauffement-biodiversite-rentabilite-les-forets-confrontees-a-de-multiples-defis_6117891_3244.html>
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4- Desserts éthiques, produits de saison et créativité : voici cinq nouvelles pâtissières à suivre, Le JDD, 17/03/22, 22h00
Charlotte Langrand

En restaurant ou en boutique, ces cinq jeunes femmes défendent une pâtisserie éthique et créative. 
Pour elles, cuisiner des produits de saison, avec moins de sucre et sans colorant ni additif, est l’évidence même. Certaines excellent déjà dans les concours. À Paris et en régions, elles incarnent la pâtisserie d’aujourd’hui et de demain, goûteuse mais responsable.​
• Emma Duvéré, l’authentique
Heureux les habitants du quartier du Village Popincourt à Paris (11e), qui profitent depuis 2017 de la pâtisserie d’Emma Duvéré. Ils ont fait un best-seller de son ­cheesecake aérien à la vanille bio de la Réunion, ils connaissent la tarte au citron onctueuse ou le chausson aux pommes hors norme, avec son feuilletage viennois au rhum et au lait. Mais aussi des plats du jour (bœuf bourguignon, quiches de légumes). Une adresse de quartier éthique, aux produits 100 % bio et de saison, menée par la pâtissière et son associée, Isabelle Cabrera.
En 2012, après des études de cinéma, Emma Duvéré s’est d’abord reconvertie dans la cuisine, avec l’idée d’ouvrir un bistrot « avec un coin concert » (elle est également musicienne). Une réminiscence de la crêperie de son père près d’Alençon, où la Normande a grandi et donné un coup de main en cuisine. Puis sa gourmandise a pris le dessus : après un CAP, elle a ouvert une boutique qui lui ressemble. « Je n’ai pas de pâtisseries classiques aux montages complexes comme le paris-brest ou le millefeuille ni de gâteaux esthétiques pour Instagram, explique-t‑elle. Je travaille plutôt à l’instinct, sans produits chimiques ni préparation toute faite. »
Œufs bio de la ferme de Mont-Saint-Père, farine bio des moulins Decollogne à Précy-sur-Marne, beurre AOP, crème fraîche de la fromagerie voisine… Sa démarche impeccable lui a valu le label ­Écotable. « Les pâtisseries qui ne respectent pas la saisonnalité, avec des fraises en hiver, me mettent hors de moi »,poursuit celle qui déplore qu’on ne parle pas assez des femmes dans son métier : « Elles se mettent peut-être moins en avant, mais ça ne veut pas dire qu’elles n’existent pas. » Sa pâtisserie existe bien, en témoigne la fidélité des clients : « Rien ne me fait plus plaisir que lorsque les clients passent une tête pour dire : “Merci pour hier, la tarte était super !” »
<https://www.emmaduvere.fr>
> Lire aussi - Cuisine : à chacun sa gaufre
• Tess Evans-Mialet, la sucrée-salée
À 27 ans, Tess Evans-Mialet vient de quitter son poste de cheffe pâtissière au Clarence (Paris 8e), la table deux étoiles de Christophe Pelé. « Pour le moment, j’ai envie de travailler plus étroitement avec le terroir et d’exprimer une pâtisserie qui a du sens », explique-t‑elle. Elle est le reflet de cette génération pour qui le sourcing des produits et le respect des saisons sont une évidence : « On a conscience que l’impact écologique est important. Au lieu du café ou de la vanille, je préfère travailler autre chose, comme des légumes ! »
Si l’Auvergnate aime marier le salé et le sucré, c’est qu’elle a commencé aux fourneaux : après un bachelor chez Ferrandi et des débuts au Bristol, elle rencontre la pâtissière Claire Damon (Des Gâteaux et du Pain). Une révélation.« C’est un vrai modèle. J’ai appris chez elle l’attention au produit. Son chausson aux pommes est un des meilleurs de Paris parce qu’elle change de variété à chaque saison. » Après un CAP en candidate libre, Tess intègre Le Meurice puis Contraste et Le Clarence.
Ce parti salé-sucré lui a valu de décrocher le prix Lebey du meilleur dessert au chocolat en 2020, pour un dessert au chocolat du Vietnam fumé en différentes textures, aux algues kasha sauvages de Bretagne, croustillantes ou fondantes. « C’est ce que j’aime dans le sucré : le challenge d’arriver à donner du plaisir au client alors qu’il n’a plus faim ! »
<https://www.lechef.com/au-quotidien/2021-09-17-tess-evans-mialet-nouvelle-cheffe-patissiere-du-clarence/>
• Marie Simon, la championne du monde
L’Absolu, son entremets chocolat-­fruits exotiques, a fait d’elle la championne du monde des arts sucrés 2018, à 23 ans. « Grâce au concours, j’ai acquis des compétences techniques que je n’aurais peut-être jamais apprises dans ma formation classique. Ça a aussi été un tremplin pour me faire connaître. » Après Le Burgundy à Paris puis l’Hôtel du Cap-Eden-Roc à Antibes et des saisons à ­Courchevel (­L’Apogée et le K2 Palace), elle devient cheffe à la Maison Lameloise (trois étoiles, à Chagny). À 25 ans, elle bifurque vers la pâtisserie de boutique dans l’idée d’avoir du temps pour « construire sa vie familiale » avec son compagnon, également chef. « La minutie et les assaisonnements des desserts de restaurant et la rigueur de la gastronomie étoilée m’ont énormément plu, apprécie-t‑elle, mais j’utilise maintenant ce savoir dans ma boutique. »
Aujourd’hui, à Beaune (Côte-d’Or), ses clients se régalent de son gâteau primé (croustillant à la noisette, crémeux pur cacao, confit mangue, banane, passion, mousse au chocolat 62 %). Elle concocte également des pâtisseries classiques mais revisitées à sa façon : pour sa tarte au chocolat, elle travaille le cacao, le grué (la fève), des origines et des concentrations de chocolat différentes. « Je peux aussi utiliser le poivre car j’aime “désucrer” les gâteaux et les assaisonner comme en cuisine. » Comme ce petit gâteau noisette au poivre du Timut et mandarine, qui ravit les clients de cette région très gastronome.
<https://www.marie-simon.com>
> Lire aussi - Portrait. Glenn Viel, le plus jeune chef trois étoiles de France intègre le jury de "Top Chef »
• Morgane Raimbault, la minutieuse
Petite, elle préférait déjà les pâtes de fruit plutôt que le chocolat. À 27 ans, Morgane Raimbault adore toujours les agrumes mais aussi les épices, les herbes ou le thé. Autant d’ingrédients inattendus pour des desserts « le moins sucrés possible ».« J’ai fait une formation de cuisine pour ouvrir mon restaurant et un CAP pour apprendre des notions en pâtisserie. J’ai tellement adoré l’ambiance et la minutie du travail que je suis restée en pâtisserie. »
L’Abeille au Shangri-La, le Plaza Athénée, Le Taillevent, autant d’adresses parisiennes prestigieuses où la jeune femme a développé un goût pour les desserts à l’assiette. Adepte des concours, elle remporte le championnat de France des desserts junior en 2020, puis senior en 2021 avec un kumquat confit croquant et débarrassé de son amertume, garni d’un sorbet aux agrumes, de sapin en glace et chantilly, et de pignons de pin transformés en praliné et en sablé. « Une création inspirée de mon enfance chez mes grands-parents en Charente-Maritime, et des randonnées varoises dans les sentiers de l’Estérel avec mes parents », précise-t‑elle.
Ce dessert est à la carte du restaurant Alliance (Paris 5e), où elle est cheffe pâtissière depuis 2018, aux côtés du Japonais Toshitaka Omiya, à la cuisine rigoureuse et délicate. « Nous nous entendons bien, dit-elle, car le chef n’aime pas les desserts trop sucrés et aime l’acidité, comme moi  ! » Une entente fertile en projets avant, un jour, de se mettre à son compte pour « avoir le temps de profiter de [ses] proches ».
<https://www.restaurant-alliance.fr>
> Lire aussi - Ces cinq cheffes qui incarnent le renouveau de la gastronomie marseillaise
• Agathe Richou, en binôme
Elle aime le « coup de feu » du service, déstructurer des desserts à l’assiette et avoir le retour des clients dans la salle. Agathe Richou, tout juste 30 ans, ne troquerait pas son tablier de cheffe pour une boutique : elle veut encore profiter du binôme gagnant qu’elle forme avec son compagnon, Camille Lacome, lui au salé, elle au sucré. En 2020, ils ont décroché une étoile au Michelin pour La Mère Germaine à Châteauneuf-du-Pape. Pour se rapprocher de leurs familles, ils viennent de s’installer au restaurant étoilé Avel Vor à Port-Louis (Morbihan).
Venue des Sables-d’Olonne, BTS hôtellerie-restauration en poche, Agathe Richou s’est formée aux « desserts à l’assiette » et s’est perfectionnée dans de grandes maisons parisiennes (La Tour d’Argent, Le Clarence, La Dame de Pic, le Shangri-La). Elle aime façonner des assiettes allégées en sucre et avec jamais plus de trois ingrédients : « J’aime que le client sache ce qu’il mange. » Elle adore aussi revisiter les pâtisseries classiques à sa façon. Cette admiratrice de Claire Heitzler sert ainsi un baba au rhum infusé au café avec des agrumes pour tempérer le sucre, le tout accompagné d’une chantilly au rhum/café et une glace.
Le couple accorde désormais ses menus à quatre mains, avec chacun sa partition : « Aujourd’hui, il y a une meilleure équité entre la cuisine et la pâtisserie, et les clients attendent beaucoup du dessert à cause de ce qu’ils voient sur les réseaux sociaux et à la télé. »
<http://www.restaurant-avel-vor.com>
<https://www.lejdd.fr/Culture/Gastronomie/desserts-ethiques-produits-de-saison-et-creativite-voici-cinq-nouvelles-patissieres-a-suivre-4100042>
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5- Emmanuel Macron confirme le tournant vers une agriculture du « produire plus », Le Monde, 18/03/22, 11h13
Mathilde Gérard et Rémi Barroux

Le président-candidat à la présidentielle 2022 n’a accordé que peu de place aux questions environnementales lors de la présentation de son programme. 
Dès les premières phrases de son intervention devant la presse, le président-candidat Emmanuel Macron a évoqué « la grande transformation, la grande transition climatique qui structure notre vie qui est une urgence de nos sociétés ». Mais, la suite de ses propos a laissé peu de place à la question environnementale, si l’on excepte de longs développements sur la question énergétique, au travers du nucléaire et des énergies renouvelables, jugés nécessaires à la décarbonation de la production d’électricité. Le président sortant a aussi évoqué la nécessité de « consommer moins par le changement des comportements ».
> Lire aussi Le Parlement européen adopte à une large majorité la stratégie « De la ferme à la fourchette »
De biodiversité, de pollution, de transports… le chef de l’Etat n’a pas parlé, mais il a développé ses intentions sur la question agricole. Il a confirmé son tournant engagé au cours du quinquennat en faveur du « produire plus ». « La France portera une adaptation de la stratégie européenne “Farm to Fork” [de la ferme à la fourchette] qui reposait sur un monde d’avant-guerre en Ukraine, qui prévoyait une diminution de la production de 13 %. » Plus question de produire moins, a insisté Emmanuel Macron, rejoignant ainsi les programmes des candidates Les Républicains, Valérie Pécresse, et Rassemblement national, Marine Le Pen.
Bras de fer avec la Commission européenne ?
Cette stratégie, défendue par la Commission européenne (CE), est la déclinaison agricole et alimentaire du Green Deal. Non traduite à ce jour dans des textes contraignants, elle fixe plusieurs objectifs à l’horizon 2030, dont la réduction de moitié de l’usage des pesticides, de 20 % de celui des engrais, l’atteinte de 25 % des surfaces agricoles utiles cultivées en bio. Selon des modélisations publiées ces derniers mois sur une partie de ces objectifs, ils pourraient entraîner des baisses de rendement sur certaines cultures. « Ces objectifs doivent être revus, car, en aucun cas, l’Europe ne peut se permettre de produire moins », a insisté Emmanuel Macron.
> Lire l’analyse : La flambée du prix des céréales secoue les agriculteurs français
Face à la crise agricole provoquée par la guerre menée par les Russes en Ukraine, affectant notamment les pays du Moyen-Orient et d’Afrique qui dépendent des importations de blé, il a souhaité une montée en puissance des exportations européennes. Mais cette adaptation de la stratégie « Farm to Fork » pourrait entraîner un bras de fer avec Bruxelles, car le vice-président de la CE, Frans Timmermans, la défend bec et ongles : « La stratégie “De la ferme à la fourchette”fait partie de la solution et non du problème », déclarait-il le 7 mars devant des eurodéputés.
Sans surprise, la prestation d’Emmanuel Macron a été jugée sévèrement du côté écologiste. « Aujourd’hui, Emmanuel Macron jongle entre un bilan écologique dramatique et un programme qui brille par manque d’ambition sur l’enjeu climatique », a commenté Greenpeace.
<https://www.lemonde.fr/election-presidentielle-2022/article/2022/03/18/election-presidentielle-2022-macron-confire-le-tournant-vers-une-agriculture-du-produire-plus_6118079_6059010.html>
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6- Les déchets alimentaires vont être collectés dans 4 communes de l'Eurométropole de Strasbourg, France bleu Alsace, 18/03/22, 17:25
Emilie Pou

La collecte des déchets alimentaires se met en place progressivement sur l'Eurométropole de Strasbourg. Après une expérimentation sur la commune d'Holtzheim et sur deux quartiers de Strasbourg, le système va être étendu cette année aux communes de moins de 10 000 habitants.
L'Eurométropole de Strasbourg lance la collecte des déchets alimentaires. Après l'avoir expérimenté à Holtzheim, et dans les quartiers Cronenbourg et de la Montagne Verte à Strasbourg, le dispositif va être étendu d'ici la fin de l'année aux 4 communes de l'agglomération qui ont moins de 10 000 habitants : Eschau, Fegersheim, Plobsheim et Lipsheim.
Un kit de tri pour chaque foyer
Chaque habitant de ces communes va recevoir, ou a déjà reçu, un kit de tri : c'est à dire un seau et un lot d'une cinquantaine de sacs en kraft, dans lesquels il faudra mettre les déchets alimentaires : les restes d'assiettes, les épluchures, les croutes de fromage, les arrêtes de poisson ou le marc de café par exemple. 
>> Suite à lire à :
<https://www.francebleu.fr/infos/environnement/les-dechets-alimentaires-vont-bientot-etre-collectes-dans-l-eurometropole-de-strasbourg-1647607992>
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7- Les ventes de pesticides ont entamé leur décrue, mais elles restent importantes, Actu-environnement, 18/03/22
Nadia Gorbatko  

Durant la dernière décennie, les volumes de pesticides vendus ont un peu diminué, en France, selon un récent état des lieux du ministère de la Transition écologique. Cette décroissance s'accentue depuis 2019, mais les niveaux restent élevés.
Alors que la stratégie européenne « De la ferme à la table », annoncée en 2020, prévoit de réduire de 50 % l'usage des pesticides en 2030, quelle a été la dynamique des ventes de ces produits, en France, au cours de la dernière décennie ? Elles restent élevées, si l'on en croit l'état des lieux publié, hier, par le ministère de la Transition écologique. Réalisé à partir des données de la Banque nationale des ventes, alimentée elle-même par les distributeurs de produits phytopharmaceutiques, il concerne les quantités de substances actives contenues dans les produits et ne tient pas compte des adjuvants.
>> Suite à lire à :
<https://www.actu-environnement.com/ae/news/ventes-pesticides-decrue-importantes-etat-des-lieux-39293.php4>
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8- Chronique. « Vouloir produire plus au nom de l’indépendance agricole, c’est comme vouloir mettre plus d’automobiles sur les routes au nom des économies d’énergie », Le Monde, 19/03/22, 05h46
Stéphane Foucart

Face à la guerre en Ukraine, la tentation est forte de renoncer aux objectifs de verdissement de l’agriculture européenne. Comme le rappellent près de 200 scientifiques, le conflit montre au contraire toutes les limites de nos systèmes productifs actuels, explique dans sa chronique Stéphane Foucart, journaliste au « Monde ».
Chronique. Lorsque les cours sont au plancher, il faut produire le plus possible pour éviter la ruine ; lorsqu’ils s’envolent, il faut produire le plus possible pour rafler la mise. La guerre en Ukraine n’est pas perdue pour tout le monde et ce ne sont pas les vendeurs de bicyclettes qui en tirent, ces jours-ci, le meilleur profit.
Depuis le début du conflit, les lobbys agro-industriels ont poussé leurs arguments avec un succès éclatant. Jusqu’à remettre en cause, en France au moins, la stratégie « Farm to Fork » (« de la ferme à la fourchette »), le volet agricole du Pacte vert de la Commission européenne. Le président candidat Emmanuel Macron l’a annoncé jeudi 17 mars : le projet de verdissement de l’agriculture européenne sera « adapté » à l’aune de la crise. Le ministre de l’agriculture, Julien Denormandie, ayant déjà annoncé la fin des jachères en France, on peut s’attendre à ce que cette adaptation s’apparente à une volonté de démantèlement en bonne et due forme.
> Lire aussi Emmanuel Macron confirme le tournant vers une agriculture du « produire plus »
Réduction des pesticides et des engrais de synthèse, sortie progressive de l’élevage industriel, augmentation des surfaces cultivées en agriculture biologique : tout cela nous mènerait à une « décroissance » incompatible avec la crise ukrainienne. « Nous demandons à pouvoir produire plus », a exigé Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), le 3 mars sur Franceinfo. « L’Europe ne peut en aucun cas se permettre de produire moins », a obtempéré, deux semaines plus tard, M. Macron.
Emballement inédit des cours
Cela semble tomber sous le sens. Plus d’un quart des exportations mondiales de blé venant de Russie et d’Ukraine, il paraît à première vue criminel de ne pas chercher à produire plus, d’être non autonome et de ne pas nourrir le monde affamé, en particulier les pays du Sud, dont l’approvisionnement en blé dépend de l’hémisphère Nord. Ce narratif plein d’humanité a le mérite d’être facile à comprendre. Mais, hélas !, il est faux.
> Lire l’analyse : La flambée du prix des céréales secoue les agriculteurs français
Un obstacle majeur à l’approvisionnement des pays du Sud en céréales est, outre les quantités disponibles, leurs prix. Or ceux-ci sont fixés par les marchés. Ces dernières semaines, l’emballement des cours des matières premières agricoles a été inédit et il a, jusqu’à présent, eu bien plus à voir avec l’affolement et/ou la spéculation qu’avec de réelles pénuries. Ce qui motive l’agro-industrie à produire plus – c’est-à-dire les cours élevés – est donc exactement ce qui entrave l’accès des plus pauvres à la nourriture.
> Lire aussi Guerre en Ukraine : alerte sur la sécurité alimentaire mondiale
Une petite augmentation de la production européenne (sans doute pas plus de quelques pourcents) pourrait-elle faire baisser substantiellement ces cours ? C’est peu probable. Les marchés agricoles sont si financiarisés que les fluctuations des cours reflètent de moins en moins la disponibilité et/ou la qualité réelles des ressources. En outre, nul ne sait comment fonctionnent ces marchés dans une situation où la folie d’un seul homme détermine le sort de plus d’un quart de la production de blé mondiale.
Pour garantir la sécurité alimentaire, les aides aux plus pauvres sont sans doute plus efficaces qu’une augmentation marginale de la production européenne – obtenue au prix d’une dégradation encore accrue du climat et de la biodiversité.
Tour de bonneteau
Quant à la supplique des milieux agro-industriels pour plus d’indépendance alimentaire, elle relève du tour de bonneteau. Car l’agriculture conventionnelle ne fonctionne que sous perfusion d’hydrocarbures, dont il n’a échappé à personne qu’ils sont peu abondants en Europe. Les pesticides de synthèse ? Des dérivés de la pétrochimie. Les engrais azotés (dont la Russie est le premier exportateur mondial et la France le premier importateur européen) ? Ils sont produits grâce au gaz naturel et leur prix a plus que triplé en un an. Dans le système actuel, vouloir produire plus au nom de l’indépendance agricole, c’est donc un peu comme vouloir mettre plus d’automobiles sur les routes au nom des économies d’énergie.
> Lire aussi La Russie envahit-elle l’Ukraine pour ses ressources naturelles ?
Que faire, alors ? « Il faut écouter les scientifiques », demandait Mme Lambert, le 28 février sur Public Sénat. Cela tombe bien : près de 200 agronomes, agroéconomistes et agroécologues européens ont pris fortement position, vendredi 18 mars, dans un texte demandant aux décideurs de « ne pas abandonner les pratiques agricoles durables pour augmenter la production de céréales ».
« Les efforts politiques visant à faire abandonner les objectifs de durabilité de la stratégie “Farm to Fork” (…) ne nous protègent pas de la crise actuelle, expliquent les signataires, ils l’aggravent plutôt et la rendent permanente. » Pour ces chercheurs, trois grands leviers peuvent être actionnés face à la crise actuelle. D’abord, réduire la consommation de viande et de laitages, ce qui permettrait de produire et d’exporter bien plus de céréales de consommation humaine (plus de 60 % des terres arables européennes sont dévolues à l’alimentation des animaux). Ensuite « verdir » les modes de production pour réduire la dépendance aux engrais de synthèse et aux pesticides. Enfin, réduire le gaspillage systémique (le blé gaspillé dans l’Union européenne représente environ la moitié des exportations ukrainiennes).
> Lire aussi : Gaz, matières premières, céréales… quelle interdépendance économique entre l’UE et la Russie ?
Tout cela est-il possible ? L’agronome et économiste Xavier Poux, et le politiste Pierre-Marie Aubert l’ont montré dans un ouvrage copieux (Demain, une Europe agroécologique. Se nourrir sans pesticides, faire revivre la biodiversité, avec Marielle Court, Actes Sud, 320 pages, 22 euros), qui dessine avec précision le scénario de transformation de nos systèmes productifs vers une agriculture indépendante, non toxique et durable. Quant à savoir si une telle mutation est réaliste, la crise actuelle nous pose la question symétrique : n’est-ce pas plutôt le maintien du statu quo qui manque de réalisme ?
<https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/03/19/vouloir-produire-plus-au-nom-de-l-independance-agricole-c-est-comme-vouloir-mettre-plus-d-automobiles-sur-les-routes-au-nom-des-economies-d-energie_6118199_3232.html>
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9- En Tunisie, cuisine nomade et innovation pour revivifier une oasis, AFP, 20/03/22, 13:00
Françoise Kadri

"Dans une palmeraie tout pousse", le jardinier Mohamed Bougaa se souvient du paradis qu'était autrefois l'oasis de Nefta, qu'une poignée d'amoureux du sud tunisien tentent de revivifier avec la cuisine nomade et des projets innovants.
"Dans la +corbeille de Nefta+, il y avait 152 sources qui donnaient 700 litres d'eau par seconde", se rappelle M. Bougaa, 63 ans, dont 40 comme métayer à Nefta.
Mais l'eau a été surexploitée pour créer d'autres palmeraies et produire la fameuse datte "deglet nour", "les sources de Nefta se sont taries il y a 20 ans", explique-t-il à l'AFP dans cette oasis à 500 km au sud de Tunis.
Normalement, "on peut vivre de la palmeraie, il y a tout ce qu'il faut: de la salade, des fruits, des petits piments, des tomates, des carottes. Tout pousse dès lors qu'on a du soleil et de l'eau", ajoute-t-il, en montrant une pompe alimentée désormais par la nappe phréatique.
L'arbre-roi, le palmier-dattier, peut satisfaire les besoins essentiels : "A midi, les travailleurs ici mangent un peu de dattes avec du lait, c'est nourrissant". Cette année, la récolte est médiocre : avec l'absence de pluies et 55 degrés en août, les dattes sont "un peu sèches", note Mohamed.
- "Cuisine ancestrale" -
Pourtant, la palmeraie c'est "la permaculture (système de production d'aliments organiques imitant la nature, ndlr) avant l'heure : une culture à trois étages, avec le palmier qui protège l'arbre fruitier, le fruitier qui protège le potager, c'est naturel dans une oasis", souligne Patrick Ali El Ouarghi, un Franco-Tunisien qui a créé, en 2011, une maison d'hôte écologique à Nefta. 
Dar Hi est aussi un laboratoire d'idées, le "Palm Lab", où sont invités artistes, architectes et ingénieurs pour imaginer comment préserver "ce monde merveilleux" qu'est Nefta, haut lieu du soufisme. Il faut "redonner envie aux investisseurs, aux agriculteurs, de réinvestir l'oasis, qui est un peu en perdition", estime M. Ouarghi, 54 ans.
Avec ses associés, ce fan d'innovation y a "introduit de nouvelles techniques, comme l'irrigation goutte-à-goutte et l'énergie solaire". Il déplore le gâchis du système actuel d'inondation des parcelles -- une fois par semaine -- avec de l'eau pompée à 100 mètres de profondeur.
Pour relancer Nefta, M. Ouarghi et ses amis ont également écrit un livre, "La cuisine de l'oasis - Se nourrir de l'essentiel", car "dans une oasis on n'a rien mais on ne manque de rien".
"C'est une cuisine ancestrale et simple qui date de l'arrivée des nomades", relate-il, quand Nefta était "un lieu de passage des caravanes" qui "déposaient des saveurs et épices inconnues, restées ici comme une tradition".
"L'une des particularités de Nefta c'est qu'on fabrique nos épices. Ce n'est pas la même chose que les acheter au marché: le nettoyage des feuilles, l'odeur, le goût, tu sais exactement comment faire", confirme Najah Ameur, la cheffe cuisinière de Dar Hi.
Mme Ameur, 40 ans, prépare "les recettes de sa mère" et d'autres inventées par "Fegh" (Frédérick E. Grasser-Hermé), figure de la gastronomie française. "Beaucoup d'ingrédients viennent de la palmeraie : le persil, le céleri, les blettes, les fèves vertes, les petits pois", dit-elle.
- Poudre de datte -
Non loin de Dar Hi, d'autres pionniers tentent de valoriser l'oasis.
Kevin Klay, ex-coopérant américain à Sousse (nord), est tombé amoureux des dattes et du Sud. "On a réalisé que 20 à 30% des dattes sont jetées ou données comme nourriture aux chameaux, juste parce qu'elles n'ont pas un bel aspect", dit-il.
Il a acheté quelques kilos, les a fait sécher chez lui puis les a broyées dans une machine à moudre le café. Résultat : une poudre "cinq fois moins calorique" que le sucre blanc et "bien plus saine", contenant "plus de potassium qu'une banane".
M. Klay, 35 ans, a lancé sa fabrique Dateible en 2018. Elle emploie une dizaine de personnes. Sa société reçoit, dit-il, "une forte demande des Etats-Unis où elle exporte en gros, et a lancé la vente au détail, prévoyant cet été une présence dans les supermarchés (bios) +Whole Foods+ et de se développer en Europe". 
Et puisque rien ne se perd dans la palmeraie, d'autres idées ont germé dans les oasis pour recycler les dattes : du café au noyau de datte ou de la mélasse pour pâtisserie.
<https://www.goodplanet.info/2022/03/27/en-tunisie-cuisine-nomade-et-innovation-pour-revivifier-une-oasis/>
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10- A Madrid, 150.000 agriculteurs et éleveurs manifestent contre la hausse des prix des carburants, AFP, 20/03/22, 22:00

Quelque 150.000 agriculteurs et éleveurs ont manifesté dimanche à Madrid pour exiger du gouvernement socialiste de Pedro Sanchez des mesures immédiates pour juguler la hausse des prix, notamment des carburants, et la baisse de la rentabilité des exploitations.
Des drapeaux espagnols et des banderoles où l'on pouvait lire "Eleveurs en voie d'extinction" ou encore "SOS monde rural", jalonnaient le long cortège déployé sur quatre kilomètres et conduit par des tracteurs, des cavaliers et des chiens de chasse. 
Le monde rural a défilé dans le centre de la capitale espagnole entre les ministères de la Transition écologique et de l'Agriculture, à l'appel de la plateforme "Alliance rurale" qui affirme représenter quelque dix millions de paysans espagnols.
"Ce gouvernement nous ruine, avec des carburants de plus en plus chers", a expliqué à l'AFP Nora Guzmán, venue de Pozuelo de Alarcón, à l'ouest de Madrid, au volant de son tracteur.
"Il est temps de chercher des solutions" aux difficultés du monde rural "qui occupe 80% du territoire", a déclaré à la presse Pedro Barato, président de la confédération patronale agricole, ASAJA. "Ca suffit! Que le président du gouvernement espagnol arrête de voyager à l'étranger et qu'il commence à agir" en Espagne.
Le monde agricole entendait ainsi dénoncer l'envolée des prix des carburants et fertilisants, couplée avec une réduction des marges, et protester contre la désertification rurale et les mesures gouvernementales en faveur du bien-être animal, visant notamment à restreindre l'élevage de chiens de berger et de chasse. 
"Aujourd'hui, on protège plus les animaux que les hommes" par "des normes incohérentes et absurdes que veut nous imposer le gouvernement", a déploré Fernando Sáez, un agriculteur qui avait fait le voyage de Cordoue, avec son chien de chasse, jusqu'à la capitale.
Cette grande manifestation paysanne était organisée au lendemain de celle ayant rassemblé des milliers d'Espagnols à l'appel du parti d'extrême droite Vox, pour protester contre la hausse généralisée des prix dans les secteurs de l'agro-alimentaire et de l'énergie, aggravée par le conflit en Ukraine.
Les principales confédérations syndicales du pays ont de leur côté appelé à la grève générale le 23 mars.
<https://www.france24.com/fr/info-en-continu/20220320-a-madrid-150-000-agriculteurs-et-éleveurs-manifestent-contre-la-hausse-des-prix-des-carburants>
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11- Chercheurs et agriculteurs coopèrent pour diminuer la dépendance aux produits chimiques, AFP, 22/03/22, 17:00
Laure Fillon

Au milieu d’un champ de céréales, des piquets délimitent plusieurs parcelles où de petites fleurs violettes et blanches se mêlent aux pousses tendres du blé. Une vision inhabituelle en agriculture conventionnelle, qui résulte d'un travail scientifique pour aider les agriculteurs à réduire pesticides et engrais chimiques.
A l'heure où la stratégie de l'Union européenne pour verdir son agriculture intensive est remise en cause sur fond de crainte de pénurie alimentaire, des négociations internationales à Genève envisagent une réduction des pesticides et des pertes d'intrants chimiques dans la nature.
Dans les Deux-Sèvres, le CNRS compte depuis 1994 une zone d’étude unique en Europe : 450 km2 de terres agricoles, plus de 400 exploitations, une quarantaine de villages. 
Les scientifiques accompagnent les agriculteurs volontaires pour réduire l'usage de pesticides - sources probables de cancers et fatals aux oiseaux - et d'engrais chimiques, polluants de l'eau et dont les prix explosent.
David Bonneau, agriculteur à Mougon, scrute les parcelles expérimentales. Il traite l'une avec du désherbant chimique, une autre mécaniquement avec une herse étrille dont les dents arrachent les plantes sauvages, quand une troisième ne sera pas traitée.
"C'est sale", commente-t-il, penché sur les petites fleurs de véronique et de mouron. Il a pourtant décidé de "réduire les phytosanitaires car je trouvais ces produits dangereux", raconte-t-il. Et "le grand public demande qu'on en mette moins".
M. Bonneau a fait ses premiers essais avec la herse étrille d'un voisin. Depuis, la coopérative agricole a investi dans un modèle plus performant.
- Rendements -
Les chercheurs du CNRS mesureront les rendements en blé de chacune des parcelles juste avant la moisson, pour connaître l'impact de la réduction d'herbicide.
En attendant, David Bonneau voit "les économies" réalisées sur l'achat du produit et sur le matériel.
"Je discute rendement et économies avec les agriculteurs et indirectement, cela a un impact positif sur la biodiversité", constate Vincent Bretagnolle, directeur de recherche au CNRS.
Au centre du CNRS de Chizé, "nous avons démontré que les agriculteurs conventionnels peuvent réduire un tiers l'azote et les pesticides sans perte de rendement, tout en augmentant leurs revenus car ils baissent leurs charges", explique-t-il.
Pour autant, "même les agriculteurs ayant participé à l'expérimentation et vu les résultats de leurs propres yeux n'ont pas changé leurs pratiques de manière flagrante", poursuit le chercheur.
"Dans de nombreuses régions du monde, on en est à un point où l'usage d'engrais est inefficace pour augmenter les rendements", commente Robert Finger, responsable de recherche sur les systèmes agricoles à l'université ETH de Zurich, citant l'Europe et certaines régions d'Asie.
- Fonds mutualiste -
L'utilisation trop importante d'engrais ou de pesticides peuvent concerner petites et grandes cultures. Pepijn Schreinemachers, chercheur au World Vegetable Center, étudie le maraîchage dans des pays comme le Vietnam, le Laos et le Cambodge.
Il en ressort une importante sur-utilisation de pesticides. "Les fermiers eux-mêmes sont les plus affectés par la mauvaise utilisation de produits agrochimiques", relate Pepijn Schreinemachers. "Chaque fermier a une anecdote d'empoisonnements causés par des pesticides, d'éruptions cutanées à des vomissements et des évanouissements. Pourtant la plupart pensent fermement que les pesticides sont nécessaires."
Comment faire évoluer les usages ? 
"Il faut une combinaison de facteurs", explique M. Finger, qui prône le développement d'alternatives entre le bio et le conventionnel. 
Il faudrait des politiques publiques soutenant des méthodes alternatives, avec un cap clair à moyen et long terme, avoir des prix des pesticides et engrais reflétant mieux leurs impacts négatifs, développer des polycultures moins sensibles aux maladies, suggère le chercheur.
M. Bretagnolle plaide pour mieux accompagner les agriculteurs, valoriser leurs efforts et assouplir les standards de production fixés par l'industrie agro-alimentaire.
En Asie du Sud-Est, il est nécessaire "d'interdire les produits les plus toxiques" ou de rendre plus chère leur utilisation, tout en "rendant les alternatives, en particulier les biopesticides, plus disponibles", indique Pepijn Schreinemachers.
Pour contourner "l'aversion au risque" des agriculteurs face au changement, les chercheurs du CNRS réfléchissent à un fond mutualiste qui les indemniserait en cas de pertes liées à la réduction des engrais de synthèse et pesticides, sur un modèle déjà existant en Italie.
Ils veulent aussi mieux associer les consommateurs, via notamment des circuits courts, "pour ne pas laisser tout le poids de la transition sur les épaules des agriculteurs".
<https://information.tv5monde.com/info/chercheurs-et-agriculteurs-cooperent-pour-diminuer-la-dependance-aux-produits-chimiques-449661>
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12- Décryptage. Guerre en Ukraine : pas de retour en arrière sur la réduction des pesticides, Fondation pour la Nature et l’Homme, 22/03/22

La guerre en Ukraine remet sur le devant de la scène notre double dépendance énergétique et alimentaire et donc la question de la souveraineté et de la sécurité alimentaire. Or, pour atteindre celles-ci, les défenseurs de l’agriculture intensive militent pour une remise en cause de la stratégie européenne de « la Ferme à la Fourchette » qui prévoit une baisse de 50 % des pesticides d'ici 2030. Un retour en arrière dangereux qui continuerait de nous rendre dépendant et qui mettrait l’agriculture en risque.
>> Suite à lire à :
<https://www.fnh.org/guerre-ukraine-retour-en-arriere-reduction-pesticides/>
Sur le même sujet : 
> L'Europe acte la remise en culture de jachères et repousse la réforme des pesticides <https://www.actu-environnement.com/ae/news/europe-remise-culture-jachere-reforme-pesticides-repoussee-39317.php4>, Actu-environnement, 22/03/22
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13- Grippe aviaire : déjà dix millions de volailles abattues en France, Le Monde avec AFP, 23/03/22, 12h16

La brusque flambée des contaminations d’élevages par le virus H5N1, principalement en Vendée, fait de cet épisode le plus sévère qu’ait connu le pays, habitué à voir les cas se concentrer dans les élevages du Sud-Ouest. 
Un bilan nettement plus lourd que les années précédentes en raison d’une flambée inédite dans la région des Pays de la Loire. Dix millions de volailles ont été abattues en France depuis novembre pour endiguer la grippe aviaire, a-t-on appris mercredi 23 mars auprès du ministère de l’agriculture. Cet épisode est le plus sévère qu’ait connu le pays, habitué à voir les cas se concentrer dans les élevages du Sud-Ouest.
Depuis le premier cas recensé dans le nord de la France, fin novembre, près de mille élevages ont été contaminés par le virus, dont au moins 450 en Vendée, où les autorités sont en train de vider les élevages de volailles par des abattages massifs d’animaux malades – mais aussi sains – préventivement.
En quelques semaines, le bilan dans ce département jusqu’alors indemne est devenu beaucoup plus lourd que celui des Landes (231), bassin de production régulièrement touché depuis 2015. Le nombre de cas augmente aussi dans les départements limitrophes de la Vendée : 70 en Loire-Atlantique, 58 en Maine-et-Loire.
> Lire aussi Grippe aviaire en pleine expansion : des millions d’animaux à abattre dans le Grand Ouest
La région des Pays de la Loire durement touchée
Près de la moitié des dix millions d’animaux abattus en France en raison de cette crise viennent de la région Pays de la Loire, deuxième territoire de production des volailles françaises après la Bretagne, où deux cas ont par ailleurs été récemment recensés. D’ordinaire, les crises liées à la grippe aviaire restent globalement circonscrites au Sud-Ouest, en particulier aux élevages de canards destinés à la production de foie gras. L’an dernier, près de 500 foyers avaient été recensés dans des élevages et 3,5 millions d’animaux, essentiellement des canards, abattus.
> Lire aussi Le retour de la grippe aviaire accentue les tensions dans la filière de la volaille
Selon le dernier bulletin de la plate-forme nationale d’épidémiosurveillance en santé animale (ESA), les exploitations touchées en Pays de la Loire sont « principalement » des « élevages de palmipèdes (gras ou maigre), mais une grande diversité de types de production sont touchés : canards mulards, canards Pékin, canards de Barbarie, dindes, cailles, faisans, poulets de chair, poules pondeuses. Des élevages de reproducteurs sont également touchés ».
> Lire aussi « Si je ne trouve pas de solution, comment je fais ? » : dans le Nord, les éleveurs démunis face à la nouvelle épizootie de grippe aviaire
Dans le Sud-Ouest, le nombre de foyers « se stabilise, bien que de nouveaux foyers sporadiques d’infection soient toujours détectés », indique-t-on de même source.
Au total, trente-quatre pays européens ont été touchés par le virus cette année. Outre les élevages français, ceux du nord de l’Italie ont été particulièrement affectés, avec 18 millions de volailles abattues.
> Lire aussi La nouvelle crise de grippe aviaire pose la question de la vaccination
<https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/03/23/grippe-aviaire-deja-dix-millions-de-volailles-abattues-en-france_6118773_3244.html>
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14- Reportage. En Tunisie, le renouveau des semences paysannes, Le Monde Afrique, 23/03/22, 18h00
Lilia Blaise (Tunis, correspondance)

La pandémie et la crise du prix du blé due à la guerre en Ukraine ont remis au centre du débat la problématique de la sécurité alimentaire dans le pays. 
Youssef Hammouda et sa femme Samira supervisent le tri des graines dans leur ferme de Zaghouan, dans le nord de la Tunisie. Face au tamis, il faut de la dextérité et de la patience pour séparer le blé « mahmoudi » des autres graines et des mauvaises herbes. Cette semence locale qui a été transmise à Youssef par sa famille est précieuse, « plus saine et plus robuste » que les variétés importées, selon le cultivateur.
Il en a distribué à d’autres agriculteurs de la région et vend une partie de son blé à une coopérative de deux cents femmes, Lella Kmar Beya, qui le transforment en couscous traditionnel et bio. « Nous n’avons jamais utilisé d’engrais car la graine est de bonne qualité et résiste aux aléas climatiques », souligne-t-il.
> Lire aussi Malgré la pandémie, le Sud tunisien renouvelle son offre touristique
Un tel circuit de production est devenu rare en Tunisie. Considéré, dans l’Antiquité, comme le « grenier à blé de Rome », le pays importe aujourd’hui 50 % de ses besoins en céréales, dont 84 % du blé tendre, utilisé pour la fabrication du pain, et près de 50 % du blé dur, pour celle du couscous. Cette dépendance aux marchés extérieurs s’était fait ressentir pendant la crise du Covid-19, à cause de la fermeture des frontières et de la perturbation des échanges mondiaux de produits alimentaires. Elle est à nouveau prégnante : l’Ukraine en guerre est l’un des principaux exportateurs de blé et de céréales vers la Tunisie et la hausse mondiale du cours accentue les inquiétudes autour des stocks, faisant craindre pour la sécurité alimentaire dans les mois à venir.
« Multiplier les variétés locales »
Les semences paysannes, parce qu’elles sont bien adaptées au terroir tunisien, sont mises en avant comme l’une des alternatives pour mieux faire face à ce genre de chocs, et revenir à une agriculture plus adaptée au changement climatique. Elles ne pourront pas se substituer complètement aux produits importés, mais « il faut relancer le débat sur la nécessité de cultiver et multiplier ces variétés locales », plaide Karim Daoud, agriculteur et membre du Synagri, le second syndicat agricole du pays.
Présidente de l’Association tunisienne pour la permaculture, Rim Mathlouthi milite elle aussi, depuis 2014, pour la réhabilitation des semences qui faisaient autrefois la richesse du sol tunisien. « Nous faisons de la pédagogie, nous rendons visibles les agriculteurs comme Youssef et nous les mettons en contact avec d’autres lors de la fête annuelle des semences paysannes », explique-t-elle. « L’objectif est de préserver une agriculture qui a pratiquement disparu dans les années 1970 à cause de l’arrivée des semences hybrides étrangères, prétendument plus performantes, mais très exigeantes en engrais et autres intrants. »
> Lire aussi Tunisie : fragilisées par les crises politique et sanitaire, les PME peinent à se relancer
Pour y parvenir, il faut d’abord collecter les semences, souligne May Granier, présidente de l’Association pour la formation à l’agriculture environnementale. Avec d’autres organisations, la militante traque, grâce au bouche-à-oreille, les plantes locales considérées comme disparues à l’instar de la luzerne africaine, qui pousserait sans irrigation, ou de certaines variétés de trèfle. Une fois collectées, les graines doivent encore être multipliées. « Après quatre ans de demandes infructueuses, nous avons enfin établi une convention avec la Banque nationale des gènes qui offre un accompagnement technique pour multiplier les semences », se félicite Rim Mathlouthi.
Création d’un registre national
La structure, créée en 2007, a pour mission de répertorier et conserver le patrimoine génétique végétal et animal en Tunisie. Depuis 2011, elle a établi un stock de semences paysannes et collabore plus étroitement avec les agriculteurs, « pour justement réintroduire des variétés anciennes dans le secteur agricole », explique Amine Slim, chercheur à la Banque et membre de l’Observatoire de la souveraineté alimentaire et de l’environnement. Avec près de 11 000 variétés répertoriées, ce conservatoire de graines rapatrie aussi des semences tunisiennes inventoriées dans des banques étrangères. « Nous avons ainsi réussi à remettre en culture en Tunisie une dizaine de variétés de blé dur et d’orges autochtones », pointe Amine Slim.
> Lire aussi InstaDeep, la start-up tunisienne qui a séduit BioNTech et Google
L’idée n’est pas de rivaliser avec les variétés améliorées à haut rendement destinées aux grandes étendues dans les régions pluvieuses et aux cultivateurs ayant des techniques poussées. Il s’agit plutôt de favoriser l’agriculture de niche en aidant les petits agriculteurs dans des zones où les terres dépassent rarement les 5 hectares et leur permettre d’« assurer leur sécurité alimentaire ou celle de leur village. » En Tunisie, les petits exploitants représentent 80 % du secteur agricole, et ils ont été durement touchés par l’augmentation des coûts de production et la sécheresse de ces dernières années.
Aujourd’hui, les variétés paysannes restent difficiles à commercialiser, car elles ne répondent pas aux normes imposées par la loi qui régit les semences depuis 1999 en Tunisie. La Banque de gènes et les associations plaident néanmoins pour la constitution d’un cadre légal avec la création d’un registre national. La demande est de plus forte, arguent-elles. Et les circonstances de plus en plus pressantes.
<https://www.lemonde.fr/afrique/article/2022/03/23/en-tunisie-le-renouveau-des-semences-paysannes_6118836_3212.html>
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15- Sécurité alimentaire : scientifiques et ONG appellent à accélérer la transition agricole, L’Info Durable, 23/03/22
Rédaction ID

La menace de pénurie alimentaire liée à la guerre en Ukraine justifie-t-elle de retarder la transition vers une agriculture plus verte en Europe ? Non, répondent des scientifiques et des ONG, qui appellent au contraire à aller plus vite vers des systèmes plus résistants et plus justes.
La Commission européenne s'apprête à valider mercredi des mesures d'urgence qui permettraient, temporairement, de relancer la production sur des terres mises en jachère pour les protéger. Alors que l'Ukraine et la Russie sont des exportateurs majeurs de céréales, une partie des Etats membres poussent aussi pour reporter le calendrier européen visant à réduire l'usage de pesticides. Deux textes législatifs qui déclinaient ces objectifs, que Bruxelles devaient présenter mercredi, ont été repoussés sine die. Ils proposaient, d'ici à 2030, de réduire de moitié l'usage de pesticides, de 20 % celui d'engrais, et à consacrer un quart des terres au bio.
Une "très mauvaise nouvelle"
Ces Etats font fausse route, alertent ONG et experts. "C'est une très mauvaise nouvelle", s'inquiète An Lambrechts, de Greenpeace International, depuis Genève où se déroulent des négociations internationales pour une meilleure protection de la biodiversité.
Dans un appel signé par plus de 500 experts, des scientifiques de l'Institut de recherche sur l'impact du changement climatique de Potsdam (PIK) appellent l'Union européenne à "renforcer - et pas abandonner - la transformation vers un système alimentaire sain, équitable et bon pour l'environnement". "Des mesures judicieuses à court terme sont nécessaires, mais il ne faut pas négliger les objectifs à long terme car réduire les émissions de gaz à effet de serre et protéger la biodiversité sont absolument nécessaires pour assurer la production alimentaire", insiste auprès de l'AFP Hermann Lotze-Campen, agro-économiste au PIK.
>> Suite à lire à :
<https://www.linfodurable.fr/politique/scientifiques-et-ong-appellent-accelerer-la-transition-agricole-31460>
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16- PAC : les plans stratégiques nationaux ne seraient pas à la hauteur des ambitions environnementales de la Commission européenne, EurActiv, 23/03/22
Natasha Foote | translated by Anne-Sophie Gayet

Les plans stratégiques nationaux (PSN) de la Politique agricole commune (PAC) laissent à désirer, estime le commissaire européen à l’Agriculture Janusz Wojciechowski, qui a déclaré que la majorité d’entre eux ne sont pas à la hauteur des ambitions environnementales de l’exécutif européen.
Grâce à ces plans, qui constituent une grande nouveauté de la réforme de la PAC pour la période 2023-2027, les États membres de l’Union européenne exposent en détail la manière dont ils comptent atteindre les neuf objectifs de la PAC réformée tout en répondant aux besoins des agriculteurs et des communautés rurales.
Tous les États membres ont maintenant officiellement soumis leurs plans à la Commission pour approbation, un processus qui est actuellement en cours. Toutefois, selon M. Wojciechowski, les premières impressions sont mitigées à Bruxelles.
« Tous les plans peuvent être améliorés », a-t-il affirmé lors de la dernière réunion des ministres de l’Agriculture à Bruxelles lundi (21 mars), soulignant que si certains plans présentent un certain potentiel, la plupart d’entre eux doivent encore être améliorés.
Il a notamment reproché à plusieurs plans de ne pas avoir le suffisamment « d’ambition environnementale », affirmant que beaucoup d’entre eux devront être modifiés pour y parvenir.
Si certains manquent d’informations pour évaluer l’alignement sur les ambitions environnementales, dans d’autres, la cohérence avec les objectifs environnementaux et climatiques n’est « pas toujours démontrée », a-t-il indiqué.
Le commissaire s’est dit particulièrement préoccupé par les ambitions en matière d’agriculture biologique. En effet, la stratégie « de la ferme à la table » (Farm to Fork), la politique phare de l’UE en matière d’alimentation et d’agriculture, prévoit que 25 % de la surface agricole du bloc doit être consacrée à l’agriculture biologique d’ici à 2030.
Or, si l’on s’en tient aux plans proposés, le commissaire estime que l’UE n’atteindra que 18 % de terres consacrées au bio à la fin de l’exercice 2027. Pour remédier à ces problèmes, la Commission travaillera en étroite collaboration avec les États membres pour améliorer les « lacunes » des plans, a-t-il déclaré.
« Mais je suis optimiste, car il n’y a pas un seul plan qui ne puisse être accepté — des améliorations sont nécessaires, mais nous allons dans la bonne direction », a-t-il confié lors de la conférence de presse qui a suivi la réunion.
Le commissaire est également resté optimiste en ce qui concerne le calendrier, affirmant qu’il ne voyait aucune raison pour que la plupart des plans ne soient pas bouclés d’ici à la fin juin 2022.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/pac-les-plans-strategiques-nationaux-ne-seraient-pas-a-la-hauteur-des-ambitions-environnementales-de-la-commission-europeenne/>
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17- Energie, matière premières, engrais : les impacts de la guerre sur l’agriculture française, EurActiv, 23/03/22
Hugo Struna

La guerre russo-ukrainienne a touché presque tous les aspects du secteur agroalimentaire, de l’énergie aux engrais. Euractiv France se penche ici sur les multiples impacts de la guerre sur le secteur, et sur les réponses que la France a apporté jusqu’à présent.
Depuis le début des hostilités, l’énergie et les cours de matières premières explosent : une douche froide pour les exploitants français. Comme lors de la crise du Covid, la guerre russo-ukrainienne a révélé la dépendance de la France vis-à-vis des pays étrangers. Une dépendance particulièrement forte dans le secteur agricole puisque l’Ukraine et la Russie sont devenues en quelques années de véritables puissances exportatrices.
>> Suite à lire à :
<https://www.euractiv.fr/section/agriculture-alimentation/news/energie-matiere-premieres-engrais-les-impacts-de-la-guerre-sur-lagriculture-francaise/?fr=operanews>
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18- Lucile Leclair : « J’ai eu très vite cette certitude que l’on “vote avec sa fourchette” », Le Monde, 24/03/22, 18h19 
Camille Labro

Journaliste et autrice, Lucile Leclair s’intéresse à l’agriculture et aux paysans. Elle s’est penchée, pour son dernier ouvrage « Hold-up sur la terre », sur l’accaparement des terres agricoles en France. 
« Je suis une fille du Nord, la quatrième d’une tribu de six enfants à Calais. Une enfance pleine de moments partagés, de souvenirs de table chaleureux, de grands qui s’occupent des petits… Mes parents travaillaient beaucoup, nous n’allions pas au marché, mais il y avait tout de même une culture de la cuisine chez nous, notamment grâce à deux grands-mères excellentes cuisinières, dont une Bretonne qui nous a transmis la passion du beurre, des crêpes, du quatre-quarts et des crumbles à la rhubarbe.
Très tôt, j’ai eu la bougeotte, l’envie de nomadisme. Le journalisme était un bon alibi pour partir avec un sac à dos… J’ai fait des études de sciences politiques à Paris, je me suis passionnée pour l’agriculture. Je n’ai pas d’antécédents, pas d’agriculteurs dans ma famille. J’ai juste eu très vite cette certitude que l’on « vote avec sa fourchette », que le geste de manger n’est pas différent de celui de mettre un bulletin dans une urne. J’ai décidé d’aller comprendre et apprendre en rencontrant les paysans, en faisant avec eux. Écrire sur eux, raconter leurs histoires est venu ensuite. J’ai tout appris sur le tas.
Relégués au rang d’exécutants
Pour mon premier livre, j’ai rencontré des gens qui avaient changé de métier, d’infirmière à apicultrice, de fonctionnaire à maraîcher, de chargée de communication à éleveuse de brebis. Ces personnes racontent à la fois l’époque et la vie qu’ils quittent, en formulant une certaine critique de la société moderne, mais parlent aussi du monde dans lequel ils arrivent. Si l’accès à la terre est souvent difficile, l’une des conclusions de ce livre est qu’il n’y a pas besoin de « gène agricole » pour devenir paysan.
Mon livre le plus récent porte sur l’accaparement des terres en France. Avant de commencer mon enquête, je pensais que c’était un phénomène qui ne se passait qu’au Brésil ou à Madagascar. Mais j’ai découvert que, depuis 2010, des milliers d’hectares de terres agricoles sont achetés en France, accaparés par des groupes industriels. Personne ne le voit – il n’y a pas d’enseignes au-dessus des champs, pas de marques dans les paysages –, mais c’est de plus en plus fréquent.
Or la terre est un organisme vivant, et, quand elle est gérée à distance par une entreprise, il n’y a plus de lien entre l’homme et la terre, plus de responsabilité ni de soin. Les agriculteurs qui autrefois étaient propriétaires sont relégués au rang d’exécutants. C’est souvent une solution de facilité, mais ce n’est pas forcément une fatalité.
> Lire aussi Julien Cantenot : « Cela me semble essentiel d’éduquer les gens, petits ou grands, à la boulange artisanale »
L’année dernière, pour ce livre, je suis allée dans une dizaine de régions, et, dans le Nord, j’ai suivi l’affaire de la ferme Auchan. L’enseigne de grande distribution voulait reprendre des terres pour cultiver des légumes pour ses magasins, et tout un village a lutté contre le projet pendant un an, jusqu’à ce qu’il soit suspendu. C’est à cette occasion que j’ai rencontré Jean-François, un agriculteur céréalier qui militait contre la ferme Auchan.
> Lire aussi Le fondant au chocolat, dit « l’indémoulable » : la recette de Lucile Leclair
J’étais chez lui avec d’autres ­paysans, et il a préparé son fondant au chocolat – un dessert archi-simple et délicieux. Il a dit : “C’est l’indémoulable de Jean-François.”  Aussi indémoulable que lui dans son pays, finalement. »
§ Dernier ouvrage paru : Hold-up sur la terre, de Lucile Leclair, Seuil-Reporterre.
<https://www.lemonde.fr/le-monde-passe-a-table/article/2022/03/24/lucile-leclair-j-ai-eu-tres-vite-cette-certitude-que-l-on-vote-avec-sa-fourchette_6119003_6082232.html>
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En audio
19- Podcast. Alimentation : produire et nourrir, nouvelle génération (2/5), Le Monde Campus, 24/03/22, 15h03 
Joséfa Lopez

Le podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus » part à la rencontre de jeunes qui s’engagent. Deuxième épisode de cette série, avec un reportage autour de l’alimentation. 
Nourrir 9 milliards d’humains. En respectant le bien-être animal, la santé des consommateurs et en sauvegardant notre planète. Ce sont les défis qui se posent aujourd’hui. Mais quand on imagine l’assiette de demain, que voit-on ? Pour certains, la question ne se pose pas : ce sera du beau, du bon, du local et au meilleur prix. Appelez-les les idéalistes, les utopistes. Ils sont jeunes et réfléchissent à des alternatives pour produire différemment et en vivre. C’est le pari de Tom Rial, jeune maraîcher. Il a installé son exploitation bio sur une petite surface dans le Perche en Normandie, nommée Une ferme du Perche, et compte bien en vivre. Avec son équipe, ils creusent leur propre sillon.
La journaliste Judith Chetrit est allée à leur rencontre pour ce deuxième épisode du podcast « Nos futurs, la parole à la relève » du « Monde Campus », réalisé en partenariat avec Les Champs Libres et la métropole de Rennes, à l’occasion du festival Nos futurs organisé du 22 au 27 mars à Rennes.
§ « Nos futurs, la parole à la relève », un podcast réalisé par Le Monde, en partenariat avec les Champs Libres et la métropole de Rennes. 
> Podcast à écouter à :
<https://www.lemonde.fr/campus/article/2022/03/24/podcast-alimentation-produire-et-nourrir-nouvelle-generation-2-5_6118955_4401467.html>
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En images
20- La reconquête des terres agricoles en Bretagne, TF1, journal de 20h, 16/03/22

L'image est quelque peu inattendue. Aux pieds des immeubles, en pleine ville de Lorient, une exploitation agricole d'un hectare est consacrée à la culture maraîchère. Montée il y a trois ans sur un terrain communal, cette ferme urbaine dégage aujourd'hui suffisamment de chiffre d'affaires pour rémunérer deux personnes à plein temps. Une activité économiquement viable qui sert également à limiter l'urbanisation. Chaque année, près de 400 hectares d'espaces agricoles sont urbanisés ou reboisés dans l'agglomération de Lorient, soit une perte de 12% de surfaces cultivables en 10 ans. Une hémorragie que les élus entendent stopper en reconquérant des terres, notamment celles délaissées inexploitées, devenues avec le temps des friches. En tout, 500 hectares de surface ont été répertoriés. À Moëlan-sur-Mer, 12 hectares sont exploités pour produire des légumes, mais l'opération est loin d'avoir été simple. L'espace a un potentiel agronomique intéressant. Bien plus par exemple qu'une terre reprise après une activité agricole intensive. Mais sur ces parcelles jusqu'alors inoccupées du littoral, le premier défi a d'abord été d'obtenir l'accord des dizaines de petits propriétaires pour qu'ils acceptent de les louer.
> Reportage de C. Adriaens-Allemand & S. Iorgulescu à voir à :
<https://www.tf1.fr/tf1/jt-20h/videos/la-reconquete-des-terre-agricole-en-bretagne-28068354.html>
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21- En Afrique, un risque élevé de pénuries alimentaires, France 3, Le 23h, 23/03/22

Sur le continent africain, le conflit en Ukraine pourrait avoir des conséquences catastrophiques sur l’accès aux denrées alimentaires dans des pays confrontés à la famine.
Le marché principal de Bukavu, en République démocratique du Congo, attire toujours autant de monde. Les étals sont pleins mais quelque chose a changé avec la guerre en Ukraine. Les prix des denrées alimentaires sont en très forte augmentation depuis plusieurs jours notamment la farine, le maïs et le sucre. Ici, 3 habitants sur 4 vivent sous le seuil de pauvreté. "Chaque jour, on voit les prix flamber. Il faut que les autorités interviennent", affirme une habitante. 
Une hausse de 50% du prix des denrées de première nécessité
Une inquiétude partagée sur tout le continent comme au Nigéria, pays le plus riche et le plus peuplé d'Afrique. Dans cette boulangerie de la capitale Lagos, les conséquences de la guerre sont déjà visibles. Des générateurs à gasoil permettent de fabriquer le pain et comme l’essence est plus chère, le prix du pain augmente aussi. En Afrique, le prix des denrées de première nécessité a augmenté de 50% en moyenne.
> Reportage à voir à :
<https://www.francetvinfo.fr/monde/europe/manifestations-en-ukraine/en-afrique-un-risque-eleve-de-penuries-alimentaires_5042209.html>
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